Récit de la course : La Montagn'Hard - 60 km 2013, par Caro74

L'auteur : Caro74

La course : La Montagn'Hard - 60 km

Date : 6/7/2013

Lieu : St Nicolas De Veroce (Haute-Savoie)

Affichage : 3029 vues

Distance : 60km

Matos : Hoka Stinson Evo; Bâtons Pro-Trailer Original; Sac Salomon S-Lab

Objectif : Se dépenser

9 commentaires

Partager :

Beau temps, paysages splendides... un rêve de trail!

Avec quelques semaines de retard, je me décide enfin à livrer mon petit CR de la Montagn’hard 60.

Depuis le 80 km du Mont-Blanc, couru 8 jours avant, je n’arrive pas à vraiment faire disparaître mes douleurs aux genoux et ma contracture au mollet, malgré des massages prolongés avec toutes sortes de produits divers et variés. Je tente un footing de 30 mn le jeudi et m’aperçois que mes genoux restent bien douloureux… mais comme je suis un peu débile et qu’ils annoncent beau, je décide de participer quand même à cette fameuse Montagn’hard 60, à laquelle je rêve depuis des mois.

Il n’empêche que, lorsque le réveil sonne à 4h15, dans le chalet suisse où je passe mes vacances, j’ai une petite minute d’hésitation durant laquelle je me dis que je serais aussi bien dans mon lit… Deux magnifiques heures de route plus tard, avec la contemplation de levers de soleil magnifiques sur les montagnes du massif du Mont-Blanc, je ne regrette déjà pas le déplacement, même si une petite inquiétude me taraude quand à la possibilité qu’il y a que je me blesse durablement en étant si peu raisonnable. Mon petit aller-retour entre ma voiture et le départ me conforte peu puisque je sens cette fichue douleur se réveiller.

Dans le sas de départ, je rencontre deux kikoureurs, Badgone et Martinev, ainsi que le papa d’Alexandre Hayetine,  futur vainqueur du 100 km. On bavarde et c’est bien sympa. 7h 10, le départ est lancé. Après un km de plat, sur lequel on court doucement, vient une montée dans laquelle je me fais dépasser par des dizaines de coureurs. Je me dis alors que le niveau va être relevé, car je fais pourtant de mon mieux pour grimper rapidement aussi. La première descente arrive étonamment vite (Je n’avais pas bien étudié le profil..) et dure longtemps. Je me fais encore doubler par quelques avions car je suis obligée d’aller assez doucement, pour économiser mes genoux.

Suit une montée en forêt, puis une descente jusqu’au premier ravitaillement, qui précède une piste en faux plat montant avant d’attaquer la longue montée qui mène au Prarion. Dans cette montée, je me sens en forme et commence à accélérer. Je double alors pas mal de monde. Au sommet, une vue splendide me remplit de joie. Je commence alors à doubler les derniers du 100 km, en me faisant la réflexion que ceux-ci auront peut être du mal à terminer. S’ensuit une longue descente jusqu’à Bionassay, au cours de laquelle je suis un peu frustrée d’être obligée d’aller assez doucement. Je ne me fais pourtant pas trop rattraper, ce qui me rassure un peu, et sors du ravitaillement de Bionassay en 8e position au scratch, le 7e et le 6e étant juste devant moi. Durant la longue montée qui s’ensuit en direction du Col de Tricot, je double des wagons de participants au 100 km, dont certains semblent être en mode « ballade », tandis que d’autres semblent à la peine. Là encore, les paysages sont somptueux. La descente vers les chalets de Miage est raide à souhait. Arrivée au ravitaillement, j’ai la déception d’apprendre qu’il n’y a pas de boisson énergétique pour remplir mon Camel Bag. Tant pis, je tournerai à l’eau, mais je suis un peu étonnée et déçue car j’avais bien reçu l’assurance que les ravitaillements seraient pourvus en boisson énergétique.

Tout à mes pensées, je repars sans mes bâtons. Heureusement, j’y pense assez rapidement et repars les chercher en me traitant silencieusement de bourrique. S’ensuit une courte montée en plein cagniard, puis une longue descente au cours de laquelle je croise un copain Vététiste, avec lequel je n’échange qu’un rapide « Salut !Désolée, pas le temps de parler, je suis en course ! », en me disant ensuite qu’il a dû me trouver un peu sauvage…  Durant la montée vers Tré la Tête, j’ai vraiment chaud et tous les petits ruisseaux que l’on traverse me tentent bien, mais un concurrent que j’avais dépassé avant les chalets de Miage me talonne, puis me double, et comme je suis une fichue compétitrice, je n’arrive pas à me résoudre à m’arrêter pour me mouiller et préfère essayer de le suivre.

Dans la partie plus plate qui prècède le refuge, je me sens soudain pousser des ailes et double, puis distance rapidement ledit concurrent. Arrivée au refuge, situé dans un cadre splendide, je suis déçue de ne trouver qu’une fontaine, car je languis toujours après ma boisson énergétique. Tant pis, me dis-je, fonçons plutôt vers les Contamines. Fonçons, c’est vite dit, puisque la descente qui suit s’avère technique à souhait et mes genoux récalcitrants.

En bas de la descente, j’aperçois soudain une magnifique petite chapelle, entourée d’un jardin bucolique à souhait et, toujours omnubilée par mon envie de ravitaillement, j’y fonce droit sans regarder les rubalises (oui, c’était ma journée bourrique..) Heureusement, un aimable concurrent me rappelle à l’ordre.

Dans le long faux plat descendant qui mène aux Contamines, je constate que je peine à dépasser les 11km/h. Du coup, j’arrête de regarder ma montre car cela me déprime un peu. Je préfère manger… Tiens, d’ailleurs, je m’aperçois soudain que cela doit faire trois heures que je n’ai rien mangé, ni bu autre chose que de l’eau… La pâte d’amande que j’avale alors passe incroyablement bien ; je crois que je devais être en légère hypoglycémie, sans vraiment m’en rendre compte.

Aux Contamines, on m’annonce 4e scratch ; je regarde en vitesse le ravito et, n’apercevant pas de boisson énergétique, je me dis que j’ai presque fini( !!!) et me rabats sur l’eau. Après m’être un peu égarée dans le parking suivant, j’attaque la longue et utime montée en direction du Col du Joly. Le moral est bon, et le physique suit bien, quand soudain : Aïe !! Je me fais dévorer par des taons. Ils me harcèlent, c’est l’horreur ! Heureusement, l’altitude aidant, ils finissent par me ficher la paix. Je rentre alors dans une grande méditation sur les coureurs du 100km, en me disant que je n’aimerais vraiment pas être à leur place et me farcir encore 45 km.

Soudain, le sentier devient plat et j’aperçois une ferme au loin. Ah, ça doit être le col ! Enfin ! Que nenni… arrivée à la ferme, les aimables habitants que j’accoste me montrent un col tout en haut, en plein cagniard et me disent : « Bon courage ! ». Pour la première fois de la journée, j’en bave vraiment. J’ai chaud, et j’ai l’impression d’aller lentement. Enfin, finalement le col arrive vite et je plonge dans la descente… Enfin, plonger c’est vite dit car arrive alors le moment le plus frustrant de la journée : une descente facile, durant laquelle, malgré mes tentatives pour oublier la douleur, mes genoux me forcent à ralentir. Après une brève errance dans un parking (eh oui… encore), j’arrive finalement en vue de Saint Nicolas de Véroce, doublant au passage une dizaine de concurrents du 37. Au final, je termine en 9h25, 1e féminine et 4e au scratch.

Le plus étonnant dans cette histoire, c’est que mes genoux n’ont finalement pas été plus affectés que cela, puisque, dès le lendemain, la douleur n’était pas plus forte qu’avant la course. A l’heure où j’écris ce récit, seule ma contracture au mollet se fait encore sentir, les douleurs aux genoux s’étant évanouies au bout d’une quinzaine de jours (au cours desquels je n’ai couru que 4 fois..)

Pour terminer, je ne saurais trop recommander cette course magnifique !

9 commentaires

Commentaire de millénium posté le 26-07-2013 à 22:37:17

BRAVO Caro ! Pour ta superbe course , et pour ce récit bien étayé. Bises

Commentaire de Arclusaz posté le 26-07-2013 à 22:48:07

bluffant !!!! c'est tellement simple......

Commentaire de bubulle posté le 27-07-2013 à 07:37:01

Oui, hein, c'est tellement simple..:-). Juste 4ème scratch, là, comme ça. Un moment, je me suis pris à espérer que tu rattrapes Philippe pour le podium scratch : ça aurait évité d'avoir ce podium de "parigots"... ;-)

Quel enchaînement, quand même et, si je ne me trompe pas, ce n'est pas fini et tu remets ça pour le trail de Fiz après le KV de Manigod. Pour un peu, je te suggérerais de venir faire un tour à Val Cenis dimanche prochain....OK, c'est un peu plus loin, mais ça permettrait de se revoir (enfin....au début de la course, car après....)

Je ne te dis pas "bonne récup" vu que tu as clairement déjà bien récupéré!

Commentaire de Caro74 posté le 27-07-2013 à 07:52:33

Merci à vous. Dis donc, Bubulle, tu me tentes avec ton trail de Val Cenis.... Je vais y songer!

Commentaire de Benman posté le 27-07-2013 à 08:18:27

Bravo championne. effectivement, vu sous cet angle, le trail c'est simple. Mais, diantre, pourquoi on n'arrive pas à faire comme toi? Ah oui, il faut des champions pour qu'il y ait aussi des poireaux!

Commentaire de philtraverses posté le 27-07-2013 à 10:22:29

bravo pour ta course et ton récit. Tu es une grande championne, en pleine progression, aux capacités de récupération énormes vu ton enchaînement de trails et, qui plus est, d'une humilité remarquable.

Commentaire de Olivier91 posté le 30-07-2013 à 11:03:28

Bravo pour cette splendide performance!Désolé pour la boisson énergétique. Il y a eu un loupé d'info des ravitos. Ils en étaient pourvus ... mais ne le savaient pas! Résultat, on a plein de restes :-(
A une prochaine fois (et bravo pour les Fiz!)

Commentaire de Caro74 posté le 03-08-2013 à 20:21:41

@Olivier, ce n'est pas grave du tout. C'est juste que, sur le moment, je n'avais pas goût à l'eau pure. Merci encore pour cette chouette course.

Commentaire de Bert' posté le 05-02-2017 à 18:35:36

Il n'est jamais trop tard pour découvrir un récit de tes premiers succès... précurseurs d'autres encore plus extraordinaires !

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran