Récit de la course : Embrunman 2015, par Ironmickey

L'auteur : Ironmickey

La course : Embrunman

Date : 15/8/2015

Lieu : Embrun (Hautes-Alpes)

Affichage : 1443 vues

Distance : 233km

Objectif : Terminer

8 commentaires

Partager :

Embrun Man 2015.

Salut les "Kikourous"!!!
 
Embrun Man 2015 :

A cet instant j'ai un sentiment de satisfaction et une larme de déception... Mon objectif était vraiment d'être "Finisher" pour la seconde fois après l'édition de 2008, de ce triathlon longue distance. Il y a 7 ans, j'avais réalisé 15H46mn, je pensais donc pouvoir une nouvelle fois être sous les 16H00... Loupé, 16H19 au final. Je n'ai effectué qu'un entraînement minimum pour participer à cette épreuve, mais j'y ai passé du temps tout de même. Et puis sur ce type d'épreuve, les minutes se perdent vite. Sur un ravitaillement, une transition, la mauvaise météo, une descente de col sous la pluie, la déshydratation, des nausées, etc
 
Mais bon, quelle magnifique épreuve, avec ce départ à 06H00 dans une nuit noire pour 3800m de natation en deux boucles. 1300 concurrents prêts à s'engager pour une longue journée de sport. Je sors de l'eau en 01H18. J'avais prévu entre 01H15 et 01H20, donc tout bon.

Changement de tenue et hop c'est parti pour 188km et 3800m de D+. 200m de plat à la sortie du parc et paf c'est parti pour une première et longue ascension. Tranquille, la journée va être longue, donc je tourne les jambes en essayant d'être véloce. Une première boucle d'environ une quarantaine de km avec une belle descente sur Savines le Lac. Ca roule. Arrivé à Baratier à proximité du départ et là une ambiance de folie. Je n'avais jamais vécu cela. Des supporters de part et d'autre de la route. De la place que pour un seul cycliste. Une ambiance Tour de France. Mais ne nous emballons pas... Direction Guillestre et les Gorges du Guil. Première pluie fine... Ce n'est que le début. Il faut bien les gérer ces gorges... Faux plats montants en permanence. Juste une légère descente. Et puis voilà, il faut y aller. Première grosse difficulté de la journée... On tourne à gauche et voilà nous y sommes. L'ascension du col d'Izoard. Environ 1200m de D+ sur, je pense, 14/15km. Go, c'est parti pour 01H20/25 de montée. Arvieux, Brunissard et sa longue côte toute droite qui n'en fini pas. Enfin les premiers lacets. Et puis voilà pour moi le plus bel endroit du parcours... La Casse Déserte!!! Magnifique.


On a l'impression d'être sur une autre planète. Mais bon pas le temps d'admirer plus que ça. Il reste 2km avant le sommet. 200m de descente et il faut y retourner. Arrivé au col, je récupère mon ravitaillement. Perception de la Goretex et des gants néoprène... La pluie s'est invitée. Je m'alimente, une petite pause technique et hop c'est parti pour la descente vers Briançon. 
Dur dur cette descente sous la pluie qui ne va quasiment plus nous quitter sur ce parcours vélo. Gestion du freinage à chaque lacet. Surtout ne pas bloquer une roue... Sinon c'est la gamelle. Enfin Briançon. Déjà 120km. Les 68 derniers ne sont pas les plus faciles. 
150ème km la fameuse côte du Pallon... Un mur de presque 2km. Droit dans la pente. La chaine du vélo tout à gauche en alternant danseuse et position assise. Ensuite une descente très technique sur Champcella. Pas droit à l'erreur ici non plus. Une mauvaise trajectoire, une faute de freinage et l'Embrun Man peut se terminer ici. Vent de face dans la plaine, comme si l'on avait besoin de ça.

173ème km, je suis presque arrivé à Embrun. J'aperçois les triathlètes sur le parcours du marathon. L'arrivée du vélo est proche, mais il me reste une grosse difficulté à escalader... La montée de Chalvet. 5km d'ascension avec de bons %. Difficile à monter. Et surtout encore une dernière descente hyper dangereuse à gérer en raison du mauvais revêtement, des graviers et des virages serrés. 
Voilà j'y suis, un dernier virage à négocier et c'est la ligne droite. Le tapis bleu, et là c'est un soulagement. Terminer le parcours vélo (09H11 de selle) c'est déjà un sacré "truc" pour moi. 

Je descends du vélo et direction mon emplacement. Running, casquette et me voilà parti pour le marathon en deux boucles. A la sortie du parc, j'aperçois Natou accompagnée de... Vincent Delebarre, 4ème de cet épreuve en 1994 et vainqueur de l'UTMB 2004.

11897182_449244395280463_2084880453_n.jpg

Ils m'accompagnent tous les deux en courant sur quelques mètres. A ce moment là, la foulée est bonne. Je ne suis pas trop entamé... Enfin c'est ce que je pense. 
Beaucoup de monde sur le parcours. La remontée dans la rue piétonne en centre ville est extraordinaire. Des supporters partout. Nous sommes applaudis, encouragés. Rien que pour cela, il faut faire l'Embrun Man. 
Le premier semi marathon se termine. J'aperçois les concurrents ayant déjà terminé l'épreuve. Ils ont leur breloque autour du cou et puis un super polo "finisher". La classe ! Je le veux !! Avec ma chance, il n'y aura plus ma taille à l'arrivée… 


Ca devient difficile. Je suis obligé d'alterner marche et course. Natou m'accompagne. A plusieurs reprises, je suis obligé de me stopper. J'ai des nausées. Le peu que je bois, je le vomis quelques minutes plus tard. Je suis sec. Il y a de moins en moins de monde sur le parcours. J'avance. La nuit arrive. Heureusement, lorsque nous passons devant les campings, nous sommes encouragés par les spectateurs présents. Ils sont chauds bouillants. 
Encore des nausées. Je vomis mes tripes. Je suis plié en deux. Un automobiliste hollandais s'arrête pour voir si je vais bien. Il m'encourage. J'arrive à repartir en trottinant. 36, 38, 40ème km. Je vais enfin en terminer de cette épreuve. Dernière ligne droite. Dernière haie d'honneur des spectateurs et voilà, j'en ai terminé de cet Embrun Man en 16H19. 
A mon tour, j'ai la médaille et le polo finisher... A la bonne taille!!! Yes. 



Je vous passe les détails de l'après course. Assis et bien fatigué, j'ai été récupéré par les secouristes pour être médicalisé. Deux perfusions de glucose pour me remettre sur pied. Les infirmières ont eu de la peine pour me perfuser : 5 tentatives. J'étais tellement sec, qu'elles ne trouvaient pas de veine.

Voilà, finisher de mon cinquième triathlon distance XXL (Ironman) en 16H19. 1050ème sur 1067. Nous étions 1300 au départ. Beaucoup d'abandons et de coureurs terminant hors délais.

Ce 15 août 2015, je n'avais qu'un seul adversaire... C'était moi même.

L'Embrun Man est une épreuve, un triathlon fantastique. J'y retournerai.
 
Un grand merci à Natou pour m'avoir supporté sur cette épreuve.

J’espère avoir bien récupéré pour Aix les Bains.

Mika.

8 commentaires

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 31-08-2015 à 20:57:16

Merci pour ce récit !
L'Embrunman, ça reste un aboutissement pour beaucoup de sportif... Un rêve même !
En tout cas tu l'as fini, bravo !!

Commentaire de Ironmickey posté le 03-09-2015 à 08:13:52

Merci. Rien n'est impossible, il faut oser, tenter...

Commentaire de La Tortue posté le 03-09-2015 à 00:51:41

bravo et merci.
cela m'a fait vivre cette édition que je n'ai pas pu faire pour cause familiale.
rdv dans 7 ans ???

Commentaire de Ironmickey posté le 03-09-2015 à 08:15:19

Merci. Je ne vais pas attendre 7 ans pour y retourner. Au pire pour mes 50 ans en 2018 :-)

Commentaire de DROP posté le 03-09-2015 à 15:20:17

Impressionnante cette épreuve. Si un jour j'apprends à nager correctement, j'aimerai bien la préparer.

Bravo de l'avoir terminée et merci pour le récit.

Commentaire de Ironmickey posté le 03-09-2015 à 15:23:48

Bah y a plus K :-) Go go!!!

Commentaire de Berty09 posté le 03-09-2015 à 23:02:51

Déjà un Ironman c'est énorme, alors avec tout ce dénivelé en plus c'est magnifique d'arriver au bout. Encore bravo.

Commentaire de Ironmickey posté le 05-09-2015 à 20:42:07

Merci :-)

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran