Récit de la course : Nevers Marathon 2020, par marathon-Yann

L'auteur : marathon-Yann

La course : Nevers Marathon

Date : 25/10/2020

Lieu : Magny Cours (Nièvre)

Affichage : 890 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

Partager :

Nevers give up

 
Nevers give up, n'abandonne jamais. Je n'étais pourtant pas loin d'abandonner l'idée de courir un marathon en 2020. En avril, du fond de mon confinement, je choisis de m'inscrire au marathon de Metz pour le monde d'après, en octobre. Bonne pioche ? Alors que les annulations succèdent aux annulations, Metz semble tenir. Las, jeudi 15 octobre, J-3, Metz est annulé. Le dimanche, frustré, je vais courir un marathon solo, des grilles de ma maison à celles du château de Breteuil, 3h27 sous le soleil. Lundi, j'apprends que le marathon de Nevers est maintenu le week-end suivant , avec des adaptations : course exclusivement sur le circuit de Magny Cours, en nocturne, le circuit étant occupé par des courses automobiles le reste du week-end. Chapeau aux organisateurs, en voilà qui n'abandonnent jamais. Never give up. Mardi, je vais courir une vingtaine de kilomètres, en n'ayant bizarrement pas l'impression d'avoir couru un marathon deux jours avant. Mercredi, nous décidons avec mon épouse de reporter notre week-end en bord de mer, à cause de la météo. Jeudi, 22h , soit 2h avant la fin des inscriptions, je m'inscris au marathon de Nevers.
 
Ce n'est pas loin, Nevers, deux grosses heures de route. Sans le couvre-feu, j'aurais même envisagé de faire l'aller retour dans la journée ! Je me mets en route le samedi après la sieste, direction l'hôtel pour y poser ma valise, puis le circuit de Magny-Cours, où j'arrive vers 18h30. Prise de température et du numéro de téléphone avant d'entrer sur le circuit., masque obligatoire, les mesures anti-Covid sont bien respectées. Je suis surpris d'entendre vrombir des voitures : une course a lieu, c'est impressionnant d'imaginer que ce sera bientôt notre tour. Le temps de trouver le paddock, il est 18h55, sachant que nous avions jusqu'à 19h pour retirer nos dossards, c'est savament calculé ! J'aime quand un plan se déroule sans accroc. Et je ne retire pas seulement le dossard d'ailleurs : tee shirt, chaussettes, bouteille de vin et assiette en faïence, cette course est bien dotée !

Le temps de poser tout cela dans la voiture, de me mettre en tenue, il faut rejoindre le départ. Cette fois, fini les voitures, à nous la piste ! C'est amusant d'être sur la grille de départ, devant le paddock et une tribune bien garnie. Il ne manque rien au décor, des feux tricolores aux bords de route peints, en passant par les stands où des mécaniciens s'affairent sur des voitures fumantes, mais ce n'est pas du cinéma ! Sans être un fan de voiture, j'ai grandi en lisant Michel Vaillant et ce décors m'évoque ses exploits d'une autre époque.

 
Pendant que les pilotes montent sur le podium, nous nous installons dans nos sas. Le moment de me poser la question : qu'attendre de cette course, 6 jours après mon marathon solo ? Je me mets dans le sas 3h30, en me disant qu'il faut être réaliste. Les barrières entre les sas tombent, le départ est donné, et je me retrouve collé au meneur d'allure 3h15. Bon, soyons raisonnable, je vais rester avec lui, et quand ça deviendra dur, je me dirai "Never give up" 

 
Cette course est composée de 10 tours : un premier plus court, puis 9 tours de 4,4 km, pour arriver aux mythiques 42,195 kms. C'est avec curiosité que je découvre le circuit. N'ayant pas regardé le parcours, il me faut du temps pour comprendre ses déambulations, mais une fois compris, c'est agréable. Le profil n'est pas plat, environ deux montées d'un km et autant de descentes, pour boucler la boucle. Les courbes sont variées, tantôt arrondies, tantôt en épingle à cheveu. Il n'est pas très éclairé, mais le revêtement impeccable fait que nous n'avons pas à nous soucier de l'endroit où nous posons nos pieds, c'est un vrai plaisir.
 
Cette course est une course de contrastes. A la poésie de courir dans une semi-obscurité sous la lune s'oppose le décorum d'un circuit automobile. Au silence des coureurs, le bavardage d'une sono très efficace. Certaines parties du circuit sont très animées, d'autres très calmes. A la solitude du coureur de fond s'oppose le principe d'une course en boucles, où nous doublons et sommes doublés sans arrêt. Au sentiment de liberté de la course à pied s'oppose l'expérience d'être enfermé sur un circuit automobile. Aux bonnes sensations initiales s'oppose la crainte de payer ma sortie longue du dimanche précédent.
 
Au 10ème kilomètre, nous sommes dépassés par le premier coureur, impressionnant de légèreté, au moment même où nous rattrapons les derniers de la course. A partir de ce moment, nous ne ferons que doubler ou être doublés, dans une longue procession nocturne.  
 
Je reste longtemps dans le peloton 3h15. Vers le 5ème tour, afin de mieux choisir mes trajectoires pour les dépassements, je prends quelques mètres d'avance sur ce groupe. Sans jamais regarder ma montre pour régler mon allure, je reste étonnament régulier si je me fis à ce repère et aux temps de passage sur la ligne de départ, et mon avance sur ce groupe va même augmenter très légèrement au fil des tours.

 photo : page Facebook de la course

C'est la bonne surprise. Je suis dans un bonne forme, et apprécie vraiment ce format de course. Pas besoin de compter les kilomètres, puisque compter les tours est suffisant. Je ne m'inquiète pas de mon allure, d'autant que je n'ai pas d'ambition chronométrique, mais apprécie de rester devant le meneur 3h15, ce qui sera mon objectif de fin de course. La température est idéale, la sensation de courir dans la semi-obscurité fantastique. Je kiffe. 
 
Déjà le 9ème tour. J'ai un centaine de mètres d'avance sur le groupe 3h15. Je mets mes pas dans ceux d'un relayeur qui avance à une allure proche de la mienne, nous échangons quelques mots. Je ne compte pas les kilomères ni les tours qu'il reste, mais les montées qu'il nous faudra encore gravir. Encore 4, 3, dernier passage sur la ligne, plus que deux, une descente, dernière montée, la descente finale.
 
Cette fois je m'écarte sur la droite, c'est fini, en 3:14, j'ai fait Pi. Nuit magique à Magny-Cours, parenthèse enchantée dans une année compliquée. Merci aux organisateurs de n'avoir jamais abandonné

2 commentaires

Commentaire de catcityrunner posté le 31-10-2020 à 17:49:52

Bravo pour ce marathon improvisé ! pas mal, sans ambition chronométrique de faire moins de 3h15.

Commentaire de marathon-Yann posté le 04-11-2020 à 10:27:17

Merci catcityrunner ! J'avoue que je suis content de mon temps.
Ca fait bizarre de relire ce récit 10 jours après la course (et 5 après le reconfinement), une autre époque, déjà...

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran