Récit de la course : 24 heures de Saint Doulchard 2006, par fasol

L'auteur : fasol

La course : 24 heures de Saint Doulchard

Date : 14/10/2006

Lieu : St Doulchard (Cher)

Affichage : 1316 vues

Distance : 195km

Objectif : Objectif majeur

3 commentaires

Partager :

Des hauts et des bas

Avant : 24 h de Mulhouse 2005, je suis venu encourager Denis un copain au petit matin, il reste 4 heures de course et immédiatement l'ambiance me séduit. Il fait froid, il fait nuit, le rythme est lent mais les allures sont belles, tellement belles malgré cette souffrance affichée sur des visages souriants, grimaçants, fatigués. Je repars de là plein d'images de la dernière heure, j'ai aperçu plusieurs personnes des différents forums, j'ai rencontré Phil, j'hésite encore mais cette idée ne va plus me quitter : pourquoi pas moi ?

Septembre 2006 : c'est décidé, je suis inscrit, je serai circadien cette année ou je ne serai pas !
Les semaines d'entrainement s'enchainent, sans bobo, avec beaucoup de plaisir lors de mes fréquentes sorties de 2 h 30 ou 3 h. J'y crois.

14 octobre 2006 : j'y suis. J'ai mon dossard devant derrière, j'ai ma puce, mon ravito est prêt, mes accompagnateurs sont briefés, y a plus qu'à !
Denis est là aussi pour un objectif de 230 km. Moi, je serais satisfait à 160 km, heureux à 180 km et sur un nuage à 200.Pendant 3 h, c'est le pied, j'enchaine les tours en me ravitaillant à la volée, je discute à droite et à gauche. 31 km de faits, c'est conforme aux prévisions. A partir du 40ème jusqu'au 60ème, je vais beaucoup cogité, trop peut être, j'ai mal aux genoux, j'ai peur de la blessure, je ralentis et cette aventure commence à me faire peur. Les 20 km suivants je les ferai avec Jérome Leseur, on se raconte tellement de conneries que les km défilent, j'ai repris goût à cette course, tout va bien, le moral est bon, les genoux tiennent. On se quitte pour se faire une petite pause ravito au 80ème, on l'a bien mérité. J'ai un peu de retard pour l'objectif 200 mais la tête suit les jambes, c'est bon de se sentir ainsi. Jusqu'au 100ème (10 h 45 de course), je galère un peu mais prends du recul, je savais bien que cela se ferait dans la douleur, je suis en plein dedans mais j'accroche les km 10 par 10. Je passe ainsi 110, 120, .., 150 où je m'accorde une autre pause plus longue : riz au lait, thé chauds sucré, ... Depuis que j'ai franchi les 100, j'ai l'impression d'avoir basculé de l'autre côté de la montagne, je descends maintenant vers 180. Je m'en rapproche, que c'est bon. Mon pote Denis qui a jusqu'à 18 km d'avance sur moi n'est pas au mieux, il souffre d'une périostite. Il m'arrive durant ces 80 km d'avoir des moments de grâce (oui, c'est un peu fort comme terme, je l'admets !), j'enchaine les tours sans souffrance à un bon 10 km/h puis je sombre dans la douleur (c'est un peu fort aussi, non ?) pour courrir à 8 mais j'avance, j'avance encore et délice suprême, je passe les 180 km. Repause longue, alimentation, calculs de prévisions, échanges avec les accompagnateurs au top, je n'ai plus très envie de courir mais je repars. Il me reste environ 2 h 15 de course mais je ne m'imagine pas atteindre 200. Non, dans la tête, c'est 180, contrat rempli. Mes accompagnateurs trouvent les mots, ma tête les reçoit et c'est reparti pour 2 tours avec 100 m de marche dans le premier et pause d'1 mn 30 à la fin du 2ème.J'arrive encore à tourner à 7 mn par km sur les tours sans m'arrêter. L'appel de ma chaise à l'entrée du gymnase a raison de moi tous les 2 km. Finalement, arrive le dernier quart d'heure et je décide de faire mon seul tour complet en marchant à ce moment là. Non mais, dès fois que j'ai assez de temps pour enchainer un autre km, non, j'en veux plus !
Je termine à 195 km, heureux mais tellement fatigué que je pleure au téléphone quand j'appelle ma femme pour lui donner des nouvelles fraiches, enfin, c'est une image, fraiches ! Jérôme a passé les 200 et Denis a dû stopper à 171 alors qu'il était encore sur ses bases pour 230. Il recommencera, c'est sûr.
Mes genoux me font beaucoup souffrir et encore aujourd'hui, en ce vendredi où il y a une semaine je prenais le train pour Saint Doulch'2006, j'ai mal mais j'ai des images inoubliables et une ambiance dans la tête que je ne suis pas prêt d'oublier.
Bienvenue en Circadie.
Rémi

3 commentaires

Commentaire de calimero posté le 20-10-2006 à 18:25:00

Respect l'ami, pour moi tu es vraiment sur une autre planète.

Commentaire de Dom 61 posté le 20-10-2006 à 21:03:00

Oui respect et admiration car je pense qu'il faut être trés fort dans sa tête.
Bravo!

Commentaire de momoVH3 posté le 21-10-2006 à 21:49:00

Chapeau Rémi, j'espère que je serai autant vaillant que toi le 25 Novembre à MONACO où ça sera aussi mon premier 24 heures.
Chapeau bas 195 kms pour un premier!!!

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran