Récit de la course : Trail du Tour de Canton - 82 km 2012, par Raideurjbp

L'auteur : Raideurjbp

La course : Trail du Tour de Canton - 82 km

Date : 8/12/2012

Lieu : Beuzeville La Grenier (Seine-Maritime)

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Distance : 82km

Objectif : Se dépenser

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CR TTC 82km

Compte Rendu Trails du Tour des Cantons (TTC) – 82 km – 08/12/2012


Allez hop je m’inscris ! 08/12/2012, 82 km en Seine-Maritime avec un départ à Beuzeville-La-Grenier. Pourquoi ? Bah 2 points UTMB plutôt accessibles en fin d’année après un break cet été (mariage et voyage de noces), j’ai juste le temps de me préparer sur un cycle de 9 semaines c’est parfait ! Alors il y a bien l’Origole le même week-end encore plus près de chez moi mais à la TTC l’inscription est reversée intégralement au téléthon, ça fait coup double !
Bref, il est 21h30 le 07/12, je pars me coucher. Petite chambre d’hôtes à 500m du départ, de quoi trottiner et se mettre en jambes. 8 décembre, il est 4h30 et le réveil sonne, ça pique ! Là on rentre dans la préparation, toujours la SLAB gauche, puis la droite ;-). Plus sérieusement, j’ai oublié les écouteurs de l’Ipod, je vais donc me retrouver avec mes pensées pour environ 10 heures, tant mieux finalement. 5h30, je rejoins le départ pour le briefing. Julie ma femme a le temps de me prendre en photo… Il ne fait pas chaud mais je me rends tout de suite compte que deux épaisseurs seront suffisantes. A 6h c’est le départ sous les fumigènes qui nous étouffent un peu mais que c’est beau et motivant !
La première partie se fait essentiellement sur route. Quelques rares passages en sous-bois. L’allure est bonne, les jambes sont là et pas de petites douleurs persistantes. La journée devrait être plutôt cool. Au global, il est annoncé 65% de chemins et 35 % de routes, mais jusqu’au 37ème km c’est plutôt l’inverse. Du coup, quand je rattrape un trailer en train de se ravitailler au 18ème, on discute et sans s’en rendre compte on accélère la cadence. On rattrape 3 ou 4 personnes à plus de 11 km/h de moyenne, on passe dans une ferme privée avec des gamins qui font de grands « coucou » à travers la fenêtre avec de gros yeux en train de se dire c’est qui ces fous ! On avance comme ça jusqu’au ravito du 25ème km. Bon petit passage sympa avec ce trailer dont c’était le premier ultra-trail. Il finira en 11h. Là mon arrêt est plutôt court et je retire ma frontale et le bonnet, le buff prendra le relais en cas de coup de vent dans la plaine. Jusqu’au 37ème et l’unique barrière horaire de la course à Bolbec, pas de soucis, on avale les kilomètres et le jour se lève, ce sont les meilleurs moments où on se dit qu’on est un peu fait pour vivre ce genre de choses. Avec les montagnes en plus, je comprends que certains soient accros encore plus que moi car le spectacle doit être encore plus merveilleux.
Bolbec donc et petit ravitaillement avec du coca surtout et ça repart pour la prochaine étape, les 50 kilomètres. Là on commence à s’amuser dans la forêt, quelques singles, de bonnes côtes, des descentes techniques. On se suit à distance à 3 ou 4 trailers sans jamais se dépasser. On marche un peu dans les côtes trop raides, bref on fait du Trail ! Le problème c’est que n’ayant fait quasiment que de la route pendant 37 kilomètres, les cuisses sont déjà dures sur certains appuis donc il faut penser à ne pas trop déconner et gérer la future douleur.
Vers le 52ème le moral prend un petit coup, 30 bornes encore c’est long. Heureusement Julie m’attend au prochain point ravito du 64ème km, ça booste bien autant qu’un gel « coup de fouet » que je décide de prendre. Et là un peu plus loin c’est reparti ! Non pas comme en 14 mais comme au 14ème et ce qui m’attend n’est pas une bataille de tranchées mais une bataille de boue. A croire que nous faisons du trail pour nous sentir comme de grands gamins qui aiment se salir comme Mathieu Forichon le montre dans l’une de ses dernières très bonnes illustrations « Méditation Nocturne » sur son blog toujours pertinentwww.desbossesetdesbulles.com
On attaque alors une sorte de lit de rivière non pérenne. Plein de caillasses, les appuis doivent être bons pour ne pas se tordre une cheville. Je rattrape un VH1 sûrement et le dépasse tandis que deux autres me rejoignent. On fait la descente ensemble et j’emmène le train sur presque 3 kilomètres. On s’éclate à éviter les cailloux et la boue et on sort au niveau d’une clairière contents comme des gosses. Sauf que la montre indique 61 km, encore 3 km avant Julie et le ravito… Mais là, bonne surprise, 62 km, l’Abbaye cistercienne du Valasse pointe le bout de son imposante façade, synonyme de la présence de Julie et du ravitaillement. Pose photo, un bisou, je laisse un t-shirt technique et des chaussettes pour m’alléger ainsi que ma lampe sachant que maintenant j’arriverai avant le début de la nuit. Je reprends des forces et lui donne rendez-vous 10 km plus loin pour l’ultime ravito. Il va s’avérer que ce sont les 10 km les plus boueux du parcours. Ça patauge, ça va dans les champs, ça glisse, le bonheur ! 

Arrivé au ravito, pas de Julie : elle m’attendra plus loin car c’était inaccessible en voiture. Tant mieux ça me fera un boost et une étape de plus avant l’arrivée. Au 74ème, Julie m’attend pour une nouvelle pose photos. Les trailers du 42 km que j’ai rattrapé sont jaloux et lui tapent la bise, mais attention je surveille ;-) Rendez-vous à l’arrivée maintenant !
Depuis le 61ème et la sortie de la longue descente, je suis seul sur le 82 km et ne rattrape que des trailers du 42 km mais à 2 km de la fin, je vois 2 chasubles orange (course du 82 km) au loin, le deuxième dépassant le premier peu après. J’hésite à y aller car j’ai les cuisses dures et ne vise rien de particulier. Mais c’est trop tentant quand même… Allez j’y vais ! J’accélère pour atteindre un presque 13 km/h. Je rattrape le trailer environ 1 km avant la fin, on discute un peu et je décide de repartir pour ne pas souffrir sur les derniers hectomètres si mon comparse accélère. 

A 400 m de la fin, les écarts sont stabilisés, je ralentis un peu le rythme et me retourne. Et là, le compagnon accélère comme un fou pour me reprendre et je me dis « et merde… ». J’accélère, tiens le coup, parcours les dernières centaines de mètres les dents serrées et finalement arrive avec 1 seconde d’avance, ouf c’était chaud ! 

80 km à ma montre pour 82 km annoncés, 9h07 dont 28 min d’arrêts ravitaillements et une 24ème place sur 131. Une belle petite journée avec 2 points UTMB en poche et des compliments de sa femme, la meilleure des récompenses avec les chouquettes qu’elle me ramène à l’arrivée ;-)

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