Récit de la course : Marjevols - Mende 2004, par La Pluche

L'auteur : La Pluche

La course : Marjevols - Mende

Date : 25/7/2004

Lieu : Marjevols (Lozère)

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Distance : 22.4km

Objectif : Pas d'objectif

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Marjevols Mende 2004

Le périple commence le samedi par le train de 12h31 en gare de Paris-Garde de Lyon. Voyage sans histoire et changement de moyen de locomotion à Clermont-Ferrand pour prendre un TER-bus pour nous rendre à Millau. Arrivée sur place à 19h10 et je file retirer mon dossard.

Comme je ne connaissais pas les lieux, notamment au niveau restauration, j’avais tout prévu pour manger, le midi dans le train, le soir à Mende et le lendemain matin. S’il avait été effectivement possible de dîner dans des restos le soir, cela aurait été plus difficile le dimanche matin. Au menu : tomate, pâtes (comme c’est original) et banane.

Je suis logé par l’organisation, en chambre collective dans un lycée. Je ne dors pas très bien, non à cause de la literie ou de mes 2 compagnons de chambre calmes eux aussi, mais je ne me sens guère fatigué de ma journée, et mon esprit gamberge : dois-je faire la course tranquillement comme prévu, ou après tout, puisque c’est quand même une course qui en vaut la peine, faire du mieux possible ? Quel dilemme ! Car cette course fait partie de mon programme de préparation pour les 100km de Millau fin septembre, et dans cette optique, ce n'est pas la peine de donner mon maximum.

5h30 réveil, douche, je quitte mes 2 co-locataires et sur le chemin qui m’amène vers le bus, avale une brique de 20 cl lait-chocolat et des morceaux de mon gâteau énergétique maison. Je monte dans la navette de 6h20 et évite ainsi la cohue qui arrive fatalement vers les 7h00.

Marvejols : il fait un peu frisquet ce matin. Aussi je garde un T-shirt que je sacrifierai peu avant le départ.

8h40 : je rejoins la ligne de départ, et me positionne au niveau de la pancarte 1h45. C'est une bonne idée de l'organisation d'avoir placé au départ des pancartes indiquant le temps escompté pour organiser la peloton. 1h45, c'est quand même bien optimiste de ma part, mais je doute que certains concurrents situés devant moi (aux environs du panneau 1h30 voir moins) aient vraiment les moyens de leurs ambitions. Le civisme n'est toujours pas de rigueur, même en CAP.

9h00 moins 2 minutes : pan, le pistolet donne le coup d’envoi avec un peu d’avance. Comme je le présumais, de nombreux concurrents qui ont voulu gagner quelques mètres au départ au risque de partir en sur-régime se sont positionnés devant. Toujours la même rengaine sur les courses de masse qui oblige à slalomer dans la première partie de la course avant de trouver sa propre cadence. D’autant que les routes ne sont pas bien larges pour tant de concurrents.

A cause de ces embouteillages, ma vitesse dans les premiers hectomètres ressemble à mon allure spécifique 100 km.

Finalement j’ai opté pour un objectif intermédiaire : finir en moins de 2h00. Je descenderai ainsi sous la barre psychologique des 2h00 et, à environ 11km/h de moyenne, je ne serai pas beaucoup éloigné de mon rythme 100 km (pour tenir ce raisonnement, j’occulte plus ou moins volontairement le profil du parcours).

Pour cela, il faut commencer par doubler les meneurs d’allure des 2h30 quelques dizaines de mètres plus loin ceux de 2h15 et leurs cortèges respectifs (quand je dis que de nombreux concurrents sont mal positionnés au départ).

Je ne regarde pas trop mon cardio et me concentre plutôt sur mes sensations. Je fais attention à en garder sous la semelle, car la route est encore longue et les difficultés s’annoncent. Pour le moment je suis agréablement surpris par mon rythme sur ces portions de faux-plat montants. Le temps est spendide, pas un nuage, et il n'y a pas de chaleur accablante. Je prends néanmoins soin de bien m'aspergé au ravitaillement pour descendre la température corporelle.

Sitôt franchi le Pont des Ecureuils se présente le Goudard, la 1ère grosse difficulté du parcours avec ses 4.1 km d'ascension à 7-8% de moyenne. Il s'git de ne pas s'affoler, de simplement courir à mon rythme. Et il est bon mon rythme. Je ne sais pas si ce sont les peintures genre Tour de France peintes sur la route qui me dopent, mais je double facilement, sans me mettre dans le rouge, bon nombre de concurrents. Je tire profit de mon petit gabarit à ce moment, ils n'auront qu'à se venger dans la descente.

