Récit de la course : Embrunman 2014, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Embrunman

Date : 15/8/2014

Lieu : Embrun (Hautes-Alpes)

Affichage : 2163 vues

Distance : 233km

Objectif : Faire un temps

12 commentaires

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ça l'a pas fait....mais bon !

 

Un petit cr de l’embrunman 2014 qui ne restera pas dans mes grands souvenirs sur le plan sportif mais qui restera en revanche gravé longtemps dans ma mémoire et mon cœur grâce aux moments d’amitiés vécus avec le Raspa et sa Gazelle.

 

 

 

Je me suis inscrit à cet Embrunman juste après l’ Altriman car j’étais un peu frustré de ma course et je ne voulais pas resté là-dessus pour 2014. Mais 4 semaines après l’altriman dont 3 de reprise de boulot sur les chapeaux de roue, je n’étais pas très frais et ma belle forme de mi-juillet s'était un peu envolée. J’ai quand même pu refaire un peu de jus dans le train couchette qui m’a amené à Briançon puis grâce à l’excellente sieste fait sur la plage d’Embrun au milieu des vacanciers en bronzette (le Raspa était septique sur les possibilités d’une sieste dans un tel capharnaüm, mais je lui ai confirmé que je peux dormir n’importe où si je l’ai décidé !)

 

 

 

Mes hôtes ayant géré tous les à-côtés de la course : hébergement, transport, repas, j’ai pu me consacrer pleinement à la préparation de la course et cela m’a énormément soulagé et reposé.


Souvenirs de l'Altriman 2014 et petites douceurs nantaises

 

Petite sortie avec le Raspa sur la route des Ores, histoires de vérifier que j’ai bien revissé tous les boulons du vélo et que la transmission n’a pas souffert du trajet : nantes/paris TGV, montparnasse/austerlitz en bus de la RATP puis Paris/Briançon en couchette. Petit resto à l'abri deu vent à Embrun, retrait des dossards, dépose du vélo : tout bien organisé


Avant l'effort, le réconfort !

 

J’avais annoncé un objectif très « méthode Coué ». En faisant fi de mes jambes un peu mollasses de ces derniers mois et les difficultés que j’avais eu à l’Altriman dès que la pente dépassait les 3 ou 4 % et en espérant un petit miracle : 1h15 de nat, 7h30 de vélo, 4h15 de CAP avec  des transitions optimisées pour se rapprocher le plus possible des 13h et du record de la ML détenu par le Papy depuis le siècle dernier !!! L’espoir fait vivre dit-on, mais la réalité ne le corrobore pas toujours…la course me le prouvera s’il en était besoin.

 

La météo s’annonce quasi idéale : beau mais pas chaud, avec bien sûr le vent du sud en pleine poire qui se lève toujours en fin de matinée.

 

Excellent petit dej mitonné par le Raspa, je déjeune de bon appétit et je sens sue mon estomac est bien costaud aujourd’hui (contrairement à l’Altriman où j’étais parti malade). Après un trajet express où je profite pour terminer ma nuit, la raspamobile me dépose à 100 m du parc à vélo. Je suis à mon vélo 35’ avant le départ. Je n’ai pas grand-chose à préparer et j’ai tout le temps de dire bonjour aux copains du club (sympa cette habitude qu’ils ont à Embrun de regrouper les gars par club). Sur la plage du plan d’eau, je suis d’une zénitude totale et j’ai un petit souvenir ému pour 2008, où je m’élançais dans l’inconnu pour mon premier IM.

 

Une natation de rêve : eau délicieuse (odeur un peu vaseuse), pas de problème d’orientation, pas trop de baston, et une sortie de l’eau frais comme un gardon en 1h12.



 

Transition express car il fait un beau soleil (un peu frais), donc j’ai mis ma trifonction sous la combi. Je pars un peu mouillé mais je sais que je vais vite  sécher car ça monte tout de suite. Je perds juste quelques secondes car dans ma précipitation j’ai oublié de mettre mon dossard, andouille que je suis !

 

En 1h18, je suis au sommet d’Embrun sur le pont sncf et j’attaque la route de puys. La route a été entièrement refaite pour le Tour de France de l’an dernier et ça m’a paru beaucoup plus facile et court qu’en 2008 et 2010. En 3h de course, me revoilà à Baratier, encouragé par la foule en délire, dont mes hôtes dont j’identifie la grosse voix du Raspa sans pour autant les apercevoir !

 

La route de St André se passe bien mais dans les quelques petits coup de cul, je ne sens pas trop les bonnes jambes. Dans les gorges du Guil, ça va se confirmer, je sens bien que ça ne tourne pas très rond et les premiers lacets de l’Isoard vont me ramener à la réalité ! Je me fais doubler par paquet de 10, je monte à mon rythme certes, mais il ne doit pas être bien fort (j’ai perdu mon compteur à Savines donc je fais tout aux sensationx sans compteur de vitesse ni wattmètre), ce qui ne me dérange pas spécialement car je connais le parcours par cœur et ma montre basique me suffit à suivre ma progression. Ce qui m’ennuie beaucoup  surtout, c’est que je n’arrive pas à maintenir une cadence de moulinage correcte. Quand je me relance, j’arrive à reprendre un peu de vitesse de rotation mais au bout de 200 m environ, je suis obligé de lever le pied pour ne pas coincer. A Brunissard, j’ai des crampes dans les quadri quand je veux me mettre en danseuse. Je monte donc en appuyant le moins possible sur les cuisses pour ne pas me retrouver bloquer. 1h25 pour monter l'Isoard, contre 1h10 en 2010, 11h53 au sommet, une bonne partie de mes illusions commencent à s’envoler avec 160 places de perdues depuis Baratier !!! Au sommet, je ne m’arrête pas car je n’ai pas prévu de sac. La descente avec les roues aéro est super rapide, mes freins sont tout neufs, mon vélo ne bouge pas et contrairement à Palhières sous la tempête en juillet, je me régale dans cette descente  et je crois que c’est la première fois que je ne me fais pas doubler dans une descente de col.



 

Dès la sortie de Briançon, je sens que le ventilateur zéphyrien est bien en place. Vent de sud d’au moins 50 km/h je pense. Les drapeaux claquent au vent bien à l’horizontal et le long faux plat descendant me parait interminable. Les Vignaux qui sont pourtant une formalité m’obligent encore à m’employer. Et dans le Pallon, malgré les encouragements de Thierry et Régine, j’ai un mal fou à atteindre le virage à droite après le rocher où on se reprend des rafales de vent.

 

La gazelle patiente dans le Pallon (j'ai un peu de retard sur l'horaire prévue !)

 

Le long de l’aéroport, c’est sauve qui peut, allongé au maximum sur le 50/21 que j’ai vraiment du mal à emmener. Le retour par st André me parait long mais depuis quelques km, je sens les jambes bien meilleures et finalement le Chalvet passe sans problème (il m’aura juste fallu 150 km pour m’échauffer !).

 

Montée du Pallon, notez les voitures suiveuses ! très chiant !


8h de vélo au final, soit 30’ de plus que prévu et 20’ de plus qu’en 2010 ! Bon pour les 13h, c’est mort mais j’ai encore le secret espoir de faire mieux que mes 13h28 de 2010.

 

Départ Marathon

 

Mais pour cela, il va falloir cavaler et le premier tour du plan d’eau va s’avérer difficile avec les grosses cuisses dès les premiers km. Dans la cote chamois, je marche d’un bon pas et j’arrive enfin à trottiner correctement dans la descente sur la Durance. La montée sur Baratier est interrompue par une première pause technique au camping (je commence à tous les connaitre car en 2010 j’avais connu les mêmes problèmes intestinaux). Redescente sur Embrun pour un premier semi en 2h20 environ. Même pour battre mon record, c’est foutu mais j’essaie quand même de faire bonne figure devant la caméra du Raspa qui me filme sous tous les angles !

 

 

Je fais un deuxième tour à peu près identique dans sa gestion que le premier avec cette fois 2 pauses techniques « libératrices ».

 

Je suis bien content de revoir le plan d’eau, j’y retrouve des potes du club, stef et jeff et toute leur dynamique smala. Je termine en trottant à mon rythme sans chercher à gagner quelques minutes bien futiles désormais et j’attends avec impatience la ligne droite pour savourer le tapis d’arrivée qui est d’un joli bleu azur à Embrun. 4h45 de CAP contre 4h25 en 2010. Je passe la ligne sous les yeux de mes 2 plus fidèles supporters, Raspa et Gazelle et je me rappelle avec émotion mes arrivées en 2008 et 2010 avec tous mes enfants.

 

 

Beaucoup d'effort pour quelques mètres de bonheur ! c'est parfois ça le long !

 

Un petit bonjour au speaker, l’increvable Stéphane et je file récupérer mes affaires car mes hôtes sont là à m’attendre depuis 6h du matin et ils doivent commencer à trouver le temps long, d’autant que le soleil s’est caché, que le vent est toujours aussi fort et que même si je n’ai absolument pas eu froid en courant, je vois bien qu’il doit faire frisquet car les spectateurs et les bénévoles sont bien emmitouflés.

 

Juste avant de quitter la zone, je passe devant le PMA où il y a des macchabés partout (petite pensée au Papy qui a toujours sa  place réservée qui l’attend sous la tente de secours ! ) et  j’ai le temps d’assister à l’arrivée de Laurent, copain du TCN qui termine son premier Embrunman assez frais, un peu comme celui que j’avais fait en 2008.

 

Je ne suis pas explosé, mais je ne pouvais vraiment pas aller plus vite. Je termine en 14h06, soit environ 1h de plus que l’objectif (30’ en vélo et 30’ en cap de plus), ce qui est beaucoup mais qui correspond en fait très bien à ma forme de 2014. Un peu déçu par le chrono (mais pas tant que ça), et surtout content d’avoir bouclé ce troisième Embrunman, 6 semaines après Nice et 4 semaines après l’Altriman. Je me consolerais en me disant que Zamora fait son plus mauvais chrono cette année et que ce n’était peut-être pas la bonne année pour battre mon record et encore moins celui de la ML !  Mais, il faut être lucide et réaliste. Les conditions météo étaient idéales (tout le monde s’est plaint du vent, mais il y en a toujours), mais les années et les kilos sont là. Pour la première fois cette année, toutes mes performances ont été en deçà de ce que j’ai fait dans le passé  et si je veux un jour retrouver des performances dignes de celle de 2011 et 2012 sur IM, il va falloir que je m’astreigne à un entrainement plus structuré sur le plan sportif (j’ai beaucoup moins roulé cette année et j’ai beaucoup de mal à faire des sorties longues en cap) et alimentaire (faudrait que j’arrête le Nutella et les p’tits beurre !).

 

Autre option, j’accepte cette régression liée à l'âge essentiellement. Je me garde quand même un p’tit Altriman pénard en jullet, juste pour la ballade et revoir les Angles et les copains, sans chrono en tête. Et je me remets au piano et à la pêche à la truite.

 

Pour ce qui est de l’épreuve elle-même, j’ai trouvé une nette amélioration dans tous les domaines. Globalement rien à dire et les approximations que j'avais ressenties en 2008 et 2010 sont effacées. Il y a toutefois un gros effort à faire sur les ravitos vélo. Non seulement le choix est très réduit, mais en plus il n’y a pas assez de monde pour tendre les victuailles et on ne peut pas prendre à boire et à manger au même ravito sans s’arrêter complètement. Moi qui n’avais rien emporté à part mon sachet de cacahuètes, j’ai un peu souffert de la faim par moment car les bananes et les barres Isostar, ça ne nourrit pas ma grosse carapace.

 

Une pensée et mes remerciements à Laurent et au Dingo qui m’ont driver vers Aix puis vers la gare TGV.

 

Et ma conclusion et mes remerciements les plus chaleureux vont  bien sûr à la Gazelle et au Raspa qui m’ont bichonné pendant 3 jours et qui ont assuré le suivi live de la course. J’aurais bien aimé leur offrir un chrono plus clinquant en cadeau d’anniversaire de mariage ! Encore merci les Amis, j’ai passé 3 jours merveilleux en Briançonnais qui est une bien belle région et…bon anniversaire !!!

