Récit de la course : Raid IGN-Lafuma 2004, par Mathias

L'auteur : Mathias

La course : Raid IGN-Lafuma

Date : 30/5/2004

Lieu : Langeac (Haute-Loire)

Affichage : 8143 vues

Distance : 68km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Dimanche 30 mai, arrivée à Langeac, Auvergne.
Chic chic chic, on va chercher des balises ! Je suis ravi de me retrouver ici, ça fait longtemps que j’attendais ce raid… je n’ai presque pas manié la boussole cette année, et ça me manque !
Je fais équipe avec Julien, qui s’est remis au sport il y a 2 mois mais qui tient une bonne caisse.
Côté orientation on a un peu lâché le morceau, mais j’ai quand même passé 7 mois en Finlande. Côté physique, on est assez en forme, malgré 7 semaines sans courir en avril pour ma part (sciatique). Il y a quelques années, on a terminé 4è ou 5è d’un raid de CO (raid altitude), mais sur l’IGN il y a en général plus de monde et un meilleur niveau : 18 équipes sur le A cette année. Rentrer dans la première moitié du classement représenterait notre meilleure perf sur ce raid, et rentrer dans les 5 est un doux rêve, ne parlons pas d’un podium ;-)

On est top motivés, mais sans préparation spécifique, on est là pour prendre notre pied avant tout. Yessss on va s’éclater !


Matos
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Retrait des dossards : pas de zanimos. Doivent déjà être au départ. Pourtant on est en avance. Mon sac étant tout pourri, j’en profite pour me laisser tenter par le stand Raid Light, auquel j’abandonne toutes mes économies. C’est sûr, c’est plus léger : mais est-ce que je vais me faire à ce nouveau sac ?

Mon matos :
Vêtements :
- Chaussures Mizuno trail
- Collant ski de fond (private joke : je me suis mis à la couture)
- Tee shirt light
- Tee shirt termique
- Polaire fine
- Pas de poncho, zéro vêtement de rechange.

Dodo :
- Duvet 0,6kgs
- Tente 1,2kgs
- couverture survie

Manger :
- Réchaud light-casserole (cartouches allongées)
- DEUX petites cuillères
- Camel bak avec 1,5l de boisson énergétique (léger)
- Par personne : 8 barres de céréales, 2 pâtes chinoises (2x70gr), 1 bolino
- lait en poudre, céréales, sucre

Divers :
- Pharmacie : 4 aspirines 2 pansements et un bandage
- Lampe Petzl Tikka
- Boussole, doigt électronique, stylo, carré de report, sifflet, lentilles de vue.

Bilan : entre 4 et 4,5kg par sac, sans l’eau. On n’est jamais partis aussi légers…

A force de traîner, on n’est pas en avance au départ. On a beau être relax, on est un peu speedés par le départ proche. J’ai du mal à compresser le sac raid light (30l pour 4kgs…) sans lui donner une forme gênante pour le dos. Grrr. Du coup, pas le temps de préparer boussole, doigt, stylo, carré de report… On sait à peine où on est sur la carte ! Pas bonne la stratégie…

Toujours pas de zanimos. Tant pis, on les retrouvera ce soir.

Départ étape 1
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Les joëlettes partent quelques minutes avant nous : des « poussettes de course » pour faire participer 2 jeunes filles handicapées au raid ! Super initiative, qui fera probablement des émules ! Bon courage, ça va pas être facile !

10h : bang, c’est parti ! Plus de 2000 fous furieux s’élancent sous la banderole ! Y’a pas à tortiller, à chaque fois ça me met des frissons ces départs en masse !
Et c’est un sprint vers les définitions, dans le centre de Langeac !
Hop, 2 définitions, on se pose tout de suite, Julien commence à relever les balises, 4 pas plus, 2 minutes, c’est long, à améliorer. Julien commence à orienter. Pas de problème, on suit la route.

