Récit de la course : Le Challenge des 2 Défis (du carl bech + des ports) 2016, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Le Challenge des 2 Défis (du carl bech + des ports)

Date : 31/7/2016

Lieu : Quiberon (Morbihan)

Affichage : 724 vues

Distance : 10.5km

Objectif : Terminer

3 commentaires

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une première en mer

Les défis quiberonnais.

 

La presqu'ile de Quiberon : c'est beau la Bretagne !


Un petit projet un peu fou me trotte dans la tête depuis quelques temps  : après l’ultra trail, l’ultra triathlon, je me lancerais bien dans l’ultra-natation avec pourquoi pas, une traversée Douvre-Calais dans les années futures. Mais d’ici là, il va falloir que je m’endurcisse un peu les bras car j’ai une grosse endurance dans les jambes et le cardio mais je fatigue assez vite des bras que j’ai aussi musclé qu’un gamin de 10 ans !!! Et puis surtout, pour ce genre de défi un peu barge, il faut travailler un autre point capital de l’ultra, quel que soit le sport, à savoir l’aspect mental. En Cap ou en vélo, je trouve que c’est assez facile de laisser passer les heures, il suffit de regarder le paysage, de penser à la famille, aux copains, voire même parfois au boulot, mais en natation je pense qu’il faut des capacités mentales encore supérieures pour résister à la monotonie et à l’usure mentale, d’abord car il n’y a rien à voir et puis surtout parce que le mouvement est toujours le même, aucun répit. Et à mon modeste niveau, j’ai du mal à faire vagabonder mes pensées et à penser à autre chose que ma technique.

Mon  niveau de natation actuel : sur ironman (3.8km), je sors à chaque fois frais comme un gardon à environ 3km/h. J’ai déjà nagé 7.6 km (double IM) et 11.4 km (triple IM). En prenant mon temps et en me ravitaillant bien, je n’avais pas eu trop de mal mais c’était en  petit étang ou en piscine, mais jamais je n’ai encore nagé une distance supérieure à l’IM en mer.

J’avais  donc repéré les « défis quiberonnais » ce we. Au programme, un 3000 m devant la grande plage le samedi après-midi et un 7500 m le lendemain matin pour relier Port Maria à l’ouest de la presqu’île à Port Haliguen à l’est en passant par la pointe la plus au sud de la presqu’ile.

 

le 3000m



Le 7500 m


Sur le 3000, je sors frais comme une rose en un peu moins d’une heure. Les conditions étaient très bonnes à part un peu de houle pleine face sur les deux bouées du large sur 250 m environ. Je me paie même un sprint sur les 300 derniers mètres histoire de rigoler un peu et de gratter quelques gonzes. Ce 3000 n‘est qu’une formalité, mais il a pour but de me fatiguer un peu les bras pour le lendemain.

Dimanche, 11h sur la grand plage de Quiberon, l’eau est bonne (18°C je pense), très claire et à l’abri du port et dans la baie, tout parait calme. Mon rhume de la veille ne s’est pas arrangé dans la nuit. Je pars du fond, j’ai les épaules encore un peu ramolo de la veille et à la première bouée je suis 50m devant le kayak qui ferme la course.

No stress, la route est encore longue. On quitte la baie et comme hier, on se prend une bonne houle, mais cette fois on l’a bien dans le dos. Les bouées défilent asse vite. Malgré 1 tube de vaseline, j’ai des irritations terribles qui me titillent le cou. Mais ça avance, et je m’oriente plutôt pas trop mal entre les bouée maxi-kinder surprise jaune. On remonte toute la pointe sud  de la presqu’ile sans jamais être à lus d’1 km de la cote environ. Il n’y a pas beaucoup de fond et on, aperçois parfois des jolis bancs de poissons argentés.

