Récit de la course : Trail de la Vallée des Lacs - 90 km 2015, par Zeb

L'auteur : Zeb

La course : Trail de la Vallée des Lacs - 90 km

Date : 20/6/2015

Lieu : Gerardmer (Vosges)

Affichage : 2602 vues

Distance : 91km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Grand Trail de la Vallée des Lacs

J'aurais bien aimé mettre quelques photos de ce magnifique parcours, mais je crois qu'il faudra y retourner sous le soleil. C'est avec une météo de gueux que nous avons pris le départ ce samedi 20/06 à 4 heures du matin, c'est simple, dès le breafing, il s'est mis à pleuvoir. Toute la journée, cela fut une alternance d'averses plus ou moins fortes ponctué de quelques éclaircies trop peu nombreuses pour nous révéler les superbes points de vue qu'offrait le parcours.

 

Heureusement, la journée c'est déroulé on ne peut mieux : l'organisation avait dit d'arriver frais à Mittlach au pieds du Kastelberg et du Hohneck (sous peine de passer à la trappe), et c'est ce qui c'est passé.

Je part très prudemment avec Fred (Hachin), arrivant au premier ravito du coté de la Bresse en 3h07 (21 km et un peu plus de 1000m D+), soit même pas une demi-heure d’avance sur la barrière horaire. Ensuite la première vraie bosse avec la montée au-dessus du lac des Corbeaux (joli souvenir de vacances de Pâques 2008)  permet de juger de la forme du jour, c’est plutôt pas mal malgré l’absence des bâtons (à cause du scaphoïde droit fracturé), je me sens même plus à l’aise.

Je passe au ravito N°2 au pont de Blanchemer en 4h50, beaucoup de monde à ce ravito (dont certains ont déposé des sacs  et ce changent complétement, heu, hein ?? on vient juste de partir les gars, non ?), je fais le plein d’eau et ne m’attarde pas. Ca remonte tout doux vers le lac de Blanchemer avant un bon coup de cul puis la longue montée sans trop de difficulté vers le Rainkopf (1305m d’altitude).

S’ensuit une longue et solitaire descente parfois assez technique vers le lac d’Altenweiher (on franchi le petit barrage), j’y vais vraiment avec prudence, toujours dans l’optique de m’économiser et surtout pour éviter de me faire une énième « cheville ». Finalement, je fais le « yoyo » avec des gars qui avancent comme des fusées en descente (en prenant des risques, à mon avis, inutiles, ) mais moins sur le plat ou en montées. Dans la remontée  dans la forêt du Herrenberg (au-dessus de Mittlach), je discute avec un gars du coin, ami d’enfance du traceur de la course, je le laisse me conter ce qui suit et me détailler le nom des sommets du coin.

Mittlach, ravito N°3, près de 51 km et plus de 2500m D+ en 7h35. Enfin un peu de soleil (ca ne vas pas durer). Il fallait être frais en arrivant ici, je ne dirais pas que j’ai l’impression que je viens de partir, mais c’est plutôt pas mal et je suis très serein quant au gros morceau qui s’annonce :

Ravito à peine plus long que les 2 autres - je m’autorise juste un petit gobelet de soupe aux vermicelles- à peine 4 minutes et c’est reparti. Le parcours prend un tracé moins technique que celui prévu initialement (rendu très dangereux par les intempéries), moins technique, mais pas moins pentu !! Il me faudra une bonne heure, les mains sur les cuisses, sous la flotte pour rejoindre l’auberge du Kastelberg, puis une grosse demi-heure de plus pour atteindre le Hohneck via le sentier des névés. La météo est vraiment pourrie de chez pourrie, ca pleuviote, ca vente et le brouillard masque complétement la vue sur la plaine d’Alsace, et il est même très difficile de repérer le balisage, et c’est au pied de l’auberge que l’on s’aperçoit qu’on est au sommet. C’est ici que je ferais ma seule hésitation du parcours, la pluie ayant effacé en partie une flèche faite à la chaux.

Le ravito N°4 se trouve à 1 ou  2 km plus bas à la Chaume du Haut Chittelet (un peu plus de 60km et 3380m D+ en 9h30). Je fais ici mon arrêt le plus rapide : ca caille (je n’ai pas sorti la veste), je suis trempé de la tête aux pieds et j’ai les mains gelées. Je rempli rapidos la poche à eau et repars en mâchouillant un morceau de pain.

Bon, voilà, la grosse bosse est passée, le plus dur est fait en théorie, maiiiis l’organisation a prévenu qu’ensuite il y avait de jolis passages techniques,  et j’en connais déjà certains pour les avoir pratiqué à l’automne. Je décide d’en garder encore sous le pied jusqu’au Collet de la Mine et après on verra.

