Récit de la course : Marathon de Paris 2018, par BASTA

L'auteur : BASTA

La course : Marathon de Paris

Date : 8/4/2018

Lieu : Paris 16 (Paris)

Affichage : 831 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

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La course à pied n’est pas une science exacte

Samedi matin, après notre traditionnel tour des Iles, je reçois un message : un ami me donne son dossard pour le marathon de Paris… qui se déroule dans moins de 24 h ! Aïe ! Que faire ? Je fais le bilan des derniers jours : sortie longue aux 25 bosses de Fontainebleau, sortie des jours fériés dans le bois de Vincennes, séance hamster sur le sentier Fignon de la côte de Gravelle, fartlek de 15 km à jeun… On peut pas dire que j’ai fait du jus. Bilan de ma préparation ? trail, trail et encore trail avec les 85 km de Maxi Race d’Annecy en tête… Bon, allez je prends, on verra bien, cela me fera l’occasion d’une sortie longue touristique, qui plus est avec une météo estivale sympathique annoncée. Je file donc au Salon du running prendre mon dossard et en profite pour changer de sas pour celui de 3h15, « au cas où »…

Jour J : me voilà donc parmi les 50 000 coureurs et des bananes (de Martinique, sponsor officiel). Quelques resquilleurs passent discrètement à la dernière minute dans le sas rouge des 3h, une fois les barrières enlevées. A la dernière seconde, je les imite… encore « au cas où ». Et je me laisse gentiment embarqué par le rythme soutenu de plus ou moins 4’15 au kilo. Bon, OK, je négocie avec moi-même pour maintenir cette allure pour quelques km pas plus… 5 km puis 10 km… Disons jusqu’au 13ème km où sont postés quelques « asphaltiens » venus nous encourager. Nouvelle négo : un semi et après on avise !

A la vue du semi, je regard le chrono de ma montre pour la première fois (et non plus l’allure... On ne se moque pas, je n’ai qu’une Garmin à 89 euros). 1H30. Zut ! C’est trop rapide ! Je n’aurais pas dû courir « à la sensation », je vais droit dans le mur (celui du fameux 30ème km!). Foutu pour foutu, la négo reprend. « Cours et concentre toi sur ta foulée, ta respiration et arrête de réfléchir » (le cerveau : ennemi ou ami du coureur? Vaste débat !) « Tu verras au 30ème » me dit une petite voix têtue.

Après la Maison de la Radio, le dénivelé est au rendez-vous, je me sens dans mon élément (prépa trail oblige), c’est bon pour le moral ! 35ème km, le bois de Boulogne, je compte jusqu’à 100 puis je recommence (méthode de la record woman du marathon Paula Radcliffe tout de même ! j’ai bossé la théorie...) pour tenter d’être « dans la pleine conscience » (c’est à la mode). Ça fonctionne un peu mais bien longtemps... J’ai l’impression d’aller vite sur cette dernière portion voire d’accélérer mais, pour être honnête, je crois plutôt que je contente de ne pas ralentir.

Je double pas mal de monde et vois Jérôme… Jérôme ? Mais je vais faire un bon chrono alors ? J’hésite à lui signaler ma présence, de peur de le  « sortir de sa bulle » ou de lui casser le moral en le doublant. Dans le doute (et avec le peu de neurones actives qui me restent) j’opte pour un classique « Allez Jérôme, allez mon grand ! ». Il reste environ 4 km (si mes souvenirs sont bons) et le plaisir est entrain de partir… Car je joue désormais la montre, pour battre mon record (3h09) alors que jusqu’à maintenant, je courais au feeling, genre « trailer épicurien égaré sur le bitume »... C’est dur, mais là, plus d’improvisation ni de négociation. « Tais toi et rame ! La galère est bientôt finie, alors go go go ! Fais le job et surtout fais monter le cardio, ce sont les derniers hectomètres, bordel  ! » C’est pas très « zen attitude » mais, sur le moment, je n’ai pas trouvé mieux avec le peu de cerveau reptilien qui me reste alors…

Ouf, c’est le sprint (laborieux) final sur les pavés de la Porte Dauphine et l’arrivée en… 3h02’26’’ ! Yes ! Après 42,195 km… ou plutôt 101 km courus cette semaine ! Comme me le dira Stéphanie (qui m’a d’ailleurs obtenu le dossard, merci!) « La course à pied n’est pas une science exacte »...

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