Récit de la course : Marathon du Mont-Blanc 2013, par ilgigrad

L'auteur : ilgigrad

La course : Marathon du Mont-Blanc

Date : 30/6/2013

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 3880 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Se défoncer

7 commentaires

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la piste aux étoiles

 récit du Marathon du Mont-Blanc 2013

également disponible sur mon blog : 

http://www.ladrauniere.fr/2013/06/marathon-du-mont-blanc-2013/

le lundi au soleil

 

J’ai eu de la chance. Moi qui ne passe que quelques jours par an dans les Alpes, j’ai pu profiter d’un temps sublime pour courir dimanche.
Ce n’était pas gagné; il a fait un temps épouvantable la veille. Je suis allé accompagner Anne, ma femme, qui prenait samedi le départ du Cross du Mont-Blanc. Je l'ai laissée affronter des conditions dantesques pour son premier véritable trail en montagne. J'ai pris le temps, avant d'aller supporter Anne sur quelques points de passage, de discuter avec mon ami Yannick qui avait bouclé, vendredi, le 80km  en un peu moins de 16h00. Il avait connu quelques soucis alimentaires pendant sa course mais ses jambes étaient intactes et il présentait une forme étonnante pour un gars qui avait monté et descendu plus de 6000m de dénivelé la veille.

Peu avant le départ du cross, j'ai entendu le speaker appeler désespérément Benoît, en vain. Moi aussi j'aurais bien voulu l'encourager et l'applaudir à l'arrivée mais il a préféré aller courir en Bretagne.

Pendant toute la matinée, j'ai navigué avec Fred et Thibaut entre Argentière et Montroc pour aller faire la claque aux coureurs et donner une veste imperméable à Anne qui risquait d'en avoir grand besoin.

Quand j’ai vu, à l’arrivée sur Plan-Praz, les coureurs du Cross trempés jusqu’aux os; j’ai eu peur de subir le même sort le lendemain. Anne avait réussi à aller au bout de sa course malgré la pluie, le froid et les rochers glissants; Les Riots que nous sommes allés lui acheter jeudi soir chez Team Outdoor lui ont épargnés quelques figures de patinage, elle a traversé un enfer et elle était ravie. Elle espérait accrocher un chrono sous les 4h00; mais avec cette météo épouvantable, 4h17 pour sa première véritable course en montagne, constituait un bel exploit.

Il faisait beau dimanche lorsque je me suis levé. Ce bon point au moral m'aura suivi pendant toute la course.

Fred et Thibaut m'accompagnaient. Le premier visait un meilleur temps que ses 7h40 de l'année précédente; quant à Thibaut, malgré son foncier et sa bonne expérience du marathon et des trails (Saintélyon, Templiers, Eco-trail 80km), il voulait juste terminer sans trop s’abîmer. Sa saison avait été courte; une mauvaise blessure aux côtes lui avait interdit de s'entraîner de février à mai.
Je suis résolu à partir léger. Il fait beau, j’espère croiser un ravitaillement à chaque heure de course; inutile de m’encombrer d’un sac à dos. Une ceinture porte bidon devrait suffire. Je porte la tenue Lafuma de ma dotation Team Outdoor (maillot et cuissard) et les Adidas Riot 5 qu'Agnès m’a confiées au début de la semaine.

La foule colorée rassemblée sur la place du Triangle de l'Amitié est impressionnante. Nous sommes plus de 2000. Je suis à quelques mètres de l'arche de départ et lorsque je me retourne, je ne parviens pas à voir la fin du "peloton", au pied du bureau des guides.  Le speaker demande à ce que tous ceux qui participent à la course pour la première fois lèvent le doigt. Une nuée de main s'élève autour de moi. Ils sont 85% à affronter le Marathon du Mont-Blanc pour la première fois. J'imagine qu'il y en a pas mal qui courent pour la première fois en montagne aussi. Il vaudrait mieux ne pas se trouver derrière eux quand il nous faudra grimper vers le col des Posettes; non pas qu'ils ne soient pas capables de grimper vite, mais quand on manque d'expérience on doute de sa capacité à pouvoir soutenir un rythme élevé dans les côtes, on reste sur sa réserve et on n'avance pas. J'en ai fait l'expérience la première fois que j'ai courue à Chamonix.  La seconde fois, ce fut l'inverse; Sachant que j'avais grimpé en dedans l'année précédente, je me suis défoncé sur toutes les côtes posées sur mon chemin; j'étais cuit en arrivant au sommet des Posettes. Cette année j'ai un plan de course formulé à partir de mes chronos précédents et de toutes les sorties que j'ai effectuées autour de Chamonix au début du mois de mai; je me suis promis de le suivre à la lettre.
Je reconnais, devant moi, Arnaud que je croise régulièrement à l’occasion des Veillées du Bois. Il pète la forme et espère claquer un temps sous les cinq heures. Nous échangeons quelques impressions avant de nous concentrer l’un et l’autre sur notre course. Au signal de départ je le laisse s’échapper à la poursuite des élites qui attendaient quelques mètres devant nous. Je pars moi aussi assez rapidement. Je suis aspiré par le flux; ça va vite. Je me stabilise à 13,5km/h pendant les trois ou quatre premiers kilomètres. Je n'ai aucune chance de courir ne serait-ce que dix minutes aux côtés de la star catalane; la tête du peloton n'est plus qu'un point très loin devant. Même en sprintant, je ne les rattraperais pas. Jusqu’aux Bois, à la sortie de Chamonix, la piste demeure très roulante. le peloton s’étire, on cherche sa place. Les premières pentes s’apparaissent avant le Lavancher, Je cours dès que le relief le permet, à une vitesse comprise entre 12 et 13 km/h; sinon, je diminue l'amplitude de mes pas et je ralentie. Je cours toujours mais sans brûler inutilement une énergie qui pourrait me manquer plus tard. Je suis sans doute un poil au dessus du seuil mais j'ai dans l'idée de ne pas me retrouver coincé dans les bouchons qui se forment à l'entame des pentes plus raides.
Première demi-heure, j’arrive au Lavancher. Je connais le sentier par cœur. Une petite côte en sortant du village et puis on déroule tranquillement jusqu’à Argentière à 13 km/h. avant d’arriver au tunnel sous le télésiège de Lognan et le chemin qui file vers la crèmerie du Glacier d’Argentière, je croise Anne. Elle m’encourage et me suis jusqu’au pont de bois.
Moins de 1h00 à Argentière. Frédéric, un autre abonné aux Veillées du Bois, m’interpelle. Arrivé en retard sur la ligne de départ, il a surgit des abysses du peloton pour remonter jusqu’à moi. Il attaque la première véritable côte de la course à grandes enjambées. Je le regarde partir, sans essayer de le suivre. Il va trop vite pour moi et je préfère conserver mon rythme.
Je monte au Planet d’un pas léger. J’avale les 200m de dénivelé sans problème; là aussi, je connais le chemin. Descente sur Montroc; On franchit l’Arve un peu plus haut que d’habitude; Ce n’est pas plus mal. L’ambiance pendant que l’on court à travers la rue du village a des allures de Tour de France. Les cloches sonnent, on hurle mon nom, il fait beau, c’est vraiment l’été. On bascule sur le col des Montets puis on prend la direction de Vallorcine. J’adore ce chemin en faux plat descendant le long de la réserve des Aiguilles Rouges je vis un moment de bonheur absolu; l’endorphine fait son oeuvre, la montagne et le soleil font le reste.
1h45 à Vallorcine. Ça correspond à mon plan de route pour terminer en 5h30. Je suis 267ème mais, en pleine course, je l'ignore encore.
Je suis monté calmement jusqu'au col des Posettes. J’ai fait, malgré la neige, cette ascension tous les jours avec Fred ou Anne pendant les vacances de printemps. Je suis comme chez moi. Je m'efforce de courir sur la piste 4x4 si la pente n’est pas trop forte. J'en garde volontairement sous les pieds car je sais que la course ne s'arrête pas à 23km.
2h36 au col des Posettes; j'ai une minute de retard sur mon plan mais comme j'ai tout de même gagné 30 places dans l'ascension, je ne me plains pas. Je m'hydrate et je m'alimente depuis le début avec une précision d'horloger suisse. Je crains plus que tout de manquer de jus en fin de course et je sais que cela se joue chaque minute.
Je retrouve avec plaisir le guitariste qui fait vibrer sa Stratocaster, perché sur le plateau arrière d’un pick-up. Tous les ans j’attends ce moment avec impatience. La première année j'étais resté quelques minutes avec Laurent à savourer ces instants de bonheur, là je l’abandonne avec regret à ses riffs et je me lance à l’assaut de l’aiguillette. Contrôle des bagages. Bidons, veste imperméable, sifflet et téléphone portable. Tout y est, j’ai la permission de continuer. Ça grimpe, on est à deux doigts de l’épreuve d’escalade. On longe quelques névés, l'hiver a duré longtemps. Je suis venu par ici il y a un peu plus d'un mois et on ne pouvait monter au dessus de 1500m sans s'enfoncer dans la neige jusqu'aux genoux. Curieusement les cuisses ne piquent pas encore; je vais faire un temps de malade. J’ai tort, je ne suis pas sauvé; je le saurai plus tard. Les autres années, à ce point de la course, je pouvais observer une longue file ininterrompue de coureurs qui serpentait jusqu'au sommet. Cette fois-ci, ils sont moins nombreux. Des petits points épars se répartissent devant moi. J'en déduis que je suis plutôt à l'avant de la course. J'ai encore regagné quelques places depuis le col des Posettes je ne dois pas être loin des 225 premiers. Je commence à y croire sérieusement.

2h54 au sommet de l'aiguillette et je suis en pleine forme. Décrire le paysage qui s’étend sous nos yeux à cet endroit de la course est quelque peu compliqué. Il existe sans doute peu d’endroits aussi beaux dans le monde. On voudrait s’arrêter un peu, non pas pour reposer son cœur et ses jambes mais pour profiter de ce spectacle sublime. Je reviendrai me balader. Dans l’immédiat, j’ai une course à terminer.
À peine ai-je entamé la descente que je suis pris d'une terrible crampe à la jambe gauche. Je m'effondre dans un lit douillet de rhododendrons.
Je regarde mon chrono et m'autorise trois longues minutes de récupération. Les coureurs défilent avec les secondes. Je termine le contenu de mon bidon. 300ml d’eau, cela devrait suffire Je me relève et continue prudemment la descente. C’est un sentier de crête assez technique; on saute sur de gros cailloux et on glisse facilement. Je sens que la crampe est latente, qu'elle peut revenir à tout moment. Descendre tranquillement. Tant pis pour le chrono. Le but, à court terme est d’arriver entier au prochain ravitaillement, faire un check-up et récupérer ce qui peut l’être sur les deux étapes suivantes.

L'arrivée au Tour sonne comme une délivrance. La foule qui nous acclame à la sortie du sentier ne se doute pas à quel point je suis heureux de les voir et de les entendre. Je suis ému, j'en pleurerais.

3h31 au Tour. J'ai perdu encore 5 minutes sur mes prévisions et j'ai reculé à la 283ème place.
Les choses s'améliorent entre le Tour et Montroc. La course emprunte un long faux plat descendant. Je ne prends pas le risque de lâcher les chevaux, même si je connais par cœur ce chemin champêtre le long de la rivière; je préfère prendre le temps de décontracter mes pauvres muscles. Je dois bien courir à 11km/h, ce n'est déjà pas si mal. Je traverse une nouvelle fois Montroc; toujours cette ambiance de tour de France. Deux cents mètres avant d'atteindre le ravitaillement de Tré-le-Champ, une nouvelle crampe me terrasse. Je suis cloué au sol. Un trailer attrape mon pied et m'aide à étirer ma jambe. Je le remercie et lui dit de ne pas s'attarder sur mon cas, je m'en sortirai bien tout seul. Je reste une ou deux minutes étendu et regarde une dizaine de coureurs me passer devant. Je me redresse et tente de l'étirer de nouveau en prenant appui sur un arbre. Le temps passe. Je suis pris d'un abominable doute. Dans cet état je ne pourrai jamais rallier Plan-Praz.
Un spectateur me pousse à rejoindre quand même le ravitaillement et de me reposer "là bas" plutôt que sur le bord d'un sentier. Je reprends ma course, lentement d'abord, puis avec plus d'assurance.
J'atteins la Boerne (Tré-le-Champ) en 3h48. C'est trois minutes au dessus de la limite haute que je m'étais fixé mais les 5h30 sont encore jouables. Jusque là, je ne remplissais à chaque étape, qu'un seul des deux bidons que j'avais à ma disposition. 600ml d'eau suffisent théoriquement à s'hydrater pendant une heure. Compte tenu de mes mésaventures depuis l'aiguillette des Posettes j'ai décidé de remplir mes deux bidons. C'est à peine plus lourd à transporter mais je ne veux plus subir de crampe. Le temps presse, j'ai perdu une bonne vingtaine de places (24 pour être exact) et je dois les reprendre pendant mon périple vers Plan-Praz. Je ne m'attarde pas.
J'attaque la longue remontée vers Flégère avec de nouvelles jambes et une détermination qui ne s'est pas érodée. Je joue au Pac-Man avec tous ceux qui courent devant moi. Je reprends confiance même si une jolie chute avant la passerelle au dessus du torrent Cheyserys, suivie d'une nouvelle crampe, m'oblige à tempérer mon ardeur. J'ai encore perdu quelques places que je reprends en continuant de jouer au Pac Man.
La pente raide qui remonte vers Flégère après le bois de la Trappe semble durer des heures. Je me rassure à l'idée que ce qui est difficile pour moi, l'est tout autant pour mes poursuivants; et que ceux qui me précèdent ne sont pas dans un bien meilleur état. Il n'y a aucune raison désormais que je perde une quantité monstrueuse de places et qu'il y en a peut-être encore quelques unes à gagner. La large piste de ski caillouteuse sous le cagnard que l'on suit jusqu'au ravitaillement est interminable. J'essaie de trottiner mais mes jambes sont lourdes; d'ailleurs, devant moi, personne ne court. J'attends d'atteindre le lac artificiel pour relancer un peu jusqu'au raidillon qui conduit au ravitaillement. Au sommet de la bosse un groupe de musiciens déguisés accueil chaque coureur en entonnant un couplet à la gloire de celui dont le prénom est inscrit sur le dossard... je trouve cela très sympathique.

Plan-Praz

Je passe à la Flégère en 4h51. C'est au moins six minutes de trop pour espérer tenir sous les 5h30 mais on ne sait jamais, alors je m'accroche.
Le sentier entre la Flégère et Plan-Praz n'est pas une promenade de santé mais c'est très cool par rapport à ce que j'ai enduré jusque là. La série de marches glissantes sécurisées par les gendarmes du PGHM constitue le seul passage compliqué de cette étape. Dans quelques minutes, on fera la queue pour franchir ce passage, mais pour le moment il n'y a personne. J'hésite à accélérer. En courant à fond je peux me refaire mais je peux aussi voir les crampes réapparaître. Je préfère jouer la prudence. Je suis au coude à coude avec Julien, un gars qui tire derrière lui un groupe de copains; ça donne du rythme. 5h13, un enfant annonce la dernière bosse avant l'arrivée. ça monte peu, 80m tout au plus. J'ai un mauvais souvenir de ce passage, un lacet défait, une pause technique et cinquante personnes qui vous passent devant. Cette année je monte tranquillement derrière Julien. Quand on débouche derrière la corniche, le finish s'ouvre sur nos yeux. Je dois pouvoir être derrière la ligne en un peu plus de dix minutes. J'en suis à 5h23 de course. Pour les 5h30, à moins de s'appeler Kilian Jornet, c'est fichu; en revanche douze minutes pour parcourir les 1,5km qu'il me reste et terminer en moins de 5h35, ce devrait-être jouable.  Je me lâche un peu dans la grande descente qui précède le mur mythique de l'arrivée.

J'avais rêvé d'être en état de pouvoir courir jusqu'à la fin mais je n'y arrive pas. Je relance quand la pente est moins forte mais je ne parviens pas à "tout" courir. Un dernier coup de rein à 100m de l'arrivée et je franchis la ligne en 5h38
257eme sur 1922 arrivants.

Frédéric termine en 5:53 à la 360ème place. Je l'ai sans doute dépassé dans l'ascension vers les Posettes, il m'a de nouveau doublé lors de la descente puis je suis repassé devant sur le chemin vers Flégère

Arnaud, quant à lui, fait un temps de Golgoth. 4h52 et une très jolie 78ème place, juste derrière Anna Frost. ça le fait, non ?

Fred améliore son temps en parvenant à Plan-Praz en 7h25. Il figure dans la première moitié du classement et n'en est pas peu fier.

Thibaut a souffert. Il fini sa course en 7h36, sur les rotules, et en jurant de ne plus jamais revivre ça. 2500m de côte sans entraînement, forcément, ça fait mal.

Ce n’est pas tant le classement ou le temps de course qui me font plaisir que le sentiment d’avoir su gérer chaque étape avec lucidité.
J’ai le sentiment que, sans ces fichues crampes, j’aurais pu tranquillement passer sous les 5h30. J'aurais dû boire davantage. Le coach affirme qu'en altitude l'air est plus sec et qu'à 2000 m l'hygrométrie est 50% plus faible qu'au niveau de la mer. Dans mon cas, un bon litre par heure eut été un minimum quand j'attaquais les Posettes.
Quoiqu'il en soit, Ce résultat me donne confiance pour la suite; j’ai sans doute franchi un palier et j’aborde la préparation pour la CCC avec une grande sérénité…

lafuma

trace de la course sur Garmin Connect

 

également disponible sur mon blog : 

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Memento du trailer

Chamonix - les Bois (3km)
Ne pas hésiter à courir à allure semi, moins on prend le risque de ne pas être bien placé, plus c'est prendre celui de se cramer prématurément. AS21
 
les Bois - sortie du Lavancher (8km)
On court raisonnablement sur les côtes et on se relâche dans la descente qui précède le Lavancher. On continue à courir tranquillement dans la bosse qui suit la sortie du village.
 
sortie du Lavancher - Argentière (10km)
On est globalement sur un faux-plat descendant; il faut envoyer et en profiter pour prendre des places. AS10
 
Argentière - le Planet (12km)
Inutile de se brûler sur la première véritable ascension. ça ne dure pas très longtemps, on en profite pour se jauger. Si on en a sous le pied en arrivant en haut, on pourra aborder la montée des Posettes avec un rythme plus soutenu, réciproquement, si on termine en apnée, il faudra faire gaffe à ralentir sur les Posettes.
 
Le Planet - Montroc (13km)
ça descend pendant 1km, on envoie du lourd, on double. AS10
 
Montroc - Col des Montets (15km)
On respire, on regarde le paysage et on sourit aux photographes. AS42
 
Col des Montets - Vallorcine (18km)
Long faux plat descendant jusqu'au ravitaillement. On court rapidement; pas trop non plus, il faut garder des munitions pour la séquence suivante. AS21
 
Vallorcine - Piste 4X4 (20km)
ça grimpe pendant 30' environ. On ne gagne pas énormément à trop envoyer. Il ne faut pas s'essouffler sur cette étape même si on a l'impression que l'on peut y gagner des places; elles seront vites perdues lorsqu'on est perclus de crampes et de fatigue. On grimpe sans que le cœur tape trop fort et surtout ON BOIT beaucoup.
 
piste 4x4 - Col des Posettes (23km)
C'est maintenant qu'il y a un truc à jouer. Il faut absolument courir si la pente est inférieur à 15%; on trottine dès que l'on peut et on marche lorsque la pente est trop forte (en général, la pente s'affirme dans les virages). On continue à BOIRE. il faut avoir bu au moins un litre entre le départ de Vallorcine et le col des Posettes. Si ce n'est pas le cas, on s'offre une tournée au bar que l'organisation a ouvert sur le col.
 
Col des Posettes - Aiguillette des Posettes (24km)
Séquence escalade, ça dure entre 10' pour ceux qui savent y faire et 20' pour les plus lents; donc ne s'angoisse pas et on ne se rompt pas les os pour si peu. On profite du paysage somptueux et on respire. on continue à boire aussi. Si on le l'a pas fait, on le paiera cash dans la séquence suivante.
 
Aiguillette des Posettes - le Tour (28)
De deux choses l'une : soit on sait descendre sur des terrains techniques et on y va à fond, soit on ne sait pas et là, l'idée, c'est d'arriver entier en bas. Malheureusement ce n'est en général pas ceux qui vont le moins vite qui s'épuisent le moins. A FOND.
 
le Tour - Tré-le-champ (31km)
Faux plat descendant jusqu'à Montroc. Chemin est imbibé d'eau mais on s'en fout, on peut bien avoir les pieds mouillés, ça séchera bien assez vite. c'est pratiquement la dernière fois qu'on peut courir à allure semi alors on en profite. AS21
 
Tré-le-Champ - Bois de la Trappe (35km)
Globalement c'est une portion roulante en single. Il y a bien quelques petites côtes mais elles se passent facilement et ne ralentissent pas vraiment le rythme. on doit pouvoir tenir à allure marathon la dessus. Un peu moins peut-être. AS42
 
Bois de la Trappe - la Flégère (37km) 
Là c'est clair, ça grimpe et ça fait mal. Le bon côté, c'est que c'est la dernière grosse difficulté du parcours (à l'exception de l'arrivée mais à ce stade, ça ne compte plus). On prend son mal en patience et on grimpe comme on peut. Il y en a pour une vingtaine de minutes, c'est pas la mort non plus. Quand on débouche de la foret et qu'on emprunte la piste de ski on essaie de trottiner. Si on manque de jambe, on marche et on se lance 300 mètres avant le lac. C'est dur mais on pourra toujours souffler lorsque la piste le contourne. Du mur au pied du chalet de la Flégère, au ravitaillement on marche et ce n'est déjà pas mal.
 
la Flégère - Plan-Praz (41km)
On court sans hésiter. On franchit comme on peut les gros pierriers et on relance immédiatement après. C'est la dernière chance pour améliorer son chrono. Une petite difficulté sur une descente en escalier sécurisée par le PGHM et on repart. Une dernière bosse à 2km de l'arrivée; là on ne se casse pas la tête on monte quatre à quatre il y a une grande descente juste derrière pour récupérer. On descend à fond sur la piste de ski bien large qui conduit au pied de plan-Praz. C'est un schuss. 
 
Plan-Praz (42km)
Kilian court, la plupart marchent. Faîtes comme vous pouvez, de toute façon c'est la fin. Il faut absolument sourire, vu le nombre de photographes, on va vous immortaliser; autant offrir la meilleure image possible. Courir. Il faut courir. Grappiller jusqu'à la dernière seconde; il y a des bières et du saucisson en haut. 
 

7 commentaires

Commentaire de sabzaina posté le 03-07-2013 à 07:33:35

5h38... waouh. Bravo d'avoir su gérer les crampes avec autant de calme et de sérénité.

Commentaire de Warthog posté le 03-07-2013 à 10:39:34

Sacrée progression en deux ans !
Bravo à toi

Commentaire de ilgigrad posté le 03-07-2013 à 10:39:51

Sabine, ton temps n'est pas mal non plus, pour une première course en montagne sans entraînement dans les Alpes. Je pense qu'il ne te faudra pas attendre très longtemps pour claquer de très jolies perfs en montagne et pulvériser, l'an prochain, la barre des 5h30 sur le Marathon du Mont-Blanc.
...Quant aux crampes, ce n'est aps moi qui les ai gérées, c'est elles qui m'ont géré. Elles décident quand on doit s'arrêter et quand on peut repartir. Moi, je m'adapte à leurs volontés ;-)
Je te souhaite un excellent été; on se retrouvera sans doute au départ et, je l'espère, à l'arrivée de la CCC.

Commentaire de ilgigrad posté le 03-07-2013 à 10:43:52

Merci, Warthog !

Commentaire de eric41 posté le 03-07-2013 à 11:55:40

Bravo pour ta course David.Après 2 déceptions la troisième fut la bonne et de quelle manière.Je n'aurais certainement pas pu te suivre sur cette course.As-tu saluer notre ami extraterrestre Lucas ?Il a réussi son défi.Incroyable.
Bonne prépa pour la CCC.A+

Commentaire de ilgigrad posté le 03-07-2013 à 13:47:23

Salut Eric,
je n'ai pas réussi à croiser Lucas mais il était l'autre star de ce marathon. tout le monde autour de moi, dans le sas de départ, parlait de lui et de son pari de fou. Les gens pensaient qu'il était italien; le speaker l'a salué au départ et l'a interrogé à l'arrivée...
et toi ? pas de course prévue avant Fontainebleau et l'Endurance trail ? pas de trail en montagne cet été ?
A bientôt, j'espère qu'on trouvera le temps de se voir à Millau...

Commentaire de Benman posté le 14-07-2013 à 19:29:14

Il est sympa ton CR. le memento de la fin est à garder pour ceux qui découvriront l'épreuve l'année prochaine. Dommage que des crampes t'aies gâché ainsi ce qui aurait pu être une énorme perf et QUI RESTE UN EXCELLENT temps. Merci de nous l'avoir fait partager ainsi.

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