Récit de la course : The Trail Yonne - 110 km 2015, par pinafl

L'auteur : pinafl

La course : The Trail Yonne - 110 km

Date : 2/5/2015

Lieu : Sens (Yonne)

Affichage : 2319 vues

Distance : 115km

Objectif : Terminer

3 commentaires

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Cette année c'était Woodstock!

Inscrit 5 jours avant le jour J, après une longue hésitation entre les distances proposées et pas du tout confiant en ma condition physique, je me présente frais sur l’aire de départ. Il faut dire que je totalise moins de 50km courus depuis début avril, la faute à des débuts de tendinites qui m’ont contraints à un repos forcé.  Pas d’objectif donc mais je me fixe néanmoins un plan sur 15h en me disant qu’il s’agit de courir un ecotrail et demi. 

Les premières gouttes commencent à tomber lorsque le départ est donné à 15h pour le 63, le 85 et le 110km. La boue est présente dès les premiers mètres. Il s’agit de ne pas partir sur un faux rythme. Je sais que la journée sera longue et je prends une allure confortable. J’alterne course tranquille et marche dès que le dénivelé se fait sentir.

Il pleut. Passé le premier quart de course je me sens toujours frais et je constate que le dénivelé ne présente aucune difficulté technique si ce n’est qu’il faut évoluer dans la boue. Mais pas de racines traitres, pas de pierriers qui font trébucher, pas de souches cachées. Rien que de la boue qui amortit. La seule vigilance à avoir consiste à éviter de courir en dévers car là c’est glissade assurée.

De la boue, toujours de le boue, de plus en plus de boue. Dans une montée un peu raide je vois même un coureur emporté en arrière obligé de s’agripper à une clôture sur le côté. Le nuit tombe sans que je connaisse de baisse d’allure, en alternant marche rapide et coure tranquille à 10 km/h.

Villeneuve sur Yonne  - km 59 – 24ème en 7h37.

Je me réjouis depuis plusieurs km de pouvoir enfiler un t-shirt et des chaussettes propres et sec, perdu, l’eau s’est immiscée un peu partout dans mon sac. Je prends néanmoins le temps de me changer et de me restaurer et je repars après 30 minutes en compagnie d’un petit groupe, direction Passy au km 82.

2 km avant ce ravito c’est ma frontale qui lâche, je continue dans la pénombre en essayant de ne pas perdre de vue les  quelques lueurs qui se trouvent devant moins. J’arrive au ravito où je rencontre Trailaulongcours. J'essaie de sécher comme je peux ma frontale qui en fait a pris l'eau. Nous savons que c’est la partie la plus difficile qui nous attend, avec un prochain ravitaillement à 18km soit au minimum 3 heures de marche plus ou moins rapide, dans la boue, sous la pluie.

Je repars au sein d’un groupe qui se scinde rapidement en deux : ceux qui arrivent encore à trottiner un peu, et ceux qui ont pris le parti de terminer en marchant, dont moi Incertain

Heureusement il s’arrête de pleuvoir pendant 1h30; lorsque l’humidité revient ma frontale me lâche à nouveau mais je ne suis pas inquiet, il est 4h environ et je sais que au pire dans une heure il fera assez clair pour avancer sans lumière. J’essaie de relancer mais je ne peux vraiment plus courir, donc il faut marcher, toujours dans une épaisse couche de boue et dans des flaques transformées en mares. 

Au km 94 c’est mon GPS qui m’abandonne, j’avais réglé la fréquence à une trace par seconde ce qui autorise 16h d’autonomie, j’étais beaucoup trop optimiste ! Mais à ce stade le chrono n’a plus aucune importance, ma première préoccupation est d’arriver à attraper mon train à 11h26. 

Peu avant le km 100 ce sont tous les sentiers des 18, 35, 63, 85 et 110 qui sont communs et ils ont été labourés par des centaines de pieds depuis la veille. Je ne peux plus courir, mais plus personne ne pourrait courir là-dedans. An milieu de course on pouvait encore passer sur les côtés là ou l’herbe est couchée mais encore praticable. Je ne me pose plus de question, je passe au milieu de mares de boue, je m’étale une fois mais en douceur.

A Gron au dernier ravito J’ai droit moi aussi à un petit massage improvisé par un bénévole.

J’arrive néanmoins à me perdre dans les 2 derniers kilomètres, la faute à une déviation peu balisée mise à place en cours de course pour contourner le dernier raidillon « impraticable ».

Arrivée – km 115 – 36ème en 19h23

Dans une indifférence générale, complète en fait puisque seul le responsable  - blasé - du chrono est présent à l’arrivée, je passe sous l’arche sans émotion particulière, partagé entre la joie d’en avoir terminé et la déception d’un chrono très loin de l’objectif initial. J'ai juste le temps de prendre une douche rapide avant de sauter dans le train. Dans les douches c'est le vietnam, elles sont maculées d'une épaisse couche de boue et l'unique lavabo est bouché par la boue. 

Au bilan, un trail apparemment difficile au vu du grand nombre d’abandons mais pas si technique et même roulant si le temps avait été sec, avec des barrières suffisamment larges pour en faire une grande partie en marchant. Il a beaucoup plu mais il n’a pas fait froid donc les sensations d’inconfort étaient limitées.

Hommage aux bénévoles, surtout ceux qui sont restés toute la nuit sous la pluie, en particulier ceux postés sur la boucle spécifique au 110 et qui attendaient parfois une heure entre les passages de deux clients.

 

 

3 commentaires

Commentaire de trailaulongcours posté le 11-05-2015 à 11:26:17

Ton récit, le mien, ben c'est pareil, on a bien vécu la même chose. Bravo d'être allé au bout. On n'est pas si nombreux, alors autant se le dire! Ravi de t'avoir rencontré et à une prochaine!

Commentaire de Lapins Runners posté le 11-05-2015 à 18:27:04

Bravo pour ta course ! J'avais également misé un chrono bien meilleur que celui que j'ai réalisé (objectif tellement ambitieux qu'il aurait été le fruit d'un miracle...). Mais vu les conditions de course qu'on a eu, quoi de plus normal que de ne pas y être arrivé !
Je suis d'accord avec le point suivant : avec une belle météo, le parcours n'est pas si technique. Mais la gadoue change considérablement la donne !
Je n'ai pas eu la chance de voir l'état des douches mais je veux bien te croire que ça devait être bien crado !

Commentaire de pinafl posté le 11-05-2015 à 23:03:21

Aperçu sur le site d'arrivée le lapin sans sa lapine, enveloppé dans une couverture de survie, je me suis dit que tout ne s'était pas super bien passé pour vous deux. Bonne chance pour le suite de votre programme, très chargé!

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