Récit de la course : Garmin Triathlon de Paris 2016, par marathon-Yann

L'auteur : marathon-Yann

La course : Garmin Triathlon de Paris

Date : 29/5/2016

Lieu : Paris 05 (Paris)

Affichage : 1460 vues

Distance : 51.5km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Le jour où j'ai décidé d'arrêter le triathlon

Tout avait pourtant bien commencé. Pour la deuxième année consécutive, j’ai obtenu un dossard pour le Triathlon de Paris, course bonus que j’abordais avec un esprit décontracté, d’autant que j’ai gardé un excellent souvenir de l’édition précédente. Cette année cependant je suis plus préoccupé par mon prochain trail de 50 km que par ce triathlon, que j’ai du coup assez peu préparé (3-4 sorties à la piscine et moins de 200 km en vélo). Signe de ma décontraction, ou signe prémonitoire, mon tee-shirt annonce : « Si vous me voyez m’effondrer, éteignez mon GPS »



Tout avait pourtant bien commencé...


Comme l’an dernier, je dois retrouver mon frère et notre copain Stéphane aux Halles dimanche matin. La première épreuve consiste à rejoindre le départ à temps.  Les éléments (enfin, le RER) semblent ligués contre nous : un camion est tombé sur la voie du RER B, m’obligeant à prendre une navette en bus (« temps de parcours allongé »), et arrivé aux Halles on nous annonce qu’un colis suspect entraine un retard de 40 min de notre RER D. C’était bien la peine de se lever à 5h du matin ! Enfin, ce réveil matinal m’a permis de croiser des publics différents dans notre train, entre des étudiants couche-tard rentrant de soirée en beuglant  des chansons paillardes et des coureurs lève-tôt se rendant au départ du Triathlon, de la Paris-Saint Germain ou des 10 km de l’Equipe (Paris est décidément sportif).


Nous arrivons à l’aire de transition au moment où le speaker commence à demander aux coureurs de la quitter. Nous disposons rapidement  nos affaires de vélo et enfilons nos combinaisons sur le chemin longeant le plan d’eau.  La météo est finalement clémente, nous sommes à l’heure pour le départ, le moral est au beau fixe. Histoire de m’habituer à la température de l’eau, je demande à mon frère hilare de me verser le contenu de sa bouteille d’eau dans le cou, il s’exécute avec plaisir, pendant que nous observons le départ de la première vague. Toujours aussi impressionnant, surtout pour le piètre nageur que je suis.


Le départ (photo page FB du triathlon)

Changement cette année, nous partons « au fil de l’eau », par petits groupes, ce qui assure une excellente fluidité. Quand je me jette à mon tour dans l’eau, je suis littéralement saisi par un sentiment d’oppression, le souffle coupé par le froid ou par le sentiment de ma combinaison se rétractant sur ma cage thoracique. J’ai appris de ma petite expérience en triathlon qu’il faut alors faire rentrer de l’eau dans la combinaison, ce que je fais, j’ai aussitôt le sentiment que 100 L d’eau glacée se déversent dans mon cou et veulent m’entrainer au fond. Proche de la panique, le souffle court, je fais des petits gestes pour flotter  avant de commencer à nager une brasse inefficace. Je me promets à ce moment-là de ne plus jamais faire de triathlon, où est le plaisir ? Mais puisque je suis plongé jusqu’au cou dans ce bourbier, il faut bien m’en sortir, et la sortie est devant moi. Loin devant moi. Je continue donc ma brasse, me calme doucement, brasse encore et commence même  à alterner, tout modestement avec de courtes séquences de crawl. Après une éternité dans l’eau, je vois le panneau « 250 m » sur la rive. Mais que diable suis-je venu faire dans cette galère ? Nouvelle éternité,… panneau « 500 m ». Nouvelle éternité, … crampes au mollet. Je me mets sur le dos, alterne brasse, crawl, elles passent heureusement. Hasard, je vois mon frangin quelques mètres devant moi, ce qui me donne une motivation pour le rattraper. Mais bien que restant près de lui pendant 750m, impossible de combler les quelques mètres qui nous séparent. Il sortira de l’eau en 40 min, 40 sec avant moi, sans le savoir.