 

 Bien amicalement,

La Tortue

 

 

12 commentaires

Commentaire de Maëlwenn posté le 18-08-2014 à 12:25:58

Bravo à toi la Tortue !
A te lire on aurait presque l'impression que nager 3,8km en 1h10 ça ne pose pas de pb que l'izoard se résume à une bosse, qu'un marathon n'est semble rien d'autre qu'une sortie longue!
Cette course me fait réver, et c'est un bel exploit que d'en arriver au terme!
Merci pour ce CR, ça donne (encore plus) envie

Commentaire de La Tortue posté le 18-08-2014 à 15:26:56

salut, et j'ai lu ton cr de l'alpe d'huez :
nager à embrun c'est bien plus facile (eau chaude)
la montée de l'alpe est bien plus difficile que l'izoard
et un marathon en plus de 4h30, c'est pas si difficile à faire.
donc, ne rêve plus, inscrit toi l'an prochain, tu as largement les moyens de le faire.

nb : j'ai lu ta fiche kikou, je suis entièrement d'accord avec tes boissons préférées :-)

Commentaire de Maëlwenn posté le 18-08-2014 à 15:45:39

Merci pour ton avis, je me laisse encore un an pour retrouver un peu de vittesse en cap, gérer des longues sorties vélo. Mais en 2016... j'en ai bien envie!!

Commentaire de philkikou posté le 18-08-2014 à 16:55:14

Aligné 3 IM en un été, même si les chronos ne sont pas ceux que tu souhaitais (et oui le poids des ans et des p'tits beurres+ nutella ;-) ), c'est quand m^me une sacré perf... qui m'impressionne

Bonne fin d'été en roue libre ???

Commentaire de La Tortue posté le 18-08-2014 à 17:01:33

hello Phil
a priori, oui, la saison de tri est terminée, mais on ne sait jamais, si l'envie m'en prend il reste encore des coursettes à faire en septembre...(st jean de luz ?)
sinon, un peu de repos, puis je vais faire qq cyclo d'automn et ressortir ma boussole car les CO hivernales vont vite arriver...

Commentaire de Bateau01 posté le 18-08-2014 à 18:27:56

Bonjour,
J'y connais rien en triathlon mais sur la photo de la partie vélo j'ai l'impression que les distance de AA ne sont pas respectées : c'est pas 3 m en largeur et 7m en "longueur" ? Ou personne ne controle et vous pouvez drafter à gogo ?
Merci pour vos éclaircicements sur ce point de règlement

Commentaire de La Tortue posté le 18-08-2014 à 18:42:02

tu as entièrement raison, c'est 3 m en largeur et 7m en longueur (de roue avant à roue avant). mais sur la photo, c'est pris en plein dans le Pallon (12% à cet endroit environ), et je n'ai jamais vu un arbitre sanctionner dans les forts pourcentages car avec une telle pente le drafting n'a aucun intérêt.

Commentaire de Bateau01 posté le 18-08-2014 à 18:50:31

Je comprend mieux. Merci et bravo

Commentaire de ouster posté le 18-08-2014 à 22:18:47

Bravo mon ami, pour une année semée de blessures tu t'en sors pas trop mal finalement !

Commentaire de le_kéké posté le 19-08-2014 à 16:41:09

Bravo la tortue, comme tout cela a l'air simple quand on te lit, encore un bel enchainement de petites coursettes.

Commentaire de TomTrailRunner posté le 19-08-2014 à 17:03:02

Machine réglée, bonhomme se connaissant par coeur, orga à l'avenant et logistiques aux petits oignons : ton récit respire l'humilité et la tranquilité....et la "performance" pas si mauvaise au final
bravo

Commentaire de raspoutine 05 posté le 28-09-2014 à 17:59:24

Toujours un grand, grand plaisir que de suivre le carapacidé favori de bien des kikous parce que un exemple pour beaucoup et voire une source d'inspiration ! pour toi, cette année était particulière : des compteurs explosés en natation et du coup un temps intermédiaire de vélo plutôt sympa à Baratier !
Rien à ajouter, si ce n'est le regret de ne pas avoir photographié la Tortue en train de me dépasser dans les lacets de l'Izoard, comme en 2010 (pour ne plus le revoir ensuite sur la course, cela va de soi ! lol !)
Voilà, au plaisir de partager avec toi de nouvelles épreuves dès 2015, vraisemblablement du côté des Angles !
Mille bravos à la Tortue !

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