Récit de la course : Volvic Volcanic Experience - 110 km 2022, par kilkenny84

L'auteur : kilkenny84

La course : Volvic Volcanic Experience - 110 km

Date : 27/5/2022

Lieu : Volvic (Puy-de-Dôme)

Affichage : 805 vues

Distance : 110km

Objectif : Se défoncer

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Balade à travers les volcans

Préparation

Depuis disons septembre/octobre 2021, j’ai un peu modifié mon entrainement. Je cours beaucoup plus régulièrement, mais fait finalement moins de sorties longues. Surtout j’essaye vraiment de faire attention au D+ pour avoir du volume en dénivelé dans les jambes, car en Normandie ce n’est pas toujours évident d’en avoir, et on le ressent ensuite sur les Ultra.

 Sur l’Ultra Race 2021, couru fin octobre, j’avais senti des progrès, mais j’avais encore eu un coup de moins bien (alimentation ?) et j’avais terminé la course déçu en me disant que je pouvais faire bien mieux, même si j’avais mis aux alentours de 3h de moins qu’à ma première participation.

Je continue donc sur ma lancée, même si décembre et février seront des mois plus cool. Pas de spécifique, mais des sorties très régulières, voir 2 sorties par jour. Et début avril j’arrive donc au Trail des 2 Amants, sur le 85km. Aucun objectif, et pourtant je fait un très bon résultat. Pas de pépin physique, l’impression d’avoir du jus tout le temps, bonne alimentation, je pense avoir trouvé la solution pour que tout fonctionne.

Motivé par ce résultat, je regarde pour une course entre fin mai et début juillet, avec 110/120km environ. Forcément il y en a beaucoup de complète, et je m’inscris finalement à la VVX sur le 110. Je ne connais pas la région, ca me permettra de changer. En y regardant de plus près, le ratio D+/km est très proche des 2 amants, même si il n’est pas réparti de la même manière.

Je reste sur la même approche de course, entrainement très régulier avec un volume d’environ 110km/ semaine, que j’encaisse sans fatigue, et je « coupe » 2 semaines avant la course. Je me sens bien, et je me dis que si je cours en faisant attention à l’alimentation, et sans me cramer, je dois faire une belle course.

 

La Veille de course

J’arrive à Volvic en milieu d’après-midi, et vais récupérer mon dossard. C’est une belle organisation, je ne pensais pas voir autant de monde. Je croise Aurélien Collet qui me dit ne pas pouvoir prendre le départ de la course, il est blessé. Je vais ensuite marcher un peu au Puy de Dôme, ca me permet de voir la montée et le parcours que j’emprunterai. Et aussi admirer la vue, car je ne le sais pas encore, mais le lendemain il y aura du brouillard.

Je retourne à Volvic, je mange, donne les dernières instructions à ma copine qui me suivra pendant la course, et on se couche dans le magnifique lit à l’arrière du break ! On y dormira comme des bébés.

 

Jour J

2h30, le réveil sonne. En 5 min je suis prêt, et je passe au petit déjeuner. On se dirige ensuite vers les navettes, et je constate que je suis le seul en tee shirt. Tous les autres dans le bus sont en manches longues voir en veste. Je pense être déjà dans ma course. J’arrive parmi les premiers au départ, il doit y avoir une dizaine de coureurs c’est tout. Le monde arrive peu à peu, un au revoir à ma suiveuse et je vais me placer sur la ligne. Je n’ai pas envie de trop me faire enfermer au départ. Et bientôt c’est François d’Haene qui arrive, il est au premier rang, je suis au 3eme. Ca me va, je laisse les furieux partir devant.

 

Départ jusqu’au Puy de Dôme (km29)

Le décompte arrive, et……..une masse de coureurs démarre plus vite que moi, je dois perdre 50 places en quelques mètres. Je me cale de suite à mon rythme, qui est trop lent pour le départ. Ca dure 2 min, et ca y’est dans le faux plat qui suit je remonte déjà des participants. Ca me fait rire de les entendre dire que leur cardio est trop haut, il faut juste ne pas partir au sprint. Je vois les frontales des premiers s’éloigner petit à petit, ca s’étire, mais je remonte toujours du monde.

Je n’aime pas ces premiers kilomètres. C’est du faux plat, on est obligé de courir, mais ca grimpe quand même et on utilise de l’énergie.

Au bout de 7km environ j’arrive derrière un participant que je reconnais. C’est un coureur normand qui tourne très bien. Au 2 amants je termine juste devant lui à mon plus grand étonnement. Je me dis que je dois aller trop vite, et je ralenti pour rester avec lui. On discute pas mal, il a beaucoup plus d’expériences que moi et j’observe comment il court, comment il gère son alimentation.

Mon alimentation d’ailleurs, ce qui semble fonctionner pour moi c’est boisson isotonique, et nourriture naturelle (fruit, jambon, fromage, …) Les produits travaillés types barre ne passent pas sur du long. J’ai donc juste une barre au cas ou, et j’ai donc que de la boisson isotonique sur moi, le reste je prends au ravitaillement.

On arrive au premier ravito, je suis le seul à m’arrêter. Je refais le plein des flasques, et je repars vite. J’ai dû m’arrêter à peine 1min, pourtant je mets plusieurs kilomètres pour revenir sur l’autre coureur. J’apprécie particulièrement la traversée de Vulcania, très original.

On arrive finalement au pied du Puy de Dôme en compagnie d’un 3eme coureur qui vient de nous rejoindre. Dans la montée le normand décroche un peu et on avance plus qu’à 2. On rigole en se disant que François d’Haene doit déjà être loin, mais un marcheur nous entend et dit que non, il est au ravito et n’a pas attaqué la descente. Et effectivement, on le croisera alors que l’on ne sera plus très loin du sommet. Surtout quand on arrive en haut, on a croisé que 3 coureurs. Le ravito approche et ma copine m’y attend. Elle est frigorifiée, 1h d’attente dans le froid et le brouillard, j’ai l’impression que c’est plus elle qui a besoin de me voir que l’inverse. Elle m’annonce mon classement, je suis 11eme. Je remplis les flasques, mange une banane, du fromage, et j’attaque la descente en même temps que mon normand qui m’a rattrapé.

 

Puy de Dôme (km29) – Puy de Ténuzet (km79)

La descente se passe très vite, et on attaque un très long passage relativement plat. Au bout de quelques kilomètres je me retrouve seul, mon rythme sur le plat étant un peu plus rapide. Je vois bien des fois d’autres coureurs, mais j’avoue ne pas calculer le classement, surtout qu’il y a des coureurs du relais. Je suis vraiment dans ma course, concentré sur mes sensations, et rien d’autre. Je pense à boire très régulièrement. A chaque ravito je fais mon combo fromage / babane.

Sur cette portion je fais le yoyo avec le coureur qui m’accompagnait le Puy de Dôme. Je suis (un peu) plus rapide que lui, mais je perds du temps au ravito, ou pause pipi. Du coup on passe de longs moments à se voir en point de mire. Je me dis que si je tiens ce rythme je vais faire un peu plus de 11h, ce qui serait vraiment énorme pour moi.

A l’approche du km 61 et le ravito du péage du Puy de Dôme la trace devient commune avec celle du 80km, et donc d’un coup on se sent moins seul. Ce doit être le cœur du 80km, il y a pas mal de coureurs. Je reste concentré sur mon rythme pour ne surtout pas me mettre à suivre un groupe trop lent, ou accélérer car il y a des coureurs devant en point de mire. Mon rythme reste plus rapide que ceux du 80 et je remonte un à un les participants.

Ma vitesse est bonne, très bonne quand j’entends les commentaires des coureurs du 80 que je double, pas de bobos, pas de coup de chaud, je suis dans ma course.

Km77, l’approche du ravito du Puy de Tennezet se fait via une pente un peu plus raide. Rien de méchant, vraiment pas une grosse difficulté, mais ce changement de rythme me perturbe. D’un coup je commence à avoir mal au ventre. Au point de m’arrêter 20s comme si je n’avais plus de force. Je redémarre et une fois le terrain redevenu plus plat je me remets à courir, mais il y a bien un truc qui ne va pas, la vitesse n’est plus la même. Je n’ai pas soif, je bois bien, mais peut être que je n’ai pas mangé assez de solide. 2km à tenir avant le ravito, je serre les dents pour y arriver.

J’aperçois au loin ma copine, et à mon approche me hurle dessus en me disant que je suis 6eme. Sur le coup je ne réagis même pas, je veux à tout prix me calmer et repartir sur une bonne base. Je prends ma banane habituelle, mais aussi un peu de tout ce qu’il y a sur la table. Je prends le temps de boire même si je ne souffre pas d’un manque d’eau. Le coureur avec qui je faisais le yoyo, depuis le Puy de Dôme finalement, arrive quelques secondes après moi, et repart presque aussitôt. Je ne peux pas le suivre j’ai besoin de plus de repos. Je me relève finalement, et en me retournant j’aperçois plusieurs coureurs du 110 qui arrivent au ravito, dont mon collègue normand. Pour la première fois de la course je pense au classement et repars tant bien que mal. Les jambes sont là mais pas le jus pour les faire tourner.