Je précise les choix d’orientation, à suivre sur la carte… ça s’appelle une analyse de course… désolé pour les non orienteurs… ;-)

Voici les définitions :
poste code X Y definition
1 101 A-8.5 30-0.8 jonction chemin ruisseau + est
2 102 B-0.0 28-2.5 extrémité sud du talus
3 103 A-3.8 27-2.8 coude sud de la falaise
4 104 A-9.5 26-7.9 falaise pied est
5 105 C-7.7 26-7.9 trou
6 106 C-6.6 25-1.8 clairière
7 107 C-1.4 24-5.7 captage d'eau
8 108 D-0.9 24-4.4 grotte
9 110 D-7.2 25-0.0 coude du chemin
10 111 E-4.2 24-0.2 fontaine
11 112 I-6.7 23-2.0 rocher +nord côté nord 2m
12 114 K-6.9 23-5.5 arbre isolé
13 115 K-9.8 23-8.7 église côté est
14 116 L-1.3 24-2.4 grotte + nord
15 100 K-8.8 25-0.8 jonction des chemins

Juste après la voie ferrée, on est à 2 doigts de choisir de prendre à droite, par la crête, pour aller chercher la balise 1. Malheureux ! Julien me convainc de prendre à gauche, après tout c’est lui qui a la carte. Problème : on est parti vite, et Julien ne peut pas irriguer à la fois son cerveau et ses jambes ;-)



Stratégie…
Je prends donc la carte pour cette première balise, et on va improviser comme ça : j’oriente et quand je ne suis pas sûr à 100% de mes choix, je demande à Julien en essayant de lui présenter la synthèse du problème, et en essayant de l’empêcher de s’arrêter pour réfléchir ;-) En général, il me répond : faut faire ça, c’est évident ;-)

On quitte le chemin pour faire 300m en remontant un ruisseau. Facile cette balise 1. On est 4ème, juste derrière les 1003 futurs vainqueurs de l’étape. Bigre, déjà 33 minutes ! J’ai l’impression qu’on vient à peine de terminer le sprint d’échauffement ! Et ça continue à monter…



Balise 2 : mauvais choix. Je préfère prendre la route, ce qui nous oblige à dévaler un près le long d’une clôture, que dans ma précipitation j’avais pris pour un chemin ! Ca nous coûte à peu près 2 minutes.
J’envoie Julien poinçonner pour gagner 30m et une minute de réflexion : encore une mauvaise idée. Il y a un contrôleur, et en plus ça ne servait à rien car c’était meilleur de continuer après la balise. Bon ok on ne recommencera pas.



Balise 3 : entre la courbe de niveau dans le vert, qui coupe 3 ou 4 vallons, et la perte d’altitude que j’estime à 7 ou 8 courbes de niveau en passant par les chemins, je n’hésite pas longtemps et opte pour le chemin. Je m’interroge, je n’arrive pas à prendre confiance. A mi-chemin, on voit débarquer les 1003 de la solution courbe de niveau... un peu tôt… je ne sais pas ce qu’ils ont fait, ils n’ont rien gagné s’ils rattrapent le chemin ici… Ca me rassure un peu : on a dû les rattraper sur cette balise.
D’ailleurs, on double l’équipe suisse (futurs vainqueurs) sur cette balise. Ils ont dû choisir la courbe de niveau…

Les 1003 nous prennent 1 minute sur la balise : on descend du mauvais côté du vallon, Julien doit remonter quelques mètres de D+ pour poinçonner. Zut, erreur bête. Sans ça, on avait le meilleur temps sur la balise.
Les 1003 en profitent pour nous lâcher. On n’essaie pas de s’accrocher en rangeant la carte, on va se débrouiller tout seuls, non mais !

Balise 4 : on est doublés par des fusées : les suisses qui avancent à grande vitesse. Impossible de s’accrocher. Et encore une erreur : au lieu d’attaquer le poste par le vallon, je choisis la sécurité du chemin qui nous fait remonter 2 courbes au dessus de la balise, donc 2 courbes de perdues, et 2-3 minutes !

Plus d’une heure de course : c’est le moment de manger une barre. On se fera la seconde vers 3h de course.



Balise 5 : chemin, route, on longe précautionneusement un champ cultivé, puis on coupe pour retrouver un ruisseau, qu’on remonte et qui nous amène à une clairière à 20m de la balise ? Pas de problème. Ca fait du bien de « sentir » l’orientation. Même si je fais de petites erreurs, l’orientation est facile, et si j’ai appris un truc en Finlande, c’est de ne pas s’arrêter pour lire la carte… Ca fait du bien, le rythme est continu, on avance…

1h41 de course. On est 4ème, à 5 min des 1ers et à quelques secondes des 3ème (1009), qu’on vient de rattraper au train sur la 5. Motivééééés !
Euh oui, sauf que Julien m’annonce qu’il n’a plus d’eau. Ah ben bravo, après à peine 1h30 de course… l’embout de son camel bak fuyait depuis le départ… classique, mais ça irrite… ok, on va se rationner, pas bon ça !



