Récit de la course : Trail des Ruffes 2015, par Coureur du 34

L'auteur : Coureur du 34

La course : Trail des Ruffes

Date : 13/9/2015

Lieu : St Felix De Lodez (Hérault)

Affichage : 816 vues

Distance : 29km

Objectif : Pas d'objectif

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Trail des ruffes 2015

Orages, oh désespoir, oh viles intempéries, n'ai-je donc tant couru que le Trail des Ruffes est remis?


Je me lève peu confiant ce dimanche matin en écoutant les nouvelles à la radio énonçant les dégâts catastrophiques de la commune de Lodève occasionnés par de violentes précipitations. Et Lodève se trouve à vol d'oiseau à une 15aine de kms de St Félix de Lodez d'où par le Rail des Truffes Trail des Ruffes. Ce trail tomberait-il à l'eau? (humour vaseux) Pied de nez


Le ciel est bas, contrairement à ma motivation mais se dégage au fur et à mesure que j'approche de St Félix. En rentrant dans le village, je vois de nombreux coureurs avec leur dossard: alléluïa, je n'aurai pas fait 45 minutes de route pour rien, quelle féli(x)cité!


Je me gare tout proche des établissements Jeanjean, grands négociants en vin: ouch, la forte odeur de moût de raisin qui s'en dégage, en une bouffée, je suis bon pour l'alcootest positif!


Arrivé au niveau du retrait des dossards, j'apprends que les organisateurs nous épargnent une paire de kms impraticables ce qui réduit la distance totale du trail des Ruffes à 27 kms environ. (26.5 kms à mon GPS). Ca me va bien, je rentrerai plus tôt à la casa.


Autre bonne surprise, le cadeau offert aux participants consiste en un gobelet, classique, mais surtout, plus original, des manchons couvre-bras, un accessoire que je n'avais pas encore dans ma garde-robe de coureur.


En patientant proche du départ, l'animateur, le même qu'au Trail du Caroux, interroge des coureurs ici et là et notamment les féminines dont certaines ont accroché des podiums à leur palmarès. Il joue bien son rôle en attendant le top départ... qui sera donné avec 15 minutes de retard pour permettre à ceux arrivant par l'A75 coupée par un éboulement d'arriver à temps. Ca aussi, c'est bien sympa.


Donc après le briefing sommaire et un petit air de Midnight Oil "Beds are burning" (et nous aussi on brûle d'envie de s'élancer), le top départ est donné devant l'église, je vais encore louper la messe ce matin, puis nous montons rapidement une ruelle, traversons plus loin une zone résidentielle et rentrons dans des vignes: le trail commence vraiment là.

Je pars en mode "Slow and Relaxed", c'est-à-dire tout le contraire de "Fast and Furious" car selon le plan que je suis, c'est censé être une semaine de récupération.


Et pourtant, et pourtant, le hasard fait que je me retrouve quasiment illico au niveau de 2 féminines et dans un élan mal placé de grand mâle dominant, je me sens obligé de suivre leur rythme qui me convient... pour l'instant.


Après une grimpette de 4.6 km (27 minutes) en garrigue, nous descendons sur un large DFCI (km 5) sur quelques centaines mètres pour plonger à gauche vers les ruffes, fameuses terres rouges (rufus en latin) typiques du secteur du Salagou. Le terrain est gras, un peu boueux mais rien de terrible, on est loin de l'Hivernatrail 2014.

La descente est assez ravinée donc un peu technique et tout en bas, nous voilà dans les dunes du canyon du diable, km 666, ahahahah (km 6.6 en 38 minutes)


Le trail des ruffes mérite bien désormais son nom et nous évoluons dans ces décors quasi lunaires de dunes et paysages arides où le rouge sang domine.


Le trail emprunte alors le lit d'un ru à contre-courant que nous remontons avec de l'eau à mi-chevilles par endroits: ambiance Rivières Pourpres! Ce n'est pas si gênant que ça finalement, car la boue rouge colle peu mais cela reste tout de même plus éprouvant de courir dans un peu d'eau et sur terrain meuble. En quelques centaines de mètres, le ru se termine en cul de sac au pied d'une cascade qui coule bien et nous le quittons par la droite dans un mur où les mains nous sont bien utiles.

Nous passons devant le premier ravitaillement en eau que je zappe.

Mazette, ça grimpe sèvère et nous remontons sur la colline d'où nous venions de descendre, retour à l'expéditeur (km 7.8 en 53')

Les sensations sont bof bof, cette bonne montée m'a marqué.


La section suivante, une piste en haut de la colline, est très roulante avec de beaux paysages nord et sud et nous la quittons à gauche par un monotrace montant et gadoueux par endroits. Ce passage aussi me fatigue, ce n'est décidément pas la grande pèche. Je me fais dépasser par un avion de chasse, mais d'où sort-il?


Je m'accroche tant bien que mal pour rejoindre sur un grand parking le 2nd ravitaillement où je prends le temps de me désaltérer. La 1ère féminine est toujours au contact. Nous sommes au km 9.5 couru en 1h06.


Cette pause me fait grand bien. Je repars sur la large piste montante direction le Rocher des Vierges, point culminant du Trail des Ruffes, en rattrapant quelques coureurs sans trop forcer dans le bois des Félibres.


A quelques centaines de mètres du sommet à peine, nous quittons la piste (km 10.5 en 1h14 et déjà 520m D+), le sommet du Rocher n'est pas pour cette fois-ci. En effet, nous replongeons dans une  longue descente jusqu'à son pied, traversons un nouveau ru dans les ruffes (km 12.7 en 1h25).


Depuis ce point très bas, ça repart pour l'ascension vers le Rocher des Vierges face nord cette fois. Il y a quelques murs dans la ruffe puis un joli monotrace balisé en GR en sous-bois, plus doux, qui est l'un de mes passages préférés du Trail. Toujours un peu boueux mais ça passe sans trop souci.


Le monotrace rejoint une large piste descendante (km 15.5 en 1h55) que nous quittons à droite par une sente montant droit dans la pente, assurément le passage le plus raide du Trail des Truffes: ça glisse énormément et il y a des cordes salvatrices posées pour nous aider dans cette ascension en sous-bois des Félibres.

 

Nous émergeons dans des rochers tout proches du sommet, et pas le temps de souffler,  quelques sauts de cabri dans les blocs et hop, c'est le sommet du Rocher des Vierges à 536m d'altitude avec passage derrière la chapelle St Fulcran au km 17.5 en 2h14.

Le balisage a été un peu approximatif sur le final de l'ascension et il y a eu quelques doutes par endroits.


Sans nous attarder à la table d'orientation, nous basculons versant sud par la chemin classique, celui par lequel nous aurions dû arriver lors de l'approche au km 10.5 (pour ceux qui suivent encore).


Puis nous nous en écartons pour couper en sous-bois par un monotrace toujours droit dans la pente: ça commence à casser les jambes.

Nous enchaînons alors quelques montagnes russes à flanc de colline avant de replonger en direct dans le canyon du diable une nouvelle fois.

Ce passage-là même s'il descend m'éprouve vraiment et la fatigue commence à s'installer alors que le terrain technique exige une grande vigilance.


Et nous revoilà au fond (que je touche) des ruffes les pieds dans l'eau pour la seconde fois mais dans le sens du courant maintenant et de courte durée. C'est le km 20.2 et 2h34 de trail.


Revoilà aussi la magnifique cascade au dessus de laquelle nous passons cette fois pour arriver à 100 mètres de là au troisième et dernier ravitaillement que je marque à nouveau (km 20.4 en 2h37).

J'ai les pneus qui touchent le garde-boue, bref, je coince! La première féminine prend les devants et je ne la reverrai plus jusqu'à l'arrivée. Comme souvent, je me fais griller sur le final et j'en souris intérieurement, le comique de répétitions sans doute... Rigolant


S'ensuit une longue et redoutable grimpette en monotrace d'un km environ, ressemblant beaucoup à celle qui nous a fait sortir de ce canyon la première fois. Je souffre et pourtant je gratte quelques places. Il y a plein de bénévoles qui nous indiquent directement par où passer, car il n'y a pas assez de végétations pour fixer la rubalise. Merci à eux, c'était indispensable.


Enfin tout en haut, c'est quasiment fini (km 21.3 en 2h47) avec principalement de la descente roulante sur le versant sud. Je me refais ainsi progressivement la cerise même si ce n'est plus la saison.


Je me permets d'accélérer doucement, traverse St Guiraud, dernier village avant St Félix de Lodez avec une ultime petite bosse. Les derniers kms ne sont pas très fun, un mélange de chemins communaux, de vignes et traversées de quartiers résidentiels avec un balisage un peu imprécis par endroits et pour finir, nous reprenons en sens inverse les premiers hectomètres du trail.

Je déroule et termine assez frais en 3h14 (pi!) et 24ème sur les 79 courageux ayant pris le départ malgré le temps.



Qu'est-ce que j'ai pensé du Trail des Ruffes?


Les passages dans les ruffes et par le Rocher des Vierges sont vraiment des must, avec un mélange de sections techniques, rudes et exigeantes alternant avec d'autres plus relax (de larges pistes) qui permettent de souffler temporairement.

L'ambiance globale était très bonne, que ce soit au retrait des dossards, l'attente du départ avec son animateur enthousiaste, les bénévoles placés aux points sensibles, les ravitaillements minimaux mais suffisants.

A côté de ça, j'ai trouvé les portions intermédiaires (premiers kms du départ et derniers kms de l'arrivée notamment) pas terribles avec des passages empruntés à l'aller comme au retour. Le balisage aurait à mon avis gagné à être un peu plus précis par endroits et heureusement que les bénévoles étaient bien présents eux.


Bon, ben, voilà un trail agréable et inédit de plus au compteur qui me rapproche du grrrrrrrooooos objectif de début novembre, le Trail des Hospitaliers!




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