Récit de la course : La Chambérienne - 21 km 2014, par Pirelli

L'auteur : Pirelli

La course : La Chambérienne - 21 km

Date : 25/10/2014

Lieu : Chambery (Savoie)

Affichage : 1360 vues

Distance : 21km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Chambéry by night

 

L'édition 2013 de la Chambérienne ne m'ayant pas réussi, j'avais inscrit cette course dans mon agenda. Je ne pouvais pas en rester avec un sentiment de frustration insupportable. Surtout, cette course a lieu dans ma ville, l'ambiance y est excellente, l'organisation tout autant et des runs de nuit qui peuvent être utiles pour une préparation à la STL, ils ne sont pas nombreux. Ceci étant, le but était surtout de me faire plaisir et de faire le point sur mon état de forme avec peu d'entrainement.

L'inscription est prise très tôt, ce qui n'est pas plus mal, car le succès de cette course est au rendez-vous et les retardataires sont restés sur la touche. J'arrive comme d'habitude peu en avance, mais chaud après avoir fait le trajet en courant. Superbe ambiance qui donne envie d'en découdre.

Je rejoins la ligne de départ avec Ben, le sas zen, celui qui se trouve tout derrière.  Plutôt habitué au format plus long, j'ai pas envie d'exploser en vol. La machine n’est pas toute jeune et il lui faut quelques km pour que le cardio se stabilise.

Le départ est donné. 18h30. C'est parti pour un tour dans la centre de Chambéry. Je suis dans les derniers, pas grave. Arrive la fameuse montée de saint-Martin. Il faut gérer pour ne pas se mettre dans le rouge. L'erreur c'est de penser que la difficulté se termine à la fin des marches, alors qu'il reste bien 150m avec un pourcentage non négligeable avant de pouvoir récupérer correctement. Ça passe, grâce surtout aux encouragements du Bouk qui trône sur les barrières de la montée, mais je sens que je ne suis pas facile. Mon pote Ben reste au contact. L'ambiance est bonne, j'échange avec des coureurs, dont quelques-uns que je connais. On plaisante. Arrive le premier raidillon dans les bois de Jacob. Il fait déjà bien nuit. On monte en file indienne en marchant, pas le choix et c'est tant mieux. Arrive le chemin des Charmettes, longue portion montante de bitume et de chemin. Je continue de doubler des coureurs. Mon rythme est bon. J'essaie d'être à l'écoute de ma FC.

C'est vraiment agréable. La température est idéale pour une course de nuit à cette époque de l'année. La dernière difficulté avant de basculer vers le premier ravito se passe pas trop mal. Ici aussi, pas d'autre choix de que marcher et c'est pas plus mal. Vient la délivrance. Je bascule pour une longue descente (quasi). Direction route de Chanaz. Je remplis mon bidon d'un peu de coca avec de l'eau. Je passe, avec un pincement au cœur, l'endroit où j'ai été stoppé net lors de l'édition 2013 par une entorse. J'insulte la racine. J'hésite à uriner dessus. Je tiens ma victoire. J'ai fait mieux que l'an dernier. S'ensuit chemin de la Lésiné. Une crampe survient au mollet droit. Je ne m’inquiète pas trop. Cela m'arrive parfois, mais ne dure pas. Vient la route de Chanaz (encore, mais pas au même endroit). Je vire à droite toute, vers le ruisseau du Bondat et j'enchaine sous le bois de la Coche. Je continue à gagner des places. M...les crampes sont toujours là. Je commence à me poser des questions. Pas grave je continue, je serai plus fort (tas pas mal, t'as pas mal...). Obligé quand même de ralentir un peu. Chemin de la Folatière. Je dois m'arrêter pour m'étirer. Je sens que vais devoir renoncer à faire un podium, d'autant que les premiers ne doivent pas être loin de l'arrivée :)). Je m'étire encore, rien à faire, les crampes sont bien là et sur les deux mollets, pfff. Je m'énerve, je peste. Faudra faire avec. J'engage une discussion avec un coureur manifestement du sud de la France. On sympathise. Il est question d'accent tenace, de soleil, de trail aux étoiles etc. Deuxième ravito. Je m'étire, mais j'ai bien compris que ça ne servirait à rien. S'ensuit la difficile montée. Le physique va. j'ai pas trop mal géré pour une fois, mais je suis obligé de m'arrêter plusieurs fois pour m'étirer, encore. Ce qui me donne le temps d'observer mon environnement. Que vois je ? Des giroles, à peine sorties. Peut être de quoi faire une omelette. Merci les crampes et ma frontale. Mais faut avancer, ça pousse derrière.

Enfin la descente en pente douce sur le chemin de la Corbière qui offre une vue imprenable sur Chambéry. Habituellement très agréable, il m'est à présent impossible de prendre du plaisir. Je ne peux pas dérouler A présent, la douleur devient insupportable et les crampes ne me laissent aucun répit. j'ai insisté, je n'aurai pas du. Je vais le payer les jours suivants. Je décide de marcher, pas d'autre choix. Mon pote Ben me rejoint. Il assiste avec moi au spectacle des vagues qui se forment sur mon mollet. C'est beau. J'avale quelques cachets de Sporteïnes que me donnent Ben. Mais le mal est fait. J'ai du mal à me convaincre d'arrêter. Je marche. Je me sens bien. Je me suis défoulé, c'est le début de l'interruption pédagogique (les vacances en langage de fonctionnaire de l'enseignement supérieur), le panorama avec Chambéry by night est magnifique. C'est décidé, à la bifurcation de la montée vers la croix de coche, je fais ma trace tout droit. C'est ce que je fais. Inutile d'en vouloir plus. Je suis bien, serein, épuisé et satisfait, car même si je n'ai pas terminé cette course, j'ai été rassuré sur ma condition physique. Je redescends calmement dans le faible éclairage de ma frontale vers le parc de Buisson rond où j'encourage les coureurs. J'en aperçois plusieurs qui manifestement souffrent aussi des crampes. J'en ai terminé avec cette course qu'une fois de plus je n'ai pas terminée. Étrangement, je ne ressens aucune frustration. Je déguste mes Crozets. Puis arrive Ben. Je le félicite. Il s'est engagé sur cette course un peu malade et l'a terminée. Je m'interroge sur les causes de mes crampes. je n'ai pas de réponses. J'ai faim. Avant de remonter ver Jacob, je fais un saut chez mon pizzaiolo préféré. Je m'enfile un petite roquefort et une bière. Les jours suivants seront difficiles tant mes mollets vont me faire souffrir. Je me suis arrêté trop tard. Une chose est certaine, je reviendrai l'année prochaine et je ferai mieux, c'est-à-dire terminer cette course qui, vu le succès de cette année, deviendra une classique dans les prochaines années à n'en pas douter. Bravo à tous les bénévoles. 

1 commentaire

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 30-10-2014 à 16:34:53

Bien ce récit !!!

Par où commencer ? Toi tu t'alignes sur le 21 kil et tu y vas en courant ? On sent le métier d'ultra-trailer !!! Toi, toi, le chambérien à l'accent chantant qui monte les marches devant le serre-file, je me dis "c'est bon, il va tous les fumer un par un", même si finalement tu allais perdre du temps à faire la grosse commission sur la racine...

2015 sera la bonne ! Bonne STL en tout cas et encore bravo comme tu le dis à l'organisation, c'est un plébiscite cette course !!

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