Récit de la course : La Transpyrénéa 2016, par Françoise 84

L'auteur : Françoise 84

La course : La Transpyrénéa

Date : 19/7/2016

Lieu : Le Perthus (Pyrénées-Orientales)

Affichage : 1525 vues

Distance : 895km

Objectif : Pas d'objectif

19 commentaires

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Morceau de TransPyrenea...

Ce n'est pas facile d'écrire un récit d'une telle "aventure" (même tronquée), forcément résumée mais tellement riche en bons et mauvais moments...!

 

Cela fait plusieurs mois que nous nous sommes inscrits sur cette 1ère édition de la traversée des Pyrénées, après avoir été informés par Christian et Martine que les inscriptions étaient ouvertes mais pas complètes (nous avions raté tous les débuts...) et que Martine s'inscrivait. Nous avons aussitôt entraîné Didier dans ce projet un peu fou qu'il lorgnait déjà depuis quelques temps.

 

Pour nous, ça a été clair dès le début: nous avions bien intégré qu'il s'agissait d'une "rando", sans classement et en auto-suffisance complète et nous allions la faire ensemble pour 2 semaines de "vacances", à s'en mettre plein les yeux (et plein les jambes d'ailleurs aussi). Ce serait une découverte des Pyrénées pour nous puisque nous n'avions fait qu'un off, en rando course, entre Montlouis et Collioures via le Canigou.

 

Nous n'avons pas eu le temps de nous pencher excessivement sur la logistique et avons donc géré ça progressivement au cours des semaines précédentes. Par manque de temps, nous avons "échappé" à toutes les discussions (à couper les cheveux en 4 quelquefois) sur FB ou ailleurs, mais avons sans doute raté quelques infos (un peu trop éparpillées entre le site, FB, Dropbox, Kikourou, les mails...)

 

Déjà, un des soucis était de régler les problèmes de voyages, gardiennage de voiture etc... Pour cela, nous avons eu la chance d'être hébergés, transportés etc par Emilie et Thomas puis Brigitte, amis proches de Perpignan: un énorme merci à tous!

 

Pour le matériel, nous avons recherché le plus possible la légèreté, bien sûr, mais sans vouloir non plus nous "ruiner". Nous avons donc ressorti le matos investi pour les raids O'Biwak d'il y a quelques années (duvets, matelas de sol, tente bivouac, réchaud Esbit, sacs à dos etc...). On a appris que, depuis, des progrès ont encore été faits...

 

En ce qui concerne l'alimentation, on a pris l'auto-suffisance vraiment au sérieux et donc, les 6000kcal (+ 1000) obligatoires ont été calculées sur la base d'un vrai repas par jour + toutes les "bricoles" à grignoter dans la journée: lyophilisés, compotes, fruits secs, saucissons.. Plus, bien sûr, les réserves en eau.

 

En plus du matériel obligatoire (duvet, cape de pluie, surpantalon, doudoune, frontales et recharges, pour ce qui prend de la place), de l'alimentation et de l'eau, nous avions la tente (de bivouac, moins de 2kgs, portée par Xavier), des matelas de sols légers, une tenue de rechange + un TS manches longues chaud, une serviette PF microfibre + savon liquide bio, des lingettes et une pharmacie assez étoffée (un véto, ça ne sort jamais sans un "minimum" !)

Avec tout ça, une fois l'eau (environ 3l chacun) ajoutée, nos sacs pesaient entre 11/12kg pour moi et 13/14kg pour Xavier. C'est sûr que ça change de nos petits sacs habituels!


