Récit de la course : La Nuit des Cabornes - 25 km 2014, par la mouette avinée

L'auteur : la mouette avinée

La course : La Nuit des Cabornes - 25 km

Date : 5/9/2014

Lieu : St Romain Au Mont D'Or (Rhône)

Affichage : 1768 vues

Distance : 26km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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La nuit des lucioles

Je crois que si j'avais un truc à retenir de cette course, ça serait ça : à chaque coup d'oeil vers l'arrière, une procession de grosses lucioles oscillant de droite à gauche dans la pénombre... Une vision de rêve!

 

Enorme réussite que cette nuit des Cabornes 2014. Sur le plan de la course et de l'orga en elle même : un parcours au top, des bénévoles avec le sourire en pagaille. Sur le plan humain aussi, ravi d'avoir fait la connaissance d'Arclusaz, et celle plus rapide de QOC et de qqes autres kikoureurs que je serais amené à revoir très bientôt et plus longuement, je l'espère. Sur le plan perso aussi, puisqu'étant parti pour viser un 3h30/3h45 je me retrouve à finir dans les 100 premiers en 3h pile, j'étais bien loin de m'attendre à ça...

 

Tout commence donc il y a quelques mois, quand je cherche un club sur Lyon pour essayer de progresser un peu... J'entends que du bien de SMON, du coup je fouine sur leur site, et je regarde un peu les évènements qu'ils organisent... 2 attirent mon attention : la montée du Mont Thou, et la Nuit des Cabornes.

 

Je décide de m'aligner avec quelques potes sur le 25 (27?). Bon au final tous se défilent comme des couards mais j'attends de pied ferme cette course. Tout le monde en parle en bien, le parcours a l'air assez exigeant avec son profil en toboggan (même si au final ça reste "roulane" comme dirait killian), et je n'ai jamais couru de trail de nuit...

 

Comme d'habitude, je me délecte avec attention des précédents CR de la course (ceux du BOUK me font toujours aussi rire) pour voir à quoi je peux m'attendre... J'ai assez mal récupéré d'un début de semaine probablement trop chargé niveau entrainement, on m'a conseillé de faire un gros effort 3 jours avant pour avoir une surcompensation le jour de la course, je ne maitrise pas du tout les descentes dans la caillasse, encore moins de nuit grr, du coup je flippe un peu et décide de viser 3h45, 3h30 si je me sens bien...

 

Arclusaz m'épargne un long périple à base de TER jusqu'à Couzon + marche à pied en me récupérant en fin d'après-midi. On papote tranquillement, je file récupérer mon dossard et je me prépare à grand coup d'huiles essentielles pour mes articulations et mes muscles. Je sais pas si vous avez l'habitude de pratiquer mais jusqu'à présent j'ai toujours un peu déconné niveau prépa / échauffement etc, du coup pour cette fois-ci je me suis préparé 2-3 mélanges d'huiles de massages aux HE pour préparer mes articulations et mes muscles. J'embaume tout le bar où je me suis posé pour me préparer, mais ça en vaut la peine : en 2-3 minutes j'ai les jambes en feu, je suis prêt à faire péter le bazar! 15-20 minutes avant le départ je suis prêt, par contre je n'ai malheureusement pas le temps de tailler le bout de gras avec le groupe de kikourous car je veux absolument aller m'échauffer un peu en faisant des spécifiques et quelques accélérations... Je suis assez étonné de ne pas voir grand monde faire de même, peut-être que je me prends trop la tête après-tout?

 Départ

Plus de photos du départ ici : https://www.flickr.com/photos/yann-coric/sets/72157646925266367/

 

Retour au sas de départ 5 minutes avant le coup de pistolet, c'est la merde c'est bouché de partout, forcément... Grr! J'essaye de retrouver Arclusaz mais parmi 700 personnes ce n'est pas chose aisée... J'arrive à me faufiler en milieu de peloton et le départ est donné. J'essaye de remonter au max la file sur les trottoirs pour ne pas me faire piéger dans les chemins ensuite. Bon bien sûr je pars un poil moins vite que Cédric Fleureton (vous avez vu la vidéo de son sprint au départ? putain ^^ ) mais j'arrive à remonter progressivement le peloton, pour me trouver au bout de 2-3 bornes un bon petit groupe de 3-4 mecs que je ne quitterai pas du début à la fin, les uns m'allumant en descente, les autres en montée. Je pars "mollo" niveau cardio, je crois que sur la course je n'ai pas dépassé les 95% de FCM et je suis très longtemps resté entre 85 et 90%, sauf sur la fin où je faiblis un peu...

 

Les chemins empruntés me disent quelque chose, je les ai déjà pratiqués en VTT mais de jour, là de nuit et à pieds, je suis complètement paumé. Je ne sais pas quel train adopter, du coup j'essaye de suivre en montée les 2-3 mecs de devant. Problème, je n'arrive pas encore à bien courir en montée. Du coup, je profite de mes grandes pattes et j'alterne marche rapide et course. Je marche jusqu'au moment où je suis 7-8 mètres derrière le mec qui me précède, là je me remets à courir pour le recoller, etc... Ça marche plutôt pas mal, les bornes défilent, je suis bien.

 

La signalisation est juste géniale, brassards fluos pendus aux arbres, bombe phospho sur les pierres et les racines. Quelques mecs se ramassent, la plupart courent avec de la musique, ils doivent pas être très concentrés sur le terrain. Les bénévoles nous encouragent, des mecs jouent de la musique au bord de la route... C'est magique, je suis concentré sur ma course, mais je n'ai pas l'impression de chasser le chrono tant l'ambiance est cool!

 

Mont Thou

 

Plus de photos du Mont Thou ici : https://www.flickr.com/photos/yann-coric/sets/72157647326650182/

On arrive au sommet du mont Thou, pas mal de monde est massé au sommet vers la table d'orientation. Je ne sais pas du tout où je me ditue niveau classement mais je commence à ramasser pas mal de mecs qui galèrent dans la dernière partie de l'ascension. Je trace dans la première grosse descente. Je fais bien attention à mes chevilles et à mes genoux. Je me surprends à ne pas être trop lent ^^ Un mec me dépasse easy, il court avec une autre frontale dans la main : à faire absolument la prochaine fois, même avec une Tikkina merdique! Je lâche un peu de lest quand même, Arclusaz m'a bien mis en garde : il y a souvent de la casse en descente sur cette course...

 

Effectivement, nous voici au 1er ravito : des secouristes s'occupent d'un mec qui a l'air d'avoir une cheville en moins :/ Ca ravito est bien sympa, je profite de l'orchestre rapidement, en gardant bien un truc en tête : cette semaine j'ai lu un vieil article d'un ancien numéro d'Ultrafondus sur la gestion mentale des ravitos. Les mecs préconisaient de bien savoir à l'avance ce qu'on allait y faire, avec des ordres bien précis, afin d'être content et relaché, et de bien mettre à profit la petite pause... J'arrive donc souriant, frais et détendu : toujours commencer par saluer les bénévoles et les remercier. Le truc le plus important du ravito l'eau. En 12 bornes j'ai descendu 1,2 litres de boisson isotonique. J'avais préparé un sachet de poudre avec protéine pour l'effort, caféine pour l'attention, et électrolytes pour éviter les crampes. Je remplis mes 2 bidons, me restaure quelque peu. J'embarque 2-3 petits abricots pour la route, et on repart, non sans encore remercier tous les bénévoles et les gens de l’orga présents.

Je sens pointer un léger coup de moins bien direct en repartant du ravito, mon ventre fait des siennes. J’avais tout prévu : je sors mon flacon d’huile essentielle de menthe poivrée, qui a 2 avantages : effet coup de fouet, et « remise en place » du système digestif… 2 gouttes sous la langue et ça repart… En plus, avec le flacon sous les narines, ça débouche un peu le système respiratoire : le top !

Je continue à assurer doucement en descente, là je ne connais plus trop les chemins, les accus de ma frontale commencent à se vider, je n’ai pas fait attention de ce côté-là, pour ma première sortie j’ai mis plein phare dès le début alors que j’aurais pu largement baisser la puissance puisque sur le début du parcours je n’ai quasi jamais couru tout seul… Je lutte un peu, regarde sans cesse ma montre pour voir où nous en sommes, on attaque la montée par la route du mont Cindre je pense, le bazard avec les loupiottes rouges au sommet là. Je n’arrive pas à relancer dans la montée par la route, alors je fais de grands pas, tant pis si je perds des places, mon objectif est toujours le chrono, je pense pouvoir tenir le 3h30 maintenant, peut-être même 3h15 si je ne craque pas ? Au sommet on plonge vers une longue descente roulante, ça me permets de me refaire un peu, puis on arrive à la bifurcation… Là les encouragements me donnent la pêche, je relance en montée, j’avale quelques mecs, non sans les encourager en leur tapant amicalement dans le dos… On enchaine sur la très longue descente vers Curis. Celle-ci je la connais pour l’avoir faite en VTT, elle déconne zéro, ça va piquer dans les cuisses… Je perds une quinzaine de places car je n’arrive pas à me lâcher, mais je veux assurer… Tout se déroule bien, on arrive au ravito de Curis. Je m’offusque de la non présence de la bière bio des Monts D’or ^^ Je recharge bien en flotte, il fait chaud, prends un ou deux bouts de banane et hop je file… Vers une interminable montée ! Là tout le monde marche, ça discute un peu tranquilou. D’un coup un truc me met en rogne, un petit con balance ses 2 gobelets du ravito par terre dans un virage. Ses potes trouvent ça normal. Je trouve ça scandaleux, mais j’avoue que je n’ai pas trop le courage de lui gueuler dessus puisqu’ils sont 7 ou 8 dans son groupe… Pour info je me souviens de son prénom et j’ai réussi à le retrouver dans le classement, il termine pas loin devant moi. Et c’est n’était pas un jeune con, bien au contraire… Bref, y’a des cons partout. Arrivent les escaliers tant redoutés : une torture pour pas mal de monde, des gars sont plantés en plein milieu et ont des crampes… J’en chie un peu mais j’ai l’habitude d’en faire en semaine, donc ça passe et je relance en haut. Là 2 mecs tombent comme des mouches, crampes aux mollets. C’est le début de la cour des miracles, ça crampe de partout. Jeunes, anciens, débutants ou mecs qui semblent plus aguerris : tout le monde y a droit. Perso j’en sens une arriver dans la cuisse, mais je ne veux pas perdre de temps en route pour briser ma dynamique : paradoxalement je me sens assez frais sur cette dernière partie de parcours, et je nourris depuis quelques minutes le secret espoir de passer sous les 3h… Je bois à gogo, je cours en montée : pour la première fois je lâche tous ceux qui étaient derrière moi. C’est cool car je me sens bien, mais je n’ai quasi plus de jus dans ma frontale, c’est la merde, je bute sur quelques racines.

 Dernière montée : Croix Vitaise

Autres photos de la dernière montée de la mort qui tue : https://www.flickr.com/photos/yann-coric/sets/72157646886998737/

Arrive le dernier mur : une torture. Je n’avance pas, comme 95% des concurrents. Il me faudrait des bâtons, je n’arrive plus à poser le pied complet, je dois me forcer à avancer sur l’extrême pointe des pieds. Ca gueule et ça jure de partout haha ! Au bout du calvaire, un petit ravito Cristaline : une dernière grosse rasade pour la route et on plonge à grand pas vers l’arrivée. Les derniers kilomètres sont durs mentalement : ça descend sec, je n’ai plus de lumière quasi. Ça remonte, ça redescend… Un mec me double puis cale dans le dernier raidillon 100 mètres plus loin… 2h55, la barrière des 3h s’éloigne… On attaque la dernière descente complètement folle, limite impraticable : tout le monde est au supplice. J’en peux plus, je décide de laisser tomber les 3h pour me concentrer sur les pierres, quitte à aller plus doucement. Au bout de 5 minutes interminables, une route, des maisons : Saint Romain se profile. 2h58 putain ! Je mets en route, avale 2 mecs qui s’étirent contre une maison à 300 mètres de l’arrivée. Petit slalom dans une ruelle, l’arche de l’arrivée est là : 3h00h31s grr !!

Légère déception, 31s de trop, mais avec le recul c’est plutôt pas mal : pas de bobo, bonnes sensation, pas trop mal au bide, crampes évitées, sensation d’être relativement « facile » les ¾ de la course, et 30 à 45 minutes de mieux que prévu… Tout ça avec de nouvelles pompes, qui d'ailleurs sont monstrueuses sur ce type de parcours, je suis fan!

Je m’étire de manière sommaire, me gave d’eau de récup’ anti crampes. Je file me mettre au chaud, me change rapido et me massant avec des huiles de récup musculaire. Je bouffe 2-3 barres protéinés, et j’attends l’arrivée d’Arclusaz et de sa bande… QOC arrive, Laurent Arclusaz me l’avait présenté comme un des favoris, mais visiblement ça n’a pas l’air d’aller et le speaker ne l’annonce pas comme le vainqueur… Bon j’ai loupé Arclusaz qui était à la douche, on grignote rapidement le plateau repas devant les podiums, je papote rapido avec 2-3 autres kikourous en attendant une prochaine, puis c’est l’heure de rentrer…

 

Super super souvenir, encore merci aux orgas et aux bénévoles ! Ravi d’avoir fait al connaissance de Laurent, au plaisir de tous vous revoir bientôt !

 

J’aimerais bien revenir l’an prochain, mais souhaitant aussi faire bénévole pour l’UTV, à voir si les 2 sont faisables sans trop lutter le samedi…

 

A très bientôt pour de nouvelles aventures !

 

PS : ça manque de photos, il faut que j'égaille ça un petit peu, désolé pour le pavé

 

Quelque part dans une partie magnifique vers le début

 

J'étais encore frais à ce moment là ^^

 

D'autres photos du même coin : https://picasaweb.google.com/saonemontdornature/PhotosNDC2014OlivierRoualdes?feat=email#

 

 

 

3 commentaires

Commentaire de Spir posté le 09-09-2014 à 10:14:28

Belle course ! Je suis arrivé trop à l'arrache pour qu'on se croise, mais à un de ces quatre sur un off pour faire connaissance !

Commentaire de Petchou01 posté le 09-09-2014 à 10:29:12

Très bon cr qui raconte bien ce parcours pas si évident que ça, bravo pour ton chrono. J'étais sur le 50km, faux aimer courir en solo depuis la bifurcation ...

Commentaire de Arclusaz posté le 09-09-2014 à 17:00:50

Bravo pour ta course et ton CR dignes d'un vieux briscard.

Bien content d'avoir fait ta connaissance : on devrait être amené à se revoir...

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