Récit de la course : La Corrida de Houilles - 10 km 2013, par dg2

L'auteur : dg2

La course : La Corrida de Houilles - 10 km

Date : 29/12/2013

Lieu : Houilles (Yvelines)

Affichage : 1388 vues

Distance : 10km

Matos : Rien de spécial

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Le récit

Pas facile de faire un compte-rendu de la corrida de Houilles quand les lecteurs potentiels auront été abreuvés des édifiants récits de la SaintéLyon et autre Off, mais on va essayer...

 

Or donc, la Corrida de Houilles, 42ème du nom, se court depuis 1972 le dernier dimanche de décembre (ou le premier janvier quand c'est un dimanche) dans la bonne ville de Houilles, dans les Yvelines. Il y a deux courses, la populaire et celle des As, qui porte bien son nom cette année : les minimas y sont de 42' aux 10 km pour les femmes et 38' pour les hommes. Autant dire que je n'en serai pas... La course populaire qui avant faisait dans les 6 à 7 km passe pour la première fois cette année au même format que celle des As, à savoir 10 km, et est qualificative pour les championnats de France nous dit-on.

 

Le parcours consiste en une boucle d'environ 3 km parcourue trois fois, avec un tout début de quatrième boucle, l'arrivée étant à quelques centaines de mètres après l'arche de départ. La première partie du circuit est plate, puis après une vague chicane vient la célèbre montée de l'église, à l'issue de laquelle on a droit à un faux plat globalement descendant jusqu'à la fin du tour. La montée de l'église n'est pas un truc démentiel pour les gens de ma catégorie chronométrique, mais c'est d'ordinaire le juge de paix de la course des As, et du reste le public autochtone ne s'y trompe pas en se massant bien plus à cet endroit là qu'ailleurs.

 

Victime comme pas mal d'autres courses parisiennes d'un succès grandissant, la Corrida accueille cette année plus de 2000 participants sur l'ensemble des deux courses, et a même dû clore les inscriptions quelques jours avant le 29 pour cause de surpopulation.

 

Pas d'objectif particulier pour ma part, si ce n'est établir un temps de référence sur route, mes seuls temps chronométrés sur 10 km étant des traces GPS en forêt à 52'05" pour la meilleure (on ne se moque pas, hein, je débute). Ma dernière sortie de la semaine ne m'incite pas à l'optimisme, mais j'avais couru en terrain dégagé avec beaucoup de vent, et je suis trop inexpérimenté pour savoir si mes 52'35" réalisés dans ces conditions sont plus la conséquence du calorique réveillon de Noël ou du vent capricieux. Objectif du jour non avoué car à mon sens irréaliste : 52'04", voire, soyons fous, 51'59", après tout, c'est Noël.

 

Côté organisation, la course populaire a droit à des meneurs d'allure, au nombre de quatre : 45', 50', 55', et 1h. La zone de départ est séparée en trois sas : 38'-45', 46'-55' et 56' et plus. Le speaker encourage chacun à choisir un sas en rapport avec son niveau réel, ce qui est globalement suivi. Pour ma part, je me mets à la hauteur du meneur d'allure des 50', que j'espère suivre un tour avant de me faire décrocher. Le temps est idéal : frais, sec et ensoleillé, et en prime ma logistique est grandement simplifiée par un proche qui habite à 300m de la zone de départ, et c'est donc après un excellent mais copieux repas que je me rends sur zone, le cœur léger mais l'estomac un peu lourd.

 

Au coup de pistolet, la foule se met lentement en branle, et pour moi qui suis en milieu de peloton, il me faut bien une minute pour passer la ligne de départ où je déclenche mon chronomètre. L'objectif des premières minutes est de ne pas se faire semer par le meneur d'allure qui en plus d'être plus rapide est surtout plus expérimenté que moi dans l'exercice du slalom entre coureurs du dimanche. Je remarque finalement que, curieusement, personne ne court sur les trottoirs et en profite donc pour y aller (côté gauche puisque le circuit tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) pour avoir un espace un peu dégagé où je ne gêne pas grand monde et ne suis gêné par personne. Au bout de quelques hectomètres, je suis revenu à proximité du meneur d'allure qui je trouve va quand même un peu vite, et je remarque vite un point commun entre la Corrida de Houilles et le métro parisien aux heures de pointe : quand il y a du monde, cela ne sert à rien de prendre les virages à la corde car tout le monde se tasse à cet endroit, et le gain en distance est annihilé par le bouchon qui se forme. Mieux vaut dans ce cas prendre à l'extérieur : cela va plus vite et en prime cela permet de garder le rythme.

 

L'ensemble du parcours étant muni de hauts parleurs destinés au public, les coureurs peuvent aussi suivre l'évolution des hommes de tête, dont on apprend qu'ils sont partis pour faire 33' : avec ce temps proche de ce qu'ils ont sans doute déjà réalisé, ils auraient pu s'inscrire à la course des As, mais j'imagine qu'il ont préféré finir dans les premiers de la course populaire plutôt qu'en anonymes de la course des As. Problème de riches. En tout état de cause, cela m'indique qu'il y en a quelques uns qui vont probablement me prendre un tour.

 

À l'issue du premier tour, je trouve toujours que le meneur d'allure va un peu vite, ce qui, avec le recul est surtout la conséquence du repas moyennement diététique du midi. Je m'accroche, mais j'ai chaud (et soif) car j'ai eu le tort de garder deux couches de vêtement. Le ravitaillement du 5ème kilomètre est l'occasion d'une belle tentation : se désaltérer ou tenter de garder le contact avec le meneur d'allure auquel je m'accroche toujours. Allez, tant pis pour la soif, je m'accroche, il n'y a même pas 30 minutes à tenir. Peu avant le 6ème kilomètre, nous devons faire la place aux flèches de la tête de course. Cela me déconcentre un peu et je perds le contact avec le meneur d'allure que j'ai beaucoup de mal à rattraper. Nous bouclons le deuxième tour de circuit, et je n'ai toujours pas été décroché au final. Je sais qu'il ne faut surtout pas perdre un mètre de plus car je ne le reverrai pas sinon, et je me permets même de le doubler avant la montée de l'église. Une fois en haut, je l'entends dire à son cortège "Le plus dur est fait", mais pour ma part je n'en suis pas sûr. N'ayant plus de point de mire, j'ai plus de mal à trouver un rythme et j'accélère dès que j'entends des bruits de pas trop pressants car j'imagine qu'il s'agit du troupeau qui encadre ledit meneur. J'ai à ce moment là l'impression euphorisante de doubler des tas de gens, ce qui m'aide beaucoup, mais je réaliserai après la course qu'en réalité je ne double personne car ces gens que je crois dépasser sont en fait les derniers de la course à qui je prend un tour. Ce manque de réalisme aura au moins eu l'avantage de m'aider à gérer la fin de course où je ne suis pas au mieux.

 

À ma grande surprise, je tiens ma position jusqu'à la fin du dernier tour. Je n'entend plus les pas de l'escorte du meneur d'allure : soit il court tout seul, soit, je suis suffisamment loin devant. Au passage sur la ligne d'arrivée, j'ai 49'54" à mon chronomètre, soit deux minutes de mieux que ce que j'espérais ! Je rends rapidement ma puce est cherche en vain la famille venue me soutenir. Je vois à quelques mètres le meneur d'allure des 50', que je n'ose pas remercier, pourtant j'aurais dû : sans lui je ne serai certainement pas allé si vite.

 

De retour au chaud, la consultation des résultats officiels s'accompagne d'une déception : les temps sont comptabilisés à partir du coup de pistolet et non au passage de chacun sur la ligne de départ, et je me vois affublé d'une petite minute de plus que le temps que j'ai chronométré. Par bonheur, les temps réels seront aussi affichés le lendemain, et j'ai bien réussi, à ma grande surprise, à faire moins de 50'. Cela ne suffit pas à me mettre dans la première moitié du classement (il me manque deux minutes pour cela), mais je suis au moins dans le deuxième tiers. Pour moi qui m'étais retrouvé dans les 15% derniers de mon premier (et unique) marathon en octobre dernier, c'est une belle façon de terminer ma première année de coureur du dimanche.

 

Pour la forme, et parce qu'il le mérite bien, le vainqueur de la course de As est le prometteur Cornelius Kangogo (20 ans) qui s'est imposé en réalisant le sympathique chrono de 27'58". Parti seul en tête dès le début, il a, comme la tradition le prévoit, creusé un écart décisif dans la montée de l'église (en l'occurrence la deuxième) et a maintenu ses adversaires à distance jusqu'au bout.

1 commentaire

Commentaire de ejouvin posté le 01-01-2014 à 14:31:01

Quelle belle manière de finir l'année...
Il est vrai que cette corrida est sympathique et c'est sympa de voir tous ces champions.

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