Récit de la course : La Verticale du Grand Serre 2014, par El Tamanoir

L'auteur : El Tamanoir

La course : La Verticale du Grand Serre

Date : 6/9/2014

Lieu : Cholonge (Isère)

Affichage : 764 vues

Distance : 1.9km

Matos : Mes pompes de trail bleues

Objectif : Se défoncer

5 commentaires

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Toujours aussi haut, Toujours plus vite, Toujours aussi fort

Rendez vous ce samedi à Cholonges sur le plateau Matheysin pour l'épreuve la plus courte du calendrier des courses de l'Isère : La Verticale du Grand Serre avec 1.9 Km. Non, ce n'est pas une course enfants, mais un des Km verticaux les plus raides de France avec une pente moyenne supérieure à 50%...

Je m'étais lancé dans l'aventure l'année dernière sans réelle préparation ni bâtons, et avait fait la montée dans la prairie à 4 pattes, la truffe collée aux talons du marcheur devant moi, tel Lassie chien fidèle en randonnée... Cette année, j'ai donc une revanche à prendre : je décide de retrouver ma dignité de bipède en prenant  des bâtons, et dans la mesure du possible d'améliorer mon chrono de 59.59...

Un petit tour à Chamechaude mercredi dernier dans le cadre de la première Grésivaudan Express pour me mettre dans le bain, avec de bonnes sensations et la carcasse qui monte sans trop grincer, ça devrait le faire !

Le matin, j'hésite sur l'équipement et opte pour un camelback pour boire plus facilement pendant la montée. Mais que mettre dedans pour une hydratation optimale ? J'opte pour un subtil mélange d'hydrogène et d'oxygène purs en proportions de deux pour 1. En plus ça coule tout seul du robinet ! Finalement 75 cl, ça ne m'alourdira que de 0.9%...

J'arrive vers 9H à Cholonges pour récupérer le dossard, l'heure de départ (10H) étant idéale pour permettre aux chamois, bouquetins, mouflons, dahus et autres animaux à gros cuissots de toutes les montagnes environnantes de participer. D'ailleurs les plaques d'immatriculation sont éloquentes : 01, 05, 06, 07, 09, 38, 39, 69, 73, 74... on dirait que les spécialistes de la discipline se sont donnés rendez-vous....

L'accueil aux inscriptions est toujours aussi sympa et décontracté, avec Annick et Jean-Jacques fidèles au poste et souriants (ce qui n'empêchera pas Jean-Jacques de monter en 48' !). Madeleines, thé et café à volonté... Difficile de résister !  Mais bon après la 5ème madeleine accompagnée de Yogi Tea, je me dis que c'est pas forcément le bon moment pour se remplir le bide, donc retour à la voiture et petit footing tranquille pour faire monter la température. D'ailleurs le soleil fait son apparition au dessus du Grand Serre...


Here comes the sun

Je savoure cet instant, conscient de la chance que j'ai d'être là à ce moment. Je rejoins le départ déjà bien dans la pente.

Un groupe électrogène alimente l'arche, qui finalement détonne un peu dans les paturages.

On dénombre plus de 400 poumons pour environ 150 participants


Après un briefing détaillé , c'est parti ! Ca part fort, et je me surprends à courir un moment , mais je sais qu'il faut en garder sous le pied pour la suite, donc passe en mode marche assez rapidement.

Malgré le monde, il n'y a pas de gène notamment au portillon qui passe sans bouchon. Les 100 premiers mètres de dénivelé sont avalés en 4'39 ! Je sais que ce sera difficile de garder cette vitesse... On attaque alors le passage dans la forêt, j'essaie de garder un rythme et double une ou deux fois, mais pas possible d'accélérer plus.  Le sol est beaucoup moins glissant que l'an passé, mais tout aussi raide ! Tout le monde marche en silence, concentré sur les appuis. A la sortie de la forêt, on traverse des sentiers qui viennent d'être creusés dans la pente, puis on rejoint la prairie où il reste encore bien 600m de déniv. Les bornes de 100m défilent moins vite, mais chaque panneau est une petite victoire. Je double 2 ou 3 participants pour me retrouver en tête de file, et là, surprise : le prochain marcheur est à 10m devant moi.

Je profite donc de l'espace et essaie de me souvenir des conseils de Yogi Tea sur la respiration par la narine gauche, mais là c'est un peu la bouche, les 2 narines et les branchies qui respirent en même temps...

Je ne rattrape pas le groupe devant moi, mais ne me fait pas doubler... L'effort continue, toujours aussi intense et contrastant avec la lenteur du déplacement. Difficile de garder la notion du temps, encore moins d'apprécier le paysage. J'essaie de m'appuyer sur les bâtons autant que possible, c'est sûr ça aide !

Ca y est, la pente devient moins raide et j'entends les encouragements de l'arrivée. La fin se fait en courant, pour moi en un peu moins de 55 min. Michel est comme d'habitude au chronométrage.

Un petit tour au ravito final, et je savoure la vue et le plaisir d'être arrivé en haut.


Mais par où passe le tracteur ? Mystère...


Prenez votre temps, y a plus de coca... :-)



En arrière fond le Pérollier et le Piquet de Nantes, souvenirs du Trail matheysin

Je rencontre Dominique de Brié, ancien rugbyman amateur de VTT, et qui est arrivé juste après moi. Trop drôle de se rencontrer là haut, il était aussi à Chamechaude mercredi. On a tous les 2 un profil un peu atypique pour ce genre de courses (+80 Kg). On discute tout au long de la descente avec quelques belles glissades dans l'herbe sans conséquences.



Grenoble là-bas... On est mieux ici !

Arrivés à Cholonges, petite bière (fraiche !) en faisant connaissance avec les organisateurs, super cools et disponibles. Jean-Marcel Perrin est également de la partie et a fait une montée impressionante en 50' et quelques, il n'est pas encore arrivé le jour où je passerai devant...
De retour à la voiture, je recroise un gars très sympa de la Maurienne venu pour l'occasion avec sa femme. Il a fait moins de 45 min, il a 56 ans...


La VGS, une fois qu'on y a gouté, on devient accro. Un vrai défi personnel et engagé, une organisation solide et ultra conviviale, une superbe récompense à l'arrivée avec le panorama et +1000 dans les jambes. Cette épreuve est complètement hors norme dans le monde des courses nature. Un peu ce que la viande des Grisons est au saucisson, la bière d'abbaye pression à la Kanterbrau en canette ou le comté 24 mois à l'emmental rapé... A savourer sans modération.

 

 

 

5 commentaires

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 07-09-2014 à 16:17:46

Il est chaud ce 1er week-end de septembre entre la Nuit des Cabornes, l'UTV et la VGS !!!
Par contre je te défend de critiquer l'esprit saucisson !! Le grison, ok, mais vive le saucisson !!

Commentaire de El Tamanoir posté le 08-09-2014 à 08:16:47

Merci le Bouk de préserver et défendre les valeurs saucisseronesques ! Je suis sûr que cette course t'aurait plu !

Commentaire de Albacor38 posté le 07-09-2014 à 22:18:22

Et pendant ce temps là on aperçoit le Bouk au loin au sommet du Moucherotte qui envoie ce qui reste à envoyer sur son relais UTV ! Quel WE !

Mais tu la vends très bien ta tuerie Tamanoir. Je me laisserai bien tenter l'an prochain.

Commentaire de El Tamanoir posté le 08-09-2014 à 08:19:25

Oui apparemment vous vous êtes bien fait plaisir sur l'UTV... RV sur une des prochaines Grésivaudan Xpress ! http://dauphine-ski-alpinisme.fr/2014/site/evenements/gresivaudan-xpress/

Commentaire de AKADOC posté le 09-09-2014 à 15:41:37

Joli récit, cela donne envie d'essayer

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