Récit de la course : NatureMan 2015, par augustin

L'auteur : augustin

La course : NatureMan

Date : 4/10/2015

Lieu : Les Salles Sur Verdon (Var)

Affichage : 1447 vues

Distance : 112km

Matos : Aquaman Bionik
Orbea Orca + ksyrium SL
New Balance Trail

Objectif : Battre un record

4 commentaires

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Le récit

 

4ème édition du triathlon NatureMan / Longue Distance du Verdon

 

           Dimanche 4 octobre 2015

 

Encore cette épreuve qui me tient à cœur, placée en fin de calendrier et dans un cadre grandiose que sont les gorges du Verdon….et accessoirement mon seul triathlon de l’année !

1 200 inscrits l’an passé, cette année à priori nous serons autant (quoique à la veille de la course le site internet propose toujours une centaine de places toujours dispo, étonnant).

Logistique depuis Paris assez dense : TGV, location de voiture depuis Aix en Pce, puis les (petites) routes dans la pampa pour rejoindre ce petit coin de paradis le samedi en début d’après-midi avec un collègue de bureau qui se lance sur son 1er longue distance.

Et là, surprise, en arrivant sur le site il fait 13°, il pleut, le vent souffle super fort, les nuages menacent, le site est méconnaissable. Les pauvres concurrents de l’Ekiden en ce samedi en sont pour leurs frais, les pauvres !

Passage par le traditionnel retrait des dossards avec le pack coureur puis direction l’hôtel pour aller préparer tout mon bazar, dehors c’est la bérézina même le briefing qui devait avoir lieu à 18h est repoussé au lendemain avant la natation au vu des conditions dantesques.

Cette année mon objectif est « sub 5h » après mes précédents résultats ces 3 dernières années (5h13 / 5h24 / 5h12) et toujours <30 min visés pour la natation, <3h pour le vélo et <1h30 pour la partie course à pied. Costaud mais faisable !

Cette année je reviens aux jantes à pneus, avec le recul je pense que le choix ces deux dernières années d’utiliser les Xentis en carbone (et à boyaux) s’avérait peu judicieux pour moi, donc retour aux bonnes vieilles Ksyrium SL (qui m’avaient permis la première année de faire moins de 3h à vélo).

 

Hébergement toujours au même endroit (à quelques centaines de mètres du village et du départ), idéalement placé et fourni par mon gentil concessionnaire et sponsor, impeccable.

Total des km sur 9 mois, une belle année en volume (à mon niveau !) et en qualité, je suis confiant pour cette année, j’espère que dimanche soir je serai en phase avec mon objectif !!!

Nat : 140 km (+40% en volume vs 2014)

Vélo : 1 725 km  (+ 55 heures de HT) (+10% vs 2014 hors home-trainer)

Cap : 1 385 km (+50% vs 2014)

Le tout en 264h (+73% vs l’an dernier)

J’arrive donc serein en cette veille de course, le couteau entre les dents, prêt à en découdre !

Dimanche matin :

Après une mauvaise nuit (froid), je me réveille plus tôt que prévu alors que je pensais roupiller un peu vu que l’hôtel est à quelques centaines de mètres du départ, hop j’avale ma portion règlementaire de gâteau du sportif, de l’eau pour faire passer le tout et je rentre dans ma bulle.

Les sacs sont prêts, puis direction le spad, chargé comme un mulet, pour aller positionner mes affaires dans le parc. La polaire n’est pas de trop, le matin ça caille dehors ! La tempête d’hier a bien fait chuter la température malheureusement, moi qui suis frileux je vais déguster.

Une fois dans le parc c’est le cirque habituel, bien tout positionner pour faciliter les transitions, se repérer et enfin enfiler la combi, le soleil commence à nous réchauffer et la météo semble clémente pour la journée. Je discute avec un voisin dans le parc, anglais, c’est vrai que l’épreuve s’internationalise de plus en plus (cette année, quelques anglais, espagnols et belges notamment)

Un peu avant 9h c’est le départ des féminines, 120 concurrentes qui ont intérêt à se dépêcher avant que la meute de mâles ne leur tombe dessus à bras raccourcis (départ des hommes 15 minutes après les filles). Une fois les filles parties vite nous prenons leur place sur le bord du lac, bien surveillés par les arbitres en première ligne qui veillent au grain.

Les speakers annoncent une eau à 18.5° (20° les autres années), merci la tempête d’hier…de toutes façons tout le monde est en combi (noire pour faire original) et tout le monde a le même bonnet (vert), bon courage pour reconnaître quelqu’un !!!

