Récit de la course : Marathon de Florence 2006, par guy13

L'auteur : guy13

La course : Marathon de Florence

Date : 26/11/2006

Lieu : Florence (Italie)

Affichage : 1252 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Battre un record

3 commentaires

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Un marathon à faire

Après un premier 100 km à Millau terminé raisonnablement frais, Bruno Heubi me propose de finir l'année sur un marathon. J'ai couru deux fois la distance entre 3h09 et 3h10, mais mon record est déjà vieux de deux ans et il me tarde de la battre. Neuf semaines après Millau, il n'y a que peu de temps, et je commence la préparation en enchaînant directement, après une seule semaine de récupération.

Un test de VMA me donne 17,7 km/h, ce qui est bon pour moi, et montre qu'un été d'ultra (24h et 100km) sans la moindre séance de fractionné à plus de 85% de VMA n'a pas entamé ma vitesse de base. La préparation se passe cahin-caha, plus de la moitié des séances de VMA partent en sucette, et je réalise une contre-performance absolue sur mon semi de préparation, avec 1h33 en étant dans le rouge dès le 3ème km à la vitesse prévue pour le marathon... Les deux autres compétition de préparation se passent guère mieux, dont un 10km très vallonné où je suis précédé par des coureurs valant 3h40 au marathon. Pourtant, les séances de vitesse spécifique se déroulent en général bien, jusqu'à 15km d'affilée.

Départ pour Florence vendredi à 6h en car, avec le voyagiste qui organise tout depuis Graz - c'est pratique et revient in fine moins cher que de se débrouiller par ses propres moyens. Découverte de la ville vendredi soir, puis longue visite guidée samedi matin ; je garde l'après-midi pour visiter la basilique Santa-Croce, renonçant aux Offices, trop fatigants une veille de course. Il faudra revenir à Florence faire du tourisme...

Dimanche, direction la Piazzale Michelangelo pour le départ ; beau temps, température idéale. J'ai la mauvaise idée de m'hydrater un peu trop car il faut rejoindre les sas de départ une demi-heure auparavant et ma vessie me le rappelle. Je fais signe à Poussman, en première ligne, le visage tendu, comme toujours avant une course et je rejoins le périmètre des 3h-3h30. Dans les sas, c'est un peu le foutoir et je me retrouve à côté des ballons 3h45, mais ce n'est pas bien grave. Départ en faux plat montant pendant un km, puis arrêt dicté par la vessie, 30" de perdues. Dans le descente qui suit, je me chronomètre au km 3 en 3'30. Un peu rapide... Ce sera 3'50 pour les deux km suivants, et passage en 447ème position au km 5 en 20"10.

Je rattrape Poussman qui m'a attendu et nous courons environ 2 km ensemble. Il s'avère toutefois que son rythme ne me convient pas (il est en principe nettement plus rapide que moi, mais sa préparation inexistante a inversé la hiérarchie sur le coup) et je prends le large, tournant en 4'06 à 4'10. "Le large", c'est beaucoup dire, parce qu'en fait, Poussman et moi faisons l'accordéon. Je cours un peu plus vite, mais je marche aux ravitaillements, alors que Poussman les prend au vol. De ce fait, il m'y rattrape, en tout cas jusqu'au 20ème km.

Nouveauté pour moi, je cours avec un cardio et, après avoir vérifié que les données coïncident avec mes séances d'entraînement, je me calque sur 170 pulsations, relançant quand je passe en dessous, levant le pied quand je les dépasse. Très facile jusqu'au douzième km, la course a perdu en facilité, mais gagné en plaisir et en intérêt. Les sensations varient d'un km à l'autre, et je ressens un plaisir extrême à courir côte à côte avec de petits groupes, leur prenant quelques mètres, puis me faisant rattraper par eux, le tout à environ 80% de VMA, rythme qui procure une sensation de vitesse relative.

Passage au semi en 1h28 en 474ème position. Je pense toujours à 2h57'-58', même si je sais que ce ne sera pas évident. Je marche toujours aux ravitaillements, le temps de prendre un verre d'eau, un verre de thé sucré, de les mélanger et d'avaler le tout, une vingtaine de secondes et 10 pulsations de perdues. Curieusement, j'ai parfois du mal à redémarrer, comme si cet arrêt avait coupé mon rythme, alors qu'à d'autres ravitos, j'ai au contraire l'impression d'avoir un peu récupéré, et je repars un peu plus vite. Le rythme reste raisonnable, 4'06 au minimum, 4'14 au plus (hors ravito). Tous les 5 km, épongeage, auquel je m'oblige religieusement car la chaleur commence à monter. Après quelques réglages, j'arrive à prendre l'éponge au vol, à m'asperger et à la tordre dans ma casquette sans ralentir ou presque.

La course change à nouveau au km 29, où ça devient sensiblement plus dur. C'est embêtant, parce que c'est un peu tôt... Les 2h58 seront pour une autre fois ; il convient maintenant de se concentrer sur le rythme, de trouver l'énergie et la motivation nécessaires pour ne pas perdre trop de temps. Chaque minute compte. Entre le 30ème et le 35ème, j'ai perdu une petite dizaine de secondes au km. Ce n'est pas encore la débandade, mais ça ne va sûrment pas s'arranger. Les jambes sont douloureuses, bien sûr, les mollets contracturés et les cuisses dures. Il n'y a guère plus d'énergie non plus, d'autant que le parcours se situe dans une zone désertée par les spectateurs, lesquels sont rassemblés en centre-ville.

C'est un marchant au ravito du km 35 que les ballons des meneurs d'allure en 3h me prennent par surprise. Ils me distancent aussitôt de 30m et j'essaye tant bien que mal de les garder en ligne de mire ; ça tient bien un km ou deux, mais c'est rapidement trop dur et je les laisse filer. Je tourne à partir du 37ème à 4'40 environ : c'est lent, mais je ne peux plus accélérer. Au demeurant, je connais cette vitesse, c'est celle de mes fins de course difficiles. Il reste toutefois toujours un peu d'énergie en réserve dans le dernier km, et je reprends une trentaine de places entre le passage au km 40 et l'arrivée, que j'atteints après 3h01'32 à la 402ème place sur un peu plus de 6000 coureurs.

Record assez largement battu, donc. Ca fait plaisir. 80% de VMA jusqu'au trente-sixième km, 79% au final, ça fait plaisir aussi. Certes, la course n'est pas optimale, la préparation encore moins, mais justement, il reste un peu de marge... L'hiver approche, on va ranger la vitesse au placard. Prochain objectif : les 24h du Millepattes.

3 commentaires

Commentaire de eric41 posté le 28-11-2006 à 12:10:00

Re bravo Guy pour ce record.
Tu as réussi à enchaîner ultra et marathon avec bonheur.
C'est sûr tu peux espérer les moins de 3 heures prochainement.
Dommage pour les Offices,çà vaut le coup d'oeil.
Bonne récup.

Commentaire de jojo57 posté le 29-11-2006 à 13:47:00

Bravo Guy ! Record battu , c'est toujours un grand plaisir même si le chrono n'est pas tout à fait ce que tu espérais . Il ne manque pas beaucoup et tu as l'air d'avoir de la marge
merci aussi pour ton CR très agréable à lire
bon repos et .... à l'année prochaine vers St Fons lol !!!

Commentaire de tot posté le 29-11-2006 à 21:48:00



Chapeau bas Monsieur le Bouffeur de Canidé....

très jolie perf...

tu as bien fait de laisser filer les ballons de 3H... la prochaine fois tu les attendras à l'arrivée...

tu peux me filer ta recette pour arriver si près des 3h... je rêve de passer sous cette barre....

Bravo et au plaisir de te revoir...

Tot

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