Récit de la course : Sky Race de Montgenevre - 35 km 2015, par LutetienND

L'auteur : LutetienND

La course : Sky Race de Montgenevre - 35 km

Date : 18/7/2015

Lieu : L'Argentière La Bessée (Hautes-Alpes)

Affichage : 3693 vues

Distance : 35km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Sur mon petit nuage...

Prologue

Commentaire de ma p’tite soeur (DKféeinée) sur mon CR du Trail de Malpassant : « RV au Chaberton à la sky race ? ». Bref,  de fil en aiguille, nous revoilà en famille pour une « semaine-choc » dans le Briançonnais.

La famille : comme d’hab (voir mes CR précédents) :

Le programme de la semaine (sur l’air de « le Lundi, des patates… »)

Album souvenirs de cette grandiose semaine

Le panorama aérien tout au long de la crête de Peyrolle…

 

et un petit coup d’œil quand même vers le Chaberton qui commence à nous faire du pied

 

 Les eaux bleues laiteuses du lac d’Arsine

 

 

Le glacier blanc ...


 

... et sa marmotte

Brève galère de débutant le Vendredi soir : on monte de Briançon à Montgenèvre pour retirer les dossards, et on a oublié dans le gîte les sacs (pour le contrôle des sacs) et le certificat médical… Négociation avec les organisateurs : pour les sacs on verra demain et pour le certif par contre « il nous le faut ». Acrobaties pour télécharger mon certificat à travers un réseau 3G qui manque un poil de présence, petit coup de main du syndicat d’initiative qui m’imprime le truc. Bref, on fini par y arriver

Retour au gîte pour les traditionnelles … pâtes aux pâtes. Petite cogitation : sérieusement, je me demande si ça va le faire demain avec 4000m de D+ et D- de rando dans la semaine et juste un p’tit jour de repos.

 

5:00 Départ de Briançon

(sur l’air de 5h du mat j’ai des frissons)

5h du mat, le réveil sonne

déjà 25°, j’ai des frissons

Le sac est prêt, le déj. est pris

L’grille pain qui flanche

Les plomb qui sautent

La douche dans l’noir

Dans la voiture on part à 2

J’sais pas où j’vais

Mais on y va

Chacun fait fait fait, c’qui lui plait plait plait…

En vrai, DKféeinée et moi on est super heureux d’être là. Encore une course ensemble, avec un parcours qui a l’air magnifique. En plus, il y a eu un orage de grêle pendant la nuit : l’air est considérablement rafraîchi après la semaine étouffante qu’on vient de passer (31-32° dans la vallée en journée).

 

LutetienND frais comme une rose dans l’aire de départ

 

 

 

 

Le Selfie de circonstance de LutetienND avec DKféeinée

 

Briefing court comme je les aime et bilingue.

 

7:00 – km 0

Départ des 330 partants tous très détendus. Ambiance bon enfant. Un drône nous survole. J’imagine que c’est pour prendre une video… ou alors les organisateurs ont un nouveau jouet pour choper ceux qui coupent dans les lacets ou qui jettent leurs déchets dans la montagne ?

Le 1er km de bitume est avalé en trottinant doucement et on pique à gauche dans le vallon des Baisses. Ca monte en pente douce jusqu’au km 3. Sagement, on se met à marcher dès que ça commence à grimper. On passe la bifurcation qui monte vers le col de la Lauze et je pense à mon fils et mon beau-frère qui vont passer par là dans 2h, pour le 13km. Nous, on  va vers la droite : cap sur le Chaberton. Le ciel est voilé et la file indienne monte d’un bon pas dans les cailloux. J’échange quelques mots avec une V2F qui monte devant moi. Comme souvent c’est justement la coureuse que je n’arrêterais pas de voir pendant toute la journée…

 

8:23 – km 6  –  820m D+

Arrivée au col du Chaberton. Coup d’œil derrière. Découverte de la vue côté Italie. 

 

DKféeinée avec le Pelvoux et la barre des Ecrans en arrière plan. La classe

 

 

Coup d’œil vers le haut : on voit la longue file des coureurs qui serpente jusqu’au sommet. 

C’est parti pour la montée au ciel. On a à peine commencé la grimpette que voilà déjà les premiers qui redescendent. Un coureur, puis, 30s derrière un second… Les organisateurs avaient été précis au briefing : la montée balisage rose et la descente balisage jaune. Avec l’orage de cette nuit, ca a beaucoup raviné et du coup, chacun prend les trajectoires qu’il préfère. Certains privilégient le chemin avec ses lacets et sa pente plus modérée ; d’autres vont au plus droit dans la pente. Avec  DKféeinée qui me suit, on alterne un coup droit dans la pente, un coup sur le chemin. Pendant la montée, on ne voit pas le temps passer : ceux qui descendent encouragent ceux qui montent et vice-versa. Esprit trail, quoi.

Vers la fin de la montée, les restes de l’orage de grêle de la nuit ont recouvert le sentier sur une vingtaine de mètres d’une épaisse couche de billes de glaçons. Une jeune coureuse sans bâtons fait une glissade et manque de se ramasser… Ce sera la seule « neige » sur laquelle nous progresserons lors de cette Sky Race Chaberton.

 

9:02 – km 8  –  1280m D+

DKféeinée  avait dit : le Chaberton on y sera en 2h. On y est arrivé en 2:02. Un joueur d’accordeon et un autre de guitare… un petit pas de valse. Des coureurs un peu partout, à tel point qu’on cherche un peu le checkpoint : pointé 253ème sur 330 partants. Compote partagée avec ma sœur. Photos souvenir.

 

Arrivée au sommet en musique de DKféeinée

 

LutetienND sur fond de barre des Ecrins

 

3-4mn au sommet max, et c’est reparti pour la descente. DKféeinée  a dit : on fait la descente sur les traces jaunes, alors je prends la tête sur les traces jaunes. Et là, c’est vraiment l’éclate totale. Sur un petit nuage je descends à fond, en alternant des passages dans du petit cailloutis (planter les talons et se laisser descendre) et quelques passages rocheux-glissants dans lesquels il faut faire plus attention.

 

Arrivée au col du Chaberton en 11mn. Je fais une pause pour enlever les petits cailloux vicelards qui se sont infiltrés dans mes chaussures pendant la descente. On attaque la descente côté Italie. C’est du caillou : on travers le « clos des Morts ». Je prends la photo de DKféeinée, aérienne comme à son habitude…

 

DKféeinée, au début de la descente côté Italie

 

Après environ 2km de descente de ce style, on arrive sur un chemin 4x4… presque horizontal. Cà fait un peu bizarre. L’environnement est très très minéral. J’ai pris un peu d’avance sur DKféeinée alors je fais un p’tit selfie

 

Encore un petit selfie

 

DKféeinée sur le chemin 4x4

 

Après quelques temps, nous quittons ce chemin en légère descente pour repartir en montée dans la forêt. Direction : le ravito « eau » annoncé par l’organisation. Je me sens bien et je commence pour la 1ère fois à creuser le trou avec DKféeinée.

  

10:08 – km 14  –  1450m D+


Arrivée au point d’eau après environ 175m de D+. Un abreuvoir… et une longue queue de coureurs qui attendent pour faire le plein avec un bien maigre et alternatif filet d’eau. Il me faudra 8mn pour arriver à faire le plein. DKféeinée arrive dans la queue et je repars alors qu’elle attend son tour. Jolie montée dans les bois, puis dans les alpages et enfin… arrivée en vue du col des Désertes.

Le choc.

Un pierrier magnifique avec un montée en lacets d’une régularité de métronome. C’est juste trop beau.

 

  

Montée vers le col des Désertes, vue d'en bas

 

J’attaque les lacets. Je me retourne pour voir où se trouve DKféeinée. Je la vois enfin, 4 lacets plus bas et je me demande si elle est bien. Normalement, c’est elle qui devrait être devant moi. Je me sens toujours au top : l’impression d’avoir des jambes de feu. Je commence à doubler pas mal de monde. Je me demande si je ne risque pas de me retrouver avec mes traditionnelles méga-crampes dans quelques km, et si je ne devrais pas lever un peu le pied. Mais bon, aujroud’hui j’ai décidé de courir pour le plaisir et je me laisse aller au rythme qui me plaît sur le moment. La coureuse que j’avais doublée dans le Chaberton s’essaye à couper un lacet : elle part « dré dans l’pentu » mais en marchant à mon rythme sur le chemin je la double alors qu’elle râle à haute voix « mauvaise idée ». 100% d’accord.

 

11:00 – km 17.5   –  1870m D+

Arrivée au col des Désertes. Une mini-pause le temps de manger un gel et de faire une photo

 

 

 Montée du col des Désertes, côté Italien, vue du col

 

Je vois qu’il y a peu de monde dans la descente. Apparemment, mes compagnons de montée ont besoin d ‘une pause plus longue au col, alors je profite de la fenêtre de tir et je repars dans la descente. Nouvelle séquence « petit nuage ». La descente est ludique. Je double quelques coureurs isolés et je finis par arriver dans la vallée des Acles. Je rejoins un « petit train » de coureurs qui suivent à la queue leu-leu une jeune. Comme on est dans le lit d’un torrent, il y a plein de cailloux, de petits troncs arrachés par le courant qu’il faut enjamber. Il faudrait trop d’énergie à dépenser pour doubler (+ risque de se casser la gueule) : ça n’en vaut pas la peine, alors je reste sagement à l’arrière du train. J’en profite pour me détendre un peu. Mine de rien, il a fallu rester hyper concentré pour négocier sans risquer de tomber la descente du Chaberton puis celle du col des Désertes : alors ça fait du bien de laisser filer ses pensées. Le sentier serpente entre les arbres.

