Récit de la course : BelforTrail 2012, par freddo90

L'auteur : freddo90

La course : BelforTrail

Date : 21/10/2012

Lieu : Sermamagny (Territoire de Belfort)

Affichage : 1900 vues

Distance : 53km

Matos : Sac Eider
Salmon XT Wings 2 GTX
Bâtons Rocktrail "Lidl"

Objectif : Terminer

10 commentaires

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1er essai au delà du marathon...

Avant...

Après un maratrail du Ballon d'Alsace fini en juin, ce Belfortrail devient mon objectif suivant. J'attends d'avoir fini le semi-marathon du Lion avant de m'inscrire, pour voir... et comme le semi se passe bien (1h37 en arrivant pas trop entamé), je m'inscris pour ce trail. Entre le semi et le Belfortrail, mes entrainements sont plus orientés vélo, natation, pour refaire un peu de jus pendant ces 4 semaines. Je me fais juste plaisir avec la montée du Ballon d'Alsace sur route 15 jours avant, 1h pour monter les 11 km (550m de D+) et 37 min pour redescendre par les chemins, histoire de compléter la préparation Cool

Je suis tout de même un peu inquiet, j'en aurais pour au moins 7h30, c'est mon premier trail aussi long et aussi dur, j'espère que tout se passera bien



Le jour J

Le réveil sonne à 6h, je me lève sans trop de mal. Je sors un demi gatosport du congélateur, et voilà mon petit déjeuner. Sauf que je n’arrive pas à le finir, je sens que ça fait trop, qu’il va me peser. Et comme j’ai fait ma feignasse à me lever le plus tard possible, je n’ai qu’une heure avant le départ. D’habitude ce gatosport passe bien, mais ce matin on dirait que ça ne va pas être le cas Déçu

Je rempli le camelback de mon sac avec 1.5L de boisson énergétique goût orange, et ajoute deux petites gourdes de 200ml à mon cuissard prévu pour.

6h50, je sors... et oups, mais il fait encore nuit ! Argh, question existentielle, à 7h30 pour le départ, il fera jour ou il me faut la frontale ? Bon, pas envie de retourner dans l’appart’ chercher une frontale, je pars comme ça, au pire j’ai une frontale dans la voiture.

J’arrive vers 7h10 sur la zone de départ vers l’étang du Malsaucy, illuminée par moment grâce aux brûleurs d’une montgolfière, c’est chouette... sauf que si je le vois aussi bien, c’est qu’il faut encore bien nuit ! Je sors la frontale de la boite à gants, teste... une led sur trois qui s’allume. Bon, on dirait quand même que le jour se lève, on y voit à peu près, allez je vais faire sans frontale, on verra bien... ou pas Innocent



Je laisse mon sac pour l’arrivée, sort ma casquette, les mitaines... et tombe sur Joël, un ami que je n’avais pas vu depuis longtemps, et qui l’an dernier avait testé la Diagonale des Fous car il habitait à la Réunion. Régis, son beau-père que je connais aussi, est là pour faire la logistique pour le départ.

On commence à discuter, quand je suis interpellé à cause de ma casquette Kikourou, et je fais donc la connaissance de Gibus. Sauf qu’il faut encore que je lance le suivi GPS depuis mon téléphone, que je mette mes mitaines, alors c’est un peu la panique, et je regrette de ne pas avoir le temps de discuter plus tranquillement avec Gibus Déçu



C’est parti !

Le départ est donné, je pars tranquille, ça va être long. Il fait assez jour pour se passer de la frontale, impeccable. Je regarde le cardio au bout d’un kilomètre, en m’attendant à voir 130 pulsations vu les 10km/h depuis le départ... et pan, 160 pulsations ! Bon, excitation du départ on va dire ! En regardant autour de moi, je me pose des questions sur le matériel obligatoire, qui comprenait une veste : en voyant passer quelques coureurs avec juste un porte-bidon simple, je me demande où est la veste ? Certes la météo annonce du beau temps toute la journée, mais enfin...

4ème km, 25 min, 1ère montée

Les choses sérieux commencent par une montée assez sèche, direction “La Grande Côte”. J’hésite à sortir les bâtons, mais je sais que très vite on va redescendre, pour rester sur du plus ou moins plat jusqu’au 10ème km. Alors je pousse sur les cuisses Rigolant On redescend comme prévu, je double un peu de monde. Une bonne descente avec un terrain meuble permet à quelques coureurs comme moi de doubler avec un bout de technique “ski”. Je retrouve Gibus, nous allons nous croiser pendant encore quelques kilomètres.

Par contre niveau estomac, je me sens toujours pas au top. Je rêve de sortir un rot façon Garfield pour me soulager, mais rien. J’ai cependant de me forcer à boire 2 gorgées toutes les 10 min, histoire d’anticiper une éventuelle déshydratation. Et au bout d’une heure, un peu avant le début de la montée vers la Planche des Belles Filles, je m’enfile un gel salé, sensé aider à prévenir l’arrivée des crampes. Ben oui, là aussi je préfère anticiper Sourire

10ème km, 1h10

Nous allons maintenant commencer à monter pour 600m de D+ sur 6 km, je me décide à sortir mes bâtons. Mais avant, je vire mes 2 petites gourdes des poches du cuissard : j’ai l’impression qu’elles pèsent des kilos, et que par réaction le cordon de serrage me cisaille le bide ! Hop, sur les poches latérales du sac les gourdes.

Après Auxelles-Haut, c’est la montée vers le Mont Ménard. Jusque-là nous étions surtout dans les sous-bois, là c’est une chaume, bien dégagée avec une belle vue, il est 9h du matin avec une belle lumière, j’adore. Bon j’en chie aussi, mais c’est beau Cool Nous retrouvons une partie un peu plus plate, puis retrouvons une bonne montée, les bâtons m’aident vraiment à soulager les mollets. J’ai fait ce chemin-là il y a un peu plus d’un mois... mais en VTT, et dans le sens descente, c’était quand même plus facile ! Comme nous en sommes à 2h de course, c’est l’heure du 2ème gel énergétique. Je voulais prendre une barre, mais je sens mon estomac encore un peu sensible.



Nous attaquons le dernier bout de montée pour passer au sommet de la Planche, puis attaquons une descente via un chemin un peu technique. Comme j’ai encore les bâtons, ben j’en profite pour faire du “planté de bâtons”, et descendre assez rapidement.

17km, 2h20, 1er ravito Planche des Belles Filles

J’arrive au ravitaillement, et j’en profite pour faire le point par rapport au Virtual Racer de la Garmin, sur laquelle j’ai rentré le parcours après calcul avec Course Generator, merci à Patrovite pour ce soft. J’ai calculé 7h20 de course avec celui-ci, en me disant que 7h30 ce sera déjà très bien, sachant que je n’ai pas joué avec les réglages de fatigue. J’ai prévu 5 min d’arrêt à ce ravito : j’arrive avec 2 min d’avance (wahou, en général je suis trop optimiste sur ma vitesse d’ascension), et j’en repars sans avance. Pendant ces 7 min, je range mes bâtons sur le sac, et refait le plein du Camelback, avec l’aide d’une bénévole, et je retrouve également Gibus, c’est la dernière fois que je le vois sur la course. 2 petits quartiers d’orange, un coup d’eau pétillante, resserage des lacets, et c’est reparti.

Nous descendons via un chemin monotrace sympa et un peu technique vers l’étang des Belles Filles. Arrivés là, je resserre à nouveau les Salomons, j’ai l’impression que mes pieds glissent... trop de crème hydratante sur les pieds avant le départ ?
Nous longeons l’étang de très près, à tel point qu’on trouve un petit bourbier, je suis content d’avoir choisi la version gore-tex pour mes baskets pour aujourd’hui, malgré le beau temps. En passant, j’en profite pour me rafraichir un coup avec l’eau de l’étang, bien fraiche, ça fait du bien.

On retrouve ensuite une montée assez raide, mais normalement courte, les bâtons restent sur le sac. Je sais qu’ensuite il y a 4-5 km de plat ou faux plat. Après une petite descente, je m’arrête pour réajuster ma chaussette sur le pied droit, j’ai mal au bout d’un orteil. J’en profite aussi pour faire une petite pause technique... aïe, c’est vraiment très peu, et très foncé, j’ai intérêt à me forcer à boire un peu plus ! J’en profite aussi pour desserrer complètement le cordon du cuissard, et me maudit de ne pas l’avoir fait avant tellement j’ai l’impression de me sentir mieux d’un coup !

Je me force à courir sur cette partie, tant que ça ne monte pas trop. Nous passons vers le refuge de la Grande Goutte, je profite de sa fontaine pour me rafraichir et boire un coup. Un peu plus loin, je me fais interpeller, on me demande si je viens de Lyon. Je ne comprends pas trop, réponds non, avant que deux coureurs me fassent remarquer mes manchettes du Lyon Urban Trail, ben oui patate que je suis ! Je profite d’une montée un peu plus sévère pour marcher et avaler ma première barre énergétique, au bout de 3h de course. Les “Lyonnais” me dépassent, mais nous allons nous croiser pendant les prochains kilomètres.

24ème km, 3h20

On attaque la remontée vers le Ballon d’Alsace, je ressors les bâtons. J’en profite pour doubler les Lyonnais, je suis bien pour pousser sur mes bâtons, c’est bien la première fois que je me retrouve à gagner des places dans les montées !

Arrive enfin le col des démineurs, puis le passage vers la Statue de Jeanne d’Arc, nous croisons pas mal de promeneurs sur le chemin de découverte du Ballon d’Alsace. Les parapentistes sont là aussi, signe que la météo est vraiment au beau fixe. Je regarde la montre, 2 min d’avance sur ce qui était prévu, punaise depuis quand je gagne du temps en montant ?

Avant d’attaquer la grosse descente qui suis, je m’arrête à nouveau pour réajuster ma chaussette droite, j’ai de plus en plus mal à un orteil sur ce pied. Un âne me regarde tranquillement, personne ne me dit que j’ai trouvé un pote, mais je soupçonne les Lyonnais qui me redoublent de le penser très forts, si on se connaissait plus ils auraient sorti la blague je suis sûr Langue tirée

Nous sommes donc parti pour la première partie de la descente la plus technique du parcours je pense, avec des marches, pas mal de gros rochers, j’ai toujours les bâtons pour m’aider. Puis la descente devient plus roulante, mais aussi plus exigeante pour les cuisses. J’essaie de soulager avec les bâtons, et finis par rattraper un peu de monde. Je double un peu, m’arrête me rafraichir grâce à un ruisseau, puis revient sur quelques coureurs et une coureuse, avec qui je jouerai au yoyo pendant les 20 prochains kilomètres. Comme ça ne descend pas très vite, et que je n’ai pas envie de prendre trop de risques pour doubler, j’en profite pour me reposer un peu, marchant par moment, surtout qu’après c’est le plat de résistance qui va arriver...

La descente finie, il faut relancer. Je regarde la montre, et là un petit choc, j’ai maintenant 8 min de retard. Arf, ben oui mais bon, au milieu des rochers du début, et à force de vouloir m’économiser, c’est sûr que je n’ai pas tenu les 12-13km/h prévu. Bref, on continue, et l’auberge du Boedele nous paie sympathiquement un coup à boire, ravitaillement improvisé. J’en profite aussi pour reprendre un gel salé pour les crampes.

30ème km, 4h16, le mur...

C’est maintenant le moment d’attaquer le morceau de choix de ce parcours : la piste noire du Langenberg, 300 de D+ à avaler en 1km, parait qu’en hiver avec le tire-fesse elle n’est pas évidente à remonter, alors à pied ! Je l’ai faite en reconnaissance il y a un mois, pour savoir à quoi m’attendre. Bon ben c’est plus dur qu’il y a un mois, parce que là j’ai maintenant 30km dans les jambes et non seulement 5 ! La photo ci-dessous montre la piste, avec à gauche le Ballon d'Alsace d'où nous venions, mais elle date des reconnaissances, d'où l'absence de coureurs et les arbres encore bien verts Embarrassé



On commence par attaquer la piste de travers, je double un peu, puis nous attaquons “droit dans le pentu” ! J’essaie de me forcer à rester sur un rythme cool... mais j’ai l’impression de piétiner. Alors je continue à pousser sur les bâtons, et commence à doubler. Le chemin est en monotrace, je fais donc un peu de hors-piste à chaque dépassement. Au bout du 4 ou 5ème coureur, je me fais interpeller :
- hey t’es pressé ?
- ben oui, on m’attend pour la soupe, que je réponds sans trop savoir si la remarque précédente, c’est du lard ou du cochon.
Je me retourne après quelques mètres, et comprends au regard du mec qu’il n’a pas apprécié que je le double. Pourtant je ne pense pas l’avoir “tassé”, je suis sorti du chemin, bref je ne comprends pas, c’est pas contre l’esprit trail de doubler pendant une course, non ? Criant

Bref, je continue, les bras commencent à souffrir, les mollets encore plus... mais hors de question que je m’arrête pour me faire doubler par Mr “t’es pressé” ! Alors je regarde un coup en bas, un coup en haut, et commence à voir que le sommet est plus proche que le bas de la piste :-) Par contre mauvaise nouvelle, les crampes aux mollets ne sont pas loin, je commence à faire attention à ne pas tendre le pied pour ne pas trop les contracter.

Après un dernier effort, nous en finissons de cette piste, ça monte encore pour arriver à la Tête des Redoutes, mais beaucoup plus soft. Je regarde la montre, 14 min de retard, bon forcément j’ai pas tenu les 3km/h prévus sur cette portion à 30%... Une petite descente nous amène finalement au pied des pistes de la Gentiane.

32ème km, 4h44, 2ème ravitaillement

Avant d’aller aux tables de ravitaillement, je me pose dans l’herbe jambes tendues, histoire d’étirer un peu les mollets. Je retire ma chaussure droite, j’ai vraiment mal à plusieurs orteils. La chaussette enlevée, je vois 2 ongles qui commencent à être bleus : comme un idiot, je n’ai pas coupé mes ongles de doigts de pied avant la course ! Bon, on va dire demi-idiot, puisque j’ai une petite paire de ciseau dans un multi-outils, et que je les ai même aiguiser hier soir. Allez hop, je coupe les 2 bouts d’ongles, en espérant que ça suffira. Je profite aussi de l’arrêt pour enlever une couche, les manchettes de bras, et remettre les bâtons sur le sac.

Je m’approche enfin des tables, et là mauvaise surprise, plus d’eau pétillante. Bon, je refais le plein du Camelback, avale quelques quartiers d’orange qui me font du bien, un goût de fraîcheur que j’apprécie. Je repars avec 12 min de retard sur le timing, j’ai donc gagné 2 min sur le quart d’heure d’arrêt prévu. Bon à ce rythme, je suis toujours bon pour les 7h30 ou presque. Je me dis que nous avons fait le plus dur, après cette piste noire.

Nous longeons un bout de route, puis c’est la redescente vers l’auberge du Grand Langenberg, je continue à doubler un peu, un coureur sympa se décale même pour me laisser passer, il me repasse vers l’auberge pendant que je réajuste mes chaussettes (encore...), puis le relaisse passer un peu plus loin, je m’excuse de ces yoyos, il me réponds qu’il n’y a pas de soucis, ça change de Mr. “hey t’es pressé” !

Le début de cette descente vers Sewen est un peu technique, puis c’est un sentier large, roulant, descendant, donc apparemment facile... sauf qu’on a maintenant cette piste noire dans les pattes ! Je double les Lyonnais, qui marchent dans cette descente. Je rejoins la coureuse que j’avais déjà rattrapée dans la descente précédente, et double un ou deux autres coureurs.

Après 4 km de descente, nous tournons à droite, et c’est parti pour la montée vers la Fennematt, au programme 4km pour reprendre 300m d’altitude. J’avale une barre énergétique pour fêter les 5h20 de course, et ressors les bâtons.

On sent que ça commence à être dur, presque plus personne ne se remet en mode course quand la pente diminue, nous en restons à la marche, plus ou moins rapide. Je reprends un peu de monde, revient sur la coureuse, puis m’arrête quelques instants pour laisser passer 2 autres coureurs et reposer un peu mes mollets.

Nous sortons des bois pour retrouver les pâturages, et surtout une vue superbe sur plusieurs sommets vosgiens, dont le Rossberg, le Grand Ballon, le tout avec de superbes couleurs d’automne sur les forêts. Quelques familles sont là aussi pour profiter du paysage et du soleil, vautrés dans l’herbe, argh...


40ème km, 6h10 de course

Nous basculons enfin vers la ferme de la Fennematt, et je commence à décompter les kilomètres, plus que 12 ! Nous remontons un peu avant d’attaquer 4 km de plat ou presque, fait dans l’autre sens il y a 4 mois pour le Maratrail du Ballon. 2ème pause pipi de la journée, et toujours aussi peu et aussi foncé, pourtant j’ai l’impression de bien boire, 1,5L entre chaque ravito, soit à peu près toutes les 2h30

La mauvaise nouvelle, c’est que je commence à avoir du mal côté estomac, je rêve à nouveau de rots façon Garfield... J’espère qu’il y aura de la boisson gazeuse au ravitaillement en eau prévu dans quelques kilomètres ! En attendant, je me force à courir sur cette portion à peu près plate. J’attends impatiemment le ravitaillement, et me force à maintenir un minimum d’allure. Je dois maintenant en être à 24 min de retard sur le planning, mais ça ne compte plus.

Le ravitaillement tant attendu arrive enfin au Col sans nom. Je rejoins plusieurs personnes, dont cette coureuse avec qui je cours depuis bientôt 20 km. J’apprends qu’elle est Roumaine, et qu’elle pense ne pas finir. Pourtant, je ne lui ai presque rien repris depuis plusieurs km, elle maintient un bon rythme je pense.

Je repars avec un autre coureur, qui me parait plus en forme que moi. Malgré l’aide des bâtons, il me distance dans les montées, et relance plus souvent. C’est qu’il nous reste un dernier morceau de bravoure, le Tremontkopf, à peine 150m de dénivelé positif, mais dur, raide ! Vivement que s’annonce la clairière du sommet, et la fin de cette montée. Je continue à maintenir le contact avec l’autre coureur, les bâtons sont un gros avantage je pense.

45ème km, 6h55 de course, Sommet du Tremontkopf.

Nous débouchons enfin au sommet, avec une superbe sur le Ballon d’Alsace, le Ballon de Servance, et autres sommets vosgiens, j’adore. Je regarde la montre, je dois avoir toujours 25 min de retard sur le planning, c’est mort pour les 7h30, pas grave. Je reçois aussi un sms de ma chérie qui m’annonce qu’elle et son fils suivent mes progrès depuis ce sommet grâce au suivi en direct du téléphone, ça me fait plaisir.

Mais bon, on n’en a pas encore fini. Après une courte descente, nous bifurquons au niveau de la ferme du Wissgrut pour descendre vers le col du Chantoiseau. Je fais une pause de 30 secondes, soit... 15 secondes d’étirement pour chaque mollet, en espérant que ça me permettra le limiter la casse, et de pouvoir continuer à dérouler dans la descente. Je garde les bâtons pour essayer de soulager les cuisses, mais je n’arrive pas vraiment à savoir s’ils m’aident ou me gênent au final ?



Après le col, nous repartons pour un bout de montée, nom de nom je l’avais oublié ce morceau ! Le coureur qui me semblait plus en forme que moi avait lui aussi oublié cette partie, et visiblement ça le mine, je finis par le distancer dans la montée. Enfin, arrive la descente, j’arrive encore à dérouler, le seul souci est au niveau des orteils, ça fait mal au bout...

Je reprends deux coureurs dans cette descente, mais je m’aperçois que dès que cela monte un peu, je suis à la limite des crampes aux mollets si je cours. En descente ça va, sur le plat un peu limite, et en montée c’est très limite, argh... Mais on en a presque fini, il reste environ 5km, alors dès que ça redevient au moins plat je me force à courir. Cette descente me parait longue, les cuisses chauffent, même si je n’ai pas l’impression d’être au bord de crampes de ce côté.

A la fin de cette descente, nous rejoignons le parcours du Girotrail, fait l’an dernier, donc je connais. Il reste à remonter au Mont Jean, et je découvre avec joie que nous arrivons plus haut que je ne le pensais, donc ça fait moins à grimper que prévu, cool. J’arrive encore à maintenir un minimum de rythme avec l’aide des bâtons. Au sommet de ce Mont Jean, 29min de retard, ça va donc faire un temps final au alentour de 7h50, pas si mal je me dis. Et puis je tente aussi un truc, je vire les boosters des mollets : vu que je suis déjà au bord des crampes, je ne risque pas grand chose.

En repartant pour le dernier morceau, j’aperçois au loin 2 coureurs. Ouais ben je vais pas me faire mal maintenant, ça ne sert plus à rien. Sauf qu’au bout de 300m de descente, je les rattrape, l’un d’eux ne peut plus courir et doit rester en mode marche. Je continue, et attaque la dernière descente, j’essaie de courir tout le long, mais parfois je marche pour détendre les cuisses. Et plus rien côté mollets, visiblement ils apprécient de ne plus être comprimés.

Arrive enfin le bitume, synonyme d’arrivée proche ! On m’annonce 800m restant, qui vont me paraître très long. Je rattrape Joël, accompagné de Régis comme au départ : il ne peut plus courir, je l’encourage un coup, mais non. Régis me dit d’attendre, pour faire une photo finish ensemble. Sauf que... ça fait maintenant presque 8 km que je me motive pour continuer à courir, je peux encore le faire, et puis j’ai aussi envie d’en finir, alors je continue. Bien ou pas bien, je ne sais pas, mais sur le coup je ne me vois pas finir en marchant, je la veux cette ligne d’arrivée pour pouvoir enfin m’allonger et me laisser aller !

53ème km, 7h49, l’arrivée !!

Et elle arrive cette arche de l’arrivée, je finis juste derrière une équipe joëlette qui a fait le Girotrail de 22km, et juste devant le dernier de ce Girotrail apparemment. Enfin ! je marche une cinquantaine de mètres, avant de m’affaler dans l’herbe vers la zone de ravitaillement. Pfff, enfin fini, je peux savourer ! Joël et Régis arrivent un peu après, Joël semble déçu, mais peu après Régis nous apprend que nous sommes 120 et 122ème, pas mal sur 300 partants. En tout cas moi je suis content, pour ma première incursion au-delà du marathon, j’en aurais chié mais je ne finis pas à l’agonie, la fin était dure comme à chaque fois, mais sans que cela ne tourne au calvaire.



Petite déception au niveau du ravitaillement, il n’y a plus d’eau pétillante ni de coca, les concurrents du Girotrail sont passés par là, mais quand même, c’est un peu décevant.

Rétrospectivement, je suis content de moi. Même si cette foutue piste noire à l’envers m’aura fait du mal, je n’ai pas complètement craqué, et j’ai pu courir jusqu’au bout ! La bonne surprise, c’est qu’avec l’aide des bâtons, j’ai beaucoup moins subit les montées. Sur les descentes... je pense que je reste à l’aise, même si cette fois-ci j’ai l’impression d’avoir eu à gérer pour ne pas saturer les cuisses.
Surtout, je retiens tout le temps passé en forêt, les paysages magnifiques avec les sommets vosgiens aux couleurs d’automne, avec la chance d’avoir eu le soleil tout le long. Je voulais faire ce trail, parce que ces chemins sont mon terrain de jeu depuis des années en randos, raquettes, VTT, et ça valait vraiment le coup !

Pour finir, l'enregistrement de la montre, où l'on voit bien les pauses avec les baisses du rythme cardiaque : 

Voilà, ben comme d’habitude j’ai fait long, mais tant qu’à se poser devant le clavier Clin d'œil

A bientôt.
Fred

Edit : pour voir de belles photos du parcours, allez lire le récit de Gibus, très imagé, merci à lui ! http://www.kikourou.net/recits/recit-13912-belfortrail-2012-par-gibus.html

10 commentaires

Commentaire de Benman posté le 24-10-2012 à 11:24:00

Ouah, Fred, tu m'as fait rêver avec ces noms de site que je connais bien, souvenirs de ma période belfortaine: le Malsaucy, arrivée de la piste cyclable qui partait de chez moi en traversant les prés depuis Belfort, espace de réjouissances pour nos oreilles, plein les watts début juillet, mais aussi lieu de promenade, parcours d'entrainement atypique sur les rondins autour de l'étang, jeu d'échec géant pour les enfants l'été etc..., Auxelles-Haut et Auxelles Bas, point de passage obligé des retours en vélo de course du ballon de Servance, autre joyau du coin... une belle petite côte pour rebasculer sur Sermamagny, avec quand les jambes sont là une petite pointe jusqu'au pied des Vosges, sous la Planche; la Planche des Belles filles, maintenant célèbre dans le monde entier, mais qui est avant tout un endroit où il fait bon se retrouver le matin tôt en lisière de forêt pour profiter des premiers rayons de soleil qui ont du mal à franchir la ligne de crête, avant d'entamer soit un parcours au long cours sur la piste de ski de fond jusqu'au Ballon d'Alsace, soit une journée en famille sur les remonte-pente méconnus du coin, les seuls de Haute-Saône!. L'étang des Belles filles, havre de paix et de verdure, et la Roche fendue, curiosité du coin... le refuge de la Grande Goutte, quel ravissement en hiver quand on arrive là depuis la piste de ski de fond pour reprendre de l'eau à la fontaine qui parfois est tarie ou gelée. L'arrêt vaut son pesant d'or avec parfois quelques trappeurs qui sortent d'une nuit au coin du feu de bois dans cet antre isolé! , le col des démineurs, là on on en bave sur la dernière montée de la piste de ski de fond! Le Wissgrut et son chaume dominé par la vierge contemplant certains jours la mer de nuages et les Alpes immaculées au loin, le "grand" Langenberg et sa piste noire à bosses en hiver (preque jamais ouverte!), la première piste noire de mon fiston bref, que des souvenirs top qui me font dire qu'il faut absolument que je fasse un jour ce belfortrail, qui n'existait pas à mon époque (pas si vieille: 3 ans...)!
Bravo pour ta course, une sacré résistance, et merci pour ce récit si précis et agrémenté de chouettes photos. Vive les Vosges!

Commentaire de freddo90 posté le 24-10-2012 à 13:14:09

Merci pour ton commentaire, cela me fait plaisir de voir que mon récit rappelle de bons souvenirs à ceux qui connaissent la région de Belfort et ses contreforts vosgiens.

Commentaire de heidi posté le 24-10-2012 à 15:57:44

Ton récit est très sympa. Il me remet un peu les idées dans l'ordre. Après une longue course j'ai des fois du mal à me souvenir de tout :))
En voyant tes photos je crois que je t'ai dépassé dans une des premières bossettes dans la forêt avant que les choses sérieuses ne commencent. En tout cas bravo à toi, tu as bien géré on dirait!

Commentaire de freddo90 posté le 24-10-2012 à 19:23:20

Merci heidi, et bravo aussi, 7h23 à court d'entrainement j'aimerais bien en faire autant :-) Faudrait que je vois une photo pour savoir si on s'est croisé dans le début, je me souviens plus de toutes les féminines qui m'ont dépassé ;-)

Commentaire de heidi posté le 24-10-2012 à 19:50:39

T-shirt vert, jupe, queue de cheval et gros mollets :))

Commentaire de heidi posté le 24-10-2012 à 20:05:46

T-shirt vert, jupe, queue de cheval et gros mollets :))

Commentaire de seapen posté le 24-10-2012 à 16:21:27

"premier trail aussi long et aussi dur". "première incursion au-delà du marathon". "n'as pas fini à l'agonie même si c'était dur à la fin sans que delà tourne au calvaire". ton récit est vraiment le reflet juste de ta course tout entière tournée vers cette idée de terminer avec la satisfaction de l'avoir fait conformémént aux prévisions sans avoir rien à regretter. Mission accomplie. Bravo.

Commentaire de freddo90 posté le 24-10-2012 à 23:46:07

Merci seapen :-)

Commentaire de Gibus posté le 24-10-2012 à 20:41:50

Merci Fred de nous faire revivre ce dimanche magnifique.
Que la montagne est belle.
Quelle chance nous avons de pouvoir passer par ces endroits sublimes.
Mais qu'est ce que j'ai encore mal aux cuisses.

Heureux de t'avoir accompagner quelques kilomètres.
Bye.

Commentaire de freddo90 posté le 24-10-2012 à 23:47:03

Gibus, merci à toi pour la photo au départ, et toutes les autres. D'ailleurs j'espère bien les voir dans ton récit :D

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