Récit de la course : Trail du Buis - 21 km 2012, par the dude

L'auteur : the dude

La course : Trail du Buis - 21 km

Date : 21/10/2012

Lieu : La Buisse (Isère)

Affichage : 1444 vues

Distance : 21km

Objectif : Pas d'objectif

9 commentaires

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Promenons-nous dans les buis


Affluence record pour cette quatrième édition, avec 317 inscrits sur le 21 km (contre 200-250 habituellement), il faut dire que la météo est engageante, il fait vraiment doux.

Je fais un crochet par chez Richard avant d’aller m’inscrire, il habite à moins de 500 m du départ, il  joue vraiment à domicile !

Après sa superbe saison, et notamment sa grosse perf de l’UTV, je m’attends à ce qu’il me mette une nouvelle correction mais j’ai bien l’intention de vendre chèrement ma peau.

Je ne sais pas trop où j’en suis au niveau forme, d’autant que cette année – excepté un relais pour de rire au Grand Duc -  je n’ai fait que du long.

Richard tente de me mettre la pression en me faisant remarquer que le parcours est à mon avantage car le gros du dénivelé se fait dans une montée extrêmement raide où en général je suis plus à l’aise que lui.

C’est pas faux (botte secrèteClin d'œil).

Sauf qu’avant il y a 3km de plat sur route, où je me traine contrairement à lui qui tape le 10km en 36 minutes, et puis après c’est une longue succession de relances puis une bonne descente sur bitume dans laquelle j’ai déjà laissé un genou l’an passé.

Au moins la stratégie est claire : tout envoyer dans le pentu pour faire l’écart et après…aléa jacta est (ils sont bavards gare de l’est comme disait Desproges).

On nous annonce que pour cause de forte affluence le départ sera décalé à 9H45 au lieu de 09H30 ;  puis pendant qu’on s’échauffe tranquillement, à 09H35 tout le monde se place sur la ligne et le compte à rebours commence !?!!!

Heureusement on est du bon côté, on a à peine le temps de s’incruster en première ligne et PAN !!!

 

Au moins on est bien placés pour ne pas se faire bloquer au passage étroit sous la route à 300m du départ.

Ensuite ça avance assez vite - on est mélangés aux coureurs du 10km - mais à ma grande surprise Richard ne part pas si vite que ça, il reste en dessous des 15km/h, vitesse fatidique au-delà de laquelle le Dude s’autodétruit.

Il gère ?

Il m’attend ?

Il bluffe (Martoni) ?

Il n’est pas en forme ?

Il a parié sur sa propre défaite ?

Et Dieu dans tout ça???

Quoi qu’il en soit les 3km de plat passent bien, on reprend même un peu de monde sur le dernier km avant d’attaquer les choses sérieuses.

On passe devant la boulangerie, un petit tour dans le village et c’est parti dans le pentu.

Dès le début Richard prend quelques mètres de retard.

Ça monte bien certes mais on n’est pas encore dans le mur.

Nouvelle série de questions dans la tête du Dude, avec en prime celle-ci : est-ce que je ne suis pas en train de partir beaucoup trop fort ?

En tout cas les sensations sont bonnes, je suis dans la trace d’un collègue de boulot que je sais être très bon grimpeur avec son gabarit léger.

ET puis surtout je me fais plaisir, c’est ce que j’appelle « le syndrome tour de France » : aller chercher les types de devant un par un dans la montée et voir les autres décrocher dans les lacets du dessous, mettre un petit coup de rein sur quelques mètres si nécessaire et si possible surtout Langue tirée

Après quelques lacets, une petite redescente sur route et nouvelle montée plus roulante, je me retourne et n’aperçois pas la casquette bleue de Richard !

Je suis à la fois content de l’avoir lâché mais aussi un peu « inquiet », j’espère qu’il n’est pas dans un jour sans.

La montée devient de + en + raide, puis après le premier ravito on attaque les choses vraiment sérieuses et là c’est du lourd !

C’est vraiment super raide, tout le monde marche évidemment, je suis toujours aux côtés de mon collègue qui donne le rythme.

On va doubler au moins une dizaine de coureurs dans cette partie, jusqu’ici je suis vraiment content de ma course.

On entend au loin une cloche qui annonce la fin de la montée.

Quand enfin on passe devant le sonneur, j’ai perdu quelques mètres sur mon collègue, mais surtout il relance tout de suite à fond alors que je peine à prendre de la vitesse.

 

Bientôt au sommet


Quelques minutes plus tard...


Et malheureusement pour moi ce n’est qu’un début, petit à petit les coureurs que j’ai passés dans la montée me redoublent et je n’arrive pas à réagir.

Je prends rapidement un gel, espérant retrouver un peu de jus, mais sans résultat.

Descente roulante, descente technique, faux plat montant, côte bien raide, désormais quel que soit le profil je perds des places.

J’ai pas le mental pour me faire violence, l‘ultra m’a rendu fainéant, dès que ça pique les cuisses j’ai envie de marcher.

Je regarde de temps en temps derrière, m’attendant d’une minute à l’autre à voir réapparaitre la casquette bleue.

Rien pour l’instant, mais je suis toujours victime de ce que j’appelle « le syndrome de la ligne droite » (encore un) : tu es au bout d’une bonne ligne droite, tu te retournes : personne, tu penses « c’est bon j’ai un peu d’avance sur mes poursuivants », et 10 secondes plus tard tu entends du bruit derrière et tu as un groupe d’au moins 5 gars qui fondent sur toi En pleurs

Enfin on aborde la dernière montée que je reconnais pour l’avoir déjà prise avec Richard lors d’un entrainement : j’ai plus rien dans les cannes, je marche alors que tous les autres trottinent, encore un paquet de places perdues.

Arrivé au sommet, y a plus qu’à descendre jusqu’à l’arrivée, la descente se fait en grande partie sur route, c’est pas très agréable, d’autant que 3 ou 4 coureurs, dont la première féminine, vont me doubler sans que je puisse réagir.

Je vais quand même en passer un qui en chie bave encore plus que moi.

Un dernier coup d’œil derrière pour m’assurer que Richard ne pointe pas le bout de son nez et je me traine jusqu’à l’arche ; au passage j’entends la fille de Richard s’exclamer toute surprise : « Eh ! il a fini avant papa !!! ». 

J’en souris, moi aussi je suis surpris.

Je finis 37ième en 02 :01 :46.

Richard arrive moins de 1’15’’ plus tard ; après comparaison des traces GPS on constate que j’avais 3 minutes d’avance au sommet de la grosse montée.

Mon collègue de boulot a terminé loin devant en 01H56, 20ième place.

 

Bilan assez mitigé donc avec un chrono et un classement bof bof et surtout la frustration de ne pas avoir eu assez de mental pour me faire mal lorsqu’il le fallait.

Le kéké a raison la course au saucisson c'est pas pour les guignols!

Petite consolation : je finis devant Richard sur son terrain de jeu, heureusement qu’il n’y avait pas 2 km de plat supplémentaires à la fin Clin d'œil

9 commentaires

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 25-10-2012 à 19:04:30

1'15 My Goodness c'était serré ! Vivement le récit vu de l'autre bord...
C'est bon le combat, et ne me fais pas rire avec le "je m'inquiète, pourvu qu'il ne soit pas dans un jour sans", tu mens !!!

Commentaire de the dude posté le 25-10-2012 à 19:11:59

Comment???
Tu doutes de ma sincérité?
ça me fait beaucoup de mal ce tu écris là, c'est pas très gentil je trouve.

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 25-10-2012 à 19:32:16

Gronde-moi alors !!!

Commentaire de richard192 posté le 25-10-2012 à 21:43:08

BRAVO Bruno,
Pas d'excuse, tu étais bien le plus fort ce dimanche quoi en disent les quelques parieurs désabusés (bouck et les frères...)
La casquette bleue a grisé dès les 1ers lacets. Curieusement j'ai fait une montée moins rapide que seul. Probablement la pression de ce "duel"?
Quoi qu'il en soit c'était une superbe matinée que j'ai partagée "à distance" avec toi.
Mais on n'en restera pas là, pas vrai bouck?

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 25-10-2012 à 23:52:48

Et comment ! On va lui faire la peau (enfin surtout toi) !!!
Et Benoit Laval va venir rejoindre le front !!

Commentaire de ilcourtlefuret posté le 26-10-2012 à 16:43:52

Super récit, et bonne course malgré tes impressions. A un tout autre niveau certes on a fait le même type de course, bonne montée et descente difficile où on a l'impression de se traîner, c'est dur!

Commentaire de the dude posté le 29-10-2012 à 16:51:12

Merci pour le commentaire et effectivement dur dur pour le moral de perdre les places chèrement acquises en montée au cours de la longue descente, tu l'as dit!

Commentaire de le_kéké posté le 28-10-2012 à 14:00:22

Moi je dis Richard il a craqué sous la pression du Dude, bravo Bruno beau contrôle de course une mine dans la difficulté et on gère après, du grand art. Sinon tu devais être vraiment dans un jour sans pour te faire déposer par une gonzesse mais l'important c'est de montrer à Richard QUI C'EST LE PATRON DE LA COURSE AU SAUCISSON non mais ...

Commentaire de the dude posté le 29-10-2012 à 16:49:27

C'était moins serré et moins épique que le duel kéké/Bouk à Crolles, et surtout beaucoup moins bien raconté (Gérard, Pat' et Brahim n'étaient pas libres;-) ) mais ce fût quand même un beau combat.

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