 

 

11:47 – km 23.5   –  1870m D+


Arrivée au Ravito du chalet des Acles. Des amis de DKféeinée sont là : ils sont montés pour nous encourager. C’est super sympa. Je fais le plein d’eau et j’attaque la « formule express » : 10 Tucs, 3 petits morceaux de jambon pour le gout et 4 morceaux de banane. Encore une petite rasade d’eau et je repars : 8mn au compteur sur ce ravito. Je réalise que les nuages se sont dissipés. On est redescendu à 1870m et le soleil tape. J’attaque la montée doucement : faut relancer la machine. Au bout d’un petit km, c’est reparti et je recommence à doubler quelques coureurs. Mais il fait vraiment chaud : arrêt express quand on croise un petit ruisseau et je m’asperge les cuissards, les chaussettes, le bandana, le maillot… bref : eau glacée et rafraichissement garanti. Ca me fait du bien. La montée vers le col de Dormillouse me paraît un peu longue. Des alpages, pas trop de vue… et je sens que je commence à ralentir de plus en en plus. Un « jeune » me rattrape et il reste derrière moi : on en profite pour taper la discute pour passer le temps. Il pense que c’est la dernière montée : je le détrompe en lui indiquant qu’il y a encore un autre col derrière celui-là (le col de la Lauze), puis un sommet (la tête de Fournéous). Il ne me croît qu’à moitié, mais l’arrivée au col de Dormillouse lui indique que j’avais raison. On attaque dans la foulée la traversée col de Domillouse – col de la Lauze. On croise une bande de VTTistes italiens qui descendent la single track. Pas trop cool de croiser ces gus en montant. Heureusement, ils respectent les coureurs et s’écartent comme ils peuvent à notre passage.

 

 

Arrivée de col de la Lauze.

 

12:58 – km 27.5   –  2450m D+

Arrivée au col de Dormillouse. On vient de faire 4km et près de 600m de D+ en 1h10, mais subjectivement j’ai l’impression d’avoir marché presque 2 heures. Une pensée de mon GRP me revient : « le temps me pèse et l’on dirait qu’il bout ». La superbe crête qui mène à la tête de Fournéous est maintenant bien visible. On tient le bon bout.

 

 

Crête vers la tête de Fournéous

 

13:46 – km 30.5   –  2800m D+


Arrivée à la tête de Fournéous. Coup  d’œil et photo vers la gauche sur le mont Chaberton, splendide sous le soleil de cette mi-journée. On était là ce matin.

 

 

Le Chaberton vu depuis la tête de Fournéous

 

Yapluka descendre. C’est parti. Les quadris chauffent comment c’est pas permis. En plus, j’ai le fameux syndrome du « plis dans la chaussette ». Je sais ce que ça veut dire : c’est pas un plis, c’est une méga-ampoule sous le talon gauche. Mais si près de l’arrivée on va pas s’arrêter pour si peu, alors je descend « en roue libre ». Je double quelques coureurs assez espacés et finalement, semble-t-il, plus entamés que moi. Une descente vraiment pentue dans les prés me fait vraiment mal aux quadris. Allez, on va dire que j’aime ça, alors je continue à me faire plaisir dans cette descente.

Nouvelle séquence « petit nuage », malgré des cuisses et ampoules qui commencent à me faire vraiment mal. Montgenèvre se profile, tout d’abord de loin, et après quelques km de chemins forestiers, soudain tout près. J’ai continué à doubler pendant toute la descente. J’arrive sur le macadam. Encore 1km de course. Il y a 2 coureurs devant moi, mais finalement je me laisse aller à déguster ces dernières foulées et je n’essaye même pas de les reprendre.

 

14:18 – km 36   –  2800m D+ et 2800m de D-

Passage de la ligne d’arrivée : je surprend la famille qui m’attendait aux alentour des 8h de course. Alors, pas de photo finish. Je dois même revenir prendre la pause sous le portique d’arrivée pour une dernière photo.

 

Au final, une « performance » inespérée pour moi 7:18 pour cette Sky Race Chaberton. Des paysages magnifiques. De nombreux moments de grâce… et quelques petites douleurs sur la fin. Mais que du bonheur. En vrai, je devrais reprendre un entraînement plus sérieux pour aller flirter avec d’autres cimes, d’autres dénivelés, d’autres moments de plénitude.

Un grand merci à tous les organisateurs, aux bénévoles, à tous les autres trailers ... et à la montagne, qui font de ce sport un moment inoubliable.

Surtout le lendemain Rigolant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 21-07-2015 à 23:24:52

eh, eh, en fait je n'avais jamais remarqué la ressemblance stupéfiante du frère et de la soeur. Merci le selfie !

Bravo pour ta course et merci pour les photos.
mention spéciale pour "DKféïnée devant la Barre des écrans" : le lapsus est tellement beau qu'il ne faut surtout pas le modifier !

Commentaire de LutetienND posté le 21-07-2015 à 23:42:13

Bien vu. Bon, d'accord, je laisse le lapsus

Commentaire de GDtrail_musique posté le 22-07-2015 à 07:11:58

Bravo papa pour ta très belle course gérée avec toute ton expérience! Tu aime beaucoup la montagne et ses parcours de trails et cela se ressent. J'attends avec impatience ta prochaine performance sur un autre trail de montagne comme tu les aimes!

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