Récit de la course : Marathon de Paris 2019, par Poppy78

L'auteur : Poppy78

La course : Marathon de Paris

Date : 14/4/2019

Lieu : Paris 16 (Paris)

Affichage : 960 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Terminer

3 commentaires

Partager :

Mon premier marathon

Une participation à un marathon me trotte dans la tête depuis quelques années. C'est un rêve qui date de mon adolescence.

J'étais précédemment "sportive du dimanche", et j'avais conscience que si je me déçidais à m'inscrire, il allait falloir travailler dur.. A compter de 2017, j'ai commencé à participer de plus en plus souvent à des courses officielles sur 10kms, puis des 15 et des semi. En 2018, l'envie m'est venue de me lancer un challenge personnel et de relever un défi avant de souffler mes 40 bougies, qui m'angoissent en quelque sorte. J'ai ainsi validé mon inscription au marathon en mai 2018, seule, personne dans mon entourage n'ayant souhaité m'accompagner dans cette aventure.

Et me voilà partie à augmenter très progressivement mes séances hebdomadaires. De une je suis passée à 2 séances, puis des sorties longues le dimanche, etc..

A compter de 12/2018, j'ai commencé à introduire une 3ème séance hebdo, puis j'ai commencé un plan d'entrainement début février. J'ai suivi scrupuleusement le plan "4h30" disponible sur le site officiel. Waouh... Je suis réellement sortie de ma zone de confort.. Qu'est-ce que j'en ai bavé avec les séances de fractionnés!!! Mais ma motivation n'a jamais flanché. J'étais déterminée. J'ai suivi à LA LETTRE le plan d'entrainement et je n'ai manqué AUCUNE séance, qu'il pleuve, qu'il vente ou même qu'il neige..Ca a nécessité quelques réajustements dans ma vie personnelle et professionnelle, mais je me suis pliée en 4 pour que ni l'une ni l'autre n'en pâtisse.

J'ai aussi pris du plaisir durant cette phase préparatoire. Quel bien-être durant les sorties longues. Un pur moment de méditation avec moi-même. Et quelle satisfaction de tirer un trait sur mon tableau, après chaque séance accomplie!!

Et nous voilà très vite début avril. Le doute commence à m'envahir la dernière semaine, quelques jours avant le marathon. Je me sens fatiguée, et j'ai peur de ne pas y arriver. Je fais ma dernière sortie le mardi. Je me préserve et veille à limiter mes activités. Je scrute la météo depuis une quinzaine de jours. Je croise les doigts pour qu'il ne fasse pas chaud...

Puis le jour J est enfin arrivé. Un soleil radieux et du froid. Je ne pouvais pas espérer mieux...

Malgré mon appréhension, je suis très contente d'être là. Je dépose mon sac aux consignes (waouh, quelle organisation millimétrée!!). Comme je suis un peu en avance, je regarde l'écran géant avec les élites qui sont sur le point de finir. Puis je file dans mon SAS, très à l'avance. Mais le temps a filé finalement. Je me concentre sur ma course. Je me jure de respecter mon allure validée à l'entrainement, soit entre 6 et 6,30 min/km, et de m'arrêter à chaque ravito. La peur du "mur" me hante. J'ai lu tant de choses à ce sujet. Il paraît que çà conduit souvent à l'abandon..Ce serait terrible pour moi de ne pas finir. 

Le départ est donné. Je surveille mon allure sur mon chrono. L'envie est très forte d'accélérer, avec l'ambiance, la foule, les autres coureurs. Mes repères spatiotemporels sont perturbés. Prudence, me dis-je.. Je prends très vite mon allure de croisière. Je suis à 6,30 du km. C'est parfait. Nous passons les premiers monuments : place Vendôme, opéra Garnier.. Que j'aime cette ville..Je suis toujours aussi admirative. 

Beaucoup de monde sur le début du parcours. Anglais, italiens, espagnols..C'est génial.

Je me sens bien, très bien même. Nous y sommes ma petite. C'est ton moment, me dis-je. Je savoure et m'imagine déjà à l'arrivée. Attends, il y a encore du chemin..

Me voilà très vite dans le bois de Vincennes, déjà, çà file. A aucun moment je ne suis seule, il y a toujours un ou des coureur(s) avec qui parcourir un petit bout de chemin. Puis nous revoilà dans Paris. Un petit passage étroit diffile avec des spectateurs très avancés sur la chaussée.

Puis les quais. Je les redoutais dans l'hypothèse de la chaleur. Il n'en est rien ce matin. Quelle foule partout, c'est incroyable. Et les premiers tunnels que j'appréhendais avec le dénivelé à remonter. Tout va bien, je me sens toujours très bien. Je continue à m'arrêter à chaque ravito. Je bois une bouteille, mange un morceau de banane, et 2 sucres. Et j'en garde un dans ma poche au cas où le coup de mou ferait son apparition.

Je me sens toujours très bien. Km 28. Une collègue que j'apprécie particulièrement est là pour m'encourager. Je suis émue de la voir. Une petite photo, un petit coucou, et hop c'est reparti. Ca me booste de l'avoir vu!!

Mon chrono s'emballe un peu, et je me force à ralentir. Km 30! Oh là la je n'ai jamais couru autant.. La Dame de fer..Que je suis contente de la voir. Elle symbolise la dernière partie du parcours..Je m'arrête au ravito, histoire de boire un coup à nouveau. On m'avait dit que "le mur" arrivait en principe à ce moment là..Tout va toujours bien pour moi. Je me force à avaler mes 2 morceaux de sucre à nouveau. je commence à saturer de ce goût et de cette texture pas très agréable. Un petit mot des bénévoles pour m'encourager : "allez, on lâche rien..". Non, je ne vais rien lâcher.

Je suis euphorique jusqu'au Km 34. Puis douleur à l'aine, que je n'ai jamais ressentie à l'entraînement. Qu'est-ce qui se passe? Je continue malgré tout. Arrive une montée. Je marche un peu pour détendre mes muscles.

Je reprends mon rythme. Km 35, yes. Plus que 7. C'est quoi 7? T'as fait 12 dimanche ma cocotte, donc tu vas finir.

Je vois mon chrono qui est excellent à ce stade de la course. je n'en espérais pas autant.

Mes jambes commencent à être lourdes. J'essaie d'en faire abstraction. Arrivée dans le bois de Boulogne, symbole de la dernière ligne droite en théorie..Je peine avec ma douleur à l'aine jusqu'au Km 38, mais j'avance. Fondation Louis Vuitton. Je pensais qu'elle symbolisait le dernier Km; il n'en est rien. Il reste 4 kms...Psychologiquement ça devient très très difficile. J'ai envie de marcher...Je m'arrête encore au dernier ravito, je marche un peu. Mon chrono affiche 4h20 et des brouettes..Waouh...Hors de question que je flingue tout maintenant. Je me ressaisis. Il faut finir. Je pense à mon fils, des étoiles dans les yeux, qui m'a dit "maman, si tu finis, je serai trop fier.."Allez, on y va. Je me traîne, et arrive un faux plat..J'ai l'impression de ne plus avancer. 

Km 40...Je n'y crois pas, ça veut dire que je vais aller au bout??!! Je passe sous l'arche en pleurant, je suis trop émue. Je puise au fond de moi-même. Ma douleur à l'aine devient de plus en plus importante. Peu importe. 

J'entends le speaker de l'arrivée. Dans quelques minutes je suis marathonnienne..Mes jambes pèsent 3 tonnes mais j'avance, je ne sais comment..Rond point avant l'avenue Foch. Du monde partout, des cris. Ca m'aide à finir. J'arrive sur le tapis vert..Oh là là je suis arrivée!!!C'est énorme. L'émotion me submerge littéralement..4h39!! Moi qui avanit pour unique objectif de finir, je suis trop trop contente, trop trop fière!!!

Je déambule, avec l'envie de m'asseoir, pour récupérer ma médaille. Le type me l'accroche autour du cou avec un "Bravo, vous êtes marathonnienne!". Elle est magnifique..Elle a une saveur particulière celle-ci...

Je m'asseois quelques minutes, histoire de retrouver mes esprits. Je récupère mon sac et regarde mon téléphone. Pleins de messages de mes proches et de collègues qui m'ont suivi en temps réel, et qui me félicitent..Que d'émotions.

Voilà, j'y suis arrivée. Cette aventure a été formidable. C'est bien plus qu'une course. J'ai beaucoup appris sur moi, sur mon mental et sur mon corps. 40 ans dans 3 semaines mais encore capable... Je me suis découvert un mental d'acier. Je suis fière de moi...

L'heure est maintenant à la récupération. Je me sens très fatiguée.J'envisage de faire un break et de sortir pour un run dans 15 jours seulement, sans chrono, juste pour le plaisir. Et je verrai ensuite quel sera mon prochain objectif...

 

3 commentaires

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 15-04-2019 à 12:41:40

Il y a de quoi être fière ! Tu viens de faire un grand pas en avant. J'ai commencé à courir au même âge que toi et j'en suis à 29 marathons mais l'émotion du premier marathon reste intact en moi.
Bravo Poppy

Commentaire de Runforfun1983 posté le 15-04-2019 à 13:32:35

Bravo tu peux être fière. Le principal c'est de finir. Félicitations

Commentaire de Poppy78 posté le 15-04-2019 à 14:24:02

Merci les Kikous...
Que d’admiration Le Lutin pour ton palmarès!!

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran