Récit de la course : Le Grand Raid des Pyrénées - Le Tour des Cirques 2018, par laconik

L'auteur : laconik

La course : Le Grand Raid des Pyrénées - Le Tour des Cirques

Date : 24/8/2018

Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)

Affichage : 2702 vues

Distance : 120km

Objectif : Pas d'objectif

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Le cirque en bullant mais pas trop

1er CR soyez indulgent...

 

D'habitude, je cours dans ma zone de confort gérant bien mes temps faibles mais étant sur la retenue sur mes temps forts. Stratégie: aujourd'hui être plus aggressif! Voilà mon état d'esprit, ne pas passer la ligne d'arrivée une fois de plus en me disant:"  je pouvais peut-être en faire encore 50 de plus" (des km, pas des pompes).


Départ-Gèdre:167ème 

Pour moi l'objectif est d'arrivée ultra frais à Gèdre, donc pas de course en côte même minuscule, pas de saut de rochers...Je gère. D'autres coureurs pensent que j'exa-gère à ce moment de la course! Je me laisse doubler avec sérénité dans la descente du Port de Campbiel. J'en ai pris des vents mais je ne me suis pas enrhumé.


Gèdre-Hôtel du cirque:73ème

Ravito express à Gèdre. Là je décide de faire une montée à un bon rythme mais régulier. Je double beaucoup de coureurs. Gavarnie: 2 bols de pâtes et c'est reparti en courant jusqu'à l'hôtel. 


Hôtel du cirque-Gèdre:70ème

Je monte cool pour récupérer de l'accélération précédente. On suit une longue courbe de niveau avant de voir le refuge: un peu pénible, ça ne monte pas. Refuge Espuguette:là je rencontre ceux qui seront mes camarades de ballade. Ravito express comme d'habitude en début de course. Bonne montée à l'Hourquette d'Alans, on reposera les muscles qui servent à monter dans la descente!! Début de la descente en marchant pour éviter un trop brutal changement monté/ descente technique. J'apprécie pas trop la longue section roulante autour du Lac des Gloriettes. Fin de descente un peu technique par endroit donc cool...

Gèdre-Luz sortie:51ème

Pour moi, la course commence maintenant. Pour d'autre, elle se finit là: je passe devant le bus des abandons en courant. Alors surprise, cette section qui semblait reposante en voyant le profil s'avère être un sacré chantier sur la première montée: une succession de petits raidars suivi de 100m de plat en dévers sur un terrain penible. Inutile pour moi de courir dans ces sections: je garde ma lucidité. Pour information là fin est marquée par un pylone électrique ligne HT (Je ne sais pas s'il est visible de nuit). Descente technique (c'est le début de la nuit). Alors là au milieu de rien, à la nuit tombante: un ravito sauvage. Génial, merci pour le thé (double dose). C'est bien le GRP est investi par les indigènes isolés des contrées reculées.La deuxième petite montée est vraiment plus reposante. On a fait cette section en gruppetto bien sympathique.

Luz: arrêt de 45 min. je suis toujours en action mais je n'avance à rien. J'avais sans doute besoin de ce temps de repos.


Luz -Tournaboup sortie:49ème

On reforme le gruppetto chacun étant parti de Luz à son rythme. On sait qu'on va se retrouver en route. Il y a une bonne ambiance. Le temps passe plus vite. Nous ne courons pas dans la partie plate. Ola les 2 bénévoles de Sardiche!

Le gruppetto qui s'était formé plus ou moins depuis l'Espuguette se disloque. Avec un collègue, on fera toute la route ensemble. Je décide d'accélérer, il est ok. De Sardiche au refuge de la Glère mes pieds ne toucheront pas terre mais une autre matière. Ce beau champs de caillasses...En montée, il est bien ludique cet ébouli. J'envoie, enfin c'est l'impression que j'ai! On hésite à couper direct vers le refuge pour éviter ce détour. Franchement, il doit y avoir possibilité d'éviter ce détour. Les torrents rafraichissent bien l'air à cette heure. Ravito express à la Glère et on laisse 4/5 coureurs arrivés avant nous. Nous allons courir (sauf les quelques petites  côtes pour s'économiser) jusqu'à tournaboup:sentier technique puis piste et enfin route goudronnée. Nous sommes d'accord sur la tactique, on s'entend bien. Je prends du plaisir à courir avec Mathieu. Nous finirons ensemble.


