Récit de la course : Marathon Métropole 2016, par Warriorette31

L'auteur : Warriorette31

La course : Marathon Métropole

Date : 20/3/2016

Lieu : Montpellier (Hérault)

Affichage : 1192 vues

Distance : 42.195km

Matos : runnings KINSEI - camelbak circuit

Objectif : Faire un temps

4 commentaires

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Marathon Montpellier Métropôle - Marathonienne je suis :-)

J-1 - récupération des dossards

Récupération du dossard et demandes d'information ...

Finalement, on y arrive. J-1 avant le grand départ, la grande épreuve, l'inconnu pour moi.

Je me rends au village marathon de bon matin, le stress commence à monter.

Je commence par repérer mon nom sur un listing pour connaître mon numéro de dossard et me positionner dans la bonne file, il n'y a personne.

Ca commence plutôt "mal" car le bénévole auquel je donne mon numéro de dossard paraît un peu perdu et pas très au fait des détails quelque peu importants : il regarde mon dossier et me dit "vous n'êtes pas licenciée ? alors ça pose problème, ce n'est pas bon pour votre inscription" et là en l'espace de quelques secondes je revis la préparation effectuée et l'impossibilité de faire le marathon tant attendu ... j'essaie de rester zen mais ce n'est visiblement pas très efficace car vu la réponse que je lui fais, il ne met pas 2 s à me dire que finalement c'est bon. Ouf ...

Je me promène sur le village (pas très longtemps quand même parce qu'il ne fait pas non plus 1 km²), je pose quelques questions et repère le départ situé juste à côté.

Si je récapitule :

une porte de départ toute petite, une allée de départ étroite, pas de possibilité de suivi à distance par les proches de la course, pas de douches, des bénévoles à qui tu poses des questions auxquelles ils ne savent pas répondre, un retrait de dossard stressant?

Ah point positif quand même, il y a des vestiaires ... mais ... qui risquent d'être sérieusement pris d'assaut par les 5000 ou 6000 participants.

Je monte dans le tramway pour rentrer et là je me rends compte que je n'ai pas repéré la position des toilettes au départ ... j'ai oublié l'essentiel ... pfff. En espérant, au moins que s'ils n'ont pas prévu le superflu, ils ont pensé à la satisfaction des besoins primaires ...

A suivre

J-1 - derniers préparatifs

Samedi soir, je me détends devant un bon film histoire de ne pas me coucher trop tôt pour prendre le sommeil au moment où il vient. Avant cela, je vérifie que ma montre est bien chargée, qu'elle fonctionne bien, que j'ai bien préparé tout ce qu'il fallait dans mon sac. Enfin, considérant le fait que je suis très très fainéante et que je déteste le calcul mental, je prépare une anti-sèche avec les temps de passage tous les 5 km pour 3h45 et 4h00 au cas où je craque. Comme ils annoncent de la pluie, je prends bien soin de la plastifier pour ne pas être embêtée. Je suis prête, ah oui, dernier détail, j'écoutre les conseils de mon coach pour être sûre de me réveiller : mettre 2 réveils. Je branche donc le vieux radio réveil chez mes parents et règle l'alarme sur 6 heures du matin. Je mets mon téléphone sur silencieux et m'en remets à Morphée.

JOUR J - Dimanche 20 mars 2016 - le grand jour ... enfin ...


6h00 du matin : j'ai tellement mis mon téléphone sur silencieux que le réveil de sonne pas, pas de stress, mon vieux radio réveil lui est infaillible ...

Une bonne douche, je m'enduis les pieds d'une crème anti-frottement et je m'habille.

Je prépare mon camelbak avec la boisson énergétique et commence à manger le gatosport ... hummm un délice :-(

6h45 : bon timing, je prends la route pour Montpellier et essaie de manger régulièrement quelques morceaux de gatosport. Il passe de plus en plus mal. Finalement, j'arriverais à en avaler seulement 1/4 ... je me gare et fais une première pause logistique ...

7h30 : arrivée sur le village marathon

je fais une pause logistique préventive et change de tenue (j'ai mis un haut avec une fermeture éclair qui commence déjà à m'agacer, heureusement que j'avais prévu le coup). Je me remasse les pieds avec la crème anti-frottements, je me masse les cuisses et mollets avec de l'huile à l'arnica, attache mon dossard et mets mes affaires au vestiaire. Je garde avec moi la bouteille de boisson d'attente que je ne boirai que très peu ...

8h00 : je déroge aux conseils de mon coach et vais m'échauffer doucemenette une vingtaine de minutes. J'emprunte pour cela la ligne de départ ou d'arrivée que sais-je ? et je me dis qu'elle va me paraître longue ...

8h23 : pause logistique nécessaire mais je n'ai pas le temps d'aller aux sanitaires situés dans le village, je me mets donc derrière un poteau à l'écart. Je suis fin prête pour le départ. Je remonte l'allée en trottinant. J'abandonne ma bouteille de boisson d'attente et passe par dessus la barrière pour me positionner derrière le meneur d'allure 3h45. J'y suis, ça y est, je vais vivre mon 1er marathon, je suis à la fois stressée et excitée de voir comment je vais gérer cette course et cette distance jamais parcourue auparavant.

8h30 - le départ est donné

Contrairement à mes craintes, le départ se passe plutôt bien, j'arrive à me positionner assez facilement dans le groupe des 3h45. Ils partent un peu trop vite pour moi, je surveille mon cardio qui s'affole un peu, je ralentis et les laisse partir devant. Je dois tenir 42.195 km !!!

La course

je me laisse distancer par le peloton des 3h45 mais qu'importe, je surveille mon cardio et mon allure, je suis en dessous de 5:20 donc tout va bien. J'avale les premiers km. j'ai hâte d'être au 5ème pour prendre mon 1er tube de gel et voir quel goût il a. Comme prévu je ne m'arrête pas au ravitaillement, c'est bien la raison pour laquelle j'ai fait le choix de partir avec un camelbak, je sais que je ne dois pas m'arrêter car le rédémarrage est difficile à encaisser pour moi, cela me demande beaucoup d'énergie. Je suis régulière et c'est ce qui compte pour moi pour réussir ma course. je regarde au loin de temps en temps et vois toujours le fanion des 3h45 qui s'agite. Tout va bien.

Runtastic me susurre à l'oreille le temps et mon allure tous les km, je suis bien, je prends même de l'avance sur le timing initial puisque je suis en dessous de 5:20, mon cardio est un peu haut. Je ne suis pas à 85 % comme prévu mais plutôt entre 90 et 95 %, qu'importe, je me sens bien, j'ai l'impression d'avoir des ailes aujourd'hui. je me fais ponctuellement des copains de course, qui finissent toujours par me lâcher.

Petit à petit, je grignotte de la distance au groupe des 3h45 ... I had a dream ... et si je les dépassais ! alors ça ce serait quand même royal ! je me mets devant eux comme ça je suis sûre que si je finis devant eux, je suis à moins de 3h45, pourquoi pas après tout. Je garde mon objectif en ligne de mire. Finir à moins de 3h45 et je me rends bien compte que je peux le faire. Je pense aussi à la récompense qui m'attend :-), à la fierté de mon coach qui m'a aidée à me préparer et à éviter les erreurs du débutant et à toutes les personnes qui me soutiennent et qui croient en moi.

Je poursuis à l'allure qui est la mienne et à laquelle je me sens bien. Je suis copine de course avec un inconnu qui m'agace un peu parce qu'il ne semble pas accepter que je sois à ses côtés et que je le double de temps en temps. je maintiens mon allure. Ma montre-cardio me dit n'importe quoi, mon cardio passe de 190 à 70, 90 puis 170 ... bref je ne peux pas m'y fier, de même que l'allure qui reste figée à 5:25 alors même que runtastic me dit que je suis en-dessous des 5:20.

Au 25ème km donc je dépasse le peloton des 3h45, YES !!! ça me redonne de la motivation, je vais le faire ... passer sous la barre des 3h45. Comme je me sens encore bien, j'en profite pour prendre de l'avance parce que je sais que je vais forcément craquer un peu au bout d'un certain nombre de km.

J'attends impatiemment que "le mur" arrive pour lui faire un fuck et lui dire qu'il ne m'aura pas, je me prépare psychologiquement à ca. Je m'hydrate régulièrement avec la potion magique que j'ai mise dans mon camelbak et en prenant srcupuleusement les gels qui sont de plus en plus indigestes.

Ca commence a être vraiment difficile à partir du 30ème km et c'est là que je me dis que j'ai fait le plus facile et que le combat commence maintenant. Alors je vais me battre, il me reste seulement un peu plus de 12km, qu'est ce que c'est 12 km, ce n'est rien, je l'ai fait des centaines de fois ... Je vais y arriver. Une petite voix me rappelle que le marathon c'est un combat contre toi-même et que c'est à moi de me battre. J'ai retrouvé mon copain de course et une copine s'invite aussi dans notre petit groupe, alors ça ça m'agace ... mais je reste humble car il me reste quelques kilomètres à avaler.

J'avale la course kilomètre par kilomètre. Un kilomètre de plus et je me rapproche de la ligne d'arrivée. Une chose après l'autre et tout va bien se passer.

Je souffre et j'attends impatiemment que le 35ème arrive pour prendre le gel magique coup de fouet. Je l'avale (un de plus ...) et je me dis que ça va me redonner un coup de boost, j'en ai besoin. Je n'ai pas de crampes, je me suis bien hydratée tout au long de la course, je continue, j'essaie de maintenir l'allure coûte que coûte. J'ai le sentiment que jambes ont imprimé le rythme et qu'elles avancent toutes seules. Bizarre mais à aucun moment ne me vient l'idée de m'arrêter. Je sais que je ne le ferai pas sinon 1/ je n'atteindrai pas mon objectif 2/ je ne suis pas sûre que je pourrai redémarrer.

Je sens que mon ryhtme baisse, je laisse partir mon copain et ma copine de course - serait-ce un premier signe d'abandon ?

37ème kilomètre ... vais-je prendre le mur à ce moment-là ? Je passe par une phase furtive où je me sens mal, nausées, vertiges ... je ne suis pas bien du tout ... est-ce ça le mur ? vais je être obligée d'abandonner contre mon gré ? je ralentis un peu pour reprendre mes esprits et ça passe ... Ouf ! mais je sens que je suis fébrile.

Je m'accroche, je me fais un autre copain de course, il a l'air d'un kenyan ... que fait-il à côté de moi dans ce cas ????

je n'entends plus la musique qui m'a bien aidée jusqu'à maintenant, je suis obnubilée par ma perf "vais je faire moins de 3h45 ? vais je y arriver ?". Je regarde devant moi, le copain et la copine de course qui m'ont lâchée prennent un peu d'avance, je me retourne ... le groupe des 3h45 se rapproche dangeureusement. Vais-je échouer si proche du but ? non ce n'est pas possible, je n'ai pas tenu si longtemps pour craquer maintenant. C'est dur ... ma petite voix me parle, je m'accroche mais ça va vite et je n'ai plus le jus des 20iers kilomètres.

39ème km - le groupe des 3h45 me rejoint ... mon copain et ma copine de course qui étaient devant moi se font également absorber, ils craquent. Ils m'ont repris mais je n'ai pas encore capitulé, je me mets en mode survie et reste coûte que coûte à côté du meneur d'allure parce que je me dis que s'il me dépasse et le groupe m'absorbe, c'est fini pour moi. Je suis désespérée, au fond du trou parce que je me dis que je ne vais pas être en mesure de tenir, que physiquement je n'y arriverai pas ... et ma petite voix me dit "ce n'est pas possible, tu ne peux pas abandonner maintenant, si tu craques, tu n'atteindras pas l'objectif que tu t'es fixé, ce n'est pas envisageable, tu n'as pas d'autre choix que d'atteindre ton objectif, tu as fait le plus dur, accroche toi, il te reste 3 km, ce n'est rien 3 km !!!". Arrive une courte descente, le meneur d'allure dit une phrase qui va me faire repartir. Il dit "allez on récupère" et j'entends aussi sa voix qui aux alentours du 25ème km dit "allez on ne lâche rien". Je m'emplis de rage de vaincre et j'y vais, je vais me faire mal mais je vais le faire, je vais y arriver, il ne peut en être autrement. Je reprends un peu d'avance dans la descente. Je n'ai pas vraiment réussi à récupérer mais qu'importe, je me remets devant, mon cardio s'affole mais je n'ai plus que quelques kilomètres à tenir. Je tiens le groupe des 3h45 à distance, ils ne me rattraperont pas, je franchirai la ligne d'arrivée devant eux comme prévu, je n'échouerai pas si près du but. Je me revois dans le dernier kilomètre et demi du semi-marathon de Toulouse, j'ai l'impression de courir à fond, je souffre mais à la fois je ne sens plus rien, je n'ai pas le choix.

Je ne me pose même pas la question de prendre mon dernier tube de gel, de toutes façons je n'ai pas le temps et je sens que je vais vomir si je le prends. Il me restera en souvenir :-).

Arrive le dernier virage avant la ligne droite de l'arrivée. Ils ont trouvé la bonne idée de mettre une dernière petite montée, allez tu ne lâches rien, tu lèves les jambes et tu avances, tu gardes ton avance sur le groupe des 3h45. C'est bon.

Dernière ligne droite ...

Je n'en peux plus mais je vais le faire, ça y est. Je m'engage sur la ligne droite de l'arrivée, qu'elle me paraît longue !!!!  interminable  !!!! ... Je ne me retourne pas mais je sais que le groupe des 3h45 est derrière moi, j'ai presque gagné. Après la place avec la fontaine que je dois contourner, je verrai la porte d'arrivée, le sésame, la victoire. Je me reposerai après.

Sur les derniers 100 mètres, j'entends mon père qui m'encourage, je le vois s'avancer vers moi. Je m'accroche, j'y suis. Avant de franchir la porte, je regarde le chrono ... 3h38 et des poussières auxquelles je ne fais pas attention.

P...n, je l'ai fait et je ne l'ai pas fait en moins de 3h45 mais en moins de 3h40 ... en 3h38 !!!!!!

J'ai réussi, j'ai tenu bon, je n'ai rien lâché, j'ai bien géré ma course et j'ai réussi, j'ai atteint et dépassé l'objectif ambitieux. Ca y est, je suis marathonnienne et pas en moins de 4 heures ... en moins de 3h45 !!!!!

Après avoir passé la ligne d'arrivée, on me remet une médaille autour du cou, on me donne une boisson de récupération ... je subis, je suis machinalement le flot des arrivants dans le goulot d'étranglement et me retrouve sur la place du village du marathon. Je l'ai fait, un trop plein d'émotion me submerge, je craque, je pose la bouteille de récupération par terre, me penche en avant et pleure. Le bonheur d'y être arrivée, de m'être dépassée ? beaucoup trop de choses accumulées ces derniers mois ?

J'ai réussi à surmonter cela sans craquer, signe que rien ne peut m'arrêter malgré les difficultés ...

Le marathon, c'est fait. Quelle sera la prochaine épreuve ? Nouvel objectif à trouver maintenant :-).

 

4 commentaires

Commentaire de feudeumeu posté le 20-03-2016 à 08:50:35

Le stress du premier marathon, quel enfer! Mais que c'est bon après 😊! Come on Warriorette tu vas tout casser!

Commentaire de feudeumeu posté le 21-03-2016 à 20:10:15

Ben tu vois Warriorette que tu pouvais le faire...
Respect pour un premier marathon, bon avec une préparation en Or qui t'a permis de griller un kényan quand même :)
Tu ne le dois qu'à toi... Mille bravos sincères d'admiration!
Prochain objectif...3h30..!

Commentaire de Alain Evelyne posté le 24-03-2016 à 13:00:31

Chapeau bas, l'objectif était haut et le mérite plus grand pour cette première fois.
Bravo pour cette volonté. Alain

Commentaire de Tha-ly posté le 28-03-2016 à 18:42:40

Bonjour,
Récit très émouvant qui donne envie de vivre la même expérience.
Bon courage pour la suite.

Camille (fille d'Alain et Evelyne)

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