 

Xavier: Heureusement que la pharmacie était bien fournie, elle a bien servi! D'autres équipements ne sont pas forcément utiles, comme le panneau solaire pour recharger une batterie de secours... il sera bien vite abandonné à la BV1, trop encombrant et pas assez performant (par contre, batterie de secours + cordons de raccordement aux téléphones / montres / batterie des lampes: indispensables, ainsi que des chargeurs et une multiplies dans le sac base-vie. Du moins pour ceux qui sont en autonomie, la recharge de tous les appareils n'est pas un problème avec une assistance bien équipée). Bougie obligatoire et bâton lumineux officiel: utilité ? Bien utiles: des épingles à nourrice pour faire sécher le linge sur les sacs, ça fait un peu touriste mais ça marche bien (... quand il fait beau...). Couteau, ciseaux (avec les élastos et les pansements, à ne surtout pas oublier !!!), lacet ou cordon de secours (ça sert toujours... et ça servira!). Le plus dur, c'est de ranger et reranger tout ça proprement. Je sens que je vais vite me remettre au marathon...


 

Nous voilà donc, le lundi après midi, au retrait des dossards, au fort du Perthus. Accueillis par des bénévoles bien sympas (et ils le seront tout du long, merci à eux!), tout se passe assez vite, avec des contrôles bien moins pointilleux que ceux auxquels on s'attendait.








 

X: Contrôle rapide, bénévoles efficaces, des tentes et flammes de partout, caméras et drone pour les films, ça fait sérieux. Juste Cyril Fondeville qui ne veut pas serrer la main de Christian, ça refroidit un peu l'ambiance dans notre petit groupe. Ça se réchauffera en rentrant dans l'après-midi: bel incendie près de l'autoroute, Martine et Christian seront obligés de quitter leur hôtel par précaution... pour quelques heures seulement. 

 




J1: Retour au Perthus le mardi matin, pour le départ cette fois-ci. Il fait très chaud, les bidons sont prêts!!




X: Nous sommes plus de 200 au départ, l'ambiance est sympa et décontractée, le peloton bigarré part comme prévu à midi sous un soleil de plomb. Pas trop vite, il faut dire que c'est plutôt difficile de courir avec le poids des sacs. On voit bien la différence entre ceux qui ont une assistance et ceux qui partent en autonomie, le volume des sacs varie du simple au double. Mais au bout de quelques jours, on s'habitue, on supporte de mieux en mieux ce %$!& de sac... 

 




Nous n'avons pas de plan de marche trop précis, on va voir au fur et à mesure.  Viser le CP1 dès ce 1er jour nous paraît un peu présomptueux, on ira aussi loin qu'on pourra.





Cet après midi là, 1er désaccord entre la trace GPS enregistrée et le GR: celui-ci nous rallonge par la route, un droit de passage n'étant plus accordé sur un terrain. Nous n'osons pas passer outre et suivre la trace, va pour la route... En arrivant à Arles sur Tech, il n'est pas encore très tard, nous poursuivons un peu dans la montée vers CP1. Nous finissons par nous poser sur une plate-forme herbeuse en  tentant le dodo à la belle étoile. Mais les mouches et les moustiques nous obligent vite à monter la tente...Une nuit blanche pour moi, toujours aussi difficile à endormir ailleurs que dans mon lit! 








X:  Ce premier jour est torride, les 4 bidons sont torchés avant le premier ravitaillement en eau (un peu plus loin que prévu pour ceux qui suivent les traits blancs et rouges... Le prochain coup on suit la trace GPS...). Paysages secs, plutôt méditerranéens, quelques montées sympas, mais une longue journée pour nous avant un arrêt vers 2h00 du matin. Peut être aurions nous dû nous arrêter dans le gymnase à Arles, Françoise aurait peut-être mieux dormi. 


 





J2  On repart tôt le matin avec les habits de la veille mis à sécher sur les sacs.

Jolie journée, bien ensoleillée qui va nous emmener jusqu'à Py, en passant par le Canigou. L'approche de ce CP est très, très longue, on n'en voit plus la fin. Heureusement, à notre arrivée, des lits se libèrent dans le gîte au dessus du ravito et un bénévole super sympa nous en fait profiter (et la douche, quel bonheur!!) Je tombe de sommeil et ces quelques petites heures de récup font du bien.






 




X: Cette journée dans le Canigou est très longue, mais le panorama splendide . Nous avions déjà fait le GR dans l'autre sens il y a quelques années, et attendions le refuge des Cortalets avec impatience pour un bon repas. Pas de bol, il ne servent pas de repas l'après midi, il faudra se contenter d'un bière et d'un cookie (bien agréables toutefois!). La dernière descente de la soirée est interminable, nous suivons la trace GPS plutôt que le nouveau GR pour ne pas prendre de risque (nouveau désaccord). Les 4 derniers km avant Py sont interminables, heureusement que nous trouverons un bon lit sur place dans le dortoir au dessus du CP, après une bonne douche, youpie!



 







J3: Au matin, on voit un peu Christian: Martine était repartie presqu'à l'heure de notre arrivée. Quelques photos, il nous accompagne jusqu'au GR et c'est reparti. Là aussi, belle journée (me semble-t'il me rappeler) jusqu'à Bolquere. Si je ne me trompe pas, le temps commence à bien se gâter, on se gèle! Arrivés au CP, il n'y a plus de places dans les tentes installées par l'orga, on monte la nôtre.  De nouveau une petite douche et dodo.

 

 

 

 

 

 

X: De belles montées encore ce jour, sous le soleil. Nous croisons de moins en moins de coureurs, le peloton commence à s'étirer. Nous réussissons à trouver deux sandwiches (chacun!) dans un refuge dans l'après midi, ils sont délicieux (pain de campagne, tomate, jambon de montagne et fromage de brebis), ça nous change des barres céréales. Le moral remonte! Les derniers km avant le CP de Bolquere sont assez plats, mais c'est bien long quand-même, et nous arrivons en début de nuit. Douche bien chaude, sardines à l'huile, cacahuètes... On aurait dû s'arrêter manger en ville. Et pas assez de tentes sur le stade, heureusement qu'on a la nôtre...






 J4  Réveil sous la pluie. Remballage sous la flotte... Les bénévoles sont frigorifiés, plantés à côté de l'ordi. Ce coup là, on reprend sous la pluie et avant le jour.





La pluie va se calmer assez vite et on peut commencer à retirer des couches et les frontales. Mais progressivement on a le retour du vent, des nuages et finalement c'est l'orage avec grêle et pluie qui nous attend vers le lac des Bouillouses... Ça tombe très vite fort et la température chute rapidement. J'ai déjà les mains frigorifiées, heureusement que j'avais pensé à rajouter une paire de gants avec la doudoune! Xavier m'aide à enfiler toutes les couches disponibles et ouf, ça va mieux. Quand ça se relève, le soleil revient mais le mal est fait: on est trempé de partout, et surtout les pieds (parce qu'en plus, on patauge allègrement dans des terrains détrempés!).







L'arrivée à la 1ère base vie (Mérens) est laborieuse mais pas trop tardive, vendredi en début de soirée pour une barrière horaire à 1h du matin le samedi.

Celle-ci est située dans un camping et on a la chance de trouver une tente déjà montée, vide. Ouf! Il y a plus d'espace que dans la nôtre et ça va permettre de "s'étaler" un peu plus (et déjà, de pouvoir laisser les sacs plus ou moins au sec). Après la douche, les soins des pieds: préventifs pour tous les frottements et curatifs pour les ampoules qui commencent à apparaitre. Pour ma part, c'est toute la peau d'un doigt qui fiche le camp, ça promet d'être joyeux pour la suite...

On remet les téléphones et batteries de frontales à recharger et on refait    sacs: remise à niveau des calories et échange des habits (trempés et odorants!), des chaussures contre les mêmes, en sec.

Tout ça réglé, on va manger un petit cassoulet et/ou ravioli et petit dodo. 

 

X: Départ le matin dans le brouillard, petite pluie très fine qui ne dure pas. Nous prenons un bon chocolat dans un café au Lac des Bouillouses, ça réchauffe! Petit soleil au dessus du lac... avant un bel orage avant le col. Ça pète dans tous les sens, le vent est violent et nous envoie de la grêle en face, ça pique un peu... Nous n'en menons pas large, Françoise aussi est transformée en petit glaçon, heureusement qu'on a tous les habits nécessaires. Ça ne dure heureusement pas trop longtemps, mais nous pataugerons ensuite toute la journée. Là aussi, superbes paysages, des lacs de partout.


















