Récit de la course : Le Douze Cent 2012, par poucet

L'auteur : poucet

La course : Le Douze Cent

Date : 23/7/2012

Lieu : St Avertin (Indre-et-Loire)

Affichage : 1217 vues

Distance : 1220km

Matos : Kuota Kebel

Objectif : Terminer

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Le Douze Cent : carnet de route à Poucet

Le Douze Cent : carnet de route à Poucet



En route pour la grande aventure.

Lundi 23 Juillet, il est un peu plus de 11h, me voila à la gare de Sélestat, en tenue et avec le vélo en housse, en route pour la grande aventure ....



Pour la première fois depuis une éternité j’ai racheté l’Equipe, pour le voyage … lendemain de Tour, je me doute bien qu’il y aura chose que les conneries des footeux dans le canard. Pour le coup je n’ai pas été déçu, avec les commentaires et analyses de cette grande boucle façon rosbeef.

La cerise sur le gâteau c’est le grand format consacré à Bernard Hinault …. Un must. Toujours teigneux le blaireau, toujours le même franc parlé, mais au fond toujours aussi humain. Quel plaisir à lire ses réflexions sur les fameux "réseaux sociaux", sur ces jeunes qui n’étudient plus le sens du vent (because les z’oreillettes, etc …), sur la mode des casques de naze lancé par les morveux du foot …. Du grand blaireau, comme au temps de ses plus belles chevauchées. 

Derrière cette apparence un poil ringard (j’aime ça), un peu brutal, le gars à une vision totalement lucide et moderne sur le vélo … Il nous raconte quelque chose du genre "Quand le chinois qui traine 150 kg sur son biclou de 25 kg va comprendre qu’il peu gagner sa vie simplement en faisant du vélo …. Ça va faire mal !!!". Visionnaire le blaireau ???? 

Dans la bio qui est jointe, je redécouvre qu’il a pris son premier maillot jaune à Nancy en 78 … C’était après un contre la montre entre Metz et Nancy, et il avait mis une tôle à Zoetemelk. Je m’en souviens, j’y étais sur la place Carrière pour cette arrivée qui m’avait filé des frissons …. 

78 c’était aussi l’année de mon bac, obtenu du premier coup par le plus grand des hasards. Pour fêter le truc on s’était monté un raid vélo en Italie, avec le grand Jean Marie, mon grand pote de l’époque (qui racontait que des conneries pendant les cours de maths et d’anglais ..) et Yves mon frangin. J’avais encore mon motobécane orange, avec garde boue et porte bagages, et évidemment les cale pied à lanières. Deux grosses sacoches de mobylettes et la tente sur le porte bagage. Mon frangin faisait un peu de compète à l’ASPTT, et avait déjà un ½ course … Mon père lui avait fabriqué une "sacoche" de guidon en bois …. Véridique. Nostalgie camarade ….

Les souvenirs défilent et le voyage passe très vite …. 16h, retour à la réalité, me voila déjà à Saint Pierre des Corps. Je me traine dehors, à la recherche d'un coin de pelouse ombragée pour monter le Kuota .... 







Question bidouille je ne suis pas une fléche, donc tout ça prend un peu de temps .... Il est pratiquement 17h quand tout est OK et je décide d'attendre Sophie qui doit arriver à 17h30 .... C'est là qu'apparait un lascard qui à l'air d'être en route pour la même aventure .... C'est Yvan le Terrible, le "chef" des Rubancs Blancs, qui arrive de Ménigoutte, avec sa randonneuse "poids lourd", chargé comme une mule ....



17h30 ... Yvan garde les biclous et je fonce sur le quai accueuillir Miss Sophie. Et c'est "le" Marc qui me tombe dessus...



Je lui indique la sortie et je fais plusieurs allez retour, à droite et à gauche, à la recherche de Sophie .... introuvable la Miss ... elle nous dira plus tard qu'elle a monté son vélo sur le quai. Marc fait son bricolage sur le parvis ... 



Toujours pas de Sophie, on décolle derrière le "chef" Yvan, direction St Avertin et le départ ... 







D'autres aventuriers arrivent ...





 




Nous ommes accueuilli chez le président de l'UC Touraine .... Au fond avec l'appareil photo. Au premier plan Jean Pierre et sa compagne ....







Diner au Flunch situé a quelques kilométres pour beaucoup d'entre nous ... Ici une belle brochette de Rubancs Blancs : Yvan, PascalB et ... désolé, je n'ai pas retenu tous les prénoms et/ou pseudos ...



Puis on patiente tranquillement au soleil en attendant le breafing à JP ...







Le fiston à JP ...


Yvan, Sophie, Guy ...


C'est parti pour le breaf ....


Tout le monde est attentif ...




Départ en deux vagues à quelques minutes d'intervale ..


Sergio et Veloblan


Guy et ..... ???


Marc, à gauche ...


Un aventurier original ....




 
 






Bourganeuf est encore endormi, pas une boulangerie, pas un troquet .... Je m'éagre une nouvelle fois lors de la traversée. C'est un facteur qui me remet sur le bon chemin.
A la sortie du village je reviens sur Alain (je crois, pour le prénom) qui mange un morceau ... Il connait le coin et m'annonce qu'il va y avoir de la bosse. Un peu plus loin un autre cyclo ronfle dans l'herbe, enroulé dans sa couverture de survie ... Ca sent bon l'aventure, l'épopée. Je me sens super bien, heureux !!!! Je décide d'embrayer jusqu'à la première boulangerie ouverte ..







Royère de Vassivière ... enfin la voilà, la boulangerie tant espérée ... petit regroupement logistique sympatique. Le troquet du bled n'est pas encore ouvert, mais la boulangère nous propose un café .... C'est bon l'avanture.







Je repars le premier, il fait jour maintenant, le parcours est évident ... et pourtant je trouve le moyen de bifurquer vers le Lac de Vassivière au lieu de suivre la D8 droit devant ...



Lorsque je réalise, il est top tard pour faire demi tour. Je poursuis par la petite D3, joliment tourmentée, pour déboucher sur ....



Je m'en veux vraiment d'être aussi nul, mais à la vue de ce panneau je suis mort de rire .... 



Deux kilométres plus loin je retrouve Alain, au croisement qui me remet sur le bon itinéraire. Il doit me prendre pour un dingue ... Exceptionnellment je ne vais plus me perdre pendant de longs kilomètres, jusqu'au contrôle de Mauriac. Je me gâve des ces paysages magnifiques ...

















Aprés la jolie traversée de la Dordogne, on aborde une longue montée jusqu'à Mauriac ... JP et sa petite famille me double et m'encourage chaleureusement.

A la sortie du village j'avise une superette pour y acheter de quoi faire mon repas de midi ... Visiblement, d'autres cyclos ont eu la même idée un peu avant, il y a des traces qui ne laissent aucun doute. J'opte pour du rapide ... sandwich industriel ... beurk, c'est vraiment dégueu mais ça rempli l'estomac. Un coup de Yop pour faire passer tout ça, je remplis mes bidons de St Yorre et c'est reparti.
 
Quatrième étape : Mauriac - St Cirgues de Jordanne 61 km 





Petite étape au niveau du kilométrage, mais gros morceau quand même avec le passage du fameux Pas de Peyrol. Il commence a faire trés chaud à l'entrée de la Vallée du Mars. Je m'accorde une petite pause pour me badigeonner de crème solaire et de Nok .... La remontée de cette vallée est facile, mais longue ....













Les choses sérieuses commencent réellement au Falgoux, il reste environ 6km jusqu'au sommet .... Puis soudain, au détour d'un virage, la route se cambre franchement ... J'ai bien mémorisé que c'était comme ça jusqu'au bout, je respire un grand coup et hop, me voila déjà en pleine action, debout sur les pédales, a tirer comme un damné ... Je passe le dernier lacet tout a l'extérieur, pas de répit, encore un kilométre à s'arracher pour rejoindre péniblement le parking a touristes, plein à craquer, ou nous attend un contrôle surprise ... pas vraiment surprise !!! Pfff ... je suis mort, je m'affale comme un sac sur le fauteuil mis a notre disposition ... 

Et voila, Poucet au Puy Mary, ça c'est fait ...






Pendant que je me lache sur le coca et les biscuits, quelques collègues arriveront en poussant le vélo ....

Je me laisse glisser dans la descente. En traversant Mandailles je repère bien le café signalé par Véloblan pour ces sandwiches monstrueux, mais je trouve dommage de m'arreter là alors que nous avons un contrôle à St Cirgues, 10 bornes plus loin .... je poursuis donc. Manque de bol, la route ne traverse pas franchement le bled, et il n'y a pas vraiment de bon plan, ni pour tamponner, ni pour une p'tite bouffe. J'opte donc pour la photo réglementaire, et je sort une part de gatosport miracle de la sacoche ... Ca le f'ra bien, jusqu'à Aurillac. 

 
Cinquième étape : St Cirgues de Jordanne - Severac le Chateau 144 km 

Nous abordons là une étape "critique" .... la fatigue commence à se faire sentir, la nuit va arriver avec certes un peu de fraicheur bienfaisante, mais aussi plus de difficultés d'orientation sur les petites routes qui sont au programme. Je quitte St Cirgues un peu aprés 16h30, avec pratiquement 1h30 d'avance sur mes temps de passages prévisionnesl ... J'avais prévu d'être à Severac le lendemain vers 2h du mat. Ca devrait donc le faire "tranquille" ... je me prends même a esperer un petit rab de sommeil, puisqu'il y a toutes les chances que je sois en avance. Le moral est au top ... Je n'imagine même pas que la fermeture du contrôle de Severac à 8h28 pourrait être un soucis ....

Pou l'heure, j'entamme la traversée d'Aurillac, en suivant scrupuleusement les indications de JP ... Plantage quand même au Centre Ville. Je tombe sur un collègue qui vient d'abandonner, on échange quelques mots, il me remet sur la bonne voie ... Re plantage à la sorte de ville .... le panneau pourtant bien visible "Arpajon - Camping" provoque la confusion dans mon cerveau déja entammé (la chaleur ???) ... Je ne vais pas au camping, mais a Arpajon ... ???? Je jardine un moment, sur de grands boulevards bondés ... Je me resouds à demander mon chemin, je reviens sur mes pas, direction "Arpajon - Camping", tout simplement. Allez, encore une bonne demi heure gaspillée bêtement ... Et tout ça m'a donné les crocs ....

Je déboule pile poile à la fermeture de la dernière boulangerie ... Ouf, il reste deux part de pizza. "Non Non ma p'tite dame, c'est pas la peine de les emballer". Je prends un coca bien frais avec et je me gloutonne le tout en trois coups de cuillère à pot .... Paré pour la nuit, le Poucet !!!!

Tout de suite aprés Aurillac, on poursuit sur la D6 une toute petite route rappeuse à souhait, rustique, tourmentée et particulèrement casse pates .... Même Sophie s'avouera avoir été bluffée par ce passage, anodin sur le papier, mais plutôt coriace sur le terrain. 

J'ai noté sur mes cartes toutes les précisions données par JP .... "A la sortie Labrousse, Vezels-Roussy bien indiqué" ... Pas de problème, je file. Sauf que quelques kilomètre plus loin je mate un panneau de village qui n'est pas indiqué sur la carte, et en plus on n'est plus sur la D6 ... Qu'est ce que c'est que ce binz ??? Demi tour ... Tiens voila l'anglais barbu en face. Je l'interpelle, lui demandant s'il est sûr de sa route. Il marmonne des trois trucs dans sa barbe et poursuis son chemin ... Bon, je n'ai rien capté, je poursuis jusqu'à Labrousse, histoire de vérifier la fameuse direction "Vezels-Roussy" . Et ben voila, encore quelques kilométres de rab ... pour rien !!! M'enfin, je suis rassuré et j'appui de plus belle sur les pédales.



L'orientation dans ce secteur est vraiment compliqué. Heureusement Jean Pierre a pris le soin de bien flecher les carrefours les plus douteux .... On s'engage dans une trés longue descente, sur cette petite route toujours aussi pourrie .... ça n'en fini pas, et il n'y a aucune indication nulle part. Le doute s'installe dans mon esprit
..." Pfff, si je me suis gourré, va falloir remonter tout ça !!!!" Ouf, on est en bas, on passe un petit pont et paf ça repars tout raide en face ... Glups .... Il y a une vieille maison, une bande de joyeux lurons attaque le barbecue dans le jardin. "Hé les gars ... c'est bien par là Murols" .... "Ouais, 6km à 6%" ... et ben voila, génial, yapuka .... Et tiens, j'en profites pour faire quelques clichés avant la tombée de la nuit ...



 



C'est peu aprés Murols qu'on retrouve Jean Pierre, pour une petit contrôle faussement surprise ... Le barbu anglais arrive au même moment ... Tiens, ou était il passé???? Bon, j'attendais plutôt ce pointage "surprise" un peu plus tard, dans la zone tourmentée qui suivait, et qu'il aurait donc été possible de "couper" aprés le contrôle .... Allez je m'égare, personne n'y a pensé. ce pointage est surtout l'occasion de grignotter quelques cacahuétes et rondelles de saucissons ... Un truc qui passe vraiment trés bien, aprés tant d'heures de vélo. on en profites aussi pour passer les manchettes et le gilet de nuit. Jean Pierre me raconte la suite du profil .... apparement, ça va encore grimper !!!

 

 

 

Je repars, avec l'anglais juste derrière ... Je "sens" parfaitement la fameuse bifurcation à gauche, vers Pons. Je suis toujours mes notes ... Direction Entraygues, puis St Amand de Cots ... Impeccable, le barbu suit, ça doit être bon. 

Tiens un nouveau carrefour, je ralentis .... Je vois distinctement (en gros) Entraygues à droite et St Amand à gauche. Je prend à gauche, l'anglais file à droite ... "Hé", je gueule ... l'autre a déjà plongé dans la descente. Je me dis qu'il est naze ce barbu, et j'attaque la montée ...

Ca grimpe régulièrement, je gére tranquillement la pente, attentif à la bifurcation que je dois trouver trés bientôt pour Banhars .... Je trouve bien quelques croisement, mais ce sont de petites routes qui viennent de la gauche, et pas de Banhars en vue ... Surtout, ne pas s'affoler, grimper tranquille. Oui mais, aprés quelques kilométres, je suis bien obligé de me rendre à l'évidence, il doit y avoir un blème ... 

Demi tour ... je redescends, longtemps, longtemps, longtemps. Et me revoila au fameux carrefour ... Arghhhh ... Dessous Entraygues (en gros), je vois cette fois distictement Banhars (en petit). Puréeeee ...je peste apres le barbu !!! Mais que pouvait il, le pôvre ... Je m'en veux une nouvelle fois de ce gaspillage de temps et d'energie. 

Allez, je me relance en essayant de positiver ... J'ai juste de la chance d'être là, profites Poucet, profites .... Et voila Banhars. "A Banhars prendre direction Florentin, puis au croisement avec la D42 prendre la D42 direction Laguiole " ... C'est clair, je trouve rapidement la direction Florentin. Ca grimpe, j'attends le carrefour avec la D42 ... qui ne vient pas. C'est trés long, il n'y a toujours aucune indication, m^me pas pour confirmé que je suis bien sur la D652. Echaudé par l'épisode precedent, le doute s'installe une nouvelle fois dans mon esprit ... Pourtant il suffisait de regarder la carte pour voir qu'il y avait quelques kilométres avant ce fameux carrefour. Je n'avais déjà plus cette lucidité ... en attendant, je grimpe, je grimpe et trouve enfin le croisement, avec grand soulagement. Ouf, je prend à gauche, sur une belle route en faux plat ... mais je ne sais pas trop si ça monte ou si ça descend, je n'avance vraiment pas vite.

Tiens un feu rouge et un gilet dans le fossé ... C'est mon ami le barbu. Question : "Problème ???" Réponse ; "No problème" ... discussion end !!! Je repars, mais je sens rapidement un phare derrière. L'anglais me suis à distance. Il disparaitra subitement dans la traversée d'Estaing ... J'imagine qu'il s'est arrété pour dormir, ou bien qu'il a cherché la petite D556 au sud du Lot. Pour ma part, et puisque c'est autorisé, j'embraie au plus simple sur la "grande" D920. A cette heure, je ne suis pas embété par la circulation ... Je passe Espalion, puis St Côme et j'attaque la longue montée vers Lassouts ... Il me reste à peine un peu plus de 30 bornes pour rejoindre Severac, mais c'est pourtant là que le sommeil me tombe dessus. Je rassemble tout ce qu'il me reste d'energie pour me hisser jusqu'à Lassouts ... La haut, il fait frisquet, le vent souffle. Je me dis qu'il vaut mieux faire la descente tout de suite, plutôt que de me cailler aprés avoir dormi. 

A cette heure la lecture de la carte est moins évidente, d'autant que j'ai collé les indications à JP un peu partout. Je ne distingue plus le fluo jaune ... Il n'y a pas de fluo sur St Eulalie, mais c'est écrit en gros ... et je me mets en tête que c'est là qu'il faut descendre. Je descend .... enfin, je laisse glisser, parceque la pente est severe ... pas besoin de pédaler, sauf pour se rechauffre un peu les guiboles. Voila enfin St Eulalie, je vais pouvoir fermer les yeux ... Je ne vois aucun panneau indiquant les villages suivants ... tant pis, on y verra plus clair aprés avoir dormi. Je fais un petit crochet pour rentrer dans le village, à l'affut d'un abri ... Rien, je me resoud à m'allonger sur un bans aprés avoir enfilé toute ma garde robe et m'etre enroulé dans la couverture de survie. Je régle mon reveil à 3h30, soit environ 1h30 de repos ... Evidemment, toute l'avance accumulée au dernier contrôle est parti en fumée, je suis maintenant en retard sur mon plan de marche. Même pas la peine d'imaginer dormir plus longtemps ... L'heure limite de passage à Severac commence à ma turlupiner !!! 

Driiiiing .... Wouahhh, déjà ... purée qu'est ce que ça caille !!! Je range mon bordel au mieux, j'en profite d'ailleurs pour déchirer la couverture de survie, je repars au plus vite, en reprenant la route de tout a l'heure. Je débouche à St Geniez d'Olt, ou évidemment je ne trouve pas ma direction .... pas un pekin dans les rues, pff quelle galère. Je sors le Road Book .... pas plus de St Geniez que sur la carte d'ailleurs. Heureusement, le cerveau a un peu récupéré .... pas de doute, j'ai du me gourrer au carrefour dans la descente aprés Lassouts ...

 

 

 

Pas le choix, demi tour, il faut que je remonte ce que je viens de descendre .... 8 km costaud pour retourner à Lassouts, ou au mieux au carrefour en dessous. C'est peu dire que c'est ballaud.

Les jambes vont bien, je fais un rapide calcul qui indique que j'ai encore de la marge pour passer avant 8h28 à Severac .... Je grimpe donc dans le nuit, en essayant de me projeter sur la suite de l'aventure. J'arrive au fameux carrefour, dessous Lassouts ... pfff, je ne trouve pas la direction. Donc je continue de monter. Tiens voilà un lascard dans l'autre sens .... "Hé, t'es sûr de la route" ... "Oui oui, c'est bon" .... euh, c'est bon, c'est bon, je n'en suis pas completement convaincu. Je poursuis la grimpée vers Lassous ... enfin une borne kilométrique, je suis sur la D6 ... Je ressors le Road Book qui indique "D6 - D64". Au loin j'apercois un autre phare ... Pas de doute, c'est la bonne route. demi tour, c'est reparti en descente. Jusqu'au carrefour ... c'est forcément là que ça se tient ... eh oui, une petite route en face, qui ne descend pas (pourquoi cette obnibulation a vouloir descendre) avec un indication pourtant claire, Galinières, Vimenet .... 

Et c'est ainsi que quelques kilometres plus loin ....


Ces derniers 11 km me paraitront bien longs ....


Mais je pointe enfin à la boulangerie de Severac vers 6h15 ... j'en profites pour dévaliser les rayons, et je vais me poser au café juste à coté. Sophie arrive quelques minutes plus tard ... on partage le petit déjeuner en se racontant nos aventures. Super moment de convivialité, presque de complicité ... Je fais durer la plaisir, je m'accorde même un brossage de dent prolongé ... Lorsque je reviens, Sophie est déjà repartie. La Miss roule moins vite que la plupart d'entre nous, mais elle est experte dans l'art d'optimiser la logistique ... au final, elle est toujours devant. 

Sur ces entrefaits, le barbu a rappliqué. Suivi de Guy, que je croyais bien devant, accompagné de son pôte Didier ... a plus tard les copains ...


 
 
Sixième étape : Severac - Mont Aigoual 83 km

Allez, faut pas trainer .... les copains (copines) sont déjà parti en vacances mais il reste encore quelques lecteurs ... Vite, vite, il est temps de boucler ce récit. Donc plus question de se perdre, et accélerer la cadence ...


Je quitte Severac et son châeau un peu avant 7h .... soit 2h30 de retard par rapport à mon plan de marche !!! L'étape precedente a fait des dégats !!! Puisque c'est "mort", je décide d'oublier ce plan et de prendre les étapes comme elles viennent, simplement en assurant les délais à chaque contrôle ... 





On arrive trés rapidement sur les Gorges du Tarn par une descente vertigineuse sur Les Vigne,s dans un cadre somptueux, alors que la nature s'éveille ... Wouahhh, un grand moment de vélo, un grand moment de pur bonheur ...





En bas tout est encore à l'ombre, il fait frisquet. On descend les Gorges du Tarn jusqu'au Rozier, ou l'on récupére celles de la Jonte pour remonter jusqu'à Meyrueis. On en prend plein les yeux, la pente est raisonnable ....









Et tiens, revoila une connaissance .... le barbu se porte à ma hauteur, fait un petit geste de la main, et esquisse un timide sourire. Le dessus il met une grosse mine .... 


Etonnant ce jeune anglais taciturne ... j'aurai l'occasion de le remarquer souvent : il attaque les bosses trés fort, puis plafonne rapidement. Je reviens naturellement à sa hauteur un peu plus loin, histoire d'une p'tite photo de l'energumène ... bon, un peu raté, tant pis.


Il me colle au train pour remonter les gorges et disparait dés l'entrée de Meyruies ... probablement attiré par une boutique à casse dale. Je m'arrete un peu plus loin, au coeur du village, sur une petite place ombragée avec fontaine et p'tite épicerie tip-top pour cyclos affamés (Un Vivaldi, comme dirait le Grand Christophe) . Je m'enfile un Yop et une banane ... c'est frais, ça passe nikel.



L'ami anglais passe sur ces entrefaits, de même que Philippe le normand (normand, je ne sais pas ... mais il porte un maillot de Granville, donc je l'ai baptisé "normand"), un gars que je croise également souvent. Puis arrivent Guy et Didier, qui eux s'arrétent ....





A partir de là il reste 34 km jusqu'au sommet de l'Aigoual .... les premiers kilométres sont les plus pentus. Aprés c'est vraiment tranquille comme montée, la pente est douce, et même parfois redescend. C'est presque un peu desesperant car on a l'impression de ne pas monter. 

Il fait trés chaud, et heureusement c'est pratiquement toujours ombragé. Je passe le gars Philippe qui a vraiment l'air mal en point ... puis je reviens sur le barbu, et, miracle, on roule quelques kilométres en se relayant naturellement. Puis tout a coup, alors qu'il n'y a pas de difficulté particulière, l'anglais taciturne a disparu. 

La fin de la montée est la plus agréable, la vue se dégage. C'est là que je rejoins Sophie, et on fera les derniers kilométres ensemble en devisant tranquillment ...







 
 
 
 


 
Et la photo contrôle ...
 
7ème étape : Mont Aigoual - Le Pont de Montvert 55 km

Petite étape qui commence par la longue descente jusqu'à Florac par les Gorges de Tapoul. La route est mauvaise, mais ça descend et c'est déjà pas si mal ... 




Sur le bas je m'incruste au duo Guy-Didier ... C'est le gros cagna de l'aprés midi, on s'accorde une pause à Florac ....




Puis on repars vers le Pont de Montvert, par une jolie petite route .... pour changer, ça grimpe plutôt ...






Je fais connaissance avec Didier et sa randonneuse de 17 kg, avec plus de 10 kg de chargement ... il a un garde manger dans les sacoches le Didier, dés fois qu'on ne trouve pas de magasin sur la route, ou que les autres cyclos dévalisent les rayons avant lui ... Bref, un gars prévoyant. Et pourtant il se "balade" ... il nous met minable dans toutes les ascensions, impressionnant le garçon !!!! 



A Pont de Montvert on recharge une nouvelle fois les batteries et on rempli les sacoches, en prévision de la grosse prochaine étape, qui se terminera de nuit .... C'est marrant, il y a comme un regroupement général dans ce village. Des gars que je n'avais pas encore vu (d'ou sortent ils ??) et les habitués, le barbu et le normand. Par contre, pas de Sophie ...



8ème étape : Le Pont de Montvert - St Chely d'Apcher 88 km

On repars vers les 16h, il nous faudra pointer à St Chely avant le lendemain matin, 2h50 ... rien d'insurmontable si on reste sur le bon itinéraire !!! Mes compagnons de route roulent au GPS, j'ai bien l'intention de ne pas lacher le wagon ....

L'étape débute par l'ascension du Col de Finiels, ou Mont Lozère ... 5 km de grimpée raisonnable.mMis sous cette chaleure et avec 670 bornes dans les guiboles, c'est une autre affaire. En tous cas, c'est un col magnifique ... Quel régal pour les yeux ... 











Voila Philippe le normand ... un solitaire autodidacte, qui prefere rouler à la carte Michelin, et son rythme. Une allure un peu déguindée sur son vélo atypique, avec les vitesses dans le moyen ... Un randonneur dans la plus pure tradition. Depuis le début de la journée, il parait un peu à la ramasse ... mais le lascard a de la ressource et va se refaire la cerise. Il roulera vraiment trés fort le lendemain ... Tout comme le jeune barbu d'ailleurs.






Jean Pierre nous attend au sommet pour un petit ravito plaisir ... Il y a un peu de vent, et je prefere me couvrir pour la longue descente vers Le Bleymard. Les copains descendent comme des balles ... m'attendent en bas, au contrôle "secret", avant d'attaquer le Goulet ....

Ah ce Goulet, quel saloperie ... c'est terrible, c'est raide, tout droit, ça grimpe par paliers. Tu crois que t'es en haut, et non, ça repart de plus belle ... 3 km d'enfer, sans même le plaisir d'une jolie vue. Ce truc nous a tué ... Ein Guy ??? Le Guy est complétement détruit, explosé ... Je ne fais guère le malin non plus ...


... et lui se balade toujours, tranquille, peinard ... 
 
 




La nuit tombe vite, à l'approche de St Chely on apercoit quelques feux rouges .. On ramasse quelques cyclos dans les dernières bosses. Dont notre ami le barbu, évidemment ... et puis tiens, mais voilà Marc ... L'est pas au mieux le Marc. On roule relativement groupir jusqu'au bled ... photo au panneau, puis recherche d'une créche pour un petit somme. Il est une heure du matin, pas d'abri pour SDF en vue, mais on tombe sur une bande de jeunes posés sur la terrasse d'un bistrot. Ils font hotel ... OK, on discute pas longtemps, on prend deux chambres. Au niveau confort, c'est carrément limite, mais les lits sont grands et confortables ... La douche et les toilettes datent d'une autre époque .... Question accoustique c'est vraiment pas top, on est au courant de tous les dépôts, dans les moindres détails.

Par contre les jeunes sont supers sympas, et nous offrent une gamellle de pâtes al dente, aprés une bonne biere ... génial, purée qu'est ce que c'est bon .... 

Regardez moi ces guerriers ....








Alllez ... au dodo tout le monde !!!! Reveil à 2h45 ... on part quand on est pret, il faut être au prochain contrôle d'Allanches avant 9h08 ...

9ème étape : St Chely – Allanche 72 km

Après 1h30 de sommeil very profond, on est encore un peu dans le gaze. Il faut quelques minutes pour rétablir toutes les connections. Un coup d’eau fraiche sur la tronche, un coup de brosse sur râtelier, et puis tout s’enchaine très vite. 

Comme d’habitude, je suis le dernier à plier les gaules …. Impossible de retrouver pas mon deuxième gant, pff. Opération déballage-remballage de sacoche trois fois, sans succès. Juste un peu d’énervement inutile …. Je m’attends à un chambrage en règle en bas des escaliers. Même pas … Guy a trouvé mieux, un perçage en sortant de l’hôtel …. Je récole donc au gruppetto, sans avoir mis un coup de pédale. On démarre finalement vers les 3h30. 

Le début d’étape propose un profil plutôt favorable, j’ai l’impression qu’on descend tout le temps. Pourtant je dois forcer ma nature pour accrocher les gaillards qui envoient un peu trop costaud à mon goût. Peut être la proximité de l’autoroute, bruyante, qui incite les copains à presser l’allure ??? 

Heureusement, ça se calme lorsqu’on trouve quelques bosses du coté de Garabit . On devine la silhouette du fameux viaduc dans la nuit, mais je ressens une petite déception … Sans mes multiples erreurs de parcours, j’avais probablement les jambes pour passer par ici la veille au coucher du soleil. On apprendra plus tard que Sophie à trouver une parade pour profiter quand même de cet ouvrage emblématique …. A lire dans le récit à Sophie. Hi hi hi …. 

Guy nous assures un pilotage GPS au poil … Faut avouer que c’est super confort. Seul j’aurais probablement galérer dans la traversée de St Flour. A cette heure nocturne, on n'est vraiment pas embêter par la circulation, et capitaine Guy nous dégote le petit boyau qui grimpe sur les hauteurs du premier coup. Facile … enfin, euh …. La pente est sévère et il faut quand même tirer sur les pédales !!!!

Je connaitrai un gros coup de mou en fin d’étape, alors que le jour se lève …. Pour dire, on passe déjà à La Peyro et j’aurai la flemme de sortir l’appareil pour une photo gag !!!! Je me traine lamentablement sur ces derniers kilomètres, pourtant faciles, qui nous conduisent à Allanche ….

Les copains ont déjà pris d’assaut le premier troquet, pour un vrai petit déjeuner complet …. En famille, puisque Philippe, puis Sophie se joignent à la fête. Encore un très très bon moment, sympa et revigorant, ou on fait honneur à la table … 

C’est là que mon appareil photo tombera malencontreusement à terre et ne voudra plus rien savoir …. La dernière photo pour nos amis provençaux, Sophie et Marc.



A ce moment du récit, je vous propose un petit test, pour voir si tout le monde à bien suivi ….
- Première question : qui est reparti(e) le (la) premièr(e) ???? …. OK, trop facile ….
- Deuxième question : qui est sorti le dernier du troquet ??? … Attention, il n’y a pas de piège.


10ème étape : Allanche – La Bourboule 80 km


Il doit être aux alentours de 7h lorsque je repars, seul … Ce petit déjeuné m’a fait le plus grand bien, les jambes tournent toutes seules, mais je n’ai vraiment pas envie de forcer l’allure pour recoller. J’aime sentir le petit matin et j’attaque cette étape tranquille. On s’élève doucement vers les Monts du Cézallier, un pays qui respire le calme et la sérénité, au milieu des alpages et des burons. Comme la veille en plongeant vers le Tarn, je ressens un long moment d’euphorie …. Quel bonheur !!!! 

En traversant el village de Marcenat, je repère l’Hôtel de La Poste, sur une petite place ombragée …. Ca ressemble à une bonne adresse, c’est là même que mon plan de route idéal devait me conduire pour une vraie nuit réparatrice. J’avais prévu de repartir ce Jeudi à 8h … je suis donc pile poil dans le timing …. Avec une nuit de sommeil en moins, et quelques kilomètres de plus !!!! Je retrouve le trio des copains un peu plus loin …

La côte de Montgreleix, ça vous dit quelque chose ???? Cette petite route perdue n’a pas la renommée des ascensions mythiques, mais c’est un sacré morceau. La pente est sévère et le cadre bucolique à souhait …. Le soleil commence à darder, on aperçoit Sophie qui assure une pause crémage sur le bord de la route. Au village on trouve Véloblan et Sergio … Ces deux là ont un bon moteur, mais quelques soucis d’orientation !!!!
 
Guy et Didier s’accrochent un moment aux basques des fusées, je poursuis un peu en retrait, le plus souvent avec Marc. Le quatuor se reforme à Besse ou le GPS semble patauger un peu …. On en profite pour faire un plein de bidon avant le Col de la Croix St Robert … D’après ma carte, c’est tout droit. Bonne pioche ...

Dans cette ascension chacun monte à son rythme … Didier devant, et les autres derrières, en ordre variable, suivant les sensations du moment. Le père Didier s’arrête régulièrement pour des pauses téléphones prolongées (bavard ???), vélo sur la béquille, ce qui nous permet de rester au contact …

Jean Pierre nous accueille au sommet de cette dernière grosse difficulté. On a droit à un petit rab, pour aller faire la photo officielle devant le panneau du Col. Puis comme d’habitude on peu se vautrer dans les transats en sirotant un coca …. Le chef nous met un coup de tampon sur la carte de route, pour nous éviter s’avoir à chercher un commerce à La Bourboule. Vraiment trop facile … Tout le monde passe relativement groupé. 

Guy et Didier repartes ensemble. Je fais la descente tranquille avec Marc, on laisse glisser …. On galère un peu bêtement dans la traversée du Mont Dore, et on arrive à La Bourboule sans avoir retrouvé nos ex compagnons.


11ème étape : La Bourboule – Aubusson 81 km

J’attaque donc cette étape en compagnie de Marc sous une chaleur torride … Je commence à souffrir d’échauffements aux pieds et à la selle. Marc lui est perturbé régulièrement pas des soucis de transit …On est fait pour s’entendre et on va unir nos dernières forces pour gérer la crise.

Dans la traversée de Briffons, un panneau de chantier indique « Route Barrée ». A la sortie du village, Veloblan et Sergio arrive en sens inverse …. "C’est la guerre là bas, ça passe pas " nous disent ils. Demi tour, on leur file le train et on s’engage sur la déviation signalée. Bizarre, je ne sens pas trop cette déviation qui nous dirige vers le Sud. Au carrefour suivant, il faut se rendre à l’évidence, nous sommes partis pour un gros détour. Bof …Un coup d’œil sur la carte, et la raison nous conduit à faire demi tour pour opter sur une voie plus courte par le Nord et le village de Tortebesse. 

Veloblan et Sergio filent. Je suis à sec et j’ai une grosse fin … Une pause au troquet épicerie du bled s’impose. J’ai l’impression d’être dans un épisode de Lucky Luke, et de rentrer dans un saloon improbable, au fin fond du far west surchauffé … Je commande les diabolos menthe pendant que Marc fonce au petit coin salvateur !!! Je dégotte une barquette de taboulé et une banane sur les rayons éparses de la boutique … La p’tite dame nous confirme que l’option Tortebesse est bien la meilleure pour rattraper Herment, prochain village sur le parcours officiel.

On repart en descente …. Une longue descente, très longue descente, on passe une rivière, et forcément on enchaine sur un bon raidard pour rejoindre le fameux Tortebesse. Là il faut prendre à gauche, et …. Purée, c’est pas vrai … « Route Barrée » à nouveau !!! La route est ouverte sur toute la (longue) traversée du village … mais le mec dans le Bull nous dit qu’on peut passer. Ouf !!!

On est sur le point de rejoindre Herment, quand on se fait doubler par les artistes associés Veloblan et Sergio …. Qui ont du faire encore un petit supplément. Quand on aime …

Notre petite départementale surchauffée mais bucolique débouche finalement sur une nationale. Il nous reste 20 bornes jusqu’à Aubusson, après deux jours peinards dans les montagnes, nous retrouvons la civilisation et un intense trafic … Le barbu nous double. Dés que le relief est moins accidenté, il envoie grave … Sacrée santé le jeunot !!! 

Il doit être dans les 18h lorsqu’on pointe à Aubusson, largement dans les temps …. On s’arrête au premier snack … Comme d’hab, Marc file dans son petit coin favori. Et moi je fais un crochet à la pharmacie à coté pour prendre un tube de Cétavlon magique cul cul. 

J’ai commandé une baguette flammenkuche, comme à la maison dis donc …. Sauf que là, c’est du surgelé passé au micro onde …. Moins pire que le sandwich industriel de Murat, mais pas terrible quand même …
 
12ème étape : Aubusson – Mezieres en Brenne 141 km

La température commence à baisser lorsque nous reprenons nos vélos, une demi-heure plus tard. Bizarrement cette fois ci, nous n’avons croisé aucun collègue sur ce contrôle …. Je repars crémé jusqu’aux oreilles.

Après un petit jardinage (ça faisait longtemps) au niveau de la gare, nous trouvons enfin la direction d’Alleyrat, et une superbe petite route tranquille et facile, le long de la rivière …. Les endorphines nous jouent à nouveau la symphonie du bonheur. Marc, en plein délire, aurait même voulu faire un petit détour pour « profiter » du petit raidard qui partait je ne sais plus où …. 

Après Moutier d’Ahun, on retrouve un profil plus accidenté. On convient de s’arrêter dés que possible avant de remplie sérieusement nos estomacs. Nous pensons avoir trouvé ce qu’il nous faut à Jarnages, ou nous apercevons Veloblan, Sergio et Philippe le normand sur le pont de repartir. On s’installe sur la terrasse, et suivant le scénario habituelle Marc va soigner son transit pendant que je commande les diabolos …. Pas de bol, la miss ne fais pas à manger. Oups … On s’enfiles quelques bricoles piochées au fond de nos sacoches, on s’équipe pour la nuit et on s’apprête a décoller lorsqu’on voit arriver Didier, l’air complètement déconfit … Il a perdu Guy et son GPS, puis s’est égaré et a du jardiner un moment pour se remettre sur la bonne route. Nous repartons ensemble … 

La suite est assez tordue au niveau de l'orientation, mais pour une fois je réalise un "sans faute" dans ce dédale de routes minuscules bien bosselées. Avec Marc bien collé derrière. Didier s’est arrêté un moment, mystérieusement … Les carrefours les plus douteux ont été marqués à la craie par JP. 

Le marchand de sable souffle sur mes paupières, je propose une pose sommeil à Aigurande. Nous cherchons un abri dés l’entrée du village, lorsque rapplique à nouveau Didier. Il nous apprend que Jean Pierre se trouve dans un restau au centre du village, avec tout un groupe … 

Il est très tard, probablement minuit, mais l’adorable hôtelière accepte de nous servir. Guy est là … d’autres sont partis squatter alentours. Le quatuor est reformé, on s’attable tous les quatre à la terrasse, la nuit est douce, et la bière qui suit est un élixir de plaisir …. Je poursuis par une grosse assiette de crudité – charcuterie, puis par un petit salé divin … De la vraie bouffe, de la bonne bouffe. Quel pied, encore une fois !!! 

L’hôtelière est incroyable de gentillesse, s’excuse presque de ne pas avoir prévu un buffet adapté (sic !!!) et va nous chercher des coussins pour que nous puissions nous allonger sur la terrasse !!!! 

Le réveil sonne à 2h45 …. Didier est déjà reparti, seul. Le trio décolle un quart d’heure plus tard … au loin, le ciel est illuminé d’éclairs. On roule sur des portions de route mouillée, mais nous sommes épargnés. Comme la veille c’est Guy qui emmène le troupeau, un peu vite pour mon diesel embrumé.

A l’occasion d’une pause aux alentours d’Argenton nous retrouvons Philippe. Il a été pris dans les orages et a du chercher refuge dans une cabine …

Un peu plus tard nous apercevons des feux sur le bas coté …. C’est l’incroyable Jean Pierre qui nous a préparé un petit café – gâteaux …. Les habitués sont là … le barbu anglais, Philippe le normand, quelques autres. 
On perd Guy un peu plus tard, il a encore du jus l’ancien et il accroche un wagon plus rapide. Avec Marc nous adoptons un tempo bien plus tranquille, adapté à nos ressources du moment …

Au levé du jour nous traversons une superbe zone d’étangs, mystérieux et énigmatiques, avec un soleil rougeoyant en arrière plan … Je m’en veux d’avoir fracassé l’appareil photo et de ne pouvoir immortaliser ces instants magiques.

A Mézieres en Brenne, un petit déjeuner en régle s’impose … ca tombe bien, la boulangerie propose des viennoiseries monstrueuses, taille slovène. J’englouti le tout avec un grand café, pendant que Marc, courageusement, vaque à ses occupations habituelles, du coté du petit coin …
 
13ème étape : Mezieres en Brenne – Saint Avertin 87 km

Nous y voilà, c’est la dernière ….. Pour fêter ça je m’offre un petit perçage à l’avant dés la sortie de Mézières !!!! Je galère à débrancher les cosses de la lampe sur la dynamo, y a pas vraiment de prise, je crains d’arracher le tout, même dans mon garage j’en bave, donc là …. Cette SonDeluxe est vraiment très efficace, mais question branchement je trouve que ce n’est pas top …

Je repère un gros silex planté dans la chape. Impossible de le chopper. Heureusement Super Marc qui à suivi les conseils de Sophie au pied de la lettre, dégaine son Opinel magique opportunément …. Puis il me tirera encore d’affaire avec une vraie pompe à raccord. Rien à faire avec ma petite breloque de merde … et pourtant je m’étais entrainé à la maison. Si si, c’est vrai !!!

Après Châtillon sur Indre, on prend à gauche sur une départementale particulièrement rugueuse … je ne sais plus comment me poser sur la salle. On s’arrête régulièrement pour beurrer les accessoires … Les paysages ne sont pas désagréables, mais nous sommes loin des décors de rêve de ces derniers jours. Il me tarde d’en finir ….

Pour une fois c’est Marc qui à les crocs … on fait une ultime pause bouffe à Beaulieu les Loches. Marc s’enfile un sandwich grand comme lui. 

Je ne sais pas très bien ce qu’il y avait dans ce sandwich, mais revoilà parti le garçon 35 à l’heure …. On roulera comme des Kékes sur une dizaine de kilomètres, avant de reprendre un rythme plus raisonnable.

Je ne garde pas un souvenir impérissable de la proche banlieue tourangelle. Cormey, Esvres … passage vraiment délicat. Je suis heureux de retrouver un peu de calme dans la dernière bosse après Veigne.

Nous arrivons dans l’Avenue de la République et ses maudits feux …. Il reste alors quelques centaines de mètres pour retrouver le Chemin Rouge et les copains déjà arrivés !!!

Après tout ça …..

Un dernier coup de tampon pour valider le carton …. Poignées de mains, sourires, on échange les anecdotes, je ressens une énorme satisfaction d’être allé au bout de ce "truc" sans être explosé … Quelques uns dorment profondément dans les transats …. D’autres arriveront un peu plus tard. 

Je me débarbouille au mieux dans le sous sol du Président …. Sophie et Marc nous quittent déjà, z’ont un TGV très tôt dans l’après midi. Le mien est à 19h …. Je peux prendre tout mon temps pour profiter de l’instant.

Je retrouve Guy et Didier et on file au Flunch pour une gloutonnerie amplement méritée … à la maison je passe pour un goinfre …. Mais alors, a coté de ce que s’enfile le père Didier, je suis vraiment un p’tit slip !!! Incroyable ce qu’il peut bouffer ….

Jean Pierre à prévu une remise de "récompenses" vers 15h … Un moment sympa et convivial pour clôturer une très belle organisation. Nous sommes 19 finishers, il y a 19 coupes … une bise, et un petit mot sympa pour chacun.

J’aurais volontiers troqué ma coupe contre une douche …. Nul doute que quelques petits détails seront régler pour la prochaine édition d’une épreuve appelée à rentrer dans la Légende.

Je voudrais remercier une nouvelle fois très chaleureusement Jean Pierre, sa famille et ses amis pour ces grands moments qu’ils nous ont permis de vivre !!!! 


Bilan 

Mon compteur affiche 1290 km et 16812 m de D+ , soit 70 bornes "gratuites"

Je reste persuadé qu’il est possible de partir sur ce genre d’aventure simplement avec une carte Michelin … Pour peu de prendre suffisamment de temps pour étudier et à préparer le parcours. C’est là que j’ai péché, en me reportant trop confortablement sur les cartes préparées et transmises par Jean Pierre. Il faut vraiment mettre le nez dedans, pour bien appréhender les passages délicats

Je retiens pas mal d’enseignement pour la suite … Mes capacité physiques me permettent de tenir au-delà des 24h, par contre il faut bien constater que ma lucidité et mes capacités de réflexion sont largement entamées. C’est un élément dont il me faudra tenir compte dans ma gestion de course sur la Diagonale des Fous … Le parcours est balisé, mais … 

J’ai beaucoup dormi dans les jours suivant, mais je n’ai ressenti aucune douleur musculaire …. Une semaine après, j’ai la sensation d’avoir bien récupéré. 

Je vais donc pouvoir me mettre à cogiter sur le prochain 1000 du Sud ….. Tant sur le parcours (à priori plus simple), que sur l’aspect logistique (à priori plus compliqué, notamment en raison des températures froides prévisibles en haute montagne). Le défi ne sera pas facile ….. L’objectif sera une nouvelle fois d’aller au bout, en partageant cette fois l’aventure avec Super Bridou, sans marcassins !!!! 


THE END 



  

2 commentaires

Commentaire de freddo90 posté le 06-08-2012 à 11:11:05

Merci beaucoup pour ce récit très imagé !

Commentaire de Jean-Phi posté le 06-08-2012 à 14:09:15

Et bé quel périple ! Merci pour le voyage !

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