Récit de la course : La Satho'verte - 20 km 2007, par Tortue géniale

L'auteur : Tortue géniale

La course : La Satho'verte - 20 km

Date : 1/5/2007

Lieu : Sathonay Camp (Rhône)

Affichage : 2319 vues

Distance : 20km

Matos : Casquette, T- shirt QUECHUA montagne, porte bidon Raidlight avec boisson DECATHLON endurance goût neutre, un RED TONIC OVESTIMS utilisé, short KALENJI, chaussettes FALKE, chaussures MONTRAIL Highline.

Objectif : Pas d'objectif

5 commentaires

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Satho verte 2007 - spéciale dédicace.

Mardi 01/05/2007, 06h00 du mat', Aymeric, 05 semaines et 04 jours au compteur se rappelle à mon bon souvenir. Je me lève pour filer un coup de main à ma femme puis le constat est clair dans ma tête : je ne vais pas me recoucher, ce matin, ce sera ma première course après la naissance du petit ! quelle course ? ben la Satho verte ! c'est à côté de la maison et en plus, y'a Thunder dans l'orga !

 

Je prends alors un thé en me dépêchant de préparer mes affaires. Je laisse seuls mes deux amours avec quelques scrupules au fond de moi puis je fonce au boulot pour faire des photocopies de mon certificat médical. 35 minutes plus tard, me voilà dans Sathonay- Camp, cherchant où peut bien se situer le départ. Je vois au loin un écusson à l'effigie de ladite course et m'arrête pour me renseigner auprès d'un signaleur, et quel signaleur ! Thunder himself, vêtu d'un gilet jaune fluo à faire pâlir de jalousie un jalonneur de la D.D.E.

 

Mathieu m'indique donc le parking puis je pars me garer. Je remonte pour directement m'inscrire avant de rejoindre directement mon ami de 06 mois. Bon, ben là, comme d'hab, on déconne, on parle trail et l'approche des 100 km de la Drôme où il s'est inscrit. Je remarque que l'animal est plus élancé qu'avant avec ses kilos en moins, kilos qu'il n'a pas manqué de porter sur lui ou plutôt dans son sac à dos qui pèse au bas mot 10 kilos ( sans déconner ), pire, il va faire serre- file sur le 20 km ce matin, quel bel homme !

 

Le temps est mitigé, avec quelques gouttes de pluie qui laissent peu à peu place au soleil, il fait 17°C, toujours trop chaud pour moi ! J'opte avec les conseils de Thunder pour mes fameuses Montrail Highline vu la pluie de la veille ( elle ne me serviront même pas d'ailleurs ! ).

 

Je m'échauffe même 15 minutes ! si si !

 

Bref, le départ arrive rapidement et nous voilà lancés sur les pistes ! Immédiatement, je me place au fond du peloton pour papoter avec mon acolyte, peine perdue car il doit enlever toutes les rubalises placées le long du parcours ... après un petit pipi de la peur, je vois que j'ai quand même un peu de jus que ça et Mathieu me dit de continuer sans lui vu son boulot ... je ne le reverrai plus de la journée.

 

Le parcours part donc d'une école pour descendre dans un charmant parc arboré et désormais, je suis le dernier d'une course, et me voilà en train d'accélérer. Je rattrape donc dans une montée bitumée une première dame avant que la pente ne se stabilise durant quelques hectomètres. La route dégringole rapidement dans un vallon avant de remonter en face. La route devient alors chemin roulant très agréable, où des odeurs de bouses se mêlent aux parfums surranés des acacias, quel bonheur ! N'empêche, malgré mes 05 kilos pris lors de ma couvade, j'arrive encore à pas mal bouger ma carcasse !

 

Le chemin s'élève alors régulièrement et en "S" dans les bois, où je prends mon rythme. Tous mes voyants sont au vert et j'en suis plus qu'heureux.

 

Par la suite, le chemin arrive au croisement d'une route, où nous prenons en face sur du macadam, avant de repartir sur des chemins le long de champs.

 

Bon, je ne vais pas vous faire un laïus durant 15 pages sur cette partie du parcours, mais en gros, entre les 05 et 15 kilomètres, tout n'est que succession de chemins le long des champs, avec des lignes droites interminables. L'avantage, c'est que je peux mesurer mon état de fraîcheur physique et mentale. Les kilomètres s'égrènent alors rapidement, où je ne ressens aucune douleur dans les jambes, le coeur bat certes vite, mais j'ai l'impression d'avoir du jus. Je ne cours donc qu'à la sensation, en oubliant mon cardio.

 

Vers le 14ème kil, nous approchons du fort de Vancia, Vancia, quel souvenir ! 03 jours passés là- dedans quand j'étais militaire il y a 13 ans !... Nous longeons donc le fort avant de partir dans un bois sur notre droite, de suite, un singletrack ( pour ceux qui l'ignorent, il s'agit d'un chemin très étroit ) comme je les aime se présente, où je me régale tout du long à relancer et à jouer avec les souches et autres troncs ! ( je dépasse même des coureurs, c'est dire !  )

 

Arrivé au 02ème et dernier ravito, j'avale de la flotte et asperge ma casquette car ça tape quand même un peu ! Manque de pot, on repart sur des chemins herbeux le long des champs, où je m'emmerde un peu. Je sens quand même que va vitesse réduit légèrement, mais ça va.

 

Nous emprutons par la suite un pont avant de quitter cette courte partie bitumée pour un chemin zigzagant dans les champs avec des faux- plats montants que je n'apprécient pas vraiment. Un mini ravito d'eau se présente alors, où je bois un ptit coup, puis ça dégringole d'un coup dans une forêt. Là, on joue avec le relief avant de se retrouver dans le lit d'un ruisseau puis on remonte d'un coup sur un chemin. Le chemin se rétrécit alors de plus en plus avec quelques raidillons assassins. A un moment, j'attaque droit dans la pente en poussant sur mes cuisses, ma respiration se faisant alors plus haletante. Comme par magie, j'entends alors le plus beau des sons, où je suis presque transporté tellement que la sonorité est douce et minérale. Le chemin se stabilise alors, où je découvre au- dessus de moi un gars de l'orga avec une flûtiste ( traversière ). Je les remercie comme je peux de cette pensée et tout en courant, cette douce mélodie qui me donne le frisson est en fait celle du dessin animé Pocahontas, tellement jolie ! En 1/4 de seconde, me voilà en pleine forêt, en train de courir et littéralement submergé par l'émotion, cet air me rappelant ma petite femme car elle l'aime beaucoup. Je pense dans un même temps à elle, en train de s'occuper de notre fils et de tout ce que vous avons vécu jusqu'à maintenant, les images défilent à 1000 à l'heure, je suis à deux doigts d'éclater en sanglots tellement que je suis heureux mais je me ressaisis tant bien que mal ( heureusement que le photographe n'était pas là, j'aurais eu l'air fin ! ).

 

Je me retrouve alors face à la pente avec un souffle digne d'un poussin asthmatique que je gravis rapidement. Je fonce sur le chemin avant d'attaquer le final sur bitume. J'emprunte des escaliers puis continue ma descente avant de prendre un tunnel. Se dresse alors face à moi un dernier mur en dur, que je négocie en marchant durant 100 mètres puis me relance une ultime fois avant de deviner l'arrivée.

 

Je vois le photographe de course et décide de prendre une pause qui veut tout dire ...

 

Je jette un coup d'oeil à ma montre et décide d'accélérer une dernière fois sur l'asphalte.

 

Je passe la banderole en 01h59' et des brouettes, oui, j'ai réussi à rester sous les 02h00 !!! youpi ! L'arrivée passée et après avoir profité de quelques victuailles, je retourne fier de moi à la maison rejoindre ma petite famille, le traditionnel bouquet de muguet en main.

Je dédie cette course à ma femme et mon fils Aymeric, car je n'ai pas pu courir le jour de sa naissance, n'empêche, je me suis régalé durant ce petit matin de printemps. Je vous aime très fort.

 

Moralité : être papa m'a donné des kilos en trop et un coeur d'artichaut !

5 commentaires

Commentaire de gdraid posté le 02-05-2007 à 14:54:00

Super, cet air de flutte, et ton récit aussi Biru.
Heureux Papa, amoureux de son épouse !
Que d'émotion sur cette course !
Merci pour ce partage de bonheur,
et bravo pour ta perf en moins de 2 heures.
JC

Commentaire de thunder posté le 02-05-2007 à 18:32:00

Quelle course mon cher et quel plaisir de te voir.

On dirait que tu n'es pas le seul que le son de la flute a transporté.

Au plaisir de refaire quelques foulées à tes cotés pour tout ces grands moments de déconne.

Matthieu_heureux_que_tu_te_sois_amusé

Commentaire de Gibus posté le 02-05-2007 à 22:06:00

Tu as couru sur du coton, tu étais sur ton nuage. Ah la course à pied vue sous cet angle, c'est le pied. Heureux d'avoir été avec toi au départ de ta balade mélancolique.

Commentaire de totote01 posté le 03-05-2007 à 05:56:00

belle reprise avec un chrono tout à fait honorable.
comme quoi, la paternité te réussi bien!
bises,michèle

Commentaire de Baobab posté le 10-05-2007 à 10:59:00

Oh le beau retour avec ce Cr printanier qui donne envie de courir dans les bois. Bravo Biru, les kikos ne t'ont pas trop alourdi. Ça doit être des kilos de coeur alors...
A bientôt

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