Récit de la course : 3 jours de Chartreuse - Trail 25 km 2015, par Kevinkikour

L'auteur : Kevinkikour

La course : 3 jours de Chartreuse - Trail 25 km

Date : 16/5/2015

Lieu : St Pierre De Chartreuse (Isère)

Affichage : 2406 vues

Distance : 25km

Objectif : Pas d'objectif

7 commentaires

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Premier trail en montagne : De l’alpinisme en tongs, trois jours de Chartreuse, quatre saisons et les cinq kilomètres les plus longs

Un récit de course, c’est un exercice littéraire assez particulier où un narcissisme exacerbé par le nombre de "je" côtoie une litanie de détails soporifiques pour le non-initié, mais je me plonge volontiers dans ceux des autres, alors pourquoi ne me permettrais-je pas d’ennuyer à ma manière les quelques lecteurs égarés, en débordant subrepticement de la course ?

Un peu de contexte, pour commencer :

Saint-Pierre-de-Chartreuse est un petit village d'Isère situé en plein cœur du massif de la Chartreuse, à mi-chemin entre Grenoble et Chambéry. Il s’y trouve une station de ski de taille moyenne et depuis peu, une station de trail.

Une station de trail, quésaco ? Le principe est simple, des parcours balisés sont proposés librement aux coureurs ou aux randonneurs, de quelques kilomètres à la trentaine de bornes. Les parcours s’appuient largement sur le balisage déjà existant des petites et grandes randonnées mais un balisage numéroté rappelle régulièrement le parcours sur lequel on gambade et nous guide aux intersections. C’est le gros avantage du concept, pouvoir faire de belles sorties sans se prendre trop la tête sur le parcours, surtout si l’on ne connait pas la région et qu’on ne souhaite pas forcément se perdre dans la montagne.

Une base d’accueil est présente au point de départ et d’arrivée des parcours, avec informations, vestiaires, douches et, plutôt rassurant, un registre sur lequel indiquer l’heure où l’on est parti, le numéro de parcours et l’heure d’arrivée, au cas où… Ça ne coûte pas grand-chose, ça ne dénature pas plus le paysage que les fameuses marques rouges et blanches et ça permet d’attirer en dehors de l’hiver un public qui va s’empresser de dévorer les produits locaux et de squatter le premier lit trouvé une fois son parcours avalé.

Saint-Pierre-de-Chartreuse est également le siège d’un équipementier dans l’univers du trail et de la randonnée légère. La boutique et la fabrique sont situées juste à côté de la base d’accueil et on peut y tester certains articles, sachant que les retours des testeurs peuvent faire évoluer les produits. L’Histoire retiendra ou pas que le fondateur de l’équipementier est également le détenteur du concept de la station de trail, un traileur chevronné lui-même, l’hôte de chambres d’hôtes et un personnage assez controversé aux ambitions municipales refroidies, mais ce n’est pas le sujet.

Le sujet, c’est cette course sur trois jours organisée par la station de trail de Chartreuse, ou par l’équipementier, je ne sais plus trop en fait…

Bref, au programme:

  • Le jeudi de l'Ascension: Le jeu dit de l'ascension d’un kilomètre vertical – 1000 m de dénivelé à gravir en 4,5 km 
  • Le vendredi: 6 ateliers chronométrés sur environ 6 km et 500 m de dénivelé positif (le cumul de toutes les ascensions, un traileur ne jurant que par le D+)
  • Le samedi: Le trail du Charmant Som, 25 km avec 1500 m de dénivelé positif (sans parler du négatif !) / Des trails de 12 et 42 km sont également proposés.

Ah, c’est le moment où il faut que je parle un peu de moi. Traileur en herbe, je me suis décidé à participer à une première course en montagne, en me disant que les premiers jours me laisseraient le temps de m’habituer à l’altitude et que le climat de mi-mai serait idéal pour profiter des premières éclosions florales sous un soleil clément… Grossière erreur ! 

Pourtant, tout a débuté en été. Arrivé à Saint-Pierre-de-Chartreuse en transports le mercredi sous une température de plus de 30°C, le seul logement disponible et abordable – un centre de vacances pour enfants ouvert spécialement pour la course – est situé en haut d’un télésiège fermé, à 6 km du village par la route ou à moins de 2 km en passant par le parcours du kilomètre vertical, soit quasiment à vol d'oiseau. L’oiseau sans ailes que je suis va bien entendu préférer faire le fier et choisir la deuxième solution. S’ensuit donc une montée d'un bon tiers du kilogramme vertical avec un sac de plomb sous un soleil de 10 kilomètres. À moins que je ne mélange tout. Arrêts fréquents de rigueur et bâtons de fortune pour ne pas tomber à la renverse. Fontaine, j’ai bu de ton eau.

Le temps de décharger mes kilogrammes en trop dans le chalet, me voici reparti pour la fin du parcours du KmV, le petit nom du kilomètre vertical. J’ai beau être plus léger, la dernière portion de la montée est vraiment difficile, je sens mon cœur s’emballer dès que je maintiens un effort, l’altitude et la température n’arrangent rien, je dois m’arrêter quasiment tous les 50 mètres. Après des passages dans des sous-bois glissants, des remontées de pistes de ski à découvert, le parcours se termine par de l’escalade dans des rochers jusqu’à un point de vue magnifique à 360°. Encore heureux qu’il y ait une récompense !

Le lendemain matin, rebelote, je réessaie la fin du KmV avec un nouvel arrivant au chalet, c’est un peu mieux mais je m’arrête toujours assez souvent pour reprendre mon souffle. La course est prévue en début d’après-midi, cela laisse juste le temps de redescendre tranquillement à pied vers le village, mais par la route, cette fois.

C'est là que l'automne a pointé son nez. Premiers nuages, baisse des températures, je dois avouer que je ne regrette pas cette inflexion atmosphérique, ce jour-là du moins.

Le départ est donné dans le bas du village, les premiers partent en courant mais le gros du troupeau ne peut que piétiner, le sentier se rétrécissant rapidement. Ce n’est pas plus mal, je ne compte pas partir au galop et je suis plus occupé à éviter les coups de bâtons qu’à trouver mon rythme. Pour paraphraser ce cher Clint, le monde du KmV se divise en deux catégories : ceux qui ont des bâtons et ceux qui grimpent à quatre pattes. Moi, je n’ai pas de bâtons. Puissé-je en récupérer, encore eût-il fallu que je susse les utiliser correctement. À défaut de bâton, je marche à la carotte, ou plutôt derrière un lièvre : Au bout de quelques minutes, le peloton commence à s’étirer et je me retrouve derrière une dame qui avance à un train régulier, que je m’empresse de suivre. Des panneaux indiquent tous les 100 mètres de dénivelé parcourus. J’en tire une vérité générale : 100 mètres de dénivelé, c’est beaucoup !

La montée est interminable, il n’y a aucun replat et il vaut mieux ne pas regarder trop en haut pour ne pas se décourager. J’essaie plusieurs techniques, rester droit, mettre les mains sur les cuisses, m’aider des mains pour grimper, peu importe tant que je ne recule pas. On attaque la partie finale, que je commence à bien connaître, je double quelques personnes en souffrance et j’escalade les derniers rochers en quasi-apnée. Je finis en un peu plus d’une heure, content d’avoir trouvé un bon rythme et de ne pas m’être arrêté. Bizarrement, ce ne sont ni les jambes, ni le souffle, ni le cœur qui sont le plus marqués, c’est plutôt au niveau de l’estomac que je ressens comme une petite brûlure : C’est quand même un effort assez violent…

Dans la soirée, la pluie commence à tomber.

Et puis l'hiver est arrivé sans prévenir. En me levant le vendredi, je m’attends à revoir les prairies verdoyantes de la veille, eh bien non, surprise, c'est tout blanc, et de gros flocons flottent dans l’air. Un suisse adepte de ski-alpinisme fraîchement arrivé vient nous sortir du lit pour un échauffement dans la neige que je ne qualifierais pas d’échauffant.

En début d’après-midi, descente vers le village mais en bas, la neige s’est transformée en pluie glaçante. Les ateliers chronométrés sont situés à différents endroits et je plains les bénévoles qui nous attendent à chaque passage. Au menu : Une piste de 500 mètres bien boueuse, des parcours de côtes bien boueux, des boucles de quelques kilomètres bien boueuses, des traversées de cours d'eau non recensés jusqu'ici et une pluie toujours incessante. Je galère dans la boue, je galère dans les descentes, je galère avec ma capuche, je galère au passage d’une clôture électrique et me prends une châtaigne, bref, je galère.

La journée était censée être assez ludique mais vu les conditions, tous les participants se pressent entre chaque atelier pour en finir rapidement. Pour couronner le tout, mes temps ne sont pas pris en compte pour je ne sais quel bug informatique. Ce n’est pas comme si je me préoccupais des chronos mais dans le classement, ils m’indiquent "non partant"… Je boude. Au ravitaillement, un fromage local agrémenté d’un jus d’orange dilué avec de la chartreuse, ou l’inverse, me réconcilient avec la région.

Samedi, c'est le grand jour, toujours en hiver. En raison des conditions météorologiques, nous avons le regret de nous être annoncé que les parcours ont été modifiés: Nous ne passerons plus par les sommets (les balises y sont enneigées sous 30 cm), le parcours de 42 km est amputé de 6 km et de centaines de mètres de dénivelé, le nôtre reste à 25 km et 1500 m de D+ par une subtile modification du parcours.

À l’heure du départ, il s’est enfin arrêté de pleuvoir et ils prévoient une amélioration pendant la course. Je pars donc avec une veste légère et un petit short. En réalité, il n’y a pas eu d’amélioration… Nous ne sommes pas plus de 200 à partir, de nombreux participants auraient annulé au dernier moment, je ne vais pas tarder à comprendre pourquoi…

Après une première heure de course plutôt agréable malgré la boue, on commence à monter progressivement vers le Charmant Som, la difficulté du jour. Au bout de quelques hectomètres, les premières traces de neige font leur apparition et puis, petit à petit, il n'y a plus que ça. En fait, c'était peut-être juste de la neige avant le passage d'un régiment de coureurs, mais là, c'est devenu un mélange de neige et de boue extrêmement glissant. Lorsque la pente se fait plus abrupte, je me rends rapidement compte que mes chaussures n'accrochent pas. On ne m'avait pas dit de prévoir des pneus neige. Je glisse parfois de quelques mètres en arrière. Déjà que j'avance péniblement, si je me mets à reculer, ça ne va pas le faire. Sans bâtons, ça en devient un numéro d'équilibriste. Perdu pour perdu, je me décide à grimper avec les mains. Faute de gants, les doigts se les gèlent. Je suis vraiment mal équipé. De l'alpinisme en tongs, je dis.

Alors qu'un épais brouillard nous empêche de voir à plus de 20 mètres et qu'un vent froid commence à nous chatouiller les oreilles, je parviens au forceps à gravir les pentes enneigées. La tête et les jambes tiennent bon, c'est l'essentiel. Je m'arrête parfois pour reprendre mon souffle, avec un petit regard vers le bas pour constater que les sans-bâtons sont les damnés de la neige. Avec le recul, j'ai beaucoup aimé cette partie de la course, il y avait comme une ambiance de cordée, c'était presque magique, hors du temps. En haut, on distingue quelques formes, un semblant de chalet, des voitures. Un ravitaillement était censé nous réconforter mais il est finalement positionné plus loin sur le parcours.

Le problème, quand on arrive en haut, c'est qu'il faut redescendre... Je ne suis déjà pas très à l'aise dans les descentes dans des conditions normales alors, aujourd’hui, c'est peu dire que je ne fais pas le fier. Encore, au début de la descente, la neige est somme toute praticable, je vais lentement mais sûrement, laissant les fous du dénivelé négatif déraper sans peur sur les sentiers glissants. Par contre, au bout de quelques minutes, un écriteau indique "Attention, descente difficile". Ah, c'était facile, jusqu’ici ? Lorsque je vois que les mêmes qui tout à l'heure dévalaient les pentes marchent maintenant au pas, je comprends que je vais passer un moment compliqué. Je pleure.

Nous avons en fait entamé la descente dans des sous-bois ; le mélange de neige et de boue forme une sorte de patinoire inclinée, entourée de rochers, d'arbres et de vide. Par endroits, il y a une main courante. Par endroits, il y a des branches ou un rocher auquel se raccrocher. Par endroits, il n'y a rien. C'est franchement dangereux et je ne prends aucun risque: Un pied l'un après l'autre en m'accrochant à ce que je peux, en marche arrière, sur les fesses, j'ai tout essayé, sauf de m'arrêter. La descente est sans fin, je reste sur mes gardes en permanence, mes jambes sont crispées, de froid, de vertige, de fatigue, qu'en sais-je, mais je continue d'avancer. Je crois que j’ai perdu la notion du temps à ce moment-là. Je ne compte plus que les passages où je me dis : "Jusqu’ici, tout va bien".

Après une longue traversée du désert glacé, je réalise que la neige s’efface peu à peu pour laisser la place à de la simple boue. Je peux enfin recommencer à trottiner et à relâcher la machine. C’est comme si je sortais de l’enfer. Je bénis la boue. Du début de la montée dans la neige à la fin de la descente infernale, il s'est écoulé près de trois heures. C’étaient les cinq kilomètres les plus longs d'ma life. Un peu plus loin, on retrouve avec joie le bitume, jusqu’au ravitaillement où un thé chaud et un fromage délicieux achèvent de me requinquer.

La dernière partie du parcours est assez perverse dans le sens où on serpente dans des sentiers autour du village pour rattraper les kilomètres perdus par le changement de parcours. Toutes les demi-heures, on entend les cloches de l’église sonner, sans pour autant se rapprocher de l'arrivée. Je profite de la traversée d’un cours d’eau pour nettoyer mes chaussures. Quelques mètres plus loin, une mare boueuse nous attend. Je maudis la boue. Malgré les apparences, je finis plutôt bien, j’ai l’impression de planer dans les derniers lacets et je retrouve même certaines personnes qui m’avaient doublé dans la fameuse descente. J’en termine en un peu moins de cinq heures, marqué par l’effort mais avec l'agréable sensation de pouvoir continuer.

Les premiers auront mis trois heures et les plus méritants près de sept heures. Un barbecue est organisé pour nous rassasier ; une fondue aurait été plus de saison. La suite : Décrassage général et repos compensateur.

Le lendemain, au réveil, pas de grosses courbatures à déplorer mais quelques douleurs aux mains après m’être accroché à tout ce qui trainait et aux fesses à force d’avoir fait du toboggan au milieu de rochers.

C’est dimanche, jour du printemps qui se fait prier. Malgré quelques nuages, je ne me fais pas prier, moi, je pars me dégourdir les jambes. C’est l’occasion de tester les bâtons de l’équipementier. Je me décide à suivre tranquillement le parcours balisé d’une petite vingtaine de bornes autour du monastère de la Grande Chartreuse, avec une halte au musée.

Y a pas à dire, ces religieux, ils avaient le chic pour trouver les plus beaux endroits et y planter leurs croix, leurs chapelles ou leurs monastères. De la vie cartusienne, je note les maîtres-mots de silence et de solitude, je m’amuse à les imaginer chacun dans leur cellule individuelle avec jardins individuels séparés par de hauts murs, j’aimerais bien les entendre jacasser sans arrêt lors de leur récréation hebdomadaire, je jalouse leur secret bien gardé de la liqueur de chartreuse et je retiens surtout leurs trois-huit: Chaque jour, huit heures de repos, huit heures de travail intellectuel ou manuel et huit heures de prière. Au fond, les moines chartreux ne sont pas très éloignés des traileurs : Tous deux aiment se rapprocher des sommets, apprécient la solitude mais pas trop non plus, vivent ou courent avec le strict nécessaire… Je me mets à rêver d’une journée-type avec huit heures de repos, huit heures de travail intellectuel et huit heures de trail.

Le monastère est situé en amont du musée, dans un havre de paix entouré de forêts et protégé par les massifs de la Chartreuse. On ne peut que s’y approcher, en passant par une zone de silence que l’on est prié de respecter. Je continue mon chemin et effectivement, les bâtons soulagent bien les jambes, autant en montée qu’en descente. Le parcours se fait plus escarpé par un sentier balcon qui offre de beaux points de vue sur le monastère.

Il commence à se faire tard et le retour au village est annoncé à plus de deux heures. Je crois que j’ai un peu mal évalué les distances, ça ne sert vraiment à rien de compter en kilomètres, ici. Je presse le pas pour rentrer. En remontant jusqu’au chalet par le kilomètre vertical, je prie pour que la nuit ne tombe pas trop vite, un chien est envoyé du ciel pour m’accompagner et des rayons de soleil font leur apparition.

Lundi, le jour du départ, retour à l'été, la boucle est bouclée. Descente d'un bon tiers du kilogramme vertical avec un sac de plomb sous un soleil en carbone, mais avec des bâtons de 10 kilomètres cette fois.

Petite escale à Grenoble où je ne peux m’empêcher de grimper vers le fort de la Bastille, en passant par le musée du Dauphiné. Libéré, délivré, désormais plus rien ne m’arrête, j’avale les quelques 300 mètres de dénivelé et profite de la vue avant de redescendre par le train pour ne pas rater mon téléphérique vers Paris.

Il était temps que ça s’arrête, justement, et ce récit aussi.

Pour une première expérience de course en montagne, j’ai été servi : Des épreuves variées, de jolis parcours, une bonne organisation. Du soleil, de la pluie, de la neige, de la boue... Je comprends mieux pourquoi cette région est aussi verte. Du dénivelé, positif, négatif, croissant, exponentiel, à l’infini... C’est la principale différence avec les trails non montagneux ; là-bas, les parcours rivalisent d’ingéniosité pour trouver quelques centaines de mètres de dénivelé ; ici-haut, il n’y a pas à se creuser la tête, le dénivelé est là, et ça peut durer des kilomètres.

J’ai découvert avec enthousiasme l’épreuve de kilomètre vertical, mais je préfère quand même les efforts moins violents, plus longs. Le trail est davantage ma tasse de thé, même si je n’ai pas été fan de la descente glissante du Charmant Som. Contrairement aux amateurs de sensations fortes, je n’éprouve aucun plaisir à prendre des risques. J’étais juste content de m’en être sorti indemne. Il faut savoir s’adapter aux conditions mais pour une première fois, ça en faisait beaucoup pour un seul homme, exagérément prudent de surcroît. L’habit ne fait pas le traileur mais sans équipement adapté, le traileur ferait mieux de se faire moine. On ne m’y reprendra plus. Cette leçon vaut bien un fromage de Chartreuse, sans doute.

Accessoirement, j’ai été agréablement surpris par le nombre de femmes sur les parcours. C’est d’ailleurs un des rares sports où elles peuvent largement rivaliser avec les hommes, grâce à leurs fibres lentes, leur mental d’acier et le rôle protecteur des œstrogènes contre les dommages musculaires. Elles abandonnent en moyenne moins que les hommes, et plus la durée d’effort est importante, plus les performances se rapprochent. Au-delà de ça, c’est quand même vachement plus sympa, un sport mixte.

Comprenne qui voudra, moi mon regret ce fut de n’avoir pas suffisamment profité des paysages dans lesquels on évoluait, faute de visibilité, et d’avoir trop rarement eu la possibilité de lâcher prise et de m’abandonner à courir, faute de terrain stable. Le Charmant Som est peut-être charmant mais je ne l’ai pas vu et il m’a assommé.

Ce qui est fascinant, dans ce type d’effort, c’est le combat contre soi-même pour ne pas lâcher dans les moments difficiles, c'est la vitesse à laquelle on passe de "plus jamais ça !" à "vivement le prochain !", c’est encore cette alternance d’intervalles de bien-être et de périodes de souffrance, un peu comme dans cette chose absurde qu'on appelle la vie.

7 commentaires

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 12-06-2015 à 23:27:57

Je n'aurai qu'un mot : merci pour ce récit.
Quelle plume...

Commentaire de la buse de Noyarey posté le 13-06-2015 à 07:48:21

+1 .super récit ou l'on notera une parfaite maîtrise de l'imparfait du subjonctif. Ça sera donc un 19/20

Commentaire de anyah posté le 13-06-2015 à 13:57:49

" passer du plus jamais ça à vivement le prochain " : c'est bien dit : belle formule que tout ceux qui se dépassent connaissent bien. Merci de m'avoir donné envie par ton récit de revenir dans ce coin que je viens de traverser en vélo.

Commentaire de manoubis posté le 13-06-2015 à 15:08:03

Super récit, très bien écrit, drôle et poignant, qui transcrit bien ce que tu as pu endurer: bravo, tu as fait un beau WE Trail. Ca donne envie, si possible dans de meilleures conditions.

Commentaire de P38 posté le 13-06-2015 à 22:35:09

Si c'est toi, sur la photo, on a fait un bout de chemin ensemble sur le trail de samedi: je t'ai rattrapé dans la descente (je confirme que tu n'avais pas l'air à l'aise...), puis on a fait un bout de chemin ensemble après le ravito. Tu m'as lâché ensuite et je dois finir quelques minutes après toi (je suis un vieux avec une casquette blanche et un sac quechua vert).
Belle course en tout cas et joli récit!

Commentaire de samontetro posté le 14-06-2015 à 21:25:52

Pas facile la montagne hein ? Il faut l'apprivoiser et c'est vrai qu'en y habitant ça aide beaucoup. Mais rassure toi, sur un trail plat j'éprouve la plus grande difficulté à m'adapter au terrain....
Quoi qu'il en soit, de ton premier "trail montagnard" au premier récit sur kikourou, tu fais des débuts prometteurs!

Commentaire de Jean-Phi posté le 15-06-2015 à 08:55:11

Je note que tu as découvert la tome du Granier et la Chartreuse soleil (jus d'orange dilué dans la Chartreuse !). Et puis tu as fait connaissance avec un terrain pas si facile mais tellement beau. Tu n'as pas choisi la facilité avec ces 3JC
L'hiver c'est top pour skier et trailer sur le KmV, faudra revenir pour l'édition hivernale. Bravo à toi en attendant.

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