Aus 2 tiers de la montée, j'aperçois au loin les ballons des meneurs d'allure des 2h00 : en continuant à cette allure je les rattraperai bientôt si la pente reste la même. Après une accalmie du pourcentage, pente des 500 derniers mètres sont beaucoup plus prononcée. C'est à ce moment que je dépasse les ballons, et que la foule des spectateurs se densifie. J'ai bien apprécié les encouragements "Allez, les lapins" entendus à ce moment.

Un verre d'eau au sommet, et en avant pour la descente.

J'applique les conseils que j'ai pu entendre à droite et à gauche à ce sujet : pencher le buste en avant, et laisser aller les jambes, ne pas refuser la pente en basculant le buste en arrière, sinon les quadriceps vont râler. Oui mais après 2 km menés tambour battants, les abdos font vigoureusement sentir la nécessité de ralentir sous peine d'explosion en plein vol. Pas facile quand la descente est prononcée. Heureusement les portions des descentes suivantes sont moins traumatisantes et j'en profite pour me refaire une santé avant la 2ème montée du jour, le Chabris. Pour le moment, pas de montée en vue, juste un faux-plat idéal pour ménager mes abdos après la descente précédente, tout en profitant de ce moment de répit pour consolider mon temps inférieur aux 2 heures.

Nous sommes aux alentours du 15ème km, et j'avale au ravitaillement 2 morceaux de sucre avec mon verre d'eau, car je prends conscience que je n'ai fait que boire de l'eau depuis le début, et que je risque de payer l'absence de carburant en fin de parcours.

La montée attendue arrive, sur une route assez large cette fois-ci. Visiblement, elle ne plaît guère à de nombreux concurrents qui préfèrent marcher plutôt que d'affronter de nouvelles pentes. Oh, mais c'est qu'il reste reste encore du carburant en réserve, pas question de m'arrêter moi. Toujours sans me griller, je poursuis mon effort. Puis on nous annonce le ravitaillement, le dernier avant l'arrivvée ... ce signifie qu'on atteint le sommet. Alors elle est déjà finie cette montée ??! Je suis un peu frustré à ce moment, car sur ce terrain de jeu, je dépassais pas mal de personne, alors que maintenant je vais certainement céder du terrain pour ménager ma sangle abdominale.

Bon d'accord, pas dans les 500 premiers mètres, car je veux être gaillard sur la photo. Mais dès la zone passée, je lève un peu le pied. Puis à 3.5 km de l'arrivée, un coup de baguette magique me soulage les tripes ? Comment ? Pourquoi maintenant ? J'en sais rien. Un appui un peu différent peut être ?

Maintenant que mes douleurs abdominales ont disparu, pourquoi ne pas en remettre une couche ? Hein ? Les derniers km défilent en 3'52" et 3'33" (je le concède, ça descend). C'est la flamme rouge, et l'orientation de la pente de ce dernier km s'inverse et ça monte maintenant. Et de chaque côté de la route, plusieurs rangées de spectateurs enthousiastes qui nous encouragent tous, pas si fréquent sur les courses. Alors à fond les ballons pour ce dernier km, c'est tellement euphorisant qu'on est obligé de donner le meilleur de soi.

C'est l'arrivée, 1h48'23" : moi qui était venu courir une bonne sortie en endurance sur des terrains escarpés, c'est râté. Mais je me suis bien amusé sur ce parcours.

Bilan :

- Je suis content de ma course, car j'ai pris mon pied, sans trop puiser dans mes réserves. La preuve, je termine assez frais, sans traumatisme.

- Dans l'optique de Millau où il faudra m'économiser pour tenir la distance, je pense que je devrai marcher dans les montées supérieures à 7%. Je m'y débrouille certes pas mieux que d'autres concurrents, mais les quadriceps y travaillent beaucoup également.

- Je dois travailler mes abdos, car si j'ai bien digéré leur faiblesse aujourd'hui, rien ne me dit qu'il en sera de même à Millau sur une distance bien plus longue.

- Je ne vais pas participer à d'autres courses de préparation (notamment courir un marathon en août), car il y a de fortes chances où je ne respecte pas le rythme prévu et les fassent bien trop rapidement. Autant m'entraîner convenablement.

- Marvejols-Mende est une épreuve assez costaude, et je crois qu'un coureur qui n'a jamais dépassé la distance du semi sur plat doit en baver.

- Côté point négatif, je suis déçu de ne pas trouvé ma photo sur internet. Alors que j'ai fait des efforts pour paraître digne sur le cliché, les photographes ont dû m'oublié ;-(

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