Il faut sortir le GPS de temps en temps, il y a des GR dans tous les sens (c'est là qu'un des premiers a pris la direction d'Andorre parait-il...). Nous nous restaurons dans le refuge des Bésines (superbe omelette!) avant d'attaquer le dernier sommet de la journée.






C'est reparti pour pluie / vent / brouillard avant la très longue descente vers Merens (Base de Vie 1) où nous arrivons largement avant la barrière horaire. Nous avons la chance de trouver une tente qui vient de se libérer, ce qui ne sera pas le cas de certains, qui devront dormir dans les sanitaires (pas assez de tentes pour tout le monde sur une BV, ça fait pas sérieux...). Les douches sont chaudes, le cassoulet est tiède et la nuit est fraîche: il va tomber un bon orage cette nuit, il vaut mieux ne pas être dehors par ce temps... comme Martine qui trouvera heureusement une cabane de berger pour se réfugier dans la montagne avant Siguer; Christian devra l'attendre toute la nuit avec inquiétude...

 

 

J5   De même que la veille, le départ se fait avant le jour et plus ou moins sous la pluie. La 1ère partie de cette journée est bien dénivelée avec des passages techniques, dans le brouillard et sous la pluie. L'arrivée au refuge du Rhule est bienvenue et on prend le temps de se poser pour manger avant de repartir vers le plateau de Beille. Nous y arrivons en fin d'après midi et sommes contents d'y trouver un point ravito chauffé au feu de bois (oui, on est bien en juillet...!) Après une bonne pause, nous repartons, en descente, sur un large chemin à 4x4, ça "repose"!








Nous aurons un beau moment de jardinage avec disparition des balises GR et désaccord de tracé avec le GPS. On suit la trace mais elle envoie en pleine pampa, sans chemin... Heureusement, l'expérience orientation (merci le Raid 28!) de Xavier finit par payer et on retrouve, enfin, ce fichu GR. On n'en sort ni sec ni propre, évidemment...

Arrivés à Siguer, après un passage remarqué près d'une soirée de mariage, on ne trouve pas le gîte partenaire (qui de toute façon était plein d'après ce qu'on nous en a dit plus tard) et on plante la tente dans le jardin public, au pied de l'église. Les cloches vont rythmer ma nouvelle nuit totalement blanche...

 

X: Ouch! Ça démarre très fort sous une petite pluie, il va falloir monter toute la matinée. Brouillard, pluie, froid et vent très fort, rien ne nous est épargné. Le terrain est rapidement très technique et accidenté, la progression sur les crêtes sur de gros blocs et dans la purée de pois est laborieuse. Il parait que d'ici on a une vue formidable, on ne voit que le départ de la falaise... Il vaut mieux éviter de glisser.






Les gérants du refuge du Rhule sont bien sympas, mais ils n'avaient pas été prévenus du passage de 200 coureurs, ils ont été dévalisés. Ils réussissent à nous servir une platée de pâtes à la tomate, mais plus d'oeufs, de viande ou de fromage, c'est tristounet... Le repas sera meilleur sur le plateau de Beille. Grosse descente, suivie de deux belles montées de 600 m.






On suit tant bien que mal le GPS, manifestement la trace a été dessinée à l'arrache sur un logiciel, on suit parfois un ancien GR plus ou moins disparu, on se retrouve dans la gadoue jusqu'aux genoux ou perdu au milieu de l'herbe et de la nuit, mais au moins la direction est bonne et on finit par retomber sur nos pattes. La dernière descente est très longue, on commence à avoir mal aux pieds, nous retrouvons du monde à Viguer... Mais nulle gite où dormir. Heureusement que la tente est là! Pas de douche, séance soins des pieds, dodo pour moi et nuit blanche pour Françoise, la cloche de l'église sonne toutes les demi heures. Il va falloir trouver un bon lit la nuit prochaine...



 

J6   Pour la petite histoire: depuis Beille, nous étions suivis (précédés quelquefois) par une chienne qui ne voulait plus nous décoller (d'autres coureurs l'avaient eue avec eux depuis Merens, apparemment). Pas de téléphone ou tatouage apparents, on l'avait gardée, espérant pouvoir la laisser à quelqu'un qui retrouverait ses patrons, en lui donnant des bricoles à manger(pas très adaptées à un chien!) Quand on est sorti de la tente ce dimanche matin, elle était toujours là... Bon, on est reparti avec elle jusqu'au CP7 de Goulier. 








L'accueil a été très sympa à cet endroit, avec un bon repas, au soleil. Difficile de repartir après! Les propriétaires ont promis de rechercher ceux de la chienne que nous avons laissée là (à son grand désespoir, elle voulait vraiment continuer avec nous et on l'a entendue hurler et aboyer un moment!)



Nous sommes repartis vers Marc où nous avons encore jardiné dans les fourrés de la "colline" du dessus à la suite d'une disparition de GR. Arrivés au village, nous avons eu la surprise de trouver un tout petit café ouvert (dimanche début de soirée!) où la patronne nous a fait de bons sandwiches.



Ça nous a permis de repartir l'estomac lesté jusqu'au refuge de Bassiès. Pour y accéder, le terrain était vraiment détrempé (plein d'étangs aux alentours), le chemin pas visible de nuit et avec la fatigue, les douleurs aux pieds, c'est devenu assez pénible. Chaque fois que je mettais les pieds (jambes) dans un trou d'eau et de boue, je pensais à toutes les cochonneries qui venaient infecter les plaies et même avec les antibiotiques, ce n'était pas rassurant...

 



Enfin parvenus au refuge (blindé), on a pu avoir un petit repas et un matelas dans la salle commune.

Avec les pieds qui devenaient vraiment moches, la vitesse d'évolution qui diminuait de plus en plus de ce fait, l'idée a commencé à faire son chemin dans ma tête, qu'il allait falloir penser aux limites raisonnables. Le but était de faire une belle balade, pas de risquer des complications médicales plus ou moins graves.

 

X: Lever à 6h00 avec les cloches de l'église, il fait beau mais tout est humide dans l'herbe autour de la tente. Longue séance de soins des pieds pour Françoise et moi, mise en place de protections silicone et élasto sur les ampoules et doigts de pieds trop abimés. Rangement de la tente et de tout le bazar, petit repas à base de barres céréales (pour la chienne aussi, on a oublié de prendre des croquettes dans les 6000 Kcal...), il est 7h00 passées quand on attaque la montée. Bien sympa d'ailleurs, on traverse bientôt un autre village en montant, où nous arrêtons pour un petit casse-croûte. En repartant: Hop! le sac sur le dos, et ... Crac! la bretelle droite du sac arrachée... Merci RaidLight, sac léger et pratique mais manifestement un peu léger niveau solidité. Affolement général, difficile de continuer avec le sac sous le bras... Je finis par rafistoler les dégâts avec un lacet et une fourchette pour faire des trous dans le tissu, ça a l'air de tenir à peu près (et ça tiendra d'ailleurs deux jours malgré le poids du sac). Nous appelons Bubulle et Badgone à la rescousse, Christian se propose pour nous laisser un sac à Escolan, un grand merci à tous les deux! Nous apprenons en même temps que Martine est actuellement aux urgences, pied infecté... Ouch, premier coup dur! 




Nous reprenons la route pour Goulier, où nous attend un bon repas (+ bière, glace, il ne manque que la sieste !).

Nous abandonnons là la chienne avec un gros pincement au coeur, ses pleurs quand nous sommes partis étaient déchirants...

Il fait très chaud toute cette journée, le paysage est splendide, nous ratons manifestement un raccourci le long du viaduc avant Marc, et jardinons un petit moment dans l'ancien GR qui monte droit dans le pentu..




Nous hésitons à nous arrêter au refuge de Marc, qui a l'air grand et sympa (il parait que de toutes façons, il n'y avait plus trop de place, il aurait fallu réserver ?), nous poursuivons jusqu'au refuge de Bassiès, qui est plus loin que prévu.




Ou alors c'est nous qui n'avançons plus très vite dans la nuit, les rochers et la gadoue. Les pieds sont de plus en plus douloureux, nous prenons tous les deux des antibiotiques pour éviter des soucis comme Martine ... Repas avec omelette quand nous arrivons, bonne douche de 3mn chrono avant de dormir sur un matelas dans la salle commune... Boules Quiès dans les oreilles pour continuer à dormir quand les premiers coureurs commencent à quitter le refuge vers 3 ou 4h00 du matin.  

 

 

J7  On est resté dormir un peu plus tard ce matin là et on est reparti en visant le CP8 d'Escolan...

 











La journée a été très laborieuse, malgré des passages somptueux (cascade de Fouillet entre autres) et quand on a commencé la descente sur Escolan, c'est devenu un vrai calvaire. La question ne s'est plus posée, il fallait s'arrêter. De toutes façons, à ce rythme là, on n'atteindrait jamais la BH de la BV2 dans les temps, ce n'était vraiment pas la peine de s'abîmer plus.




 








Quand on a retrouvé Christian et Martine qui nous attendaient en bas, ça a été un vrai bonheur! Ils nous ont chouchouté, pris en charge, trop bien! 

La 1ère chose que j'ai faite a été de tremper les pieds dans une bassine d'eau de javel, enfin!!

Après un bon repas, une bonne nuit de sommeil (merci aux patrons du gîte de nous avoir si bien reçus!), déjà ça allait mieux.



 

X:  Nous partons au lever du jour du refuge, avant les premières rotations d'hélicoptères (refuge en travaux). Nous avions passé un bon moment encore à protéger les ampoules, mais ça commence à faire bien mal, Françoise est décidée à arrêter à Escolan. Nous profitons malgré tout de paysages magnifiques, sous un soleil de plomb.












Beaucoup de randonneurs sur les sentiers aujourd'hui, qui nous encouragent, ça fait du bien. Nous faisons un petit détour par Aulus-les-Bains, pour soigner notre cholestérol... avec un bon repas au Café de l'Étape, à base de spécialités locales.




Il reste encore deux belles montées avant Escolan, les cascades sont magnifiques.








La dernière descente est longue et abrupte, Françoise serre les dents, c'est un calvaire, elle aura du mal à retenir ses larmes. Pas question donc d'aller plus loin... Christian nous attend en bas, un grand merci à lui encore un fois! On vire chaussures, chaussettes et pansements pour faire trempette dans de la Javel. Nous retrouvons Martine qui va mieux, son pied a dégonflé. Un bon repas là dessus, tout baigne! En plus, Christian a réussi à nous avoir une chambre individuelle, avec un matelas épais comme ça et des édredons, le rêve!!! Ça adoucit un peu les regrets de devoir mettre le clignotant...




 

 



J8  Des bénévoles nous ont rapatriés vers la BV2 de Bagnères de Luchon où nous avons récupéré nos sacs. J'aurais aimé me faire vraiment soigner les pieds avant de repartir pour Perpignan, mais pas de podologues ou de médecins présents... Heureusement que nous avons la possibilité de nous soigner nous-mêmes et accès aux médicaments facilement...

 

X: Debout à 10h00 ce mardi matin, juste à temps pour prendre un bon petit déjeuner et monter dans la navette vers la BV2. Nous nous faisons quasiment agresser par le directeur de course quand nous confions nos sacs à Christian et Martine, la tension est manifestement extrême, il leur interdit même d'aller là-bas... Heureusement les bénévoles sont sympas, nous récupérons nos sacs et assistons au passage de notre pote Manu, qui s'arrêtera une demi-journée à Bagnères avant de repartir le lendemain matin (il ira jusqu'au bout). 



 


 

F:  Nous avons laissé le gros de nos affaires à Christian et Martine et sommes partis, relativement "légers" pour aller chercher la voiture à Perpignan. Un bus et 3 trains plus tard (et 6h aussi), nous sommes réceptionnés, ainsi que Bacchus, par Brigitte qui, non seulement nous a gardé la voiture, mais en plus nous offre le gîte et le couvert pour 3 ce mardi soir.

 

 

Le mercredi matin, nous ramenons Bacchus au Perthus pour qu'il puisse reprendre sa voiture puis nous repartons vers Bagnères. Entre temps, nous apprenons l'arrêt de Didier que nous allons donc réceptionner à la BV avant de tous repartir direction Cauterets où nous allons passer 2 nuits dans la location de Nico et Hélène, en compagnie de Christian et Martine.




Après une belle journée de balade (Lac de Gaube), nous avons le plaisir de voir Manu (le Rapace) arriver à Cauterets!












Puis retour vers Perpignan pour encore quelques jours de repos et direction maison.

 

Nous avons vraiment passé de bons moments avec plein de gens super sympas, dans des paysages splendides et n'avons pas trop mal géré notre progression.

Le gros point noir a été les pieds (on n'est pas les seuls dans ce cas..) En en discutant, plusieurs points à explorer: les chaussettes imperméables, les vraies chaussures de rando... mais il aurait surtout fallu pouvoir sécher régulièrement les pieds, remettre des chaussettes et chaussures sèches après avoir soigné, ce qui était impossible avec cette météo et ces terrains spongieux.

Le poids du sac a été également un facteurlimitant pour moi: léger déplacement d'une côte (douloureux), remis en place par un jeune osteo-accompagnateur, à Escolan et sans doute en partie responsable de mauvais appuis, frottements etc... Mais à part un excès de provisions alimentaires, pas forcément utiles, je ne vois pas bien sur quoi j'aurais pu rabioter du poids...

 

Je ne pense pas refaire ça, du moins sous cette forme là, mais c'était une belle expérience.

 

Un grand merci à tous ceux qui nous ont hébergés, transportés, suivis de près ou de loin et rendu les choses plus faciles!


 

Comme d'habitude, les photos sont de Xavier!

19 commentaires

Commentaire de Bacchus posté le 19-08-2016 à 16:44:56

Très sympa ce compte rendu à quatre mains.
Encore merci pour votre aide pour le retour au Perthus, un grand merci à Brigitte qui m'a hébergé, c'est vraiment très sympa.
Je confirme, la pharmacie de Xavier est vraiment très utile.
J'ai cru voir que vous remettiez déjà ça sur l'EB la semaine prochaine, bon courage à vous, vous êtes increvable, perso je ne suis pas encore remis mais ça commence à aller mieux. J'espère que ton petit doigt de pied va mieux, à bientôt

Commentaire de bubulle posté le 19-08-2016 à 17:17:15

C'est pas peu dire que je l'attendais, ce récit. Après avoir vécu cela par procuration, de loin et par bribes, on voit un peu plus de quoi il retourne. Je suis surtout impressionné par le volume (et le poids) des sacs : c'est vrai qu'entre la rando et la course, on ne sait plus guère où est la limite. Et, du coup, probablement, il faut la tirer vers la rando (y compris au niveau des chaussures, effectivement, en privilégiant des fonctionnalités de marche, d'étanchéité, etc.).

Et le récit est aussi éclairant (même si pudique) sur les défauts qui ont émaillé cette première organisation et qui ont, par la suite, souvent fait un peu de buzz.

A bientôt et....bon courage pour l'EB --> Team Escargot Power!

Commentaire de Namtar posté le 19-08-2016 à 18:27:03

Merci pour ce récit et chapeau pour la ballade !

Commentaire de philippe.u posté le 19-08-2016 à 18:49:22

Décidément j'adore les récits de cette Transpy. Malgré toutes les douleurs, j'espère qu'il ne vous restera que les bons souvenirs et bravo pour ce périple hors normes. A bientôt sur l'EB (avec des sacs un peu plus légers!)

Commentaire de Elora posté le 19-08-2016 à 18:54:39

Super, ce récit à quatre mains, c'est bien d'avoir un peu le détail de vos journées ! Et les photos sont magnifiques, ça ferait (presque) envie si je n'avais pas vu l'état de vos pieds depuis... ;)

Commentaire de jpoggio posté le 19-08-2016 à 20:11:45

Merci à tous les deux, c'était (encore) une belle aventure !

Commentaire de banditblue29 posté le 19-08-2016 à 21:45:07

Merci pour votre récit, l'aventure était costaud.
Bravo.

Commentaire de Miche posté le 20-08-2016 à 09:05:12

Merci pour ce super récit et ces photos. J'ai un peu découvert les pyrénées orientales grâce à vous, moi qui ne connait que les centrales. Bien content que vous ayez vu le lac de Gaube en tout cas. Bon repos avant vos prochaines randos course...

Commentaire de samontetro posté le 20-08-2016 à 10:44:04

Finalement cela parait très compliqué ce genre de course qui se veut une sorte de randonnée mais avec un chronomètre (les BH) qui empêche de gérer les aléas météorologiques et d'accéder au confort minimal (pour soigner les pieds notamment). Il aurait fallu une organisation d'un tout autre niveau vous offrant abris secs et chauds, podos/kinés... entre chaque section en autonomie et sans doute un peu plus de délais pour moins sur-solliciter les organismes avec de tels sacs sur le dos. Bravo en tout cas d'avoir tenté et admirablement géré cette épreuve jusqu'aux frontières du déraisonnable... sans jamais les franchir!

Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 21-08-2016 à 07:37:58

Merci pour ce récit ! Ce que vous avez abordé est énorme, tout comme ce que vous avez subi. Woaw... Chapeau , l'équipe!

Commentaire de philtraverses posté le 21-08-2016 à 12:53:56

Grand merci pour votre beau récit et bravo pour le chemin parcouru . J'espère que vous garderez un bon souvenir de ces chères Pyrénées malgré tout. Vous avez pu heureusement parcourir quelques uns des plus jolis sites, comme le canigou ou les bouillouses, voire le secteur du rulhe.
Si une telle course devait être à nouveau organisée, il faudrait le faire sans gros sacs, avec des ravitaillements conséquents, des hébergements dignes de ce nom, une équipe médicale avec médecin et podologues, , quitte à y mettre le prix et cette fois ci on saurait à quoi sert l'argent investi.

Commentaire de La Tortue posté le 21-08-2016 à 23:07:37

chapeau.
j'avais lu le récit d'ufoot, et le votre me conforte dans le respect qu'il faut avoir pour des aventuriers comme vous pour oser se lancer sur un truc pareil !
et merci pour les magnifiques photos

Commentaire de Jean-Phi posté le 22-08-2016 à 09:53:34

Merci à tous les deux ! Une belle balade tout de même que vous avez effectué là ! Bravo ! Quelle team !

Commentaire de TomTrailRunner posté le 22-08-2016 à 22:20:40

4 jambes, 2 têtes, 1 aventure et 1 récit pour partager : What Else ;)

Commentaire de akunamatata posté le 23-08-2016 à 08:03:08

Bravo à tous deux, je vous ai suivi sur le live, c'était une sacrée aventure wow !

Commentaire de Mustang posté le 23-08-2016 à 23:01:36

Une grande aventure, certainement trop démesurée. Bravo pour l'avoir tenté !

Commentaire de Françoise 84 posté le 24-08-2016 à 18:07:08

Merci à tous pour vos commentaires!! Les pieds sont (presque) guéris, on va pouvoir aller crapahuter sur Belledonne ce WE! Bisous à vous tous et à bientôt certainement!

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 09-11-2016 à 14:36:03

Enfin lu in extenso. Quelle aventure !
Vous faites un sacré couple vous deux. Vu ce que j'ai lu sur le forum, votre récit est gentil avec l'organisation.

Commentaire de Françoise 84 posté le 09-11-2016 à 16:30:03

Merci pour ce commentaire, Thierry! C'était une belle aventure et on en garde beaucoup de beaux souvenirs. Pour le reste, certains seront plus "vindicatifs" car ils ont eu vraiment des problèmes que nous n'avons pas vécus nous-mêmes...

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