 

Puy de Ténuzet (km79) – Village de Facemenier (km99)

Sur les premiers kilomètres je suis aussi rapide que les 80, alors que ma vitesse était supérieure. Je ne panique pas, et je sais que sur du long il y a toujours des mauvais moments. Je pense avoir fait ce qu’il fallait au ravito et que ca va finir par revenir.

On attaque la montée du Puy de Louchadière. Ca coince encore, j’avance au ralenti, et d’un coup je vois un coureur du 110 me passer. Il semble voler tellement il va vite, je suis vraiment impressionné.

Dans la descente j’espère pouvoir récupérer un peu mais ca reste compliqué. La forme revient lentement peu après le ravito de l’Espinasse, vers le km90, mais on est encore loin de l’idéal.

Ce passage est vraiment un long chemin de croix. Avec le recul, je sais que je supporte mal la chaleur, ca correspond au moment où le soleil commençait à taper. Ca reste vraiment un gros point faible la gestion de la chaleur.

J’arrive au ravito de Facemenier et je m’assois par terre. Une bénévole arrive rapidement en me demandant si ça va ou si je veux une assistance. J’ai dû lui faire peur. Je réponds que ca va mais je veux juste souffler un peu. Je fais le plein, mange, et repars pour les 10 derniers kilomètres, le couteau entre les dents.

 

Village de Facemenier (km99) – Volvic (km107)

La motivation de la fin de course, un secteur plus boisé et humide, et la forme qui est définitivement revenu, je sens que ca va vite. Je me remets de nouveau à aller bien plus vite que les coureurs du 80. Sur ce secteur il y a aussi des coureurs du 25 ou 45 je ne sais pas trop, mais au global il y a pas mal de monde.

Arrive la dernière montée pour rejoindre la Vierge qui domine Volvic. J’arrive à courir dans ce qui ressemble plus à un faux plat qu’à une montée. Et rapidement j’y parviens. On sort alors de la forêt et je suis content que ca se termine. Pour beaucoup il fait bon ou chaud, pour moi c’est une fournaise.

Je fais très attention sur la descente, les marches et gravillons rendent la descente glissante.

Ca y’est je touche du bitume, il faut maintenant juste traverser Volvic, et surtout grimper jusqu’au goulet. Quel plaisir d’entendre tout ce monde qui encourage, ca motive. Mais cette fameuse dernière montée est raide, il faut marcher. Je vois des coureurs au loin, je ne les lâche pas du regard et monte d’un bon pas en les fixant, et relance dès que la pente se fait un peu moins raide. S’en suit un tronçon un peu plus plat qui débouche sur l’arrière de la scène. Ca y’est c’est l’arrivée. Je relance en haut des quelques marches qu’il y a, et je suis enfin sur la zone d’arrivée. Encore quelques mètres, il y a beaucoup de monde, et je franchis la ligne. 11h45 de course pile, je suis 8eme.

J’avais dit à ma copine de mettre l’apéro au frais car je pensais arriver pour l’apéro, j’arrive finalement pour prendre le gouter.

 

Arrivée

Objectif plus qu’atteint, jamais je n’aurais pensé pu aller chercher un Top 10. Surtout je sens que je ne suis pas à bout et je pouvais encore continuer. Mon coup de moins bien était passé, et je me sens « frais ». Je retrouve le coureur avec qui je faisais le yoyo. Il termine 5eme, mais surtout 22min devant moi. Voilà donc ce que me coute mon coup de moins bien, 22min.

 

Analyse

Le profil de la course, ou du moins le ratio D+/km est vraiment similaire à ce que je peux avoir en Normandie sur certaine course. C’est quelque chose qui me va bien et je savais que je pouvais faire quelque chose.

La VVX est piégeuse avec de longues parties roulantes, il faut vraiment pouvoir tenir et toujours avancer, notamment sur les parties en faux plat.

Sur la course en elle-même, j’ai regretté le manque de points de vues. Je ne connaissais pas la région, et j’imaginais ca différemment. Je n’avais absolument pas analysé le profil, et les volcans sont finalement des petites collines, je les imaginais plus grands. Par contre il y a des couleurs magnifiques, entre les champs en fleurs, la verdure. C’est très joli/

Les bénévoles sont au top, je n’ai jamais eu de doute sur le balisage, c’est une organisation bien rodée.

Sur ma course j’ai encore noté une progression. J’ai très bien géré l’hydratation, j’aurais du faire plus attention sur le solide et en prendre plus. Mais je n’ai pas eu de crampes, courbatures ou coup de fatigue. Le samedi je randonnais normalement, le lundi je retournais courir.

Je pense avoir trouvé la formule qui fonctionne, entre entrainement, alimentation, rythme course.

1 commentaire

Commentaire de BouBou27 posté le 28-06-2022 à 09:57:37

Bravo Yann, superbe résultat sur une course exigeante ou il faut beaucoup courir !

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