Récit de la course : Seine Marathon 76 2022, par augustin

L'auteur : augustin

La course : Seine Marathon 76

Date : 25/9/2022

Lieu : Rouen (Seine-Maritime)

Affichage : 447 vues

Distance : 42.195km

Matos : Nike Vaporfly

Objectif : Battre un record

2 commentaires

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CR marathon de Rouen 2022

Marathon de Rouen 2022

Dimanche 25 septembre 2022

 

Un marathon ayant une saveur toute particulière pour moi, étant Normand d’origine et né ici, à Rouen. Donc me voici dans la ville de mon enfance, au départ de ce jeune marathon (4ème édition) en cette fin de mois de septembre 2022.

Une pensée aussi au marathon de Rouen qui existait quand j’étais enfant, le M.I.J.A (Marathon International Jeanne d’Arc), course organisée par mon parrain (!) et à laquelle mon papa avait pris part une fois. J’étais haut comme trois pommes à l’époque et admirai ces forçats de la route qui réalisaient une bien belle performance sportive !

 

Je cherchais un marathon d’automne donc, après un premier semestre consacré aux courses nature et trails version longue distance : l’EcoTrail de Paris en mars (80 km), puis le Périgord Grand Trail en mai (88 km), les 6h de Pontault-Combault en mai et surtout le Grand Raid de l’Ultra Main début juillet (177 km !), et pour terminer la MCC à Chamonix il y a 5 semaines (22 août).

Mais mon cœur penche encore vers les courses sur route, j’avais eu l’occasion d’exploser mon PR lors du marathon de Rennes l’an dernier (et en C.F ce qui ne gâche rien) en 2h48’37.

J’ai déjà couru les marathons de Tours, de Vannes, de La Rochelle et de Rennes alors je souhaitais trouver un autre parcours : le choix devait donc se faire entre Rouen, Metz et Deauville (C.F de 2022, mais mi-novembre).

Rouen offre aujourd’hui un nouveau parcours, en deux boucles, pour un dénivelé annoncé de 170 m. On verra s’il s’avère propice à la performance (pas sûr, car sur le plan cela tournicote pas mal) !

L’objectif aujourd’hui c’est d’aller chercher encore un peu mieux, et viser 2h45. Grosse ambition donc, mine de rien le plan de marche donne une allure à 3’54 du kilo (15,34 km/h) pour finir en 2h44’24….sur le papier. Objectif bis, faire mieux que mon chrono de Rennes l’an passé (<2h48’37 donc).

Sachant que le prochain « gros » objectif sera le marathon de Séville, en février 2023.

A Rennes, j’avais vécu une course de rêve, flat dans les allures du début à la fin, réglé comme sur du papier à musique et pas explosé à l’arrivée. Donc entre les 3’58 d’allure de Rennes et les 4 secondes au kilo qu’il faut que je gagne je suis confiant, mais lucide en sachant être sur le fil du rasoir. Cela se joue à tellement peu de choses !

 

Inscrit début juin, je sais que je pourrai loger chez ma sœur et mon beau-frère, qui habitent quasiment sur le parcours. SAS Elite demandé, avec justificatif de performance bien sûr, impeccable.

Je reprends mon plan d’entrainement traditionnel avec 4 séances : factionné court, fractionné long, endurance fondamentale et sortie longue. Auquel j’ajouterai du vélo (merci le vélotaf) et de la natation (merci la nage en eau libre avec les copains). Moins cool, la prépa sur 8 semaines commence donc début août, pas triste !

Leçon du passé, j’essaie cependant de ne pas remplacer certaines séances par du vélo, mais d’ajouter le vélo en plus des séances de course à pied. Par rapport aux deux années précédentes, pour mes prépas spécifiques marathon d’automne j’ai au final + de km en cap, mais moins en vélo et quasi idem en natation. Donc sur le papier je suis mieux préparé. Même Garmin me remonte ma VO2 max, à 64 puis 65 ! Jamais eu de scores pareils, j’espère que ce sera annonciateur de bonnes nouvelles 😊

 

 

   

REALS

 
 

SEM. PLAN

CAP (km)

NAT (km)

 V (km)

HT (h)

h

01/08 AU 07/08

1

78

 

 

 

7h06

08/08 AU 14/08

2

89

7

 

 

9h42

15/08 AU 21/08

3

56

 

 

1

4h54

22/08 AU 28/08

4

61

2

60

 

11h00

29/08 AU 04/09

5

67

2

75

 

9h06

05/09 AU 11/09

6

63

 

30

 

6h00

12/09 AU 18/09

7

65

 

60

 

7h42

19/09 AU 25/09

8

81

 

 

 

5h42

             

TOTAL

 

559

11

224

1

61,2

 

 

 

 

Je me renseigne sur la course, constate qu’il y aura d’autres formats qui sont proposés : 5 km ; 10 km et le semi-marathon. Le marathon est aussi ouvert en relais (3x10 km + 1x12 km). L’an passé il y avait plus de 6 500 coureurs répartis sur l’ensemble des courses !

Sur le marathon, nouveau parcours en deux boucles et un dénivelé annoncé de 170m. Cela tournicote beaucoup, on verra si cela s’avère gênant. A noter, les concurrents du relais s’élanceront en même temps que nous. Départ tôt (8h30) ça c’est parfait. Ravitos tous les 5 km, mais pas de possibilité d’avoir un ravito perso (j’avais demandé mais cela n’a pas été accepté). Théoriquement ce seront des bouteilles d’eau et pas des verres, tant mieux.

 

 

Le samedi :

Arrivée en voiture depuis mon île de France pas si lointaine, je file récupérer le dossard (village marathon sur le lieu de départ de demain), impeccable, c’est fluide et bien organisé, donc rapide.

 

Le D-Day :

Lever tôt, j’ingurgite le demi gatosport règlementaire, puis mon gentil beau-frère me dépose près du départ, il fait moins froid que prévu, je file déposer mon sac à la consigne dans l’hôtel de région ouvert pour cette occasion tout le week-end. Tenue classique du marathonien, et j’arbore pour l’occasion mon arme fatale, les chaussures à plaque carbone inaugurées l’an passé au marathon de Rennes.

Petit échauffement rapide avec quelques gammes, pour le principe, car il faudra partir au tempo dès le début.

Le speaker interview Guillaume Ruel, Normand champion d’Europe du 50 km et meilleur performer français du 100 km, à bientôt 25 ans….assurément une star montante de l’athlé français, une machine capable de s’entrainer 200 km par semaine ! Au micro il déclare qu’i lest en reprise, et vise 2h30 de sortie longue aujourd’hui, ça calme direct !

J’ai la chance de pouvoir me placer en première ligne, avec d’un côté le fameux Guillaume évoqu é ci-dessus, et de l’autre Khalid Lablacq, le vainqueur de l’an dernier et qui a couru le 10 km la veille au soir en 30’….ok…..

Départ 8h30 depuis le quai Jean Moulin, au niveau de l’hôtel du département de Seine-Maritime

Nous sommes 500 au départ, il ne pleut pas, conditions météo ont l’air bonnes.

Au coup de pistolet nous pouvons nous élancer, pour moi c’est royal je suis positionné avec les Elites tout devant, et les marathoniens en relais s’élancent en même temps que nous.

1er km un peu rapide, 3’46, je vais essayer de coller le plus à mon allure cible du jour (3’54). Nous sommes peu nombreux. Je découvre donc ce tracé tout en restant concentré. Premier pointage informatique un peu après le 3ème km, où je passe en 14’, pointant à la 6ème place. Un gel ingurgité juste avant le ravito du 5ème km, cool ce sont des bouteilles d’eau, on n’en renverse pas la moitié à côté comme quand ce sont des verres. Bénévoles au top !

Les km déroulent, je tiens le tempo, nous sommes plein Sud par rapport à Rouen, et déjà cela tournicote pas mal. Un peu après le 7ème km nous entrons dans le parc du champ des bruyères, argh ici le revêtement est en terre, le rendu est moins bon et l’allure menacée. Et dire qu’il faudra repasser par là au deuxième tour ! Passage du 9ème en 37’18, suis à la 8ème place.

10ème km en 38’59, je suis dans le tempo fixé, et la précision de la montre semble calée avec celle de l’orga, c’est déjà ça. Re-gel et eau, et on enchaine. Je reconnais une silhouette connue le long de la route, c’est Christophe Buquet le triathlète champion et personnage incontournable de Rouen, un grand champion doté d’une humilité incroyable, cela fait plaisir de le retrouver là !

Au 11ème on rentre dans le jardin des plantes, joli, mais revêtement en gravier, donc moins bon rendu. Longue ligne droite pour aller rejoindre la rive droite de la Seine en passant par le pont Corneille, puis à droite toute en longeant les quais par le haut, le long de l’île Lacroix (je retrouve mon club d’aviron quand j’étais ado).

15ème km en un peu plus de 58’, pile dans le tempo, impeccable. On longe les quais rive droite ici avant de faire demi-tour un peu après le 17ème km.

Et là, un peu après le 18ème km c’est le drame : un embranchement nous propose soit de rester à droite et d’enquiller la ligne droite en remontant, soit de prendre un tunnel à gauche. Pas de bénévole ici, pas de marquage au sol non plus, et pas de barrière ou plot pour fermer l’un des deux accès. Je continue un peu tout droit, mais vois un coureur venir en sens inverse (!) caramba ce n’est pas le bon parcours, visiblement il aurait fallu prendre le tunnel.

Demi-tour toute, puis nous reprenons le tracé officiel, mais la plaisanterie m’a rajouté 800m et ça c’est la cata car ce sont grosso modo un peu plus de 3 minutes pleines, et donc impossible à rattraper ! Nous pestons et rageons, c’est indigne d’une organisation une erreur pareille !