Première transition. J’ai du mal à enlever cette maudite combinaison qui m’aura décidément embêté jusqu’au bout !  Je suis content de voir mon frangin quelques mètres devant moi en vélo. J’essaie d’accélérer pour le rattraper sans réussir combler les quelques mètres qui nous séparent  (vous connaissez la chanson) lorsque j’entends un cycliste qui me dépasse m’appeler par mon prénom : « Yann, suis-moi ». C’est … mon frangin (le vrai, pas le fourbe qui porte la même trifonction que lui !). Mais c’est un bon cycliste, mon frère, et aujourd’hui je n’ai pas l’esprit assez guerrier pour le suivre. Je le laisse donc partir et me retrouve seul. Si je remonte quelques cyclistes, aucun ne prends ma roue. J’arrive à suivre deux coureurs qui me dépassent, chaque fois sur 1 ou 2 km, mais suis de nouveau seul sur les quais. Je rattrape un concurrent sous un pont et je l’encourage « prends ma roue ». Il s’accroche et me relaie même, nous ne sommes pas très rapides mais c’est plus agréable comme ça, nous discutons de la beauté du paysage. C’est vrai qu’on n’a pas souvent de rouler en toute tranquillité dans un tel décor ! Nous croisons en face des pelotons assez impressionnants, par leur taillet et leur allure qui n’a rien à voir avec la notre ! Un groupe de 5 nous dépasse vers le  20ème km, cette fois j’arrive à m’accrocher et ne quitterai plus ce groupe, qui avance à bonne allure, prenant même des relais réguliers. Un peu avant le demi-tour de Boulogne, je croise mon frère qui m’encourage, je calcule qu’il a 4 km d’avance sur moi (et j’estime qu’il en aura 12-15 min après le vélo).


Je suis probablement passé trop vite pour les photographes de la course ! (photo page FB du triathlon)

Deuxième transition. Cette année, les sacs contenant nos chaussures sont disposés devant nos vélos, faciles à trouver. Le vélo s’est passé tranquillement, en 1h21, j’attaque mon seul point fort, la course à pied. Malgré un mal aux jambes qui ne me quittera pas, je cours à un rythme honnête, et ne fais que doubler. Nouveauté cette année, le parcours de course à pied correspond à deux boucles autour du Trocadéro, c’est une excellente idée, il y a du public et un décor fantastique. Un coureur porte un bébé (une poupée j’espère !), expliquant qu’il s’est déguisé en un personnage de Very Bad Trip. Encore traumatisé par mon expérience dans le plan d’eau, j’ai aussi l’impression de me réveiller avec la gueule de bois, peut-être la même que les étudiants croisés dans le RER ce matin. Ces deux tours passent cependant vite, et j’en fini avec ce triathlon en 2h56, 5 min après mon frère, 10 min après notre copain Stéphane, qui ont fait de belles courses.


Le début de ma remontée fantastique !

Bilan des courses, j’ai un vrai problème avec la natation, et plus précisément avec les combinaisons.  J’ai aussi perdu énormément de temps en vélo, mais c’est moins désagréable, et j’arrive à relativiser avec mon manque d’investissement dans la discipline.  Mais j’ai aussi pu faire une course parfaitement organisée (la gestion du peloton, les ravitaillements, la récupération des sacs étaient parfaits), avec des parcours vraiment très bien pensés et assez extraordinaires, que ce soit en vélo ou en course à pied.

Le jour où j’ai décidé d’arrêter le triathlon n’a peut-être pas vu le jour.  


Fatigué, mécontent ? Pas tant que ça.

2 commentaires

Commentaire de Yvan11 posté le 02-06-2016 à 08:41:34

Merci pour le récit.
Le jour où je déciderai de faire un triathlon n'est pas encore venu. ;-)

Commentaire de marathon-Yann posté le 02-06-2016 à 10:46:58

J'espère que ce n'est pas mon récit que te fais peur, il m'est arrivé de prendre du plaisir sur triathlon ! Une expérience à tenter, en tout cas !

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