Un gel avalé vite fait avant le départ puis je vais me positionner, cette année j’ai décidé de changer ma tactique (marre de rater mon objectif de sub-30 minutes chaque année !) donc je vais partir en première ligne (!), et vais passer en force et pas uniquement en glisse.

Si je suis trop soft je sais que cela va être folklorique, le départ sera une vraie machine à laver et il me faudra du temps pour nager proprement, cette année je vais surtout essayer d’optimiser mes trajectoires histoire de ne pas allonger bêtement la distance !

J’espère que mes séances de qualité à la piscine vont payer, j’ai quand même 40% de volume en plus que l’an dernier à la même époque, on verra bien si ça porte ses fruits.

A quelques minutes du départ les speakers font monter la température (et les décibels), le drone qui fait les photos – vidéos tourne autour de nous en mode « bourdonnement de gros insecte » puis à 9h10 la meute (masculine) est lâchée, et là, bonheur en partant en tête pas de coups à tous bouts de champ, je peux nager plus ou moins proprement et cela ne se densifiera qu’à la première bouée, on enchaîne aussi sec avec la deuxième bouée en ligne de mire, encadrés par les kayaks et cette meute de furieux en combi qui m’entourent.

Après la deuxième bouée c’est retour tout droit vers la plage pour une longue ligne droite, sauf que –comme prévu- avec ce soleil encore bas c’est éblouissement maximal, même la montgolfière au niveau de la plage est invisible L Pas grave, je reste au contact de mes acolytes et me concentre pour nager proprement au milieu de tous ces excités, travailler la glisse et essayer d’optimiser mes trajectoires (pas évident avec le soleil)

29’13 à la sortie de l’eau (129ème temps natation), bip bip j’enregistre mon temps de passage dans la montre, cool le premier objectif de la journée (nager en moins de 30’) est rempli !

 

 

T1, pas de temps mort, j’essaie d’optimiser comme je peux. Je me précipite à mon emplacement, les gestes autrefois familiers reviennent, j’essaie juste de les faire dans l’ordre J : casque, lunettes, manchettes, chaussettes… En fait je galère, je suis gelé, je tremble, avale un gel rapidos et passerai plus de 3 minutes à cette transition, vraiment pas glorieux.

C’est parti vers la sortie du parc, j’enregistre mon temps de passage et grimpe sur mon fidèle destrier. Déjà penser à manger un morceau et surtout boire.

Vélo : Au programme 92 km et 1 338m de D+, pas le temps de s’ennuyer, parcours quasi identique à celui de l’an dernier et météo semble clémente.

 

J’essaie de partir dans un bon rythme tout en moulinant, rester concentré sur l’alimentation, tout en allant chercher une bonne moyenne pour rester en phase avec l’objectif du jour. Le compteur ne marche pas, tant pis je regarderai ma montre. Je tremble come une feuille, il fait une dizaine de degrés (la tempête de la veille a bien fait chuter les températures) et je me maudis de ne pas avoir une épaisseur supplémentaire (ou du gras, c’est selon).

On verra bien ce que ça donnera, ma sortie la plus longue effectuée en entraînement n’a été « que » de 70 km…et je sais que je vais le payer sur la fin du parcours, où traditionnellement j’ai un coup de mou.

Assez gambergé, les 10 premiers km sont en montée (400m de D+) avec 6-7% de pente, on passe par le village d’Aiguines,  j’ai beaucoup doublé de concurrentes féminines puis grande descente (et là je me fais redoubler par un paquet de kamikazes), puis faux-plat, on repasse à hauteur du départ et sommes au 25ème km.

 

Au bout d’une heure de course je suis à 29.5 km/h de moyenne, bon vu le dénivelé déjà emmagasiné c’est en ligne avec mes attentes. J’ai toujours froid mais ça va quand même un peu mieux lors des passages au soleil, mais dès qu’on passe à l’ombre bonjour la différence. Quelques nouvelles difficultés à l’approche du village de Moustiers Sainte Marie, côte de 7% mais ce n’est qu’un apéro par rapport à ce qui nous attend bientôt.

Au 40ème je retrouve la fameuse côte des Batus, longue de 2 km, avec son passage à 16%. Cette bonne vieille côte, toujours aussi sélective, une première moitié avec un revêtement dégradé (et des traces de coulées de boue de la veille) puis une seconde moitié avec un super revêtement, mais avec le vrai dénivelé qui va bien.

 

 

Là c’est 34x27 de rigueur, on mouline en attendant que ça passe, n’empêche je continue de doubler grâce à mon gabarit.

Ravito en haut de la côte après l’orchestre, et passage au 45ème en un peu plus d’1h30 de selle. Au 46ème les bénévoles nous signalent le passage dans la coulée de boue, on passe au pas puis on enquille le gros plateau et le prolongateur pour profiter de la (seule ?) ligne droite sur le plateau, la vue dominant le lac est magique, on longe les champs de lavande (pas encore la saison, mais olfactivement parlant les odeurs sont déjà là)

Passage du 50ème on bifurque un peu puis tout schuss en descente, on passe le pont à côté du barrage, l’eau du lac est transparente avec ce soleil, un vrai décor de carte postale.

A la deuxième heure de vélo je suis à 29.7 de moyenne, bon c’est en ligne avec l’objectif car la côte des 16% a bien cassé la moyenne, les jambes sont bonnes et je double un peu, je sais que j’améliorerai mon classement vélo de l’an dernier au moins. On aborde une partie un peu plus roulante, la moyenne remonte à 30 km/h…très temporairement car on aborde la partie que je redoute, le faux plat montant interminable (4%).

Dernier ravito au 68ème km au niveau de Bauduen, curieusement les précédentes années c’est dans cette longue portion que je pêchai, cette année -bien que je n’aille pas très vite- je double, les jambes répondent présentes, pas de danseuse et bonnes sensations. Pourtant en vélo je n’ai que 10% de plus de volume d’entraînement, je pense donc que c’est le home-trainer de cet hiver qui me permet cette relative fraicheur musculaire.

La fin du parcours a été un peu modifiée, on se retrouve sur une partie roulante, revêtement d’excellente qualité, du coup même avec le vent de face (depuis le 75ème km) j’estime ma vitesse entre 35 et 40 km/h, les mains campées sur le prolongateur, et avec la vitesse moyenne qui grimpe, c’est bon pour le moral.

Le parc à vélo se profile, je pose mes pieds sur les chaussures et me prépare mentalement à la transition. Suis passé à 30.3 de moyenne ouf c’était moins une !

Objectif des moins de 3h rempli, j’arrive en 2h59’50 (257ème temps, manifestement c’est là où le bât blesse…), j’ai frisé la correctionnelle ! Mais 2ème objectif de la journée rempli, c’est bon pour le moral J J

Re-bip pour les temps de passage, on analysera le tout plus tard sur l’ordinateur (1’32 pour cette transition, en progrès)

T2 en vitesse, je droppe casque, lunettes et chausse mes fidèles New Balance (version trail cette fois) et casquette pour ce qui est censé être ma spécialité. Objectif sub-1h30, idem l’an passé, l’occasion de se refaire la cerise et de reprendre tous les excités qui m’ont doublé à vélo.

J’ai aussi la chance de connaître le parcours, assez exigeant mais vraiment agréable. 1 première boucle de 16.5 km puis une 2ème de 3.5 km pour finir en beauté.

Objectif 4’30 du km, je suis chaud comme la braise et ai vraiment envie de me dépouiller pour réaliser ce chrono ambitieux ! J’ai un peu peur de mon pied droit qui depuis une semaine m’embête, j’espère que je ne vais pas le sentir.

Rapidement je fais le check, cardio à l’air ok, jambes répondent présentes, cool va falloir gérer intelligemment pour aller chercher les sub-1h30 sur cette partie et optimiser ce chrono final. Avant le premier kilo pause arrosage des arbres en contrebas (qui me fera perdre de précieuses secondes au final….), imité par pas mal d’autres acolytes.

Cette année le terrain est particulièrement glissant, la boue due aux pluies diluviennes de la veille rend le parcours assez folklo, il ne manquait plus que ça ! Je commence ma spécialité, et je double, non-stop. Ils sont nombreux à m’avoir doublé à vélo mais maintenant on inverse les rôles, et je les croque au fur et à mesure. Je suis à 4’30 du kilo, et je me fais même gentiment engueuler par un concurrent car j’ai de trop grandes jambes !

Au 3ème km la fameuse montée, que dis-je, le mur, même les pros marchent à cet endroit-là, alors pas de complexes J n’empêche, j’en double encore dans la montée.

C’est bon pour le moral, le cardio est à 160-165, le rythme autour de 4’35 mais j’ai moins de facilités que l’an dernier, je n’arrive pas à descendre sous les 4’30. Je me faufile et vois les km défiler gentiment, c’est quand même super piégeux ce parcours, on a l’impression de courir sur une plage de galets, et avec les passages où la boue persiste ce n’est pas triste ! A chaque croisement ou ravito les bénévoles ont toujours un mot gentil, ils font un boulot incroyable et il règne sur cette course une ambiance que l’on ne retrouve pas facilement ailleurs.

Demi-tour au km 7,5, il commence à faire chaud maintenant ! On emprunte le chemin de l’aller et croisons de fait pas mal de poursuivants, puis passage du 10ème en  45 min et des brouettes, gel et eau passent bien, mais toujours ce point de côté qui me gêne, et ce chrono plus proche des 4’40 que des 4’30, argh…

                  

On se rapproche du centre-ville et je sais que rapidement vont apparaitre les fameuses marches, comme l’an dernier je galope comme un cabri et double dans cet escalier, tiens je passe la féminine qui avait gagné il y a 2 ans, le cardio grimpe mais juste après il y a une (petite) portion de route, ça change des chemins caillouteux.

La deuxième boucle (3.5 km) se passe très vite, sensations bonnes et cardio désormais à 170, par contre les panneaux des km sur les bas-côtés ne collent pas avec mon kilométrage Garmin, en effet à l’arrivée ma montre affiche 18.1 km au lieu des 20 km annoncés.

L’arrivée se profile, j’enfile le t-shirt de mon sponsor (je lui dois bien ça) pour la finish line –je porte ce tshirt à la main depuis la seconde transition !- et accélère gentiment, dernière ligne droite comme dans un rêve, ma montre affiche 4h59….sauf qu’elle s’est mise en « auto pause » pendant la pause pipi et du coup mon temps officiel est de 5h00…et 2 secondes, argh !!!

1h24’50 pour la partie course à pied, cool 3ème objectif de la journée rempli J J J (67ème temps, je savais bien que j’avais remonté du monde !)

 

Au scratch je finis 123ème sur 866 classés (8 DSQ, 37 DNF et surtout 137 DNS !). Le premier finit en 4h04 (sacré bond en avant des perfs d’une année sur l’autre, l’an dernier l’épreuve se gagnait en 4h15), le dernier en 8h15.

Comme d’habitude, super organisation aussitôt la ligne franchie, ravito plantureux avec des bénévoles toujours souriants, diplôme avec les classements déjà disponible, c’est au top. J’en profite pour discuter un peu avec l’organisateur et le féliciter pour cette course canon, puis je croise les cameramen des films du grand large, qui font chaque année le film récap de la course juste top –je vous laisse juge après avoir visionné le film de l’édition 2014- (ex : https://vimeo.com/108410358)

Je récupère mon vélo dans l’après-midi pour le déposer à l’hôtel et prendre une bonne douche, cool en remontant sur le vélo pas mal aux cannes, tout va bien.

Remise des prix en fin de journée dans la joie et la bonne humeur, les animateurs (Hervé et Nicki toujours aussi incroyables, des piles électriques avec le bouton off cassé !) font leur show avant que tous les athlètes s’éparpillent gentiment.

 

Conclusion :

Toujours une aussi belle épreuve, organisée de main de maître par Eric Amattéis et son équipe dans un cadre vraiment somptueux (et très dépaysant), avec des bénévoles qui font vraiment la différence : impliqués à 200%, toujours un mot gentil, bref extras. Une perf chrono qui me ravit et vient récompenser mes entraînements, un choix de roues validé et toujours le constat que je pêche au niveau du classement sur la partie vélo, décidément mon point faible.

Avec le recul, alimentation ok mais hydratation je pense insuffisante (1/2 bidon iso seulement) expliquant le point de côté persistant pendant la course à pied.

Désormais, une petite semaine de transition avant d’attaquer les 20 km de Paris dimanche prochain !

 

 

4 commentaires

Commentaire de anyah posté le 07-10-2015 à 14:54:23

J'ai lu ton récit comme si j'y étais, bien que mon temps sur cette épreuve n'ait rien à voir avec le tien (j'y étais à la première édition). Je confirme : c'est absolument magnifique comme parcours. Un petit bémol à ton récit : les lavandes sont déjà récoltées en octobre... c'est en juillet qu'on les ramasse !

Commentaire de Baboon posté le 07-10-2015 à 15:53:53

Merci pour tout CR. Une belle épreuve à laquelle j'ai hâte de participer.
Bon courage pour la suite.

Commentaire de Berty09 posté le 08-10-2015 à 08:48:58

Bravo pour le récit. Ca donne envie de découvrir. Bravo aussi pour la perf!

Commentaire de lolo_du_94 posté le 09-10-2015 à 08:45:42

bravo, passionnant à lire !
et bien joué pour tes objectifs atteints !

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