Récit de la course : Trail des 3 Dauphins - 30 km 2011, par kailasa

L'auteur : kailasa

La course : Trail des 3 Dauphins - 30 km

Date : 8/5/2011

Lieu : Le Lavandou (Var)

Affichage : 1039 vues

Distance : 30km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Le récit

Un petit coup d’œil sur Endurance book, celui qu’on jette parfois comme ça, sans vraiment chercher quelque chose de précis, juste pour voir. Tiens, le Trail des 3 dauphins…  Où ça ? Le Lavandou…  84… Euh… Var… Var, ça veut dire… Bord de mer ! Les îles d’Or !! Soleil !!!!  Chaleur !!!!!!! Mois de mai, donc pas trop de monde !!!!!!!!!!!!!!!

 Voyons voir, je fais quoi ce weekend là ? Rien. Vendu ! C’est parti pour un petit trail en touriste dans le Var. Déjà charmé par le Trail de Signes dans l’arrière pays début avril, un parcours sur le littoral me fait vraiment ENVIE !!!!!!!!!!!!

 

Dimanche 8 mai, me voilà donc au Lavandou.

Je déroge à mes petites habitudes d’avant course : ce matin, point d’attentions particulières sur le petit dej’, échauffement que l’on qualifiera de sommaire, connaissance très partielle  du profil du parcours…  Oui, un peu les mains dans les poches le bonhomme...

 Sur la ligne de départ, à proximité de la plage de cavalière, 150 coureurs prêts à avaler un parcours d’une trentaine de kilomètres pour environ 1400 mètres de dénivelé ; et il fait beau (tant mieux !) mais  plus embêtant, il fait déjà chaud de bon matin… Ca promet…

 

9h, le départ est donné, avec un bon kilomètre de goudron, plat puis faux plat montant. Ca part assez vite, d’emblée un petit groupe se détache. Pour ma part, c’est un départ assez rapide pour éviter d’éventuels bouchons, mais pas trop vite non plus parce que je ne suis pas vraiment échauffé, et je n’ai pas vraiment envie d’affoler le cardio d’entrée de jeu.

 

 

Première bosse, assez raide sur un petit single… Je me retrouve en queue d’un petit peloton, déjà assez loin du groupe de tête. Je sens que je peux passer en courant, mais devant moi, ça alterne marche et course, donc, vu l’étroitesse du sentier, je m’adapte et je reste sagement derrière. Petit à petit, ça « pète » un petit peu devant moi, et je gagne quelques places, sans vraiment me mettre dans le rouge. On continue à grimper, et le petit peloton s’écrème doucement mais surement.

Je sens que j’en ai vraiment sous le pied donc… J’y vais… Pardon excuse moi… Pardon excuse moi… Toujours gênant de demander le passage sur ces sentiers étroits, mais bon, on s’exécute de plus ou moins bonne grâce. Je suis bien, j’accélère, et je me retrouve seulement accompagné au sommet de la bosse par un presque voisin de Haute Savoie, boxeur de son état (super sympa et super…solide).

Dialogue :

Lui : on joue le podium là !

Moi : Noooooon, y’en a plein encore, on doit être 6 ou 7ème 

Lui : Je pensais qu’on était devant.

2 minutes plus loin… Un aiguilleur : « deuxième et troisième ! »

Lui : T’es un bluffeur toi !!!

Oui, un bluffeur qui s’ignore tant je pensais qu’il y avait du monde devant. Du coup, le coté compétiteur que je voulais zapper aujourd’hui revient au galop. Je m’impose un rythme car derrière ils ne sont pas très loin…

Première grosse descente, droit dans la pente, mélange de terre et de cailloux, et sans véritable chemin : je ne suis pas sur mon terrain. Mon compagnon me sème rapidement, et derrière ça revient vite, et je me fais doubler doubler doubler…

Bon, j’oublie le classement…

Deuxième montée… Je reviens très vite sur mes « doubleurs », et, à nouveau,  les lâche petit à petit. La fin de la montée est un long faux plat montant, sinueux et technique, dans la garrigue (les points de vue sont somptueux). J’essaye d’envoyer un petit peu, mais bof, je ne suis décidément pas à l’aise dans la rocaille. Derrière, un coureur revient. Je la joue un petit peu stratégique (dans le peloton cycliste je crois qu’on appelle ça « sucer » une roue), je me cale dans sa foulée, et j’essaie de suivre.

Même stratégie dans la descente qui nous ramène au niveau de la mer. La première partie est technique, et je m’oblige à suivre (tant bien que mal) mon compagnon qui descend vraiment très bien dans ces parties là. Sur les chemins plus roulants, j’ai par contre tendance à aller plus vite que lui. On se fait donc un petit chassé-croisé sur quelques kilomètres. Fin de la descente… Une partie qui « roule », et je distance mon compagnon.

J’ arrive alors sur le sentier littoral… Et là… Certes c’est absolument génial de courir à cet endroit ! C’est même une première ! Mais je passe mon temps à chercher le sentier,  à me demander où je dois poser les pieds, et à éviter de prendre un bain de mer forcé qui serait sans doute rafraichissant mais stratégiquement malvenu. Oui, vraiment perdu sur ce petit sentier litoral. Je n’avance pas. Et derrière, ça revient, bien sûr…

Donc… Même stratégie égoïste que précédemment : j’attends mon poursuivant, bien plus à l’aise que moi, et je le suis pas à pas. Au moins, je ne passe pas mon temps à chercher le sentier, et j’avance plus vite.

Fin du sentier littoral, et troisième grosse montée. On nous annonce  3ème et 4ème. Si je veux jouer le podium, et vu mes talents de descendeur, il faut que j’attaque dans la montée. Le premier kilomètre est sur route, avec de bons pourcentages, j’accélère, et creuse rapidement l’écart. On quitte la route, et ça devient très très très pentu. Rarement possible de courir… Faut parfois mettre les mains… Les sensations sont plutôt bonnes (est ce le fait d’être parti tranquille ?) et devant moi, dans une partie bien raide, je reviens sur le coureur –boxeur (il n’est pas au mieux et de plus il a perdu ses clés de voiture sur le parcours, donc il n’y était plus…). Je l’encourage à s’accrocher mais sa batterie semble à plat…

Au sommet, c’est du légèrement vallonné, et de nombreuses relances… Il faut aller vite… Il fait chaud. Ca devient difficile. A priori personne derrière, mais je sais que pour rejoindre l’arrivée, il reste une grosse descente, et que je vais surement perdre du terrain. Je zappe le dernier ravito pour perdre le moins de temps possible et je « fais » la descente. Bilan : une seule « belle » chute et quelques grosses alertes. Mais j’arrive en entier en bas.  

  

Quelques hectomètres de plat, puis quelques hectomètres de plage, avec tout au loin là bas l’arche d’arrivée. Dur de terminer dans le sable (ou plutôt mou…) mais que c’est bon, mais que c’est beau. Ligne franchie en 3h01, 7 minutes derrière l’intouchable Thierry Pelet, et 4 minutes devant l’expérimenté Sébastien Nain.

L’après course est aussi savoureuse que la course : sympa et conviviale.

   

Le bilan de tout ça : je me suis régalé sur ce Trail des 3 dauphins. Un parcours varié, parfois technique et difficile mais « humain » ; de supers paysages (j’ai aimé courir sur les hauteurs et dominer la mer et les iles d’Or ; j’ai adoré le sentier littoral ; c’était top de terminer sur la plage). Et une ambiance chaleureuse, des bénévoles tout sourire, des spectateurs enthousiastes et de belles rencontres de coureurs.

Sportivement… Surpris par ma place que je ne venais pas chercher. Pas surpris du tout par mes carences techniques en descente. Et puis au final de bonnes sensations tout le long de la course, que je termine fatigué mais pas du tout épuisé. Et puis, une morale à méditer : je n’ai fait aucune préparation spécifique pour cette course et les sensations étaient là. Comme quoi, il ne sert sans doute à rien de trop se prendre la tête. Just have fun.

1/ Thierry Pelet (Team Endurance Shop) 2h52’30

2/ Eric Bruel (Team Outdoor) 3h01’11
3/ Sébastien Nain (Team Platinium Sigvaris) 3h04’52  

 

eric, Team Outdoor http://www.team-outdoor.fr/fr/accueil,2.html

2 commentaires

Commentaire de akunamatata posté le 06-06-2011 à 07:45:00

bravo pour la perf !
et aussi l'esprit

Commentaire de maï74 posté le 08-06-2011 à 10:20:00

oh yes ! bravo Eric ! Le podium alors que tu venais juste voir la mer, ça n'en a que plus de saveur ! A bientôt (sur le pic ce we ?)

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