Rive droite nous remontons jusqu’à l’Hôtel de Ville, puis a gauche toute rue Jean Lecanuet, avant de redescendre vers la Seine via la rue de la République. Mais au chrono le 20ème km est passé en 1h21’17, (20,8 km à ma montre, au « vrai » 20ème et je passe en un peu moins d’1h18)

J’ai aussi dégringolé à la 12ème place à cause de cette erreur d’aiguillage.

Passage au semi en 1h22, mais l’orga retiendra 1h25 et quelques. Désormais on attaque donc la deuxième boucle, l’idée étant de sauver ce qui peut l’être sans exploser en vol.  

23ème en 1h36’31, 10ème place, j’ai repris 2 gars surpris de me revoir derrière alors que j’étais devant eux initialement. Je double aussi des concurrents du semi-marathon, partis 30 minutes après nous, et qui partagent une partie de notre parcours.

25ème, ça commence à piquer, on serre les dents. Au 27ème rebelote on refait un tour dans le parc des bruyères, mon beau-frère et mes neveux et nièces m’encouragent, grand merci ! Je me fais doubler par un concurrent qui étais longtemps 3ème, et dont l’erreur de parcours a encore été plus préjudiciable (+1 500m !) mais il revient fort, a de bonnes jambes, et me dépose littéralement (il finira d’ailleurs 2ème !).

Le 30ème est passé selon l’orga en 1h59’59 (mais delta +800m), 5ème place car je remonte progressivement les quelques-uns qui rentrent dans le dur. L’allure moyenne dérive doucement, 3’55-3’56 de moyenne. Je sais pourtant que c’est à partir de là que se jouent le classement et le chrono final, et m’accroche. Remontée vers la rive droite, les encouragements du public au niveau du pont font du bien, je réponds toujours d’un geste de la main à celles et ceux qui encouragent.

35ème en vue, avant-dernier gel et eau, rebelote on ré-emprunte les quais rive droite, en continuant de doubler les engagés du semi-marathon (partis à 9h)….et du marathon, qui en sont à leur première boucle. Courage à eux ! Moi j’ai un coup de moins bien, et mes temps de passage dérapent gentiment à >4’ au km.

Ce coup-ci en bas sur les quais l’indication pour prendre le tunnel et non tout droit est belle et bien présente, une barrière fermant la route prenant tout droit. Grrrr si seulement cette barrière avait pu être à sa place dès le début !!!

40ème en plein centre-ville rive droite, le couteau entre les dents, l’œil rivé à la montre, calculant combien l’impact de ces +800m va foutre en l’air mes ambitions !!! Sur le pont, dernières forces jetées dans la bataille, passage du 41ème en 2h42’29 à la 4ème place.

Je vois (ou plutôt, j’entends !) revenir de l’arrière un coureur qui lui aussi a été mal aiguillé, mais il a encore de la ressource et me passe sans que je puisse m’accrocher. Je checke ma montre et vois que je passe la distance marathon des 42,195 en 2h47’07 (c’est donc 1 min 30 de mieux que mon PB établi à Rennes l’an dernier), malheureusement il me reste encore un peu de chemin à parcourir. Il faut quand même slalomer entre les semi-marathoniens pour enfin finir par franchir cette ligne d’arrivée en 2h50’13, mais avec 43 km parcourus…

Je finis donc 5ème au scratch. Dommage, le 4ème était 30 secondes devant !

Je récupère une jolie médaille plus un sac garni de bière, fromage et autres bricoles.

Au final, je suis quand même à moitié déçu, le chrono « officiel » ne reflète pas ma progression sur marathon, et l’erreur d’aiguillage m’aura coûté le podium (la 3ème place était pour moi avec les 2h47). D’un autre côté, j’améliore mon RP sur la distance d’1 min 30, et je finis à une belle place au scratch, et premier au classement par catégorie.

 Je retrouve le trio du podium, Guillaume le vainqueur l’a emporté facilement en 2h28, le second, qui m’a doublé un peu avant le 30ème, finit en 2h45, et le 3ème est en 2h48.

Dans la foulée, récup du sac à la consigne, change, petite interview pour France Bleu Normandie dans la foulée, et retour chez ma sœur et mon beau-frère, avant de repartir vers ma Seine et Marne !

 

En conclusion :

Heureux d’avoir pu prendre part à ce marathon dans une ville qui m’est chère. Un beau clin d’œil pour la famille et mon parrain ! Une épreuve sympa, mais un parcours pas propice à la performance, et qui devrait progresser en rigueur côté organisation.

En tout cas c’est un bon entrainement en vue du marathon de Séville à venir. Mais avant ça, à très court terme, le 10 km d’Odysséa à Vincennes dimanche prochain, pour une noble cause !

 

2 commentaires

Commentaire de BouBou27 posté le 28-09-2022 à 16:53:58

Ca va vite !!
Bravo pour ta course et pour avoir continuer a tout donner après l'erreur d'aiguillage !

Commentaire de augustin posté le 28-09-2022 à 17:06:50

merci BouBou27!

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