Récit de la course : Marathon de Lyon 2013, par rico69

L'auteur : rico69

La course : Marathon de Lyon

Date : 6/10/2013

Lieu : Lyon 01 (Rhône)

Affichage : 2533 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Battre un record

8 commentaires

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décu mais pas trop...

Je n’avais pas prévu de faire de CR… mais en lisant la magnifique prose d'autres participants je me résous finalement à en faire un.

Depuis que j’ai gouté au trail il y a 3 ans avec une Saintélyon 2010 d’anthologie je ne suis plus très fan des courses 100% bitume. Malgré tout le marathon reste une épreuve de référence pour beaucoup de coureurs. Une sorte d’étalon.

Mon record perso était de 3h36 sur le Marathon du beaujolais en 2011. Je sens que j’ai progressé, je sais que le marathon de Lyon sera sans doute le dernier marathon « bitume » où je vais chercher une perf. Je me fixe donc un objectif très (trop !) ambitieux : 3h15 (13km/h pendant 42km…).

Là ou j’habite (mont du lyonnais) y’a pas de plat. Une sortie de 2h, c’est minimun 500m de D+ (sauf à tourner en rond…). Ca ne sera pas facile de faire des sorties à allure spécifique…

Je prends un plan d’entrainement clé en main d’un jogging international que j’applique de façon la plus rigoureuse possible (5 sorties semaines). Sauf que la dernière grosse sortie (2h30) est écourtée à la suite de grosse gamelle sur un parcourt plutôt typé trail (mont du lyonnais oblige…). Sans suit une petite semaine de doute, un petit rhume et hop nous sommes le 6 Octobre il est 7h45 je suis sur la place Bellecourt.

Y’a déjà foule ! et ca se rempli à vue d’œil. Je ne trouve pas d’endroit confortable pour me changer, ca sera donc dehors. Je dépose le sac à la consigne et je fais une rapide reco de la place. Hum pas d’identification clair des sas je sens le coup foireux… tant pis pour l’échauffement je m’engage de suite dans le sas. 8h30 «Echauffement collectif » on entend vaguement la demoiselle mais on ne voit rien. Encore raté pour l’échauffement. Tiens le meneur d’allure 3h15 vient d’entrée dans le sas cool.

h-5min ca devient n’importe quoi pour entrer dans les sas, Ca passe dessus dessous c’est limite dangereux.

9h : Pan ! C’est parti ! Je colle au bask du meneur d’allure 3h15. On se faufile dans la masse compacte des coureurs et  en - d’1min je passe sous l’arche. Je trouve le meneur d’allure un poil rapide en ce début de course. Sans échauffement enquillé de suite 4’35 au km c’est un peu raide.

Mais bon de toute façon moins de 10min plus tard la tuile ! L’envie pressante. Bah oui, poireauter ¾ d’heure dans le sas alors qu’on a bu en gros un litre de flotte faut évacuer ! Et trouver un endroit discret sur les quais de Saône avec presque 20milles coureuses et coureuses derrière vous c’est pas évidant. Bref, ma petite affaire terminée je repars en ayant perdu de vue mon meneur d’allure et 2min (grosse envie je vous dis…).

Je décide de ne pas faire le forcing pour rattraper le temps perdu, je me dis que j’ai tout mon temps, reste en gros 40km ;-).

Finalement, je trouve assez facilement mon rythme de croisière qui oscille entre 4’33 et 4’40 au km. Les sensations sont excellentes, le cardio est dans la zone des 80%.

Aux ravitos, je ne prends que de l’eau puisque j’ai pris ce qu’il faut en gel. Du coup pas de pause. Séparation avec le 10km on est un peu moins serré. Arrivé à la cité internationale avant d’entrer dans le parc je croise le meneur d’allure 3h15. Il est encore assez loin, je sais que je n’ai pas encore repris les 2’ perdues mais nous ne sommes même pas à mi course. Tournicoti tournicota dans le parc et direction Bellecourt pour l’arrivée des semi-marathoniens. A partir du km18, je me laisse un peu aspirer par ceux qui lâchent les chevaux. Je descends à 4’20-4’25 au km le cardio s’emballe un peu. J‘encourage ceux qui explosent. Je passe au semi en 1h39 (quasiment sur la cible…). Et puis tout à coup ca devient trèèèès calme … plus de coureurs autour de moi nous sommes éparpillé, ca y est les marathoniens reste seul en piste.

Je reprends mon rythme de croisière, les sensations sont toujours très bonnes. Les km défilent. Confluence est un peu animé mais pas beaucoup de spectateurs. On tourne, on vire dans le Quartier Mon GPS m’indique 13km/h de moyenne je suis pile poil sur la cible je m’attends à voir le meneur d’allure 3h15 en ligne de mire d’un moment à l’autre mais non et je ne le reverrai pas…

Traversé du stade de Gerland. J’ai une pensé pour l’orchestre sans spectateur (sauf les coureurs) qui joue dans le stade. Ravito du km30, je fais mes premiers mètres en marchant pour bien me concentrer, « la course commence maintenant, l’échauffement est terminé ! ». Je ne me sens pas vraiment émoussé et je me dis à ce moment que je tiens mon objectif, dans moins d’1 h je suis arrivée.

Oui mais… est-ce le petit vent de face en remontant les quais , l’excès d’optimisme qui me fait repartir un peu vite du ravito km30…

Les premiers signaux d’alarme s’allument au km34, les genoux sont plus difficiles à lever, la foulé est moins souple. Ravito du km35 je marche pour boire la relance est un peu plus difficile. Les quais sont interminables. Pourtant le public est là mais un mur est en train de dresser devant moi. Physiquement c’est dur mais supportable. Par contre mentalement, je craque un peu, le chrono dégringole… km37 même si je rattrape des coureurs à la dérive je n’arrive plus à relancer, dans ma tête je n’y crois plus.

Un collègue qui prépare le marathon du beaujolais est là en tenue sur le quai « ca va ? non je suis cuit, je suis dans le dur  ! » et hop il fait le pacer à 11-12km/h et m’encourage. Les trois derniers km ce feront au mental ! Pas question de se faire pacmaniser par le meneur d’allure 3h30 que je croise sur le quai.

Au final, 3h24 temps officiel, l’objectif est manqué donc un peu déçu forcément. Petite consolation j’améliore quand même de 12min mon record perso.

Bilan :

J’ai pris le MUR en pleine gueule !!! mais why ?

Pas bien préparé ? bah non pas vraiment : 8 semaines de prépa à 5 sortie semaines avec fractionné, Seuil, SL…

Début de Course pas bien gérée ? non plus il me semble je suis resté concentré sur mon allure spécifique sans trop dériver et sans chercher a gagner du temps sur la première partie…

Mauvaise gestion des ravitos ? peut-être… pas de pause marche jusqu’au km30 et je n’ai pris que de l’eau (+ gel sur moi)

Bref ! Je me dis que ce devait pas être mon jour que finalement le marathon n’est pas une course comme les autres et que des choses étranges et non maitrisables se passent dans la tête et dans le corps quand on franchit les 30km…

P.S. :

Je ne peux pas finir ce CR sans un petit coup de gueule ! Lyon mérite un beau marathon ! Alors messieurs les organisateurs arrêtez de penser que la foule est un gage de succès! 1600 marathoniens noyés dans une masse de 20000 coureurs ne fera jamais de Run in lyon un Grand Marathon.

Et pitié, prenez soin de nous. Pourquoi mettre le dernier ravito à plus de 200m après la ligne d’arrivée et la consigne des sacs encore un peu plus loin, vous pensez peut-être que nous ne sommes pas a 200m près et ben si ! et un petit coin avec chaises ou ban pour ce changer et récupérer c’est bien aussi.

8 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 11-10-2013 à 12:13:23

Et Paf, le mur !
effectivement, ça semble assez clair. Mais, ça reste un très très joli temps (et un record amélioré de 12' !)

ces gammes sur bitume te seront profitables : tu vas tout faire péter à la Val'lyonnaise (j'espère qu'on se croisera).

Commentaire de rico69 posté le 12-10-2013 à 12:58:12

merci,
La val lyonnaise sera une sortie longue dans le programme d'un pote qui prépare la STL. mais si j'ai les jambes la descentes se fera sans le frein à main

Commentaire de bubulle posté le 11-10-2013 à 16:29:03

C'était ambitieux 3h36->3h15...:-). Moi qui m'évertue à gagner 3-4 minutes par 3-4 minutes, je n'aurais pas osé..:-). Reste donc probablement à doser un peu mieux et tendre vers le negative split pour, probablement, si tu te relances sur un marathon, tendre vers ces 3h15. Probablement aussi en choisissant un marathon plus roulant que Lyon (c'est là que je case mon petit chouchou de marathon Seine-Eure, même si c'est loin des Monts du Lyonnais.....). Ethop, ça le fera bien.

Cela étant, 3h24, perso, dans deux semaines à Toulouse, je signe pour quand tu veux..:-)

Commentaire de rico69 posté le 12-10-2013 à 13:02:11

je savais que c'était très ambitieux... mais à "vaincre sans péril on triomphe sans gloire"...
Sur le papier Lyon semblait assez roulant mais mon GPS m'indique 150m D+

Commentaire de francois 91410 posté le 17-10-2013 à 13:47:27

Heu ... pour les 3h24 à Toulouse, je suis pas trop d'accord M. François+3 ... ;-)

Commentaire de coco38 posté le 12-10-2013 à 14:42:56

La perf est pluto pas mal ! On perd beaucoup d'énergie dans l'attente et le début de course au milieu de la foule. On subit forcément des variations d'allure. Donc bravo !
Pour une perf il ne faut pas aller sur des courses de masse.

Commentaire de francois 91410 posté le 17-10-2013 à 13:50:58

Bravo pour ton récit et surtout ta perf, car je mesure bien comme les autres ce que représente 12min sur marathon !
moi aussi je veux bien signer pour 3h24 à Vannes dimanche prochain !!
A mon avis, soit un poil plus prudent sur le premier semi, et si les jambes sont là, tu pacmaniseras sur les 12 derniers km ce qui t'emportera vers ton objectif temps...
bonne récup

Commentaire de rico69 posté le 18-10-2013 à 08:57:56

Merci.
La stratégie de base était effectivement d'appliquer le fameux negative split dont parle bubulle, et de faire donc un premier semi un peu en dedans pour pacminiser ensuite. mais voilà y'a eu inversion ;-)

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