Récit de la course : Marathon Vert de Rennes 2017, par marathon-Yann

L'auteur : marathon-Yann

La course : Marathon Vert de Rennes

Date : 22/10/2017

Lieu : Melesse (Ille-et-Vilaine)

Affichage : 1321 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Go west !

Cap à l’Ouest pour de nouvelles aventures ! A l’heure du choix de mon marathon d’automne, je suis guidé par l’envie de découvrir une nouvelle ville, et le package proposé par ce marathon Vert de Rennes (dossard + hôtel + visites guidées à un prix défiant toute concurrence) ainsi que les horaires des trains Ouigo qui partent près de chez moi, me convainquent rapidement. Pour cette découverte, ce sera un weekend en amoureux, les enfants étant en vacances.

Après avoir posé nos valises à l’hôtel Kyriad flambant neuf (je leur fais de la pub car, outre leur emplacement privilégié pour le marathon, ils ont été très arrangeants avec les coureurs), nous commençons à visiter la ville : marché  des Lices, centre-ville historique, visite guidée du Parlement de Bretagne, restos sympas, que de belles découvertes !

Dimanche, place à la course. Un système de navettes nous permet de rejoindre le départ. L’organisation est parfaite : les cars sont nombreux, et nous amènent confortablement au départ. Le trajet nous semble un peu long, et quand le chauffeur demande « c’est par où ? », les plaisanteries fusent : « on arrive à La Rochelle ». « Non, c’est Bordeaux ! ». En fait, c’est Cap Malo, où une immense tente nous attend, nous permettant d’attendre à peu près au chaud le départ. Assis sur une chaise, buvant un café chaud, je trouve qu’il y a de faux airs de Hall Garnier avant la Sainté-Lyon : mêmes préparatifs, mêmes attitudes des coureurs. De nombreux coureurs ont des maillots de clubs, il faut dire que ce marathon servira de support aux championnats de Bretagne. Quand je sors de la tente, je suis presque surpris de voir que le jour s’est levé (ce n’est définitivement pas la SaintéLyon). Il fait beau, tout semble réuni pour une course parfaite, même si le speaker nous prévient que le vent se lève et pourrait nous gêner après le 30ème km.


Photo page FB de la course

Un coup de biniou, et c’est parti ! Le profil de la course est assez inégal : une première partie « Nord-Sud », plutôt en descente, et un second semi plus exigeant, en raison de différentes bosses et du vent annoncé. Bien que ne pensant pas réaliser un temps exceptionnel (pour cause de déménagement, j’ai réduit mon kilométrage depuis l’été), je pars sur des bases rapides (4’30/km), pour prendre un peu d’avance sur cette partie roulante. Cette première partie est vraiment agréable : il fait beau, la température est parfaite, nous sommes dans une campagne verdoyante où nous traversons quelques villages, dans lesquels le public est peu nombreux mais sait se faire entendre. Nous sommes un petit groupe à cette allure intermédiaire, entre le peloton des coureurs visant 3h et ceux visant 3h15. Je discute avec un triathlète barbu et sympathique. Pour chaque km parcouru, un arbre sera planté par l’organisation, je m’imagine semant des arbustes à chaque pas, comme un personnage de dessin animé. Jusqu’ici, tout va bien.

Tellement bien que prends mon temps au ravito du Km 10. Je comprends alors ma douleur : distancé de mon petit groupe, je me retrouve exposé à un vent latéral, un peu comme les coureurs cyclistes en « chasse-patate » pour reprendre l’expression des commentateurs du Tour de France. Comme mon expérience cycliste consiste principalement à regarder le Tour de France à la télé, je ne sais pas trop comment faire : rester exposé au vent ? faire un effort violent pour rattraper mon peloton ?  chercher à les rejoindre progressivement ? c’est cette dernière option que je choisi, mais face au vent il  me faudra presque 4 km pour les rattraper, soit juste avant le ravito suivant. Je le prends cette fois plus rapidement, et peux rester avec mon groupe jusqu’au semi, passé en un peu plus de 1h34.


Photo page FB de la course

Même si nous ne sommes pas face à un mur, le parcours se complique légèrement, nous proposant un peu plus de dénivelés. Un pont nous permet de passer au-dessus d’un magnifique canal. Un autre pont, une descente, une montée… Nous arrivons ainsi dans Rennes. Si les immeubles ne sont pas particulièrement intéressants, il y a plus de public, qui ne manque pas de nous encourager. Moi, le lorrain avec un prénom breton, n’ai jamais autant entendu de « Vas-y Yann » que sur cette course, merci au public et aux bénévoles.

Mais ces encouragements ne sont pas suffisants face à l’accumulation des petites difficultés : le vent, le relief, la fatigue des efforts déjà fournis, mon manque d’entrainement… A l’arche du Km 30, je ne pense plus faire un temps mais simplement à finir. Je pense à une phrase de mon ami Eddie « maintenant, c’est au talent » D’autres auraient dit « au mental », ou « à l’arrache ». Enfin, je sais qu’il faut s’accrocher. J’ai l’impression que tout le monde me double, parfois des flèches (il faut dire que les relais sont partis après nous). Un coureur me préviens « les 3h15 ne sont pas loin ». Ils me dépassent effectivement au ravito du Km 35. Ca fait mal.

Les derniers kms sont difficiles. Heureusement, le public est là. J’ai besoin d’encouragements, les implorant en regardant les spectateurs droit dans les yeux. Un peu par jeu, beaucoup par fatigue, je constate que si je geins lamentablement je récolte des « Allez Yann » qui me boostent pour quelques mètres. J’en suis là, à geindre pour mendier les encouragements !

Dernière difficulté après le ravito du Km 40. Une montée, puis la fin de parcours dans le Rennes historique. Originalité du marathon de Rennes, les relais se reforment sur le dernier km, pour terminer bras dessus-bras dessous, offrant des images de fraternité et de complicité que je regarderai longtemps après mon arrivée. Celle-ci est proche. A 300 m de la ligne, je vois mon épouse. Je lui offre un sourire fatigué et fini en 3h16 ce marathon exigeant.


A l’arrivée, je découvre un peu par hasard un espace bien-être bienvenu. Au chaud, je peux voir des podologues et des kinés, profiter d’un large ravitaillement, j’en ressors comme neuf, prêt à recommencer. J’apprendrai plus tard que je n’ai perdu que 12 places sur le second semi, me permettant de relativiser le naufrage ressenti, comme quoi c’était dur pour tout le monde. Même sans cette info, j’aurais de toute façon gardé une belle image de ce marathon exigeant, parfaitement organisé, « éco-friendly », et mettant tout en place pour le bien-être des coureurs.

1 commentaire

Commentaire de augustin posté le 07-09-2021 à 16:01:41

Super Yann! je m'inspire de ta prose avant de fouler pour de vrai ce parcours dans un peu moins de 2 mois ;-) on se suit!!! a bientot

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