Récit de la course : La Montée de l'Aubisque 2009, par Siberian wolf 10

L'auteur : Siberian wolf 10

La course : La Montée de l'Aubisque

Date : 23/8/2009

Lieu : Laruns (Pyrénées-Atlantiques)

Affichage : 625 vues

Distance : 18.7km

Objectif : Faire un temps

2 commentaires

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Fringale monumentale !

Dimanche 23 août 2009 au matin. J’ai participé à la montée de l’Aubisque, course de 18,7 km qui consiste à monter le col d’Aubisque, non pas à vélo mais en course à pied, à partir de  Laruns (64) soit 1200m de dénivelé. La course, même si elle se déroule sur la route bitumée, compte tout de même pour la coupe du monde de course de montagne. 

J’ai hésité entre participer à cette course et participer à la cyclosportive « La Laurent Jalabert » à Mazamet. Mais voyant qu’il fallait un certificat médical de moins de trois mois pour participer à cette dernière cyclosportive et n’ayant pas forcément envie d’aller chez le médecin juste pour cela, je décide de faire la montée de l’Aubisque. Mais la décision ayant été prise les deux derniers jours avant la course, je n’ai pas réservé d’hébergement et c’est évidemment complet à Laruns. J’ai tout de même trouvé une auberge aux Eaux-Chaudes, à 4 km de Laruns, dans un dortoir avec plusieurs lits. Aussi, je ne suis parti qu’à 10h de la maison la veille de la course, trop tard pour éviter les ralentissements sur l’autoroute A61.

Lorsque je suis le samedi 22 sur l’aire des Pyrénées sur l’A64 vers 20h, non loin de Pau, je me dis que cela va. Mais arrivé à Pau, la direction de Jurançon est très mal indiquée et je fais le tour des artères principales de Pau en voiture. Je n’avais pas de GPS à l’époque et cela a été une grosse perte de temps. Je finis par trouver la direction de Jurançon mais il se fait tard. Sur la route qui mène à Laruns, je fais quelques excès de vitesse et cela ne me ressemble pas. Et ce n’est qu’à plus de 23h que j’arrive à l’auberge alors que les autres dorment, n’osant pas ainsi prendre ma douche au risque de gêner leur sommeil. Cela démarre mal…

 

Le lendemain,  je ne prends pas mon petit déjeuner à l’auberge car je veux être au plus tôt au retrait des dossards. Au retrait des dossards, il y a une inversion de dossards avec un autre concurrent mais c’est vite rétabli. Mais je n’ai mangé des madeleines pour petits déjeuner qu’un quart d’heure avant le départ. J’ai donc bien mal géré mon temps et je n’ai eu que cinq minutes pour m’échauffer. Je pars donc sur de mauvaises bases…

Le départ est à 8h30 avec près de deux km dans le village avant de réellement démarrer l’ascension de l’Aubisque. Mais je le sens bien, la forme n’est pas là et je ne suis pas dans le rythme. Peu à peu, je cède du terrain dans la première partie vers Eaux-Bonnes, qui grimpe dans des pourcentages proches de 5%. Un peu après Eaux-Bonnes, je vois une femme qui enlève son dossard pour abandonner ; ne pas penser à faire la même chose !

Deux kilomètres environ après Eaux-Bonnes, il y a un passage à 13% et je vois tout un groupe me dépasser sans que je puisse prendre leur foulée. Un long calvaire commence, mes jambes ne veulent pas tourner comme si je ne m’étais jamais entraîné et la pente est désormais nettement plus sévère.

Il y a des tas de gens qui me dépassent désormais. A un pont (pont de Goua ?) , un sportif sympathique qui me rattrape discute quelques secondes avec moi, je ne sais plus pourquoi, mais je suis incapable de le suivre. Je me sens complètement à l’agonie mais je continue malgré tout car il semble faire beau au sommet et j’ai pris un appareil photo numérique pour prendre des photos là-haut. Je m’arrête à tous les ravitaillements (tout les 3 km) mais rien n’y fait, mes jambes ne veulent pas répondre. A chaque ravitaillement, il y a des sacs jaunes pour poubelles car ici on tient à respecter l’environnement et gare à celui qui balancerait ses déchets. Un exemple qu’il faudrait imiter sur les courses de vélo en disqualifiant les pollueurs.

Après le ravitaillement de Gourette, atteint après 1h31 de course, je me fais toujours doubler mais un petit peu moins. Non pas que je me sens mieux mais les coureurs autour de moi ont un niveau nettement plus faible. J’essaie bien d’accélérer mais au bout de dix secondes, mon accélération s’arrête. Il y a une route en balcon avec des pourcentages proches de 8,5% jusqu’à l’hôtel des Crêtes Blanches.

Dans les derniers 300m de l’ascension, je décide de faire si possible une ultime accélération, en ayant assez de me faire dépasser. Cela marche, je ne me fais plus doubler et termine au col d’Aubisque (1709m) en un peu plus de 2h10 de course. Je suis seulement dans les 400 premiers sur 569 arrivants. Je n’aurais pas imaginé hier faire un classement aussi mauvais, moi qui terminait à l’époque régulièrement dans les 10 % des premiers arrivants sur ce genre d’épreuves. C’est la plus grosse fringale, vélo et course à pied confondus, que j’ai connu depuis que je fais du sport. Après m’être ravitaillé au sommet, je prends des photos du col d’Aubisque et ses alentours, où il fait très beau. Cela valait au moins le coup de ne pas abandonner pour cela. A l’origine, je voulais redescendre à pied et prendre d’autres photos mais mon état de forme m’oblige à prendre le bus.


Sans surprise, Saïd Jandari, l’un des cadors de la course de montagne,  remporte la course, en 1h18, de même que Marie-Laure Dumergues, en 1h28 chez les femmes.

Après être revenu en bus à Laruns, je m’allonge sur la pelouse à côté du gymnase, fatigué. J’ai bien été voir le podium mais j’étais tellement KO que je m’endormais parfois quelques secondes et je n’ai rien retenu du podium. Après avoir pris ma douche, je me suis de nouveau allongé sur la pelouse pendant trois heures car je n’aurais pu reprendre la route dans cet état de fatigue. J’ai dormi un peu à chaque fois dans ma voiture sur les aires d’autoroute et je suis rentré le lendemain.

Je comprends les raisons de cette grosse défaillance. D’abord le fait de n’avoir pu prendre ma douche la veille. Après des heures d’autoroute sous le soleil, la douche aurait été nécessaire pour se décrasser. Il y a aussi le fait d’avoir fini de manger mes madeleines, faisant office de petit déjeuner, seulement dix minutes avant le départ. J’ai donc démarré ma course alors que je commençais à peine à digérer et sans trop d’énergie ! De plus, j’ai eu des insomnies pendant la semaine qui précédait la course à cause d’un abcès à la lèvre me causant un peu de fièvre. Enfin, depuis la fin du mois de juin, je me suis moins entraîné à cause de la chaleur. J’aurais dû me lever plus tôt pour m’entraîner. Mais je ne peux pas rester sur une telle impression. Je me dois de prendre ma revanche sur l’Aubisque, c’est promis. Ce sera fait en 2012 !

 Voici des photos de la course et du col d'Aubisque, dont les deux premières sont tirées de Wikipédia Commons (c-Anthospace)


 

 

 

 

 

 

 


 

2 commentaires

Commentaire de caro.s91 posté le 25-06-2015 à 09:36:33

Je suis certaine que tu as su faire en sorte par la suite de ne plus avoir un tel coup de mou. Un témoignage instructif !

Commentaire de Siberian wolf 10 posté le 25-06-2015 à 18:05:26

Oui, mais des coups de barre, cela m'arrive quand même d'en avoir mais sur des courses nettement plus longues.

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