Récit de la course : Tri Half de Deauville 2013, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Tri Half de Deauville

Date : 9/6/2013

Lieu : Deauville (Calvados)

Affichage : 1783 vues

Distance : 113km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Ça aurait pu être pire !

Triathlon Half IM de Deauville 2013

 

Le triathlon de Deauville, je m’y suis inscrit pour plusieurs raisons :

-          Faire mon tri de reprise de la saison sur un format half facile à intégrer dans mon programme de préparation à Lenshan

-          Etre présent  à un congrès professionnel qui se déroulait les 2 jours précédents

-          Courir sur les fameuses planches de Deauville

-          Et enfin (et surtout), passer un petit weekend en amoureux dans cette belle cité romantique.

 

devant le palais des congrès, la veille...


Presque 6 mois après mon embolie pulmonaire, je vais pouvoir un peu tester  l’évolution de la mécanique. Quelques jours plus tôt, la batterie d’examens de contrôle prévue avait révélé des choses encourageantes : phlébite totalement guérie, résultats biologiques correctes malgré une anémie découverte mais plus probablement due aux nombreux et  importants hématomes que j’ai faits pendant tout ma période d’anticoagulants (anticoagulants enfin arrêtés 4 jours plus tôt ! ouf, fini les nausées, les maux de têtes et autres désagréments causés par ces médocs). Petit (gros ?) bémol, le test spiro montre une perte de 20% de ma puissance d’expiration qui s’explique d’après les toubibs par la nécrose de certaines zones du poumon situées en aval de l’embolie. Pour certains, après 6 mois, on ne peut plus espérer d’amélioration et il me faudra faire avec toute ma vie, pour d’autres au contraire, il est encore possible d’espérer un retour à la normale. Est-ce que cette perte d’expiration me gênera ? Difficile à savoir, mais, pour tous les toubibs consultés, la bonne nouvelle est qu’il n’y a pas de contre-indication à la pratique sportive, même en compétition. On me prévient juste que j’aurais toujours l’impression de pédaler un peu en côte et de courir un peu contre le vent à cause de ce foutu poumon esquinté ;-)

Je veux bien les croire, si je monte 3 étages un peu vite, je mets 5’ à retrouver mon souffle ! Par contre, si je reste en endurance pure, pas de problème côté ventilo (plutôt encourageant en vue de Lenshan où je ne vais jamais me mettre dans le rouge, même pas dans l’orange !)

 

 

Alors, ce triathlon ? On m'avait dit :"la Normandie il y a des vaches partout, c'est vert et c'est plat". Des vaches...j'en ai vu pas mal en effet, c'est vert...certes, mais côté relief, ce n’est pas plat...du tout du tout !

ça c'était aussi...la veille ! grand soleil !

 

l'avenue Lucien Barrière, toujours...la veille !

 

juste avant le départ du CD avec les copains du club ! bonnet, polaire et ciel bien bas :-((

 

 

Avec Ouster et sa progéniture juste avant le dépert.

 


La météo n'était pas engageante (alors que les 2 jours précédents avaient été presque estivaux) : fort vent de nordé avec une mer bien creusée par la houle qui a décidé les organisateurs à raccourcir la distance de 1900 à 1500m au dernier moment. Une fois la barre de rouleaux difficilement passée, il a fallu remonter face au vent pendant 200 m et ensuite, le parcours était tout en ligne droite, parallèle à la plage et heureusement avec le vent favorable. J’ai bien aimé cette natation où il faut jouer avec les conditions plutôt que d’essayer de se battre contre. Je me suis toujours bien mis à droite du paquet, côté large et j’ai pu nager peinard. Déjà que la houle et le clapot étaient gênants, je voulais ne pas en plus être gêné par les autres gugusses. Par contre, j’ai pensé à Ouster pendant toute la nat. Lui qui appréhendait cette natation en mer, pour une première, il a été bien servi !

Premier effort, passer la barre de rouleaux, rigolo mais fatigant


Une fois sur la plage, il faut courir parallèle à la mer contre un fort vent de face pas loin de 500 m sur le sable (mouillé heureusement) puis remonter la plage sur le sable sec jusqu’au parc à vélo.


presue 900 m mettrte de plage pour rejoindre les vélos !


La transition s’effectue avec sacs et zone d’habillage, comme à Nice et à Roth par exemple. Je me goure de sac « bike » (je prends celui d’Ouster qui, heureux hasard, était juste à côté de moi dans le parc à vélo) ; sinon transition expresse. Je suis quand même surpris d’être là avant Ouster qui est a priori plus rapide que moi en piscine, mais c’était son apprentissage de la natation en mer, et aujourd’hui, c’était pas facile. Il fait gris, venteux, pas trop froid, mais j’enfile quand même un maillot de vélo par-dessus la trifonction (bon choix avec le recul car il y a des descentes très rapides où je me serais bien caillé).

32’ pour sortir de l’eau à ma montre + la remontée de la plage + la transition, après 40’ je commence à pédaler, j’ai fait bien pire en natation, et vues les conditions et vu que je sors en même temps que Mathieu et Cédric du club qui nagent mieux que moi normalement, je m’en sors plutôt pas mal. Bon natation bouclée, la « course » va pouvoir commencer…

 

 

c'est par là le vélo ?!

 


le vélo : 3 tours très très vallonnés dans la superbe campagne normande du pays d'Auge, avec 3 principales difficultés. dans St Laurent, un vrai mur à 17% sur 600 m après seulement 2 km  (pas encore chaud, j'ai bien cru que j'allais le monter à pied au premier tour !), puis une deuxième côte plus longue, moins difficile heureusement mais qui devient de plus en plus raide jusqu'en haut du village de Beaumont en Auge  et une troisième, encore moins raide mais encore plus longue qui monte sur 4 paliers successifs ! le reste du temps, il y a assez peu de plat et on n'est pas souvent sur les prolongateurs. A moins d'être super costaud, je ne pense pas que le vélo aéro soit le plus adapté à ce parcours. Le revêtement est parfois très très mauvais. Bref, vous l'avez compris, c'est très joli, mais ce n'est absolument pas "roulant" !

Premier tour pour découvrir, jambes correctes mais sans plus. Par contre avec le 38/23 sur les gros pourcentages, j’avais beaucoup de mal à tenir debout sur les pédales. Il y a de nombreux passages très casse gueule donc j’y vais molo molo.

Deuxième tour plus à l’aise, le diesel commence à chauffer  doucement et les jambes répondent pas trop mal mais sans plus.

Troisième tour, je fais les descentes beaucoup plus vite et je sais où relancer et jouer du dérailleur, je tourne le tour un peu plus vite, mais j’ai les grosses cuisses et je sens bien que mes jambes contrairement à l’an dernier ne tournent pas toutes seules. Sans avoir appuyé comme un malade sur les pédales, j’ai les grosses cuisses quand je pose le vélo. Et là où je partais en courant « comme un lapin » l’an dernier, je sens que la mise en route va être difficile.

Au final, 3 tours de vélo assez réguliers, tournés en un peu plus d’une heure chacun, pour une moyenne globale de 30 km/h. je n’ai pas le détail des résultats et comme mon compteur vélo déconne, je n’ai pas le temps exact, mais je pense être aux alentours des 3h10 de vélo pour 94 km et 1500 m de D+ environ.

 

A T2, je m’accorde une grosse pause technique, puis changement express après récupération du sac « RUN » en faisant bien attention de ne pas piquer celui d’Ouster cette fois ;-))

 


la CAP : 3.5 tours que j'ai beaucoup aimés. Bien sûr il y a l'A/R le long de la plage sur les mythiques "planches" de Deauville, mais à part une longue ligne droite face au vent sur le boulevard de la mer qui est un peu fastidieuse, il y a aussi beaucoup de passages très sympa (les quais de la marina, un petit jardin paysager) et de nombreuses relances qui évitent la monotonie.




sur "les planches" !


Dans les premiers hectomètres, j’ai les jambes qui tournent bancales. L’an dernier, je posais le vélo et tout de suite je courais sans problème. Mais au bout d’1 km, je commence à trouver ma foulée, même si je sens bien que ça ne va pas très vite. Je tourne le premier tour aux  alentours de 5’ au km. Bon, je me dis que je suis là en préparation, que je vais me faire mon p’tit semi tranquillou sans me casser en 1h45 (allure « marathon »), peinard. Sur l’A/R des planches, je croise les copains du club Yannick, Cédric, Arnaud et je constate que la vielle tortue V3 est devant tous les p’tits jeunes du cloub de quelques minutes ! Mais ils m’ont l’air assezvaillant et je sens que je pourrais bien me faire manger. Deuxième tour, je maintiens l’allure sans trop forcer, je fais le mariole au passage de la ligne en tentant un pas de rock’n roll au son de « jive bunny », mais cette petite facétie me vaut une élévation spectaculaire de la fréquence respiratoire. Intéressant comme remarque, il faut absolument que je reste en endurance sinon, la machine s’emballe.

Troisième tour, ça commence à tirer sur les cuisses et je vois les temps au km qui s’allongent inexorablement. Plus près des 5’10/5’15. Dernier tour, je suis bien gêner par le vent de face, je fais le gros dos. Les p’tits jeunes du TCN  ne me reprennent rien, j’essaie de me situer dans ma catégorie d’âge par rapport aux autres anciens que je croise. Pas facile à estimer, mais je pense qu’il n’y a pas de V3 dans ma ligne de tir. Je termine en déroulant, sans me mettre minable, tout en grattant quand même quelques places. 1h47 pour ce semi, venteux certes, mais archi plat et très roulant, j’estime que c’est relativement mauvais, surtout que contrairement à mes habitudes, je termine moins vite que j’ai commencé. J’aime pas ça, j’ai toujours un sentiment de « frustration » quand je ne termine pas une course vite car j’ai le sentiment d’avoir mal gérer mon affaire.

 

ça trottine gentiment !


Bon 5h41 au final, 104ème et 4ème V3 (le podium V3 est à 2’ devant !  je l’avais pas repéré l’ancien, car si j’avais su je me serais fait un peu plus mal pour aller le chercher). En valeur absolu, ce n’est pas tip top, mais si on considère qu’il y a 6 mois je ne savais pas si je devrais plutôt envisager une reconversion vers le golf, la pêche à la ligne ou le macramé, je me dis que ça aurait pu être bien pire. D’autant que je termine assez « frais » à part les cuisses. Aaujourd’hui après 45’ d’HTV moulinette et une bonne séance de piscine, je suis comme neuf, prêt à reprendre mon programme pour Leshan dès demain. Il me reste 4 très grosses semaines de charge de travail en volume puis 2 semaines ultra light pour faire du jus. C’est sûr qu’avec tous mes pépins hivernaux, ma préparation a pris beaucoup de retard, et je crois que je vais être un peu juste, mais si je n’ai plus de bobo d’ici juillet, je pense que ça peut le faire. Il faudra prévoir un objectif très très modeste, loin de mes performances de 2011 et 2012, mais en restant en endurance basse toute la course, et si la carcasse tiens le coup mécaniquement, je dois pouvoir boucler dans les délais impartis.

 

Et puis je commence à jouer de la méthode Coué. En 2011 et 2012, certes j’avais fait des supers résultats sur les courses de préparation, mais j’étais prêt un peu avant l’heure et je m’étais un peu loupé sur les objectifs principaux en arrivant un peu fatigué (PBP en 2011 et Norseman en 2012). Cette année, je me dis que je vais faire des courses de prépa pas terrible mais que je serais d’avantage  prêt le jour J…l’espoir fait vivre ;-)) Quant à ce manque de vitesse en CAP, cela ne m’inquiète pas trop non plus. En effet, je n’ai absolument fait aucun travail de vitesse cette année et je n’ai absolument pas travaillé les enchainements. En plus, pour Leshan, tout mon entrainement vélo et natation est basé sur du long, du très long et à bas régime, ce qui explique très probablement cette diésélisation de ma cylindrée, en plus de mes limitations respiratoires.

 

Grosse incertitude quand même, comment vont se comporter mes cannes à l’Altriman ? Car dès que la pente monte au-dessus de 3 ou 4%, je suis scotché à la route !? Bon on verra bien, de toute façon à Leshan, c’est tout…plat ;-))


Conclusion sur le tri de Deauville : un tri avec une belle organisation et une belle animation que je conseille volontiers surtout pour quelqu'un qui prépare un IM car cela permet aussi de se tester sur un parc à vélo avec sacs "bike" et "run" et zone d'habillage aux transitions comme à Nice par exemple.

 

On the road again…

 

 

Cédric, tortue, Patrick , Arnaud et la relève à l'arrivée

PS : cerise sur le gâteau, à l’arrivée de la course, ma charmante épouse m’annonce que la voiture qui était garée depuis 3 jours n’a pas voulu démarrer (batterie à plat). Me voilà, à peine ravitaillé après l’arrivée, en train de courir à droite à gauche pour trouver des cables et une bonne âme pour m’aider. Finalement, c’est le vélociste qui tenait le stand « Specialized » qui va nous sauver avec son groupe électrogène « portatif » que j’ai dû amener à bout de bras jusqu’à la voiture 2 km plus loin. Ça m’a fait un bon, décrassage car l’objet pesait le poids d’un âne mort ;-)) Ces petites péripéties automobilesques m’ont rappelé des bons souvenirs (Embrun 2008 où le papy était aussi resté en rade après la course et nous avait fait veiller un peu tard !)

 

Bien amicalement,

La tortue

 

1 commentaire

Commentaire de Arclusaz posté le 11-06-2013 à 00:29:36

une très belle course.... et une très belle photo de l'avenue Lucien Barrière, la bien nommée, avec au milieu.... des barrières !

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