Récit de la course : La Course Paris - St Germain en Laye 2014, par Prokofiev

L'auteur : Prokofiev

La course : La Course Paris - St Germain en Laye

Date : 18/5/2014

Lieu : Paris 16 (Paris)

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Distance : 20km

Objectif : Pas d'objectif

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Un petit bout de bonheur

7h00, je sors de mon appartement en silence, sans claquer la porte pour ne pas réveiller ma femme et mes deux enfants qui dorment encore. Je suis les quais de Seine en voiture depuis chez moi, au sud de Boulogne, jusqu’à Neuilly où je me gare. Le temps est idéal, nous sommes mi-mai, le temps est clair et bleu intense. Je rejoins le départ près du jardin d’acclimatation. Un passage par la consigne où je dépose mon sac contenant un T-shirt propre et une veste et rejoins la ligne de départ où l’incontournable Harry Bignon officie, micro en main, avec sa bonne humeur habituelle.

Le speaker Harry Bignon présente les meneurs d'allure.

Nous sommes au bas mot 3000 ou 4000, ça change des courses hyper-bondées que j’ai faites jusque-là. Je n’ai pas prévu d’objectif. C’est ma première course depuis le marathon de Paris et, pour une fois j’ai décidé de profiter, sans pression.

Le marathon de Paris était très dur, je n’ai plus envie de galérer. J’ai relâché mes sorties, j’aborde cette course avec juste quelques footings dans les jambes. Et puis je n’ai aucune idée du temps que je peux faire sur cette course atypique.


Plat du jour : deux belles côtelettes.

Départ : Les premiers partent à 8h00 puis une vague part à 8h05 puis 8h10 pour notre troisième et dernier sas. Je pars donc aux sensations, je sais que deux côtes m’attendent, et je déroule, tranquille, à une allure de 5’30’’ au kilomètre. Parti de l’avant du groupe, la route du bois de Boulogne s’ouvre à moi. Pas pour longtemps car les impatients me passent par la droite et par la gauche et je me retrouve en peloton. Pas de problème de slalom, la voie est large.

Km 3-4 : Nous parvenons au pont de Suresnes puis obliquons à droite vers la première difficulté : l’ascension du Mont-Valérien. Oh, c’est pas le Tourmalet, non, ni même la redoutée Côte des Gardes du Paris-Versailles, mais, quand même 70m de dénivelé à avaler à un train régulier. Déjà des marcheurs et des coureurs au souffle court. Ils n’iront pas bien loin, ceux-là.

Km 5 : la récompense. Le haut de la côte correspond au 5ème kilomètre et, donc, au ravitaillement. Bien vu ! J’ai mes petites gourdes d’eau sucrée, je passe sans m’arrêter aux tables.

Nous traversons Suresnes puis Rueil. Dans la descente j’allonge la foulée,  je me laisse porter. Je gagne ainsi pas mal de places et je récupère un peu du temps perdu dans la montée. Je sais, c’est pas très recommandé car ça tape sec dans les talons, mais j’aime ce sentiment de « débouler » sans effort.

Km 10 : le ravitaillement est pris d’assaut, pas le moindre gobelet d’eau ! Et mes gourdes qui sont quasiment vides. Tant pis j’attendrai le 15ème kilomètre en espérant que la déshydratation ne m’aura pas rattrapé avant la dernière côte. C’est qu’il commence à faire un peu chaud.

Après la traversée du pont de Chatou, ce sont 7 kilomètres en bordure de Seine. La plus belle partie du parcours, la plus verte, la plus paisible. Les « 50% nature » du slogan de la course. Les arbres verts balancent doucement leurs branches. Les péniches  glissent en silence sur l’eau calme, nous sommes si loin de Paris et pourtant si près. Cette partie est une découverte pour moi, je suis sous le charme. Cette lente descente du fleuve pourrait être monotone, mais elle ne l’est pas. Pas pris de photo, mais comment évoquer cette atmosphère mieux qu'André Derain, le peintre, cette beauté calme et intemporelle ?:

"Bords de Seine à Chatou" - André Derain - 1899 - J'y étais !

Je maintiens une allure régulière aux alentours de 5’30’’ au kilomètre. Je passe l’un après l’autre beaucoup de concurrents partis trop vite et qui sont à la peine.

Très content de mes nouvelles chaussures reçues juste la veille et que j'étrenne aujourd'hui. Je cours sans musique, ça aussi c'est nouveau. J'ai laissé mes écouteurs dans leur tiroir et ils ne me manquent pas du tout.

KM 18 : Bon, les choses sérieuses commencent. Après une boucle, nous changeons de rive en direction du Pecq. C’est là qu’on va voir si le jus que j’ai gardé en réserve est toujours là. Un coup d’œil au cardio : je tourne aux alentours de 170, ça va. Maintenant il faut monter les 70 mètres de cette fichue dernière côte vers le château de Saint-Germain. J’enclenche la première et je déroule mécaniquement, mental ok. Je passe nombre de marcheurs. Quelle différence par rapport au Paris-Versailles l’année dernière où je me sentais à l’agonie ! Les spectateurs sont plus nombreux et encouragent, ça fait du bien. Je donne ce qui me reste.

Arrivée : Nous entrons dans le parc du château. Après un virage à droite, la ligne d’arrivée se profile. Un petit coup de talon et, hop, je sprinte sur les 200 derniers mètres. Mon GPS m’indiquera la vitesse hallucinante de 18km/h ! Wow ! Just call me Usain !

Les vainqueurs.

Dans le sas d’arrivée, après la remise de la médaille, je découvre avec joie des tranches de pastèque bien juteuses ! Miam ! J’ai soif, il fait chaud, j’avale trois tranches avec gourmandise, le regard perdu sur l’horizon qui s’offre à moi. Quelle belle idée cette arrivée sur la terrasse du château. La vue à 180 degrés y est splendide ! Malgré la brume de beau temps, les tours de la Défense se profilent à l’horizon, à quelque 15 kilomètres. Je me sens très heureux. Dire que j’ai hésité à m’inscrire, c’est le plus beau parcours que j’ai fait jusqu’à présent.

Après avoir récupéré ma consigne et avoir enfilé un T-shirt sec, je m’offre une bonne bière fraîche à la terrasse du resto du parc. Elle est pas belle, la vie ? J’envoie une photo à ma petite famille qui me manque.

Le meilleur moment.

Verdict ? Super ! Je referai l’année prochaine, c’est sûr. Le parcours est très agréable, les bénévoles nombreux et efficaces. Evidemment nous avons été particulièrement favorisés par la douceur de cette journée de mai. Le départ à 8h permettait de ne pas souffrir de la chaleur. Un petit point noir ? Allez, si on veut vraiment chipoter on dira que le public au bord de la route n’était pas très expansif, le dimanche matin tôt les gens roupillent.

Ah, j'allais oublier, mon temps : 1h51m37s, soit une allure moyenne de 5:33 min/km.

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