Tournaboup- Merlan:48ème

On part tranquillement à 3 en discutant. Tout va bien: il y a 4/5 rubalises derrière et 3/4 devant. On est sur le bon chemin. C'est ce qu'on a vu quand on s'est arrêté pour chercher les rubalises. Erreur, nous sommes du mauvais côté du torrent. 4H du matin, traversée improvisée du torrent. Nous ne voulions pas redescendre. Conclusion: la discussion était intéressante et un torrent est constitué d'eau froide.

Le 3ème du 160 nous rejoint. Il a peur de perdre sa place. Il pense que le 4ème le talonne (en fait il est loin derrière).Si tu veux, on te sert de lièvre. Donc j'accélère, ça c'était pas prévu. C'est débile mais distrayant. Un concurrent du 120 nous suit puis nous dépose. Bravo la gestion de course. Aigue Cluse, on double un estranger. Quand je le vois, je me dis que si je veux aller à Andorre va falloir apprendre quelques mots d'espagnol. Hourquette Nère ascension rapide et pas difficile. Descente pas trop technique. Avant la forêt le dossard rouge nous lache et court vers son podium.Bravo!

A ce moment gros coup de barre pendant 20 minutes:envie de dormir, marre des cailloux. Je passe en mode zombie, robot, pilote automatique. C'est bien un binôme. Il y a toujours une locomotive pour tirer le wagon fantôme. On croise un gars: "merlans 30 min".  1h oui!! En 25 h de ballade, je ne crois pas avoir rencontré quelqu'un qui m'ait donné des renseignements corrects. On court jusqu'au lac et sa bonne blague de remontée dré dans le pentu. L'objectif maintenant c'est de se préserver pour envoyer sévère pendant la descente finale. On marche jusqu'à Merlans en discutant avec les randonneurs que l'on rencontre.

 

Merlans-Arrivée: 5 places de gagnées

Ravito express. Un bénévole nous dit:"Il vous faut 3h, vous y serez à midi".

On remonte à bon rythme vers le col de portet en croisant des concurrents du PTT. Hé bas il y en a un ce n'est pas un Petit Trailer Tranquille. L'oscar du bourrin est décerné au concurrent qui nous fonce dedans, nous obligeant à faire un pas de côté pour l'éviter. Je l'imagine bien lui au dans les croisements 125/80 à la Hourquette Nère.

Col de Portet, objectif:1h ou 1h30 max de descente.

Là moi je lache les chevaux et Mathieu lui il me lache. Chacun lache ce qu'il peut.J'arrête je vais en faire des caisses. On doit se revoir à l'arrivée, il y a eu un bug je suis arrivé avant lui. Bref, on double quelques coureurs. Merlan-Vielle Aure 1h47, seul un camarade parmi les 20 premiers à un meilleur temps que moi. J'ai calculé pour ne pas rester sur une impression de vitesse qui pouvait être erronée.

Bilan

Belle course variée avec de somptueux paysages malgré le brouillard. Plus diffcile que sa réputation: la montée à la Glère durcit vraiment la course. Peu de fonds de vallées pénibles type UT4M(vallée bien taillée en V). Des transitions moins inintéressantes que prévue (Gèdre-Luz; Gèdre-Gavarnie). Des bénéloves comme on les aime!Bonne ambiance entre coureurs.  Je me suis régalé.


 




 

1 commentaire

Commentaire de Knet posté le 29-08-2018 à 19:08:09

merci pour ton récit ! ça parait tellement facile quand tu l'écris !!!
J'ai vu le pylone HT de nuit et bien visible : il me paraissait d'ailleurs un peu trop loin ! Et pour le "beau champ de caillasses", il m'a fait très mal pour ma part !
Bonne récup et vraiment bravo pour ta perf !

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