Récit de la course : Paris-Versailles 2012, par John

L'auteur : John

La course : Paris-Versailles

Date : 30/9/2012

Lieu : Paris 15 (Paris)

Affichage : 1158 vues

Distance : 16km

Objectif : Faire un temps

4 commentaires

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Ma première course

INSCRIPTION ET PREPARATION

Tout commence en mai lorsqu'avec 2 autres potes Jo et Nico, on se lance le défi de courir le Paris-Versailles. Au départ, je ne suis pas très emballé puisque je n'ai jamais aimé la course à pieds : quel est l’intérêt de passer des heures à fouler le bitume pour se faire mal aux jambes, s'essouffler et sortir par n'importe quel le temps (il est bête ou quoi celui-là, il court sous la pluie ... pfff) ... le pied quoi ! On discute : le Paris-Versailles, c'est combien de Km ? C'est dur ? On me répond que non ce n'est pas difficile, 16 Km mais avec une petite côte au milieu dont il faut se méfier. Bon, pour le principe, je dis OK !
Bref, jusqu'en juin, pas de nouvelle ... bonne nouvelle, jusqu'à ce mail reçu de Jo nous disant qu'il était inscrit et qu'il comptait sur nous. Nico s'inscrit immédiatement dans la foulée, je n'ai plus le choix, un défi est un défi j'y vais.
Evidemment, ce n’est pas le tout d'être inscrit, maintenant il faut s'entraîner. J'achète un père de chaussures et commence le 29 juin ma première séance dans le bois de Vincennes : 5Km à 10Km/h de moyenne qui m'auront laissés une bonne semaine de courbatures ... ce n’est pas encore gagner, loin de là.
Durant ma convalescence d’une semaine et avant d’attaquer le deuxième entraînement, je me suis renseigné sur« la petite côte » ... Le profil de la course disponible sur le site du Paris Versailles me laisse plutôt penser que l’on va attaquer l'ascension du Mont Blanc. Sur le net, on parle de la mythique "Côte des Gardes". Cela me motive, pas question d'abandonner et surtout de ne pas finir la course.
J'arrive entre juillet et septembre à m'entraîner au moins 2 fois par semaine à quelques exceptions près (forte chaleur ou vacances). J'augmente progressivement l'allure et les distances. Mon record à l'entraînement, un 10,7 Km sur route avec 2 belles montées (on est loin de la côte des gardes) en un peu moins d'une heure. Je sais que ce n’est pas la performance de l’année, mais cela devrait me suffire pour réaliser mon objectif, à savoir terminer la course en moins de 2h.

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Je ne suis pas bien j'ai la crève ... Zut ! 3 mois de préparation pour rien peut être ... Il faut dire que je n'ai pas pris soin de me bien me couvrir alors que ces derniers jours les températures ont nettement chuté, surtout le matin. Je file récupérer mon dossard le vendredi après-midi ainsi que celui de Nico. Je découvre l'avant course, côtoie d'autres coureurs et me mets dans l'ambiance. Sympa !! Au retour, je rencontre dans le train qui me ramène chez moi le père d'un copain de mon fils à l'école. Nous discutons et il s'avère que c'est un très bon coureur, très habitué à ce genre d'événements (Marathon en - de 3h par exemple). Il me donne de bon conseils, ne pas rater les ravitaillements, ne pas partir trop vite et se laisser entraîner par la foule, prévoir un sac poubelle à enfiler en attendant le départ ... - Ah, ça non, je n’ai pas envie de passer pour un con !
Il me rassure en me disant que tout le monde fait ça et que ceux qui se trouvent cons sont ceux qui grelottent en Tee Shirt. - Aller prend le sac, au pire laisse le dans ta poche, ça prend pas de place, tu verras bien !
J'appelle Nico le soir même pour lui filer ce super tuyau (au moins je ne serais pas le seul à passer pour un clodo !)

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J'ai mal aux jambes .... Bizarre, j'ai pas couru de la semaine. Le stress sûrement. Grosse cure de Fervex et Strepsil. Une bonne sieste l’après midi, il faut que ma crève passe. Le soir, gros plat de pâtes.

LE JOUR J

Réveil à 6h30. Ma crève est passée. Chouette. J'avale une barre de céréales bourrée de glucide, un peu dur à faire passer. Je bois peu, me prépare et direction la gare, Nico a pris le même train 3 gares avant et on doit se rejoindre en tête de train. Au fil du trajet jusqu'à Paris (35 Min) le train se remplit de coureurs. A St Lazare, direction le métro, Ligne 9 puis 6. Le métro est bondé et je croise plein de coureurs vêtus de sacs poubelle.
On retrouve Jo puis on file déposer nos affaires aux vestiaires. Petit tour par les toilettes et on s'approche de la ligne de départ. Je trouve qu'il y a beaucoup de monde déjà et invite mes 2 camarades de course à se positionner. Il est 9h20, encore 40 min avant le départ et peut être autant à attendre le départ de notre vague car on pense être les derniers. En fait non, la foule grossit derrière nous, on est dans le premier tiers du peloton. En attendant, on discute, on plaisante aussi. Profitons-en, dans 16,3 Km on rigolera moins. On sait qu'on finira la course car on s'est bien préparé et on espère terminer en moins de 2h ce qui nous laisse de la marge. On gèle aussi dans la zone de départ ! Tiens, on va se fondre dans le décor et enfiler nos sacs avec Nico. La grande majorité des personnes nous entourant porte des sacs poubelles, vieux vêtements ou poncho hérité des précédents courses (Semi de Paris notamment) Jo lui se marre mais se les cailles !! Le départ est donné à 10h, la tension monte on fait moins les mariolles.
Départ de la 18ème vague, nous sommes juste après, nous nous plaçons sur la ligne. Top c'est parti. Grand frisson, je vais rallier Paris à Versailles en courant avec plus de 20 000 autres coureurs.
Km1 à Km5
Le parcours est plat et agréable, du monde sur le bord de la route pour nous encourager. Cela fait plaisir. De temps en temps je me retourne et admire la très longue file de coureurs derrière nous. Impressionnant ! Cela change des entraînements ... Le soleil est au rendez-vous, temps idéal pour courir. Arrivé au premier ravitaillement, je suis avec Jo et constate que Nico est derrière. Je lui dis d'y aller et que je resterai avec Nico. Je me jette sur la première table pour récupérer l'eau ... ça bouchonne. Je marche pour attendre Nico, regarde en arrière mais ne le vois pas. Je cherche une casquette blanche ... pas évident, tout le monde en porte et je décide donc de repartir pour finalement retrouver Nico quelques dizaines de mètres plus loin. On continue ensemble. Je remarque aussi que le ravitaillement est très étalé et ne se limite pas à la première table. Note à moi-même : pas la peine de se précipiter pour le prochain (erreur de débutant !)
Km6 à Km8 : la côte des gardes.
Jusque-là tout va bien, on a hâte  de découvrir cette fameuse côte. Au détour d'un virage, ça monte, voilà nous y sommes ! Première montée assez raide sur quelques centaines de mètres puis la pente se radouci légèrement, je profite pour récupérer en petite foulée puis attaque la partie suivante qui monte encore plus. C'est dur mais je tiens le coup, on s'encourage avec Nico. Un léger faux plat montant permet de récupérer avant d'arriver au KM7 sur la route pavée. La moitié de fait ! Cette partie passe bien, beaucoup de monde sur les côtés pour nous encourager. Je double pas mal de marcheur, ce qui motive mais je ne m'emballe pas. Fin de l'avenue pavée et on attaque ce qu'on pense être la dernière partie de la côte des gardes. Ça monte doucement au début puis assez fort ensuite le long d'un cimetière me semble-t-il. Nico ralenti, je l'attends et le suis en marchant à grande enjambée pour récupérer puis dernier virage à droite ... ça monte encore. Décidément, on n’en voit pas le bout. Le public nous encourage et nous informe que le prochain ravitaillement est juste après. On arrive au sommet de la côte en relativement bonne forme, il nous reste du jus et c'est tant mieux car nous en sommes qu'à la moitié du parcours.
Km9 à Km13
Arrivé au ravitaillement, j'ai très soif et ... me jette sur la première table : oups ! J'avale un quartier d'orange, ça colle au doigt, je me rince avec ma bouteille et jette le tout dans la benne prévue à cet effet. C'est fou le nombre de bouchons et peaux d'oranges que l'on trouve par terre. Il faut faire attention au l'on met les pieds pour ne pas glisser. Jusqu'au Km10, succession de faux plats descendants et montants mais sans grande difficulté puis arrive une belle descente en virages sur une route assez étroite. Nous décidons d'y aller tranquillement, nous serrons bien à droite ce qui n'empêche pas les plus pressés de doubler sur notre droite en poussant ... pas grave, gardons l'esprit sportif, ne nous énervons pas, j'avais entendu que ça bousculait un peu à cet endroit : le coureurs passaient où ils pouvaient. Au Km11, record battu, je n’ai jamais couru sur une telle distance. Cependant, je ressens une douleur à l'arrière du genou. Une crampe ? Je continue sans forcer. Dans cette partie du parcours, très peu de public. Juste quelques VTTistes rencontrés dans le bois après le ravitaillement et qui attendaient à une intersection de pouvoir traverser. Ils semblaient assez étonnés de voir autant de monde sur leur route. Au Km12, on retrouve un peu de public, nous attaquons quelques faux plats montant et descendant. A chaque montée on se pose la question : "est cela la côte du cimetière ?" On cherche un cimetière, on n'en voit pas, cela ne doit pas ça. En fait, la côte du cimetière on ne peut pas la louper quand on arrive au Km13. Assez raide, je double pas mal de personne et ralenti au ravitaillement suivant pour attendre Nico. J’en profite pour ne pas me précipiter sur les premières tables.
Km14 à Km16 La fin approche, j'ai toujours mal à l'arrière du genou mais la douleur est supportable. Ce n'est pas le cas de tout le monde, j'aperçois un coureur à cloche pied. Le pauvre. Avec Nico, on profite du faux plat descendant pour accélérer un peu. Nous entrons dans Versailles et je relance un peu l'allure, je laisse Nico derrière qui monte à son rythme pas loin derrière moi. L'avenue de Paris est très large et très longue. Je double pas mal de coureur, mon rythme cardiaque augmente (à combien je ne sais pas, je n’ai pas de cardio). Je devine l'arrivée juste après le virage ... en fait non, il y a bien encore 300m qui seront longs, je suis parti un peu vite mais si proche de l'arrivée, je ne veux pas baisser la cadence. Je passe enfin la ligne. BIP ! Ca y est j'ai bouclé le Paris Versailles en 1h40min27s. Je lève les bras, grand sourire, que ça fait du bien !! J'attends Nico mais pas longtemps il arrive à peine une minute après moi. On se félicite.
Nous récupérons notre dernier ravitaillement et la médaille ! Nous rendons la puce et nous dirigeons vers la balise Rome où nous attend Jo arrivé 3 min avant moi. Coup de chance, nos sacs se trouvent dans le vestiaire juste en face de la balise.

EPILOGUE

Je n'aurais jamais pensé trois mois auparavant pouvoir courir le Paris Versailles. Pourtant je l'ai fait et j'ai même pris goût à la course à pieds : goût de l'effort, du dépassement de soi même sans parler des mérites de l'activité physique : -10Kg de perdus (et non repris à ce jour).
La petite douleur derrière le genou est réapparue 2 semaines plus tard lors de la reprise de l'entraînement. Tendinite du Fascia Latta bien connue des coureurs. Un peu de repos, semelles (difficile à supporter encore aujourd'hui mais on fait avec).
Fin novembre 16 Km de Garches en 1h27. Parcours vallonné et agréable en pleine ville toutefois. Belle organisation.
En ce moment, entraînement par temps froid (-3°C), parfois sous la pluie (tiens donc, je disais quoi plus haut ?) pour préparer le semi-marathon de Paris du 3 mars. J'ai déjà hâte d'y être et pour me préparer mentalement, rien de tel que la lecture de vos récits.

4 commentaires

Commentaire de Badajoz posté le 21-01-2013 à 22:04:14

j'ai l'mpression que tu as attrapé le virus de la course à pied.

Commentaire de Berty09 posté le 21-01-2013 à 23:09:47

On apprend à chaque course. Tu t'es plutôt bien débrouillé pour une première. J'espère que c'est qu'un début. La cap c'est trop bien. Pour les semelles, c'est pas toujours la meilleure solution. Parfois, il vaut mieux un bon kiné. Bonnes courses.

Commentaire de Bateau01 posté le 24-01-2013 à 22:58:11

Et voila ! tu t'es fais avoir : maintenant tu es accro. Et en avant les courses du dimanche matin, les entrainements le soir en sortant du boulot, l'affut des soldes pour s'offrir une nouvelle paire de chaussures et les distances qui augmentent : semi...marathon.... comme c'est classique. Et jouissif. BRAVO

Commentaire de Pere Noel (le vrai) posté le 16-08-2013 à 09:39:43

Très bon récit . J'ai adoré tes anecdotes pour tes débuts en course a pieds je pense que pleins de gens reconnaitront (moi le premier) ... sac poubelle et autres peau d'orange qui collent :) Le Paris versailles par une belle journée comme l'édition de 2012 ,content que cela t'ai donné envie de courir.

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