Balise 6 : on suit quelques minutes les 1009 et leur « endurance shop » inscrit sur les fesses ;-). On les revoit quelques minutes plus tard. Je mets le turbo pour raccrocher, prend un chemin entre les arbres, et commence à descendre à bloc. Et puis j’entends « Mathiiiiiiiiiiiaaaaaaaaaaaas »… ah ben zut, Julien m’a perdu ! Je l’appelle, remonte de 50m, oups du temps perdu bêtement ! C’est peut être ça qui me met dans le pâté, mais j’ai un coup de moins bien à l’approche de la 6. Elle ne semble pas compliquée pourtant, à 20 m du chemin, pas loin d’une falaise. Mais je perds mes moyens, ne trouve pas la falaise que je m’attendais à voir du chemin, commence à redescendre pour me recaler sur la clairière, remonte… oriente la carte, tente de reprendre mes esprits, cherche… ah ça y est, trouvé, rahhhh pas bon ! Bilan : presque 5 min de perdues !!! Ca va vite… ;-(

Balise 7 : Julien, tu préfère perdre 5 courbes de niveau ou passer dans du vert 3 ? ;-) On choisit le chemin, le captage d’eau est dessus… facile.

Je ne me rappelle pas m’être arrêté pour relever les balises. Les 10 ou 11 qu’il nous manquait après le départ, on les relève en profitant de quelques montée sur la routes, régulières et qui permettent de manipuler la carte géante, le carré, le stylo… en marchant vite… et à bien vérifier la position et la définition !!!

Balise 8 : on contourne un sommet par le sud… courbes de niveau, azimuth, on retrouve un chemin, mais à quel niveau sommes nous tombés ? Julien, c’est une rivière ça ? Bof… Au bout de 8 sec, je commence à m’inquiéter… quand je crois distinguer un chemin, à travers les feuillages… YES c’est ça c’est le petit chemin qui va à la balise, trop fort, il était bien planqué celui là !



Balise 9 : à flanc dans la broussaille, on galère un peu… je ne trouve pas le chemin attendu… damned on est descendus trop bas, on est dans ce vert là… zut zut zut, l’erreur est vite corrigée et on trouve le chemin, mais voilà encore 5 ou 6 minutes de perdues…

Balise 10 à Pébrac : on suit les chemins. RàS. 3h07 de course, on a déjà 24 min de retard sur les 1ers ! On trouve enfin une fontaine pour que Julien refasse le plain d’eau.



Balise 11 : 5kms à vol d’oiseau. Oups… J’ai du mal à déchiffrer les courbes de niveau, il y a beaucoup de distance, pas facile… mais en fait, je crois qu’on n’a pas le choix : il faut prendre un chemin le long de la ligne rouge… dommage, pas de choix d’itinéraire…
De la route, de la route et encore de la route ! Notre rythme a baissé, on commence à fatiguer… j’encourage Julien… on se prend quelques gouttes de pluie, et du coup, j’ai froid ! Pas glop !

Ok la zone verte, clairière, nouvelle clairière, on coupe, une autre clairière, hop pil poil la balise 11 dans la poche. Il y a un photographe à la balise. On lui demande quelle pose il veut qu’on prenne. Peu importe, courrez. Bien. Courrons. Mais vers où ? Je suis déstabilisé, et on tourne quelques secondes en rond ;-)



On passe à Chatraix, puis c’est du chemin quasi jusqu’à la 12, un peu avant Prades. On dévale un sentier très étroit et un peu technique, à fond les ballons. Quand soudain, surprise, je tombe sur 2 jeunes filles le pantalon sur les chevilles, aux petits coins… hem hem, j’ai même pas le temps de comprendre ce qu’il se passe, je bredouille un « euhhhh ouppppsss », et je file. J’entends quelque chose comme « eh maiiiis on n’a pas fini ». Hi hi elles s’installent sur le chemin, elles s’attendaient peut être à ce que je fasse un détour ? ;-)

On débouche dans une zone un peu foireuse, je me mange un peu dans les ronces, je joue au sanglier et ouf on a retrouvé une prairie. La balise est facile, près d’un arbre isolé.



Balise 13 : à côté d’une église. On ne peut même pas se tromper, il y a un signaleur qui l’indique !

Allez Julien, on en met un dernier coup, c’est la fin ! Zou !
On passe la rivière Allier : sympa, y’a même des touristes en kayak ;-)
Tout de suite après, on suit la foule, qui prend un chemin qui monte sur la droite, pour trouver la balise 14.
Pénible ce chemin, il y a tous les circuits, j’ai droit à une remarque parce que je double à un endroit un peu étroit…

On choisit de remonter tout de suite sur la route quitte à perdre un peu de D+, puis on termine en forçant un peu, dans le dernier chemin caillouteux à souhait. Dangereux, un chemin comme ça, pour le sprint final…

Balise 15, et c’est fini, top 4h40’19’’ et 1570m de D+ à ma montre.
On est 4ème, on n’en croit pas nos yeux ! Retard 10 min sur les 3ème, on va se donner à fond demain !
On est assez bien physiquement, par rapport à nos derniers raids. C’est utile de s’entraîner…


Récup’
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Ouf ! On a bien forcé, on prend notre dose d’endorphine, vautrés dans l’herbe à proximité de la ligne d’arrivée. La météo est menaçante : j’espère que le bivouac sera « sec » !
On va faire un petit tour chez les osthéo, qui nous manipulent pendant un bon moment. On en ressort complètement retapés, plus de douleur nulle part ! Trop bien non ?
J’ai quand même mal à la tête (comme souvent après l’effort, surtout qu’on ne s’est pas assez hydratés).


Bivouac
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En repassant près de l’arrivée, on tombe sur le zoo qui devise gaiement, et on s’en va préparer le camp : les tentes en cercle, et très rapidement, une couverture de survie pour faire « table », et puis des caouètes sortent de nulle part, suivies de plusieurs saussiflards, de moultes fioles remplies de liquides du genre qui se détecte au contrôle anti-dopage, des meules de fromage (st nectaire) entière (ou presque ;-), la tortue qui n’a pas fait dans la dentelle, et qui au lieu de nous sortir une petite fiole de derrière les fagots, nous présente un bib de rouge de 4 litres !
Nooooooon ? Siiiiiiiii !
Raaaaaah avec Julien on regarde nos lyophilisés, la bave commence à nous couler à la commissure des lèvres, et au bout d’un long combat contre nous même de près de 8 secondes, on n’en peut plus on craque et on va boulotter la nourriture des zanimos en furie !


(copyright electron : retrouvez d’autres photos sur http://www.sportnat.com/electron/)

S’ensuit un bivouac assez original pour un raid de CO, ça refait la course, ça chambre, ça déconne, ça charrie, tiens ça ne chante pas ?
On a du bol, après quelques gouttes, la pluie s’arrête et on est … bien !

La tortue, avant même d’absorber la moindre goutte d’alcool, se fait une spécialité de shooter dans les tentes… les catala sont rigolos, à 2 dans leur tente-préservatif… l’poc vient prendre l’apéro, la linotte passe son temps à venir taxer du pastis pour son club de CO, et, lien de cause à effet ?, ils nous font une démonstration de Tai Chi assez plaisante, surtout le monsieur en slip (auquel j’adresse mes félicitations ;-), l’bourrin rigole bruyamment, l’electron jacte comme une midinette, l’antilope prépare soigneusement une mixture à base de plâtre, tandis que l’toutou est plutôt porté sur les crottes de rats lyophilisées…
Et pendant ce temps, les sportifs mangent, mangent, mangent…

On rigole on rigole, mais une dure journée nous attend demain ! A part quelques acharnés qui partent en quête de gueuzes (ou de gueuses ?), le bivouac s’endort finalement assez tôt…


Départ étape 2
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5h du mat’ : réveil en douceur, à grands coups de pétards et de fanfare !
Mmmmmmmmm quoi qu’est ce qu’il y a ??? Pas facile de s’extraire des sacs de couchage…
Pourtant, c’est un des réveils les plus facile de ma courte expérience de raids : il ne fait pas froid, ni mouillé, on a super bien dormi, bref le grand confort !
On prépare notre mixture à base de céréales et de lait, qui nous emplâtre l’estomac : au moins ça tient au corps ! Et on se prépare laborieusement. Oulaaaa les sacs vont être sacrément légers.



A quelques minutes du départ, problème technique : mon camel-bak fuit. Arg. Après celui de Julien, le mien. On est bien barrés…
Heureusement, l’antilope vient à la rescousse et propose de me prêter un camel bak en rab. J’ai quelques scrupules, mais je fini par accepter. En plus, ça permet à Julien de récupérer l’embout du mien.

Sur ce, nous voilà légèrement à la bourre. On sprinte vers le départ. Oups, c’est étroit. On essaie de se frayer un passage vers la ligne de départ, pas facile… « z’avez qu’à vous lever plus tôt » ! Ah ben merci…
On arrive à s’approcher, et au moment où je vais défaire mon sac pour caler les affaires, sortir la boussole, le carré, le stylo, etc., on entend PAN et tout le monde s’élance, sans prévenir !

Et c’est parti pour un sprint endiablé sur une route de 3m de large, à plus de 2000 coureurs, à des allures très diverses… tout en courant, je récupère le matos dans mon sac, je suis fin prêt à relever les balises.

Définitions : 19 balises aujourd’hui, ce sera peut être un peu plus technique ?

poste code X Y definition
1 162 K-2.9 26-1.1 jonction des routes
2 163 J-9.5 26-1.6 falaise extrémité nord-est
3 164 H-3.0 24-7.5 extrémité nord de la haie
4 165 G-5.2 25-2.8 arbre isolé
5 166 E-8.3 25-2.0 pierrier coté nord
6 167 F-2.9 26-4.9 falaise au pied
7 144 E-8.9 26-6.0 falaise au pied
8 128 E-4.0 26-1.6 sur la colline
9 119 D-8.4 25-9.5 colline côté sud
10 143 D-7.0 27-1.7 ruine
11 149 E-1.0 27-9.0 falaise au pied
12 126 F-9.4 28-3.1 arbre isolé
13 169 G-3.5 28-7.4 église
14 170 F-7.4 29-4.5 bosquet côté ouest
15 179 D-6.3 29-4.9 pont
16 172 D-3.9 30-8.4 falaise supérieure
17 173 D-5.1 30-9.3 entre les falaises
18 174 D-6.2 31-2.0 arbre isolé
19 200 D-5.9 31-9.9 extrémité nord du chemin



On relève 3 balises et on se carapate. Ca va très vite. La balise 1 est sur la route, c’est du jalonné, sans intérêt. On arrive à StJulien des Chazes. Ouille ouille, on passe par où ? Ah oui, c’est pour ce bled qu’on a une « loupe », une toute petite zone de la carte grossie. Ouais bon d’accord, faut faire le tour pour prendre un petit sentier qui monte raide…. Et qu’on quitte presque tout de suite pour partir dans le flanc, à la recherche d’une petite falaise. On double une équipe de 1000, on trouve facilement la balise, et on continue tout droit dans la montée.

Tiens un contrôleur et une balise ? Mais ce n’est pas la notre… on retrouve un chemin, on traverse « le monteil », et on continue sur la route. On en profite pour relever le reste des balises, en marchant vite dans la montée. On a le temps de tout relever. Impecc’.



Balise 3 : à proximité de Darne, dans le coin d’une clairière. Aucune difficulté. Une heure de course déjà, je suis encore une fois surpris, j’ai l’impression qu’on vient à peine de partir…

Dans la précipitation, je fais 5m dans la mauvaise direction sur le chemin, un petit moment de flottement, je me reprends et on peut y aller à fond dans la descente. On dévale la descente en sous-bois c’est un vrai bonheur, quand soudain j’entends « eh mais c’est Mathias qui cherche à me faire un croche-pattes ? », ah tiens Alice et Catherine, ça marche ??? Elles gagneront le circuit C en dames.

On traverse la route, on arrive à proximité du ruisseau qui a été rajouté sur la carte hier par les organisateurs. Pas d’hésitation, à fond dans la descente pour retrouver le ruisseau. La ligne de végétation à droite, impecc’ je maîtrise. On arrive en bas, mais… le chemin n’a pas la bonne orientation. Pas la bonne configuration. Pas normal. Que ce passe-t-il ? Julien est convaincu qu’on est tombés trop à l’Est. Je suis d’accord avec lui, c’est la seule explication possible. Mais je me demande bien comment je me suis débrouillé…
Je ne suis pas content, de faire toutes ces petites erreurs, 30 sec par ci 30 sec par là…



Balise 4 : 1h10, on est 2ème de l’étape à ce moment là. On a même repris 5min aux suisses… mais malheureusement ça ne va pas continuer comme ça :-(



Le poste-à-poste de la 5 n’est pas évident… il y a un peu de distance et du relief. Après une courte hésitation en sortie de poste, on cravache, et on arrive à la Bourlade par le nord. La balise doit être à quelques mètres de la route, au bout d’une clôture, au nord d’un pierrier. La route ok, la clôture ok, le pierrier ok. Mais la balise : pas ok ! Je sens le coup foireux, et jette un œil à ma montre pour estimer le temps que je suis déjà sûr de perdre.
On est avec tout un groupe de coureurs du B, qui cherchent qui cherchent… Elle devrait être là ! Je croise un gars du club, qui me dit qu’il a vu partir des 1000 qui n’ont pas trouvé la balise. Ca finit de me convaincre : allez vient Julien on se casse. On va voir une dernière fois le pierrier, on regarde de près pour vérifier les confettis, rien. Presque 15 minutes de perdues, on se casse, on fulmine !



On coupe dans la broussaille. Ouille. On saute un muret relativement haut, ouch la réception est difficile : ça tape, et pire que tout, les orteil déjà bien abîmés, sont comprimés violemment à l’avant de la chaussure… ouille ouille ouille !
On fonce sur la route, pour rattraper le temps perdu ???
On croise des 1000 : ben, vous allez où ? Ils se sont un peu plantés, et remontent chercher la balise. On leur apprend qu’elle a disparu. Ils nous font confiance et nous emboîtent le pas.

On arrive à « l’Air ». On se prépare à couper pour rejoindre un pont en contrebas, qui est marqué comme un des 2 points de passage obligés pour traverser la rivière, quand un signaleur vient nous informer qu’il est interdit de traverser ici, il faut faire le tour par la route. J’hallucine ! On comprend vite qu’il y a dû avoir un imprévu, quand le signaleur se précipite pour crier à d’autres concurrents de ne pas traverser à un autre endroit… un propriétaire qui a informé tardivement qu’il refusait qu’on traverse ses champs.
L’organisation a réagi dans l’urgence, et on apprendra le soir qu’elle a déplacé la balise 5 pour guider les coureurs et les empêcher de traverser la propriété du paysan versatile.
Sur le coup, on ne décolère pas. On a un peu l’impression de voir notre course terminée : bon ben y’a plus qu’à terminer tranquille. Non non non, on va quand même jouer le jeu et y aller à fond : après tout on est venus là pour se dépenser ;-)

On quitte un chemin encaissé pour chercher la balise 6 au dessus de l’Air, tout en montée. Facile.

Balise 7 : mon intention est de couper le vert en montant un peu, pour attaquer la balise à partir du chemin. Mais, je me laisse entraîner par une autre équipe, on monte, et on se retrouve un peu haut… tant pis… mais 2 minutes de perdues !

Balise 8 : courbes de niveau… courbes de niveau… courbes de niveau… ok, un vallon, deux vallons, oula y’a du monde qui jardine dans le coin. Tiens pourquoi ils continuent tous à monter ? On devrait être à peu près sur la bonne courbe normalement ? Mmmmm ne nous emballons pas… on ne devrait pas être à la hauteur de ce vert 2, la balise est plus bas, faut descendre ! Ouf, on a bien failli commencer une bonne partie de jardinage sur ce coup là ! C’est ok, on trouve le sommet puis la balise… mais 4 minutes de perdues ! Ben dis-donc…

Allez, on fonce en essayant d’éviter le vert. Broussaille ? Oui, on retombe sur le chemin un poil trop au nord. Correction, on longe le vert, chemin, balise 9. C’est mieux ;-)

On en est à 3h17 de course, et on est à seulement 6 minutes des 1ers… incroyable ! Depuis le problème de la balise 166, on n’y croit plus trop, mais ça ne nous empêche pas de tout donner, et malgré quelques erreurs, ça marche pas mal…



Balise 10 : je suis ensuqué, et j’ai du mal à lire le relief… allez zou, on va faire ligne rouge hein ! On ne va pas essayer de couper, il est bien ce chemin !

Balise 11 : groumpf ! La balise est de l’autre côté ! Je demande son avis à Julien, qui comme d’habitude se sent obligé d’arrêter ou presque de courir quand il lit la carte ;-) Bon ok, on décide de passer par le col pile au milieu, le détour serait trop long… Ohhhh des traces dans l’herbe : on n’est pas les seuls à avoir choisi cette option. En regardant la carte à tête reposée, ça m’étonne pas ;-)
La balise est sur le chemin pas drôle :-(

Je tente de booster Julien : en montée il ne vas pas tellement plus lentement, par contre dans les descentes il perd du terrain. « allez, c’est que de la douleur, ça fait mal mais t’es pas fatigué, tu peux y aller, fonce ! ». Il n’a pas l’air tellement d’accord ;-)
Je crois que c’est à ce moment là qu’il m’annonce qu’il est à sec ! Plus d’eau, de nouveau ! Damned ! On va être obligés de se rationner !



Balise 12 : on l’attaque par le haut ou par le bas ? Faire le tour par le nord ou par le sud ? Mmmmm dans les 2 cas on perd un sacré D+. Faudrait essayer de couper dans le vert … oui mais ça en fait pas mal du vert quand même… Bon allez on décide de rester sur le chemin, tant pis pour le D+ perdu, on coupera dans le blanc. Oui mais, arrivé à la hauteur du vert, on aperçoit un terrain très dégagé sous les arbres : allez zou on y va ! Et on coupe… pour déchanter au bout de 100m : on tombe sur du vrai vert 2 ! Mmmm la carto n’est pas exemplaire sur ce coup… tant pis, on peste un peu, on sort du chemin, et on fonce !

Y’a un sacré coup de cul pour remonter jusqu’à la balise. Je prends le doigt pour aller pointer, Julien me suit. Je trouve une jeune fille dans les bois, qui vient de se faire bobo : « ça va ? ». Bon ça a l’air d’aller, et puis elle est bien entourée : je ne reste donc pas sur les lieux, et continue à foncer vers cette satané balise. Je la poinçonne : 32 minutes pour ce poste à poste, mais on a perdu 8 minutes sur le meilleur temps : on a dû zapper un épisode : c’était sans doute pas une bonne idée de descendre autant !

Balise 13 : à fond les manettes, droit dans la pente ! Je retrouve Julien au passage, et on fonce ! Dans les descentes, mes ongles me font mal, ouille ouille. Les articulations souffrent plus que les muscles aujourd’hui.
Arrivés dans Chanteuges, je prends pas le temps de réfléchir, on traverse la rivière, on fonce vers le nord-est, et on tombe sur un panneau indiquant l’église : ça tombe bien, c’est là qu’est notre balise !
Sympa ce passage dans le bled, style médiéval, mais ça monte raide !
On arrive à l’église par le sud-est, mais on doit faire le tour par le sud, puis rentrer dans le cloître, revenir sur nos pas, pour enfin trouver la balise ! Y’avait pas d’indication sur les définitions…

Allez Julien on fonce ! Allez allez !

A partir de là et jusqu’à l’arrivée, c’est l’autoroute ! La plupart des circuits on l’air de s’être rejoint, et ça fait de sacrés différences d’allures ! Un peu dommage pour l’orientation…

Balise 14 sur le chemin, RàS. C’est de la course à pied. On est à 11 sec du meilleur temps : comme quoi, c’est peut être pas l’orientation notre point fort ;-)

Balise 15 sur le chemin à Chadernac. Il y avait peut être moyen de prendre plus près de la ligne rouge, mais en franchissant des clôtures, et peut être en traversant des champs. Hors de question, et puis de toute manière je suis même pas sûr qu’on y gagne…



Balise 16 : maintenant c’est carrément de la route, allez Julien allez, bois encore un coup, allez on fonce ! Je lui annonce quelques centaines de mètres, mais j’omets de lui dire que la balise est au sommet d’une petite colline ;-)
Falaise supérieure… tiens c’est curieux, vu là où j’ai fait le rond sur la carte, la balise devrait être tout de suite à gauche : pourquoi ils vont tous là bas ? Je décide d’écouter ma carte, et effectivement je trouve la balise tout de suite.

