Récit de la course : SaintExpress - 45 km 2021, par Khioube

L'auteur : Khioube

La course : SaintExpress - 45 km

Date : 27/11/2021

Lieu : Ste Catherine (Rhône)

Affichage : 1422 vues

Distance : 45km

Matos : Altra Lone Peak 4.5

Objectif : Faire un temps

3 commentaires

Partager :

Saintexpress, priez pour moi !

Bon, bon, bon... il y a des courses plus enthousiasmantes que d'autres à raconter, celle-ci fait plutôt partie de la catégorie "à oublier". Heureusement que ce fut une belle fête entre copains !

Après une Saintexpress plutôt euphorique en 2019, je m'étais fixé pour objectif de descendre sous les 5 heures. Ambitieux au sens où, à mon modeste niveau, il faut que tous les voyants soient au vert, mais réalisable. Cette année j'ai beaucoup couru à l'automne, mais en même temps j'ai des jambes qui couinent un peu et puis je n'ai pas du tout fait de vitesse : dès que je dépasse les 12km/h, j'ai l'impression d'être au bord de l'apoplexie.

Samedi après-midi, je trottine jusqu'à la Halle Tony Garnier pour retirer mon dossard. Bon, c'est clair, j'ai un tendon d'Achille qui tire, en ce moment c'est un peu la loterie et je suis tombé sur un jour douloureux. Au moins, je suis prévenu. À la Halle je m'offre une paire de collants Cimalp, j'ai pour habitude de courir la Sainté en short, mais je suis d'humeur prudente aujourd'hui. Est-ce l'âge ? 

Je me prépare vite, je fais une sieste d'une petite heure et je retrouve Tom et Rob à la Halle Tony Garnier. Tom avait un souci de dossard, il a dû y aller tôt, ça m'arrange parce que retrouver les copains avant la course, c'est quand-même une grande partie du plaisir de cette course à mon sens ! Quand j'arrive à la Halle je tombe presque miraculeusement sur eux. Je me dis que c'est un signe. En plus ils sont avec Christophe, notre coach, et il a des bracelets "sas élite" pour nous, ce qui est quand-même super pratique (et qui s'avèrera salvateur, attention teaser). Si la course n'est pas bien partie, je ne sais pas ce qu'il faut de plus ! Repas peinard dans les gradins, on se prépare, tout roule. J'ai l'impression que la logistique est bien rodée, il faut dire que c'est ma huitième participation, toutes distances confondues (et la 5e Saintexpress).

Charles et Clément arrivent vers 20h30, l'équipe est au complet. Cela fait des années qu'on n'a pas pris un départ tous ensemble, c'est chouette. Tout le monde a son bracelet magique, sauf Charles qui n'a "que" le bracelet donnant accès au sas préférentiel. Nous filons attendre la navette après avoir souhaité une bonne course aux filles, qui se sont alignées sur la Saintétic. Soyons clairs : c'est à ce moment que la course bascule, pour peu que l'on croie aux signes (ce qui n'est pas mon cas, mais il est amusant de faire semblant). Après une bonne vingtaine de minutes d'attente dans le froid, à jouer à "où serait-il le plus judicieux de se placer sur le trottoir pour être juste au niveau de la navette ?", nous embarquons enfin. Nous sommes tous ensemble, devant, j'ai l'impression de partir en colo. Sauf qu'on ne part pas tout de suite, ça a l'air de cafouiller un peu du côté des conducteurs. Au bout d'un moment, le conducteur du car qui nous précède vient voir notre conductrice, un peu furieux, et lui raconte que le chauffeur de devant (donc deux bus devant nous, NDLR) a oublié de mettre son frein à main et que le car a reculé dans son pare-brise. Et une navette de moins, une ! Evidemment, ça nous fait marrer plus qu'autre chose, sauf que la sanction divine ne va pas tarder à nous frapper. Après un trajet un peu anxiogène (des accidents un peu partout sur la route, avec notamment une voiture sur le toit dans un virage), notre conductrice commence à se plaindre que son car n'avance pas ; au bout de 30 minutes de route, le moteur se met à fumer abondamment ; et à 4km de notre destination, Élo la pilote jette l'éponge. Elle passe quelques coups de fil, mais apparemment c'est mal engagé, aucun car ne peut (ou ne veut) venir nous récupérer. Clément, qui est un grand compétiteur et qui n'a aucune envie de manquer le départ, prend les choses en main : il descend et se met à faire du stop  – très efficacement, du reste, puisque Tom, Charles et lui trouvent immédiatement des voitures pour les monter à Sainte-Catherine. Rob et moi attendons un peu, mais tout le monde doit déjà être arrivé au départ (il est quand-même pas loin de 22h40, il serait temps !). Finalement, un car sort de nulle part, même pas à moitié rempli (peut-être la navette des retardataires ?), et nous arrivons à Sainte-Catherine vers 22h50. Nous avons la chance de vite tomber sur Tom, qui nous suggère un raccourci.

- "Passez par là !", nous dit-il. Tout ce que nous voyons, c'est un fossé avec des orties et des ronces, et une grande barrière.

- "Par où ?!"

- "Là !". Nous comprenons alors qu'il faut ramper sous la barrière. OK, c'est parti, on n'est plus à une incongruité près !

Effectivement, c'était très commode. Heureusement, nous étions prêts, il n'y avait plus qu'à jeter les sacs dans les camions et à rejoindre la ligne de départ. Lecteur, tu comprends sans doute mieux pourquoi j'avais annoncé que les bracelets allaient être utiles : même si personne ne les a vérifiés, ils nous autorisent moralement à entrer dans le sas de départ par l'avant, comme des champions, et à bien nous placer sans avoir à enjamber les barrières ou à marcher trois plombes jusqu'au fin fond de la dernière vague. Petits privilégiés... Dans ce sas élite, toute la bande est là sauf Charles, qu'on a perdu. On le retrouvera vite, néanmoins.

Le départ est donné, on part à trois (Rob, Tom et moi). Clément est déjà loin devant  – vu la forme du moment il doit arriver au premier ravito quand je quitte à peine le bitume de Sainte-Catherine... Nous partons vite, très vite, trop vite. Comme évoqué plus haut, je n'ai pas fait de vitesse depuis un bail, ou très peu, alors je sors totalement de ma zone de confort. Nous perdons assez vite Tom, qui n'a pas beaucoup le temps de courir en ce moment  – et qui, de toute manière, a toujours été un diesel. Je peine un peu à tenir l'allure de coach Rob, donc au bout d'environ 4km je le laisse partir. Ce matin, en réfléchissant à ma course, j'ai lu cette phrase : "un départ trop rapide en début de course aura pour conséquence la création d'une dette d'oxygène et une augmentation de l'acidité musculaire dès le début de votre course... rédhibitoire pour votre réussite". Ma foi, elle aurait tout à fait pu tenir lieu de compte-rendu de ma course : très vite, j'ai mal aux mollets, aux tendons d'Achille, aux cuisses. Ce n'est pas habituel, même si j'ai des petits pépins ces temps-ci. Pas si tôt dans la course, en tout cas ! J'ai l'impression d'en être au 50km d'un ultra, là. Il faut ajouter à ça les raideurs liées au froid, dans la nuque, les bras (j'aurai un bras endolori jusqu'à la Halle, et au moment où je tape ces mots, j'ai encore un peu mal, comme si j'avais un bleu... WTF?), et les petites douleurs aux pieds à cause de mauvais appuis dans les descentes (avec la neige, on n'y voit vraiment pas grand-chose).

Au début le moral n'est pas trop mauvais, je sais que je ne suis pas si mal classé que ça (autour de la 500e place), les conditions sont belles, mais cela se dégrade assez rapidement. Logique, j'avais envie de faire une belle course et j'ai mal partout. Au bout d'un moment, je suis doublé par Charles dans une légère montée, il trottine tandis que je marche. N'étant pas sûr que ce soit lui, je ne dis rien. Il est en forme, je pensais qu'on pourrait courir ensemble mais pas dans mon état. Quelques petites minutes plus tard, c'est Tom qui me double.

- "Qu'est-ce que tu fous là, ça va pas ?!"

- "Ben je suis au max, là !"

Tom, c'est la force tranquille, la voiture-balai. Départ cool, mais ça avance sûrement. Dans la navette, il avait annoncé "je vous amène à Soucieu en 2h35, 2h38, par là". Voyant que j'ai le moral qui flanche, il prend les choses en main : "allez, on finit ensemble, ça va bien se passer, tranquille". Lui non plus n'a pas des jambes de feu, donc on ne se prend pas trop la tête : on alterne marche et course, selon le relief. Le positif, dans tout ça (hormis le fait que je passe un excellent moment avec Tom, que je ne vois que trop rarement), c'est qu'avec mes longues sorties de l'automne je trouve que le temps passe vite. 2h37, Soucieu ! Le métronome, ce n'est pas Antoine Guillon. Ravito rapide, il ne s'agirait pas de trop se refroidir. J'avais prévu de quoi être en quasi-autonomie, j'ai déjà pas mal mangé et bu, donc ça ne traîne pas. On croise Charles, également surpris de me voir, il est sur le point de repartir quand on arrive, il a mis ses écouteurs, il est dans sa bulle. 
La suite de la course ne présente pas un grand intérêt pour toi, lecteur : marche, course, bitume, froid... RAS. Je pense que les douleurs musculaires commencent à s'estomper après le ravito de Chaponost, je ressens de moins en moins le besoin de faire des pauses. Après plus de trois heures à papoter tranquillement, Tom et moi arrivons à la Halle Tony Garnier. L'objectif des 5h était évidemment oublié depuis longtemps (peut-être dès Sainte-Catherine, voire dès mon footing de l'après-midi), nous passons l'arche en 5h44. Bon... Ce n'est pas catastrophique ! Les camarades ont fait de très belles courses : 5h13 pour Charles, 5h16 pour Rob (ils ne se sont même pas croisés, les champions), et 4h17 pour Clément la machine, malgré une explosion vers la fin. Mes hommages, messieurs. Marie, Juliette et Aurélie aussi ont livré de belles courses, tout le monde est content !


Quitte à passer une course difficile, autant en tirer des enseignements (je vous épargne la sempiternelle citation de Nelson Mandela) :

- Courir dans le froid, la nuit, sur du bitume, ça n'a aucun intérêt et il faut être débile. Mais bon, je sais que je me réinscrirai l'an prochain.

- Si je veux être performant il va falloir que je renforce sérieusement la carcasse. PPG, me voilà.

- Ce serait bien de pédaler un peu, surtout dans les périodes où mes tendons boudent. J'attends mon vélo pour mes 40 ans...

- J'ai été sérieux sur la nutrition pendant la course, je me donne les auto-encouragements du jury.

- Vu tout le goudron, des semelles un peu épaisses ne seraient pas de trop. J'ai morflé.

- Un départ canon, c'est un départ de boulet (je vais la déposer, celle-là). Tranquille, tranquille, rien ne vaut une belle remontada.

- Courir avec les copains, c'est quand-même le top.

- Je bénis d'avance le jour où la Saintélyon arrêtera de nous refiler des chasubles.


Allez, zou, je vais aller faire un peu de renfo, tiens !

3 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 30-11-2021 à 10:29:52

bon tu ne liras pas ce commentaire puisque maintenant que tu fais du renfo tu n'as plus le temps. belle course et le principal, on est d'accord, ce sont les copains !!!!

Commentaire de Khioube posté le 30-11-2021 à 10:45:51

J'ai vite lu ton commentaire, c'est mauvais signe ! Merci, on est bien d'accord sur l'essentiel ! 😊

Commentaire de BouBou27 posté le 30-11-2021 à 11:13:04

Bravo !

+1000 pour le chasuble. Vraiment la 11ème plaie d'Egypte (balle perdue, désolé)
Bonne récup

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran