Récit de la course : La Farouch' 2007, par WilRun

L'auteur : WilRun

La course : La Farouch'

Date : 29/4/2007

Lieu : Cheptainville (Essonne)

Affichage : 4224 vues

Distance : 54km

Objectif : Terminer

3 commentaires

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Farouch' 2007 ou le début d'une grande aventure

J’ai fait de nombreux trails et courses sur route dans ma région depuis 3 ans, mais je ne suis pas passé par la case marathon et n’ont jamais dépassé 30km. Je voulais tout de même participer cette année à l’UTMB mais avec le nouveau règlement qui demande que 2 trails de 50km ou 1 de 80km soit effectués je n’ai pas pu m’y aligner. Après regrets puis réflexion, je me dis que l’organisation de l’UTMB à pris la bonne décision, qu’on ne peut sérieusement pas se lancer dans une course si dure sans avoir déjà réussi un ou plusieurs ultra. Je me dis aussi que cela me permettra de découvrir d’autres merveilleuses courses en France. Donc il a fallu que fasse mon choix sur 2 ultra trail qui seront mes principaux objectifs de l’année (j’en rajouterai d’autres en cours de route ;))

 

Après lecture de magazines et sur le net, j’ai porté mon dévolu sur le TGV qui semble t-il est l’un, si ce n’est le plus beau ultra trail de France et qui se passera le 1er juillet ce qui me permettra par la même intermédiaire de passer une semaine de vacances dans cette belle région.

 

En second je voulais participer au trail de la vallée de Chevreuse mais la distance est passée de 52km à 47km donc pas validée par l’organisation de l’UTMB. En cherchant un autre ultra qui se déroulerait près de chez moi et à une date proche j’ai trouvé la Farouch’ d’une distance de 54km à Cheptainville dans le 91. Cheptainville à l’air d’être une ville très dynamique car elle organise pas mal de courses ce qui donne confiance quant au sérieux de l’organisation. Donc banco, ce sera celle-ci qui m’emmènera pour la première fois dans le monde de l’ultra.

 

Après un début d’année avec un 10km satisfaisant grâce à un entraînement sérieux afin d’acquérir plus de vitesse j’attaque le plan du très bon bouquin édité par VO2 « Le guide pratique du Trail » avec cinq séances / semaine sur 9 semaines pour une course de plus de cinquante bornes. Une séance VMA, une petite sortie tranquille, une séance au seuil, une sortie vélo et une dernière sortie longue.

 

Le 1er dimanche de la 1ère semaine d'entrainnement je m’élance pour les 30 bornes de St Paër où je souffrirai de la pluie, du froid, de crampes, de plus de jus,…(cela forge le caractère).

 

9 semaines plus tard et après avoir suivis au plus près le recommandations d’entraînements et d’alimentation du livre, je me dit que si je ne réussi pas cette course test ce ne sera pas faute d’avoir mit toutes les chances de mon côté.Stéphane, un ami coureur m’accompagnera sur cette course afin de se tester sur ce genre de distance (Il fera comme moi le TGV)

 

Arrivé à Cheptainville en ce dimanche ensoleillé après nous être un peu perdu en cours de route nous nous dirigeons au départ qui se trouve au gymnase de la ville.

L’accueil est chaleureux, on voit au départ que les concurrents sont des habitués des courses au long cours avec des jambes affûtées, Buff, les BV sport, l’air détendu…..

Nous ne sommes pas plus de 80 qui s’élancerons sur le 55 km qui se découpera en 2 boucles de 27,5 km sans ravitaillements sur le parcours. Je vérifie que tout mon matériel est bien arrimé, que les gels sont en place, ma montre et mon accéléromètre connectés, en attendant qu’ils lâchent les fauves.

 

 Le départ est donné. Je fais comme je me le suis dit : rythme tranquille, en dedans, avec Stéphane qui étant marathonien sait ce que c’est que de garder une vitesse constante.

Nous quittons le village sous les applaudissements des quelques badauds, pour entrer, par une légère montée dans la forêt environnante. La température est déjà agréable mais promet d’être moins supportable tout au long de la journée. Les premières sensations sont plutôt bonne en passant la première bosse avec facilité. Ensuite replat en sous bois qui permet de faire connaissance avec les coureurs qui nous entourent. Après une légère descente nous arrivons sur une route qui longe une voie de chemin de fer. Un train arrive en trombe et j’essaye de le semer, mais je préférerai, après réflexion, le laisser partir voulant garder mon énergie pour la suite ;).

Nous remontons sur la droite pour quitter de nouveau la route et rejoindre la partie la plus fun ; la carrière. C’est un trou de sable ou les organisateurs ont décidés de nous y faire descendre, monter avec l’aide d’une main courante, redescendre puis remonter de façon brutale. La seule crainte que j’avais c’est que le sable envahisse mes chaussures et m’oblige à déchausser, ce qui me couperai le rythme. Mais non, en ayant fait attention, seulement quelques grains s’immisceront sans que cela ne me gêne plus que cela.

 

Après avoir garder un rythme de ministre je décide de m’essayer sur mon propre rythme et de laisser Stéphane qui fera sa course sans vouloir me suivre. A partir de ce moment, je dépasserai une bonne dizaine de coureur, si ce n’est plus. La chaleur se fait de plus en plus ressentir, en plus des endroits casse pattes cela n’arrange pas les choses. Heureusement j’ai prévue environ 1.5 L dans mon sac (cela s’avérera suffisant).

Nous suivons maintenant de longues lignes droites entourées des champs de Colza qui odorent chacune de nos inspirations, mais qui moralement ne sont pas terribles pour le moral, montrant encore tout le chemin qu’il reste à parcourir.

 

 Après environ 2 heures de course nous retrouvons le chemin commun des autres courses de la journée, leur vitesse me paraît assez tranquille. L’un d’eux me dit : -« tu es sur le 20 ? », « non sur le 54 » répond-je « tu va vite ! » il dit et je finis en le dépassant « Cela ne durera pas… » C’est vrai que je me sens super bien pour l’instant. Mon entraînement paye et j’en suis content mais suis prudent car il reste plus de la moitié de la distance à faire.

 

 Arrive la dernière partie avant le retour au point de départ de la boucle qui est à mon avis la plus désagréable ; un long chemin en sous bois avec des ornières faites par des tracteurs ou camions qui ne sera praticable que par le côté en se prenant des branches dans le visage. Il faut faire attention à ses appuis pour ne pas tomber ou se faire mal aux chevilles. Ce tronçon paraît sans fin, mais une fois cette partie passée (environ 15’) une descente s’amorce qui ramène au village. Sur la droite se déroule une compétition de bicross avec musique à donf’.

 Enfin le village, après être passé devant l’église j’entend les voix du speaker qui accueille les arrivants. Le ravito se fait dans le gymnase, les bénévoles prennent soin de nous. Je sort ma poche à eau, la remplie avec une boisson énergétique  offerte par un de leurs sponsors, change la pile de mon accéléromètre qui me lâche encore pendant une course, mange du salé. Au bout de 5’ je repars.

 

En sortant le speaker cite mon nom et le public m’encourage, cela fait chaud au cœur, mais je me dit que je vais devoir refaire le même chemin, çà charge le morale ! Le public rencontré applaudit et me dit « Courage !». Il va en falloir. Je quitte de nouveau Cheptainville, en espérant que cela se passe bien pour Stéphane.

Au bout d’environ de 4h10 de course et je regarde ma montre qui m’indique que j’ai dépassé la distance des 42.195 km qui fait de moi un « ultrarunner ». Cà y est, j’en suis. Ca me booste le moral mais malgré tout je commencerai à être émoussé à partir de la carrière où j’aurais moins le pas alerte qu’au 1èr passage. De fait le sable en profitera pour s’inviter dans mes chaussures, mais je n’aurais pas le courage de l’enlever et j’en ferai abstraction.

 Baisse de motivation, travail intérieur où c’est moral plus que les muscles qui fait le boulot. En plus je commence à en avoir marre du sucré, et mes gels et la boisson et bien je n’en veux plus ! Je me forcerai tout de même à boire pour ne pas me déshydrater sous ce soleil de plomb.

 J’alterne maintenant marche et course, j’ai en point de mire un autre concurrent que j’essaye de rattraper. Je finirai par y arriver au bout d’un bon moment et je l’encouragerai au passage. Encore plus loin un autre se dessine mais celui-ci qui marchera aussi de temps en temps restera inatteignable.

La dernière partie tant redoutée du sous bois digne d’un champs de mine me fait pester. Elle me semblera interminable.

J’entend enfin de la musique, mais non, c’est pas mon arrivée mais la compét’ de bicross. Des gens sur côté font un barbecue et sont confortablement installé devant un verre frais « y a pas une petite place pour moi ?». Mais bon cela signifie que la fin est proche et je donne ce qu’il me reste de jus.

 

Dernière descente, traversée du village, çà sent l’écurie.. Enfin le gymnase, l’arrivée se trouve juste après sur la droite, le speaker annonce mon nom et l’on m’accueille avec un verre d’eau. Arrivée en 5h35. Délivrance, c’est fini, premier contrat d’ultra rempli, les gambettes vont pouvoir se poser. L’organisateur me dit que je n’ai même pas l’air fatigué et c’est vrai qu’en effet je me sent moins fatigué que comme j’ai pu l’être sur des distances inférieurs (merci l’entraînement).

Je vais me sustenter dans le gymnase, avale autant de coca que possible, mange quelques morceaux de gâteau remercie l’organisation.

 

 J’attend maintenant à l’arrivée mon ami Stéphane, qui j’espère se fait plaisir. Au bout de 5’ il me surprend en me tapant sur l’épaule déjà déchaussé et changé. Il s’est arrêté vers les 40 Km car il c’est fait mal au ménisque en prenant un mauvais appuis. Sage décision car il ne voulait pas insister et diminuer ses chances de guérison pour le TGV.

 

Conclusions ;

Course : Roulante, très bien balisée, organisation et bénévoles très sympathiques, bonne course pour une première approche de l’ultra.

Personnelle : Entraînement concluant que je reporterai pour l’objectif TGV, état de fraîcheur plutôt bon après une distance importante ce qui est prometteur. Cela m’encouragera à m’aligner cette année à d’autres ultras, comme l’ultra trail du Pays de Caux (44km) 1ère édition le 23 septembre, les Templiers et d’autres encore…

 

Temps ; 5h35  Place ; 19/72 arrivants

3 commentaires

Commentaire de gdraid posté le 07-05-2007 à 17:39:00

Très belle perf wilb !
Ton récit retrace bien la difficulé de ce terrain compliqué à gérer.
Tu seras, a n'en pas douter un redoutable trailer !
JC

Commentaire de JLW posté le 07-05-2007 à 22:29:00

Bravo wilb, je suis arrivé 10 minutes derrière toi. Pour un premier ultra je trouve que tu l'as très bien géré. Je te vois un grand avenir de traileur ultra. A bientôt sur un trail.

Commentaire de agnès78 posté le 08-05-2007 à 08:50:00

Merci pour ton récit et Bravo pour ce premier ultra!
Quel dommage qu'on ne t'ait pas "reconnu" au départ!
Bonne fin de prépa
Et a bientôt à Pralo alors!
Bises
agnès

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