Récit de la course : L'O'Rigole - 71 km 2007, par jac59

L'auteur : jac59

La course : L'O'Rigole - 71 km

Date : 9/12/2007

Lieu : Le Perray En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 4078 vues

Distance : 71km

Objectif : Se dépenser

2 commentaires

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Le récit

L’ORIGOLE 2007    

En 1239 est érigée en paroisse la Villa Nova de Pereio in Aquilina. C'est alors un village de laboureurs et de bucherons situé sur la route qui mène de Paris à Chartres.

C'est pour alimenter en eau le château de Versailles que Louis XIV fit creuser au Perray-en-Yvelines un étang de dix hectares alimenté par un système de rigoles. Cela permit d'assainir le territoire de la commune (environ 15 000 ha) et par contre coup le développement du village.

Voilà donc succinctement l’histoire du Perray en Yvelines et de ces fameuses rigoles qui nous ont tant fait souffrir durant 71 km c’est donc à cause du bon vouloir d’un roi qui par chance n’a pas eu la tête tranchée que nous nous sommes retrouvés 163 au départ des boucles de l’O’rigole la course des chemins aux étangs vers minuit sur la place de la mairie, le ciel était à peu près clément le vent était tombé et l’on pouvait apercevoir quelques étoiles dans le ciel.

 

Je voulais refaire une course en nocturne cette année mais la Saintélyon ne m’intéressait pas plus que cela un peu trop typé route et puis beaucoup de monde et c’est un peu par hasard que je suis tombé sur la pub de cette course, 71 km, de nuit, au milieu des bois de la forêt de Rambouillet.

 

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre si ce n’est que l’édition 2006 s’était gagné au environ de 10 km heure et que cela me paraissait faisable après un trail couru fin octobre.

Mais petit à petit, par le biais des forums kikourou et de la météo je me suis rendu compte que l’on se dirigeait vers un enfer vert et nocturne de surcroît.

Je m’étais préparé au pire et bien le pire n’était rien en comparaison de ce que l’on a tous vécu  dans la nuit du 8 au 9 décembre 2007.

 

L’organisateur a voulu une course dure et sélective et nous l’avons eue.

 

La première boucle qui était sans difficulté finie de détruire toutes mes convictions sur cette course, après 2 km les pieds déjà plein d’eau et de boue, un départ un peu en surrégime, un enchaînement de saut, d’écart de demi tour pour cause d’erreur de parcours, je regarde ma montre, à peine 6 km en un peu plus de 36 mn  c’est bon on est vraiment parti pour en C….. pendant au moins 8heures.

Ensuite s’enchaîneront les chutes vers l’avant, en cause, des racines, des branches, des fougères pourtant tout le monde annonce les obstacles mais la fatigue s’installe déjà.

Le groupe dans lequel je me trouve avance a un bon rythme mais personne ne se parle chacun se rend un peu plus compte du défi qui nous est proposé.

Bien sur je me dis que le plus dur est à venir qu’il faut calmer un peu le jeu, boire, s’alimenter, entamer une gestion de course différente que celle prévu au départ et puis nous rattrapons les marcheurs au détour d’un chemin plat mais copieusement boueux je me retrouve avec un 100 bornards avec qui je termine la boucle en roue libre en essayant de voir mes sensations au niveau des jambes parce que depuis 22/23 km je ne me rends pas compte de mon état de forme je n’ai fais que récupérer des déséquilibres, me relever après des chutes plus ou moins lourdes slalomer entre les flaques plus ou moins profondes enjamber des rigoles plus ou moins larges.

Une débauche d’énergie que j’ai vraiment du mal à évaluer. La seule certitude présente est de repartir très très vite du ravito pour ne pas y rester englué par la chaleur du lieu et le réconfort des spectateurs et organisateurs.

 

Le camel back rempli, un petit sandwich au saucisson et me voilà reparti en direction de la gare pour rejoindre la seconde boucle quelques km de répits avant de prendre à droite et c’est reparti les flics et les flocs dans l’herbe grasse je me fais rapidement dépasser par 3 concurrents mais je laisse filer parce qu’une phrase de l ‘organisateur me restait en tête « les difficultés sont concentrées dans la seconde partie de la boucle » et effectivement je n’ai pas été déçu.

Dans cette seconde boucle il y eut un peu moins de boue plus de sous bois et une bosse que je n’ai jamais failli monter parce qu’il y avait trop de glaise, les mains cherchant désespérément une branche auxquelles se raccrocher des parties magnifiques en single track dans une foret de pin au beau milieu de gros cailloux puis le plus sympa fut de passer les premières montagnes russes en compagnie de 2 autres coureurs nous étions donc au 3,4,5ème place à ce moment de la course et ce fut le début de chutes mémorables sur les fesses, des chutes qui réveillent bien et qui font un peu mal au moral puis au grès des montées et descentes notre petit groupe s’est disloqué sans accélération simplement parce que chaque bosse faisait un peu plus mal j’en ai même pesté contre l’organisateur en me disant intérieurement que tel ou tel raidard ou descente n’était pas utile et puis lors de la dernière difficulté j’étais tout simplement à l’arrêt les mollets durs comme du bois les mains sur les cuisses pour m’aider et je m’encourageait à voix haute pour mettre un pied devant l’autre en essayant de ne pas trop zigzaguer, puis le soulagement des premières lueurs d’Auffargis et au loin les lumières rouges de l’antenne du Perray , enfin le retour le long de l’étang, la gare puis la salle.

Cette fois ci j’étais sur de repartir j’ai donc pris le temps de changer mes piles de discuter un peu avec l’organisateur de la première boucle « sans difficultés » et de lui dire que dans ces conditions les templiers à côté c’est facile, recharger la poche à eau pour repartir 5 ou 6 mn plus tard dans la nuit pour la dernière boucle.

 

Certes le début de ce circuit était un peu monotone mais j’ai aimé y courir parce que je retrouvé une foulée à peu près normale mes chaussures pesaient le double de leur poids mais j’accélérer petit à petit traversant les étangs de hollandes avant de retourner dans le bois quelque peu vallonné et apparemment rempli de chouettes parce que je n’ai entendu qu’elles .

J’étais seul avec ma frontale guettant parfois derrière moi pour voir si des coureurs revenaient mais pas l’ombre ou plutôt pas la clarté d’une frontale et devant je n’ai qu’entraperçu une lumière bien loin mais qui me fit comprendre que l’on aller recommencer les C…… de montées et descentes certes moins nombreuses mais quand même.

La dernière bosse franchie, j’ai eu un moment de doute, j’avais l’impression d’être déjà passé au même endroit une heure plus tôt et cela a duré pendant 20 bonnes minutes puis je me suis retrouvé à suivre la rubalise au milieu de petits arbres qui avaient toutes leurs branches et je peut vous dire qu’à hauteur de visage cela finit de vous réveiller puis le soulagement une traversée de route et des signaleurs qui annoncent « arrivée 4 km » et dans ces cas là je ne crois plus personne mais bon ça fait toujours chaud au cœur et ce fut la traversée des étang de hollande mais je n’ai pas eu la chance de voir le soleil se lever juste la clarté du matin avec peu de nuage.

Ensuite et bien comme à chaque arrivée je me suis autorisé un bon petit shoot d’adrénaline les petits frissons qui parcourent l’échine et la satisfaction d’avoir couru la course la plus dure que je n’avais jamais faite la surprise en fut d’autant plus agréable qu’elle n’était pas prévue.

Cette course est extraordinaire de difficultés et de technicité elle fait la part belle à la rusticité du trail et des trailers, des gens pour qui le plus important est d’aller au bout peu importe le temps et la place et je dois bien avouer qu’au bout de 6 km d’effort mon seul objectif était d’être finisher.

Quant à savoir si je reviendrai l’année prochaine je n’en sais trop rien je laisse encore passer quelques jours mais je tire déjà mon chapeau à tous ceux et celles qui sont venus à l’O’rigole pour préparer le Raid 28 parce qu’il faut bien du courage pour retourner faire les manges patouilles en pleines nuits aux environs de Chartres au mois de janvier prochain.

2 commentaires

Commentaire de frankek posté le 11-12-2007 à 18:29:00

salut,
bravo pour ta course! c'est vrai! c'était assez térrible comme condition!!! les templiers à côté ça!! c'est de la rigolade!!!

Commentaire de Le_lombric posté le 12-12-2007 à 12:04:00

Ouaich ouaich,

Une bien belle course en tout cas tu as un 'tain moral en acier pour avoir tenu le coup !

Bravo parce que c'est vraiment un exploit !

Le_lomb_clap_clap

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