Balise 17 : entre les falaises. Je suis un peu inquiet, car on ne sait pas si les falaises sont franchissables… et encore une fois, pas mal d’équipe se dirigent un peu trop au nord…. Je n’écoute que ma boussole, et on tombe direct sur la balise… mais il faut faire la queue pour descendre ! Ca bouchonne !!! On perd encore une poignée de secondes dans les quelques centaines de mètres qui suivent, en file indienne sur de l’herbe glissante, difficile de doubler sans faire peur aux gens…

Balise 18 : il s’agit de ne pas rater la passerelle, dans la précipitation de la fin de course, sinon on va perdre du temps à traverser à la nage.

Balise 19 : et c’est un chemin balisé (ou presque) qui nous emmène jusqu’à la balise 19 et l’arrivée.

Je motive Julien, allez on donne tout, on s’arrache, on termine au sprint ! Il fait beau, il fait chaud, on est bien, on passe la ligne d’arrivée au bout de 4h43 de course. 1435m de D+ aujourd’hui contre 1570m hier. On est 4ème aujourd’hui aussi. Ca ne changera donc rien au général. Tant pis, on aura essayé…

Récup
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On repère rapidement une douche dans le camping : merci au coureur qui m’a prêté son gel douche, c’est un vrai bonheur la douche, se sentir propre, détendu… On se vautre vers la ligne d’arrivée, les orteils en éventail, à attendre les autres coureurs. Qu’est-ce qu’on est bien !

Au bout d’un moment à se délasser, je m’en vais, pieds nus, chercher la voiture à des kms de là, pendant que cette grosse feignarde d’équipier se fait dorer au soleil. Quand je reviens, il me dit que les équipes du zoo sont arrivées, et qu’elles sont juste de l’autre côté. Je vais faire un tour, tombe sur la linotte, papote un peu, mais pas trace du Zoo. Je vais même jusqu’à faire le tour du camping, pas moyen de les trouver. Et pourtant ils ne doivent pas être loin…
Dépité, je reviens vers le légume qui bronze, et on va becqueter un brin…

Bilan
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Waouuuuh la CO c’est trop bon mangez-en ! Bon ok, c’était plus du trail’O que de la CO. Il y avait quand même quelques balises amusantes, et puis perso ça me convient pas mal comme CO : je peux me donner à fond sans trop risquer d’erreur, et je peux assez facilement regarder la carte, anticiper les postes, réfléchir aux choix, tout ça sans s’arrêter de courir. J’aime bien.
On était bien dégoûtés à propos de la balise déplacée. Mmmmm. Après le raid, on en saura plus : plusieurs propriétaires ont porté plainte, ont refusé qu’on traverse leurs champs, et les organisateurs ont dû gérer dans la précipitation… Faut savoir qu’un tas de coureurs ont coupé dans des champs cultivés, dévasté des clôtures et des murets. Incroyable. Des orienteurs, alors que la CO est typiquement le sport où on court dans la nature, on apprécie, on respecte…

Finalement, le temps sera neutralisé sur la balise déplacée, et sur la suivante. En pleine course, alors qu’on bourrait pour se venger du temps perdu sur la balise ;-), j’avais dit à Julien : si ça se trouve ils vont neutraliser les 2 balises, on ferait mieux de se reposer !
On économise ainsi plus d’une heure au classement, et du coup, on passe 5è le jour 2, mais on reste 4ème au général. On est ravis de notre résultat : même si on a l’impression que le « plateau » était moins relevé que les années précédentes, il y avait quand même 18 équipes, c’est pas rien…
Les temps intermédiaires sont sur http://raid-ign-lafuma.chez.tiscali.fr

Ahhhh le bivouac ! Quand il fait (à peu près) beau, qu’on est en groupe, on se détend de la 1ère journée de course, qu’est ce que c’est bon ! Si en plus on peut picoler un brin, histoire de goûter quelques breuvages maison, que demander de mieux ? Super souvenir que ce bivouac. J’espère que le raid IGN 2004 aura convaincu les zanimos de participer aux prochains ! La mort dans l’âme, je dois renoncer à participer au francital altitude, qui promet d’être … génial ! Ahhh :-(

La CO c’est trop bon, mangez-en !




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