Récit de la course : Marathon de la Clarée 2012, par les machine-gônes

L'auteur : les machine-gônes

La course : Marathon de la Clarée

Date : 26/2/2012

Lieu : Val Des Pres (Hautes-Alpes)

Affichage : 1192 vues

Distance : 42km

Matos : Tout ce dont a besoin une championne !!!

Objectif : Objectif majeur

10 commentaires

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Quand la musaraigne grimpe sur la boîte...

« Vous allez au Marathon de la Clarée ? », question pour le moins inattendu de la part d’une hôtesse de péage. Elle a du voir les 4 paires de ski en travers dans le véhicule des machine-gônes, chargée jusqu’à la gueule.

On revient du Jura et on est à l’entrée du tunnel du Fréjus.

« Vous allez au Marathon de la Clarée ? », elle demande pleine d’enthousiasme.

-         Oui, oui, vous y serez aussi ?

-         Ah, ça non… pas cette fois en tous cas ! »

Elle verse presque une larme. Elle a l’air ému. C’est touchant. On est désemparés :

-         Une autre fois, alors ?

-         Oui, c’est ça. Bonne chance ! »

 

Elle agite la main. On file. Très vite, Musa, elle dit : « On n’a pas le ticket pour le retour ».

-         Comment ça ? On a payé 40 euros.

-         Non, elle l’a pas donné.

-         Ben, c’est quoi dans ta main ?

-         C’est juste les consignes de sécurité.

-         Tu déconnes ! C’est pas possible. Fais voir.

-         Ben regarde…



 

Chpaaan ! On dirait comme un flash. Le muscardin voit un panneau de limitation à 70km/h, un autre qui dit de faire attention aux radars. Sur le cadran de vitesse, l’aiguille indique 90.

C’est le premier fait de course : où quand des MG distraits vont trop vite sans même faire exprès


De l’autre côté du tunnel, c’est l’Italie. Clavière…  souvenirs des JO de 2006 avec l’exploit de Vincent Desfranes contre Ole Einar Bjoerndalen. La musaraigne aussi, elle est venue dans les Hautes Alpes pour réaliser un truc. Oh, juste un ptit truc à sa mesure. Enfin, une belle course quoi. Le Marathon dela Clarée, c’est dimanche. Ça part des Alberts à l’entrée de la vallée dela Clarée et ça remonte en pente douce, avec quelques bosses jusqu’au superbe village de Névache après avoir traversé les hameaux de Val-des-près et Plampinet, puis ça revient en sens inverse pour un aller-retour rive gauche rive droite à travers la forêt. On était venus s’entraîner par içi fin décembre, mais le parcours entre les deux sites était coupé en raison d’une monstrueuse avalanche. On avait quand même pu se faire une idée.

 

 

 

 

 Le concept de la pêche à la mouche, ça l'a bien intrigué à la Clarée. "Faudra revenir" qu'elle a dit l'insectivore...

 

Autour de Névache, des vues grandioses et des tracés parfaits, on avait hâte d’y revenir pour cette troisième manche du Grand Prix. Sauf que la musaraigne craignait beaucoup les descentes de la Forestière et des Arras. Verglacée, la première conduit à la morgue en cas de chute, la seconde n’envoie qu’à l’hôpital. Déjà qu’en tant normal, MG1 n’aime pas prendre de risques… ça promet.

 

La veille du départ avec Verredo, tout vétu en tenue de capitaine flamme (y avait eu une promo au magasin neige-orgie-fantaisie du jura), on était allé s'habituer à l'altitude dans la vallée des fonds. A plus de 2000 m. La neige était comme de la crème sur un Saint-Honoré de mariage oublié dans la voiture un 15 août. Il allait falloir farter chaud. Musa en avait quand même profité pour prendre des couleurs.

 

 


 


 

 

 

 

 

 

 Bon, mais c'est pas tout ça, y a les dossards à aller chercher, les repérages à faire et les lieux à inspecter. On est pas venu pour bronzer toute la journée. Verredo essaie de nous retarder avec une tarte aux cerises qu'il a concoctée lui même et qu'est super bonne. Puis on arrive aux Alberts où on retrouve toute la clique des copains de la Feclaz, les connaissances du Forez, et les magiciens du Jura. Y a aussi les team semi-pro et les concurrentes du Grand Prix affutées comme jamais.

 

 "- C'est pas Elizabeth Coupat là-bas,  qui te regarde, sur son transat ?

- Je sais pas", qu'elle répond la musaraigne, en partant vite se cacher...

 

On a trouvé un gîte pas loin des Alberts où le départ sera donné. Pour une fois, pas de risque d'arriver en retard. Grace à ses performances récentes, le muscardin a eu une chance folle à la loterie : il aura les honneurs de la 2e ligne. Il est comme un fou : jamais, ô paravent, il n'avait été aussi bien positionné sur une ligne de départ. La musaraigne s'élancera avec les championnes comme d'hab... avec 3/4 d'heure d'avance, comme d'hab... mais au moins on pourra la voir plier ses bâtons comme deux arcs pour se propulser vers l'avant (et même la tête de la course, qui sait ?)

 

 A droite de l'image, dans l'ombre, c'est elle !

 

 ça y'est : les tigresses sont lâchées !

 

 Première boucle pour se placer : la musaraigne envoie du lourd (mais prudemment quand même)




 

 Après la traversée de la route, on passe côté sud qu'éclaire un beau soleil. Et là, y a la championne, Florence Golay Geymond en point de mire. Le coeur de la musaraigne tape à 275 bpm !

 

 Puis c'est au tour des hommes : être sur la seconde ligne, même un peu excentré, ça c'est le pied !

 

 Le muscardin est tellement content. Il n'a jamais été aussi à l'heure !

 

 

 Y a pas grand monde devant. En partant avec 30 minutes de retard, le muscardin calcule qu'il devrait rattraper la musaraigne vers Névache, juste avant la redescente en sens inverse.

 

 Mais c'est pas si sûr. Parce que le speaker annonce qu'il va y avoir 10 minutes de retard pour ré-enneiger une route. Dommage. Enfin, ça laisse au moins le temps d'enlever les gants et de s'attrapper une petite pate de fruit. Remarque : par terre, au premier plan, c'est les bâtons du MG. Les skis Rossignol, par contre on sait pas.

 

Là, il manque un cliché du départ. Et surtout le juron poussé par le muscardin, quand le départ a été finalement donné sans attendre la deuxième des 10 minutes de délai annoncé. En cet instant mêlé de colère et panique, on jurerait qu'il y a eu comme un immense éclat de rire collectif. MG2, il avait les mains nus, les bâtons au sol, une pate de fruit dans la bouche et était occupé à se moucher. Il a hésité entre étendre les bras pour empêcher le peloton de le doubler et partir en technique Kangourou. Finalement, il a fait comme il a pu. Bref, courir derrière la meute.

 

Le dossard 147 : c'est ? c'est ? Mais oui, c'est le muscardin, à la lutte pour recoller avec le 3e tiers !!! Il a la rage !

 

Dans les rues étroites de Plampinet : c'est possible de doubler mais faut une corde de rappel...

 


On longe la Clarée dans un sens puis dans l'autre.... c'est joli mais il faut mettre les gaz dans cette zone, parce qu'il y a peu de déclivité.


Ce marathon, c'est une longue ballade frénétique au fil de l'eau.


 

Elle n'est jamais très loin la Clarée...



 Le muscardin n'a jamais repris la musaraigne. Croyez le si vous voulez, mais elle a fermé les yeux dans les descentes et elle est descendu comme une spécialiste du slalom géant. Elle a même totalement maintenu l'écart initial. Il y a bien eu quelques frayeurs, des sorties de route heureusement sans conséquences (pour chacun des MG). Verredo a cassé du matériel comme d'habitude et en a profité pour emprûnter une paire à l'équipe de France qui lui a permis de rattraper son retard et de voler quasiment jusqu'à la ligne d'arrivée, où il s'est fait enrhumer dans les 100 derniers mètres par un muscardin remonté comme une horloge à musique, et qui a malicieusement attendu dans son dos, le plus tard possible pour se lancer par surprise dans un sprint furieux.

 

 

 

Les copains de la Feclaz, Céline et le team Zim au complet, goûtent la qualité du repas d'après course.

 

Ah, au fait, on vous a pas dit le meilleur. C'est très technique et un peu compliqué à expliquer, mais Musa, par le jeu des bonifications et d'un réglement dont le Grand Prix seul a le secret. Elle a grimpé sur la plus haute marche du podium des courses longues distances.... C'est dingue, mais va falloir aller défendre sa place dans les Pyrénées !

 

 

 

Même si on devine déjà que Beille sommeille tout au fond du brouillard... les MG, ils iront !



10 commentaires

Commentaire de L'Dingo posté le 26-09-2012 à 13:45:51

Pétang !!
avec autant de neige à Nevache en septembre, vous êtes soit vachement en avance sur la saison, soit vachement en retard sur le CR !!! :-))

En tout cas , un plaisir de vous relire. un avant gout de 2013 ?? ;-)

Commentaire de Arclusaz posté le 26-09-2012 à 14:31:11

Délicieux décalage temporel qui je l'espère ne vous amènera pas trop de neige ce WE aux Aiguilles rouges...

Sinon,ben tout est logique : la musa règne et le muscardin dort comme un loir au moment du départ.

A bientôt pour vos prochaines aventures multi-saisonnières

Commentaire de Jean-Phi posté le 26-09-2012 à 15:37:23

Toujours un grand plaisir de vous lire et quel pied de voir autant de neige sur les photos un jour où il tombe des hallebardes un peu trop humides sous le ciel d'automne !

Commentaire de Byzance posté le 26-09-2012 à 20:50:13

Une petite idée pour ne plus être en retard : faire avancer la montre de 10' (ou 8 ici) ! Pour le reste du départ, peut être des élastiques aux gants et aux bâtons mais pas aux pâtes de fruits ... Pour le TAR, pensez à prendre les planches (on ne sait jamais).

Commentaire de raspoutine 05 posté le 26-09-2012 à 23:40:50

joli récit plein de belles photos !
et... trop cool le matou,
ça annonce bien l'hiver of course !

Commentaire de marat 3h00 ? posté le 27-09-2012 à 08:07:09

Merci pour vos CR toujours décalés mais là, vous faites encore plus fort !
Bon, ben la suite :la défense de la boite par la miss , on l'espère juste avant l'utmb 2013 alors ?

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 28-09-2012 à 17:38:46

Elle a piqué les sunglasses à Marty McFly la Musaraigne ??

Commentaire de Gibus posté le 30-09-2012 à 18:32:11

Un beau récit tout blanc tout blanc

Commentaire de l ignoble posté le 01-10-2012 à 14:21:53

depuis des années je me bats pour qu'on abandonne bourgoin et vienne au 69 et qu'on récupère le col du lautaret et névache dans le 38.........sans succés..........

Commentaire de yves_cool_runner posté le 13-10-2012 à 11:39:10

Belle course après la Transju. Et la Musaraigne fait honneur à tous les kikous par son classement au GP et sa ténacité.

Z'êtes des bons, oui, on peut le dire, et largement entrés dans la geste kikouresque dont vous êtes désormais des héros légendaires.

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