Arrive le passage du « petit trou », un passage entre l’extrémité de la presqu’ile et un petit ilot. Un bateau ravitailleur nous attend avec un ou deux gobelets d’eau douce délicieuse après tout ces paquets d’eau salée. Le courant est terrible dans ce petit passage, il faut s’accrocher au bateau pour ne pas être emporté. Je regarde ma montre : 1h20 pour…4.8 km ! Incroyable ! je sentais bien que l’on « surfait » un peu sur la houle, mais moi qui avait visé un passage en 2h maxi (heure limite), me voilà remonté comme une balle pour en découdre avec  la broutille des 2.7 km restant.

Mais je vais très vite déchanter, le courant et la houle qu’on avait favorable, on les a maintenant en pleine tronche et j’ai l’impression que je reste scotché sur place. Quand je passe enfin une bouée, elle met un temps fou à s’éloigner derrière moi. C’est là que je me rends compte combien il est difficile de nager en  mer. On ne voit les bouées que quand on a la chance de lever le nez au moment où on est en haut de la vague. Parfois aussi en sortant la main, on se prend une vague qui fait que l’on ne peut pratiquement pas allonger le bras. Il faut nager avec les bras beaucoup plus tendus, et surtout il faut être hyper patient car ça ne va pas bien vite. Je me suis même fait retourner deux fois sur le dos par une vague rebelle. Et je ne parle pas des paquets de mer que  j’ai avalé à grande gorgée car ma respiration se fait normalement 1 œil dans l’eau en « relevant » le coin de la bouche, mais si cette technique est bonne en piscine ou en lac, elle est à proscrire en mer  car c’est la tasse à tous les coups.

Au final, 2h25 pour boucler mes 7.5 km. Le chrono est assez honnête pour moi, mais attention, on a eu les courants favorables pendant les 3/5 de la course environ. Et il faut quand même vachement relativiser car le vainqueur (notre futur représentant à Rio sur le 10km eaux libres) mets 1h27 (5km/h, la vitesse d’un marcheur, c’est très très fort !), et en maillot de bain en plus (la combinaison est interdite pour les nageurs FFN qui concouraient pour la coupe de France)

Excellente initiation au final, qui m’a montré que j’ai encore beaucoup à apprendre avant de me lancer sur du long en mer : technique particulière, matériel à adapter, il y a encore beaucoup de chose à modifier et surtout des biscotos à façonner parce que mine de rien,  ce soir, je suis bien naze ;-)

Mais « là où il y a une volonté, il y a un chemin » disait l’ami Lao Tseu, donc pourquoi pas…

En attendant, vivement les eaux calmes et douces et les algues mystérieuses du lac d’Embrun….

3 commentaires

Commentaire de proy14000 posté le 01-08-2016 à 14:31:26

bravo pourcette perf et merci pour ce post qui relate bien la course, j y etais egalement, on a du se croiser passage : de mon cote ravitaillement en 1h31 et arrivee en 2h23, course incroyable, dans un cadre exceptionnel, le passage de la pointe est un vrai grand moment de nage et de sentiment de liberte. une petite precision : malheureusement axel n est pas auxjeux cette annee, ça n est pas passé a kasan, c est donc marc antoine olivier qui repr3sente la france, et il a les moyens de l emporter, a ne pas manquer, c est donc partie remise pour axel mais aucun doute qu il sera lá dans 4 ans, au vu de sa qualité et de son mental hors norme, en tout cas ça a été un plaisir de nager avec lui et sa bonne humeur. un grand merci a l organisation pour cet evenement rare en france.

Commentaire de La Tortue posté le 01-08-2016 à 16:18:00

merci pour la précision. n'y connaissant rien en natation, je ne faisais que rapporter ce que j'avais entendu. j'irais probablement à Redon pour le 10 km fin août. on se verra peut être.

Commentaire de proy14000 posté le 01-08-2016 à 20:47:18

si vous ne l avez pas vu regardez le reportage d interieur sport en replay sur canalplus sur l eau libre, vraiment superbe, avec des courses incroyables, ces mecs la sont impressionnants !

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