Récit de la course : Marathon de Paris 2012, par marathon-Yann

L'auteur : marathon-Yann

La course : Marathon de Paris

Date : 15/4/2012

Lieu : Paris 16 (Paris)

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Distance : 42.195km

Objectif : Terminer

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Paris 2012

 

Ce qui est fascinant, quand on prépare un marathon, c’est que l’on n’est jamais sûr d’arriver au bout. C’est encore plus vrai pour le premier. J’entame le 1er janvier 2012, année olympique, une préparation qui me semble impressionnante : sortie de plus en plus longue le dimanche (15 km le premier dimanche, 25 le dernier), foot le vendredi, et… c’est tout, au moins jusqu’en mars. Sans autre repère qu’un 20 km couru en 1988, et que les mesures imprécises de mon téléphone, j’estime pouvoir terminer en 4h15 mon premier marathon, l’année de mes 40 ans.

Dimanche 6 avril 2012, 6h45. Je retrouve dans le RER Hervé, un ami plus expérimenté que moi – c’est son 2ème marathon, et nous discutons avec d’autres coureurs qui me conseillent de me fixer comme objectif de finir. Ca me semble raisonnable. Je suis surpris de voir le wagon se remplir quasi exclusivement de coureurs (il faut dire qu’un dimanche, à 7h du matin…), qui n’hésitent pas à enlever leurs chaussures pour s’enduire les pieds de mystérieux onguents, échangent fraternellement des conseils, commentent déjà leur course à venir. Plus nous approchons de l’Etoile, plus il y a de monde, à tel point qu’il nous faut presque un quart d’heure pour sortir de la station de métro. Le temps de poser nos affaires, et nous pouvons nous placer sur la ligne de départ. Enfin, « ligne »… C’est un sas immense qui occupe une bonne partie des Champs Élysées. Lorsque nous entendons le signal du départ, rien ne se passe : nous partons par vagues pour une meilleure fluidité de la course, ce qui fait qu’il nous faudra 45 min avant de commencer à courir. Pendant cette attente, j’ai un peu froid, mais je me refuse à pratiquer les gestes d’échauffement, pour garder toutes mes forces pour la course. J’observe avec étonnement la montagne de pulls qui sont jetés, il me semble même apercevoir un dossard toujours accroché sur l’un d’entre eux.

Avant


C’est le départ ! Les Champs Elysées et la rue de Rivoli nous aspirent, et nous inspirent. Le public est nombreux et enthousiaste, le décor magnifique, il fait beau, nous courons depuis 500m et cette course est déjà un succès !  Cette année 2012 n’est pas seulement une année olympique, c’est aussi une année présidentielle, nous passons devant les estrades montées pour les meetings des candidats du second tour à la Concorde puis à Vincennes. Alors que je ne pense qu’à me freiner, je suis en avance sur mes temps de passage, et me dis vers le 10ème km que je peux raisonnablement viser 4h ou mieux. Je râle parfois contre la densité de coureurs qui m’oblige à piétiner un peu, mais je me dis aussi que c’est grâce cette foule que j’avance aussi bien.

Semi en 1h52, bien en avance sur mes prévisions. Nous abordons bientôt les quais de Seine, mais au Km 24 je commence à ressentir une douleur à l’aine, qui me fait ralentir et presque boiter. Je m’en veux : pourquoi suis-je allé jouer au foot vendredi ? Un marathon, ça se respecte ! Je ralenti l’allure, et lorsque le meneur d’allure 4h me dépasse au Km 30, je le vois s’éloigner un peu comme un naufragé verrait s’éloigner, inexorablement, sa planche de salut. Bien qu’ayant toujours mal, je ne m’arrête pas pour me faire masser par les bénévoles en face de la Tour Eiffel. Je pense à bien boire, par contre, et m’hydrate encore 2 km plus loin au ravitaillement offert par un sponsor. C’est le miracle ! La gêne qui m’accompagne depuis 10 km disparait ! Je peux courir de nouveau sans gêne excessive, et l’une de mes plus grandes fiertés sera de courir les 7 derniers km au même rythme que les 10 premiers.

Dans le bois de Boulogne, nous savons que l’arrivée est proche. Certains coureurs chantent : « on n’est pas fatigués ». Je partage leur euphorie mais – on ne se refait pas – ne chante pas avec eux pour économiser mes forces.  J’ai repris et dépassé le meneur d’allure 4h, je vais tenir mon nouvel objectif, tout va bien.

Après

Un dernier virage et je découvre, presque surpris, que la ligne d’arrivée est proche. Encore 200m et c’est fini ! En 3h52, je dépasse tous mes objectifs Je me surprends à serrer le poing. Bizarrement  je ne m’étais jamais visualisé franchir cette ligne ! Je n’avais pas non plus réfléchi à l’après course : les courbatures qui s’abattent sur moi dès que j’arrête de courir, les escaliers du RER si difficiles à descendre, le sentiment d’euphorie qui ne me quitte pas, l’envie irrésistible de recommencer tout de suite.

 

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