Il y a maintenant plus de monde sur le parcours car les tracés du 55 et du 85 sont maintenant commun jusqu’à l’arrivée. Ca permet d’avoir des points de repère visuels, et de discuter un peu par moment. Cependant, après Belle Hutte, le passage sur le petit sentier des roches est assez technique, il faut parfois mettre les mains, et ça bouchonne un peu par moment. Tiens j’ai rattrapé « mon gars du coin » qui m’avez semé dans la montée du Kastelberg, il a l’air d’en avoir ras-le-buff. A la fin de celui-ci, on sort au niveau du templin à ski de la Bresse, en face du lac de Lispach. Je connais ce qui suit pour l’avoir déjà fait deux fois cet automne : petit tour du lac avant une première montée au Collet de la mine, jusqu’à la Roche des vieux chevaux (au-dessus du lac de Longemer), grosse descente bien raide au début (petit aparté sur mes pompes : merci les X-Talon 212, l’accroche est extraordinaire !!)  puis technique ensuite, enfin seconde remontée vers le Collet de la Mine (1km à 30% de moyenne). Enfin, on bascule vers le lac de Longemer, mais, suite à une erreur de rebalisage (je le saurais après la course) on se tape avant une petite boucle qui remonte (en fait, ça suit le parcours 6/8 de la station trail). Bref, ce n’est pas bien méchant, je me pointe au dernier ravito  en 12h10 (pour presque 78 km et 4000m D+).

Maintenant, c’est gagné, reste plus qu’à rentrer sans se blesser. Je connais encore les 4-5 km qui suivent, notamment le coup de cul à la sortie du ravito que je grimpe à 4 pattes, ça passe très vite, j’aimerai maintenant finir en moins de 14h00, ça peut le faire (ça ne sert à rien, mais bon) mais il ne faut plus gérer, il faut donner tout ce qu’il reste et donc courir partout où cela est possible. Facile à dire, mais pas toujours facile à faire ;-)

A proximité de la Chaume Francis, on est rattrapé par les concurrentes de la Natur’elles, ca se densifie encore sur le parcours, la plupart des filles ne manquant pas de nous encourager ainsi que les spectateurs sur le parcours. Ca booste un peu plus, mais je me méfie quand même, il est prévu deux belles bosses avant les deux derniers km. Je regarde le temps et le nombre de km, je ne comprends pas, on devrait déjà être quasiment arrivé et j’ai bien compté deux côtes depuis la Chaume Francis, dans une descente je croise Hervé (Lucak) venu au-devant de sa femme Céline, il m’annonce un quart d’heure avant l’arrivé, mince, c’est mort pour les sub 14h00, c’est donc qu’il reste une belle bosse, et en effet un petit 70m D+ est au menu (sur le coup, j’ai quand même moyennement apprécié -c’est mon petit côté râleur) avant de basculer sur Gérardmer via un chemin complètement inondé par un ruisseau. Je m’arrache les cuisseaux sur les derniers km de bitume  avec un gars du 55 qui croyait que je voulais sprinter avec lui  et passe la ligne en 14h08.

 

Au final, avec les rectifications de parcours, il y a 91 km et 4800m D+.

Je fini 87ème (sur 289 arrivants pour 376 annoncés au départ), donc très loin au classement bien sûr (à 4h00 du vainqueur, le célèbre déodatien Stéphane Brogniard) , mais c’est sans doute mon meilleur « résultat » dans ce format de course (typé « montagne » s’entend).

Le principal, c’est que j’y ai pris beaucoup de plaisir, vous me direz, c’est plus facile quand tout va bien ;-)

Malgré (ou gràce à ?) l’enchainement de l’ultra trail de la Brie des Morin, du Trail des Pyramides Noires et le « combo » Foulées des Sacres/Trail du Mont de Berru du WE dernier la forme était bien là !! Bref, les Vosges me réussissent plutôt bien finalement.

Il faut souligner ici l’organisation très pro et disponible (j’ai pu facilement basculer mon inscription du 55 sur le 85) et les bénévoles au top. Mais la mention en revient au tracé lui-même : varié , exigeant, sans doute très beau par une belle météo.

Merci à Fred pour le déplacement, on remettra ça un des ces quatre matins.

Faudra donc revenir.

 

 

2 commentaires

Commentaire de PhilippeG-627 posté le 23-06-2015 à 14:22:04

Bravo Zeb pour ta belle course, j'ai l'impression que tu es parti prudemment pour remonter ensuite ?
Le détail c'est que tu finis juste devant mon copain (dossard 100, 88e) un grand gars, short gris, tee-shirt orange avec bâtons...
L'autre coïncidence c'est que nous avons du nous croiser parce que j'étais également sur l’ultra trail de la Brie des Morin.
En tout cas merci pour les détails des lieux de ce parcours car j'ai eu du mal à me situer sur une carte.
Bonne récup.
@+
Philippe

Commentaire de Zeb posté le 23-06-2015 à 15:39:16

Merci Philippe.
En fait, mon effort a été plutôt constant ( j'étais à 6.5km/h de moyenne à Mittlach au pied de la plus grosse difficulté pour finir à un gros 6.3 de moyenne au final), je dirais que ce sont plutôt les autres qui ont baissé de rythme ;-)
Pour le détail, oui, je me souviens de ton pote, car on a même discuté un peu en début de course avant les Champis, il avancait plus vite que moi (je ne l'ai doublé qu'après la dernière bosse à moins de 2 km de l'arrivée).
Pour finir, oui, je t'ai aperçu à l'ultra des Morin, qu'au départ, bien sûr ;-)

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