Récit de la course : La Transmonjoie 2009, par les machine-gônes

L'auteur : les machine-gônes

La course : La Transmonjoie

Date : 12/7/2009

Lieu : Epierre (Savoie)

Affichage : 1210 vues

Distance : 17.3km

Matos : Camel-bags!

Objectif : Terminer

3 commentaires

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Hymne à la Trans-Montjoie !

D'abord, pour commencer, c'est la transmontjoie 2010 dont on parle et qui est enregistrée comme transmontjoie 2009...

Ensuite, on voit bien en regardant la carte que pour un drôle de tracé, c'est un drôle de tracé.

Enfin, on a beau être des machine-gônes particulièrement affutés par une longue saison de skating ; et la machine-gône a beau revenir tout auréolée de sa récente place de 2e au trail du rail d'Amplepuis... un dénivelé positif de 2000 m tout de go pour démarrer une course de presque 20 bornes, ça fout les chocottes. (Même si on rit pour se donner une contenance)

(Légende : Là, l'organisateur précise au MG que si le dossard est trop ajusté pour lui, il peut le mettre autour du cou... sans doute le sens de l'humour du patelin. La MG qui a mal entendu s'inquiète ostensiblement)

Quand on y réfléchit, 2000 m de D + d'emblée, c'est chaud ça... Surtout qu'on l'a jamais fait, qu'on sait pas à quoi ça ressemble. Bref, on a très peur. Surtout qu'en arrivant sur la place du village, on remarque un géant en combinaison rouge qui fait des sprints pour s'échauffer. Et plein d'autre concurrents qui s'apparentent à des êtres hybrides mi-robot-cops mi-sauterelles (surtout avec leurs bâtons ultra-légers en matériaux conçus par la NASA à St Genest-Malifaux).

On écoute religieusement les directives, tout en se réjouissant des numéros qu'on nous a attribués et qui devraient logiquement nous porter chance, puis on file s'emparer de nos tout nouveaux équipements ultra-modernes pour ultra-traileurs avec le décors fastueux qui nous environne tout autour.

 

 

 A peine, le temps de fixer le matériel comme il faut, de tirer les bonnes sangles et de mettre en place les épingles que le motard qui doit donner le départ fait déjà vrombir son moteur. 

(Légende : En bas à droite, on reconnait la machine gône, déjà poursuivie par le dossard 88 qui sera sa plus sévère concurrente et devancée provisoirement par le machine-gône dont on voit seulement la main... mais qui va se retourner à la photo suivante pour  apparaître distinctement)

( Légende : Contrairement à la machine-gône, le machine-gône a pris soin de relever ses lunettes de compétition pour être reconnu et qu'il n'y ait pas de contestation ultérieure de sa participation à cette épreuve de prestige).

 

(Dans le soleil où ça brille c'est vers là qu'on se dirige ; hélas, l'équipe technique audiovisuelle ne pourra pas suivre)

(La végétation paraît tellement dense : avec un peu d'imagination, on va peut-être croiser des singes ou d'autres bêtes sauvages...)

On est environ 70 coureurs. Même pas 2 minutes pour se lancer depuis la place des fêtes d'Epierre et c'est parti pour une très très grosse grimpante.

Il y a plein de techniques différentes : ceux avec bâtons, ceux sans bâtons qui posent les mains sur les cuisses, ceux qui marchent à grands pas, ceux qui poussent fort. Nous, on essaie de partir bien positionnés au cas où ça bouchonnerait. On est même prêts à s'accrocher aux liannes, mais il n'y en a pas. En tous cas, on a décidé de courir en très petites foulées jusqu'à ce qu'on ne tienne plus, sans se mettre dans le rouge quand même. Mais en courant. Car à la vérité, on craint d'être éliminés à la première barrière horaire. Il faut avoir accompli 1200 m de dénivelé en moins de 2 heures 30 ou en moins de 2h - c'est pas très clairs dans les consignes de course. On suppose que ça n'a rien d'évident quoi qu'il en soit. En réalité, à notre grande surprise, on va y passer en 1h24 et 1h27 (respectivement), mais au début on le sait pas encore.

A notre autre très grande surprise, on réussit à courir dans des pentes extrêmement raides pendant près d'une demie heure. C'est déjà très satisfaisant, mais là, le machine gône qui faisait le rythme depuis le début et qui voit sa compagne grimper avec une allure aussi à l'aise qu'un Andy Schleck des grands jours, lui propose de prendre un relai, pour s'économiser un peu. La machine-gône, parfaitement solidaire dans l'effort, passe donc devant son homme pour prendre le dit relai et place, contre toute attente, une brutale et soudaine accélération dont elle a le secret. Le machine-gône est laissé sur place par la mine inattendue qu'elle vient de lui mettre. Il pense alors que, comme au trail du rail d'Amplepuis, il ne la reverra plus (c'est-à-dire avant la fin de la course). Cependant le parcours est plus long qu'à Amplepuis. Et donc erreur : ça lui prendra environ 2 heures pour la rattraper mais il la rejoindra bel et bien, un peu avant le col. Et comme toujours il ne se montrera pas rancunier vis-à-vis de sa distraite moitié, qui n'en est plus à son coup d'essai. Le lecteur qui se demande bien pourquoi, se pose effectivement peut-être une excellente question. Mais, passons.

Donc, pour continuer le récit, 10 minutes avant le passage du col, le machine gône opère la jonction avec la machine gône qui s'en réjouit bruyamment et s'exclame qu'elle savait bien "qu'avec son super petit pas de montagnard (de papy ?), il reviendrait juste quand il faut pour la relancer alors qu'elle commençait justement à faiblir". Pour tout dire, le MG s'est refait une santé à mi-montée sur les 3 km d'un chemin assez roulant entre les 2 parties de la falaise et il a grillé beaucoup de monde. Et maintenant, il a une méga patate. Il relance donc... et les machine-gônes unis basculent finalement par dessus le col de Montjoie, direction St François Longchamp en 2h40.

(Comme indiqué sur le road-book, un ravito bien fourni, juste devant l'abri, au col du Monjoie)

(Toujours le fameux ravito, vu du dessus cette fois, mais l'année d'avant... la différence ? il y a des gens, à boire et à manger)

 

Le paysage est magnifique : c'est un petit sentier de mulet, donc impecable pour poser les pieds, qui serpente en descente de plus en plus prononcée. Beaucoup de gens sont là pour nous encourager. Le seul hic, c'est qu'il y avait un ravito annoncé et qu'en fait il n'y en a pas. Heureusement qu'on a les camel bags (en voie d'asséchements quand même). Loin devant, il y a Laure Pion, une star du ski-escalade. Dans la ligne de mire des machine-gônes, on apprend par des randonneurs-spectateurs-informateurs qu'il y a la 2e et la 3e féminine pas bien loin. Le machine gône, en bon équipier plein d'abnégation, décide d'envoyer grave dans la descente pour placer au mieux sa co-leader et compagne adorée.

(Les machine-gônes viennent juste de "basculer")

 

(La descente du point de vue des spectateurs déchaînés qui trépignent à St François Longchamps)

 

On rejoint très vite les fuyardes, dont une dame très expérimentée, sponsorisée par le célèbre magasin Spode. En nous croisant, elle s'exclame qu'elle s'attendait bien à être dépassée par de "vrais descendeurs". On acquiesse bien sûr, histoire de lui mettre un gros coup au moral (alors qu'en réalité la machine-gône est au plus mal dans les descentes). Par contre la 2e féminine ne se laisse pas prendre aussi grossièrement et la MG ne parvient malheureusement pas à la lâcher, d'autant moins que sa cheville n'arrête pas de vriller (et aussi parce que ça se fait pas entre filles de lui dire de se pousser pour pouvoir passer)...

Finalement, le MG, lassé par ces excès de bonnes manières, doit se résoudre la mort dans l'âme, à faire un peu à son tour la course en solitaire. Il déboule donc au péril de sa vie à travers les éboulis, sans doute à des vitesses extravagantes proches de 40 ou 50 km/h (on ne saura jamais exactement car on n'a pas de compteur). Expulsant au passage dans les ravins quelques randonneurs aussi téméraires qu'infortunés, qu'on retrouvera probablement au printemps après la fonte des neiges. Mais sans faire exprès, on tient à préciser.

 

En dépît de ce déferlement d'audace, il reste un petit hic pour la partie masculine des machine-gônes :

Le défaut d'hydratation se fait cruellement sentir au moment même où on arrive à portée de fusil de St François Longchamp. En fait il y a une cuvette, il faut descendre sous St François Longchamps et se retaper une petite grimpette de 100m de D+. Trop mortel. C'est limite l'agonie dans le petit raidillon pour arriver à la station. Pas un chat, un soleil de plomb. On croirait que les habitants ont été décimés par une arme secrète qui laissent les habitations intactes. Ou alors, c'est une erreur, c'est pas là qu'on doit arriver. Et les vrais habitants sont tous partis voir l'arrivée à l'endroit où elle a lieu.

Finalement, le MG croise un signaleur qui dit que c'est à 500 m et qui indique du doigt quasiment le haut d'un télésiège. En fait c'est heureusement très exagèré : il y en a plus que pour quelques minutes. Un concurrent arrivé de nulle part double le pauvre MG perclu de crampes comme si de rien n'était à 200m de la ligne.

Un speaker annonce alors 3h29min46sec au haut parleur. Le MG aimant les chiffres rond (c'est là son moindre défaut) il sprinte donc comme si la dernière portion de rougail-saucisse était sur le point de lui échapper. Et boucle cette première TMJ en 3h30 tout pile.

 

Reste la MG ! Où est-elle ? Que fait-elle ?

Pour l'instant seule Laure Pion est arrivée. En 3h03, il est vrai...

La 2e féminine se pointe. Ce n'est pas la musaraigne (surnom affectueux donné par son cher et tendre à la MG - et qui fait moins guerrier).

3h35... Le MG sent le danger et va à 200 m de l'arrivée voir ce qui se passe. La musaraigne trottine, fraiche comme une petite carpe à peine extirpée du ruisseau. Elle papote avec un concurrent souriant (mais un peu dégarni quand même, avec qui on l'a déjà croisée dans la première phase de la course). Et le comble : 20 mètres derrière, il y a la quatrième ! Prête à nous voler le podium !!!

Le machine-gône dit à la MG de se manier le train. Elle répond qu'hélas, elle est 4e, en écartant les bras comme pour s'excuser. Le MG qui sait compter, lui, hurle "Donne tout, maintenant !" d'un ton aussi brutal que sans aménité. La musaraigne file comme un rongeur effrayé, laissant sur place la n°88, future 4eme, dont le démarrage a été, hélas pour elle (mais heureusement pour le palmares des machine-gônes) nettement moins violent.

 

Comme le machine gône n'est toujours pas rancunier (mais peut-être aussi parce qu'il estime que ce nouveau succès est un peu le sien ou qu'il pourra sûrement faire comme si), il participe à la célébration qui s'en suit...

Ensuite, il y a heureusement enfin un ravitaillement très bien garni avec du sucré et du salé. Un monsieur vient voir le MG pour le féliciter car il ne l'avait pas cru en s'excusant de le doubler dans la montée quand le MG avait rétorqué qu'il n'était pas inquiet car il était "plutôt diesel".

La dame sponsorisée par Spode vient voir au moins 3 fois la musaraigne à quelques minutes d'intervalle pour lui demander si c'est elle qui a gagné la course. Et on compatit en se disant que le ravito manquant a vraiment du beaucoup manquer à certains et certaines.

D'ailleurs, le MG fait moulte étirements car ses mollets ont dégusté (voir récit du trail du georgeant pour réaliser l'intégralité des implications concrètes de cette remarque apparemment anecdotique).

(On feint de ne pas s'apercevoir que la dame sponsorisée par Spode, se planque des barres de céréales sous les aisselles)

(Debriefing : "tu crois que nous aussi, on peut embarquer un peu de coppa et de saucisson pour ce soir ?)

 

 

(Papotages)

 (Stretching et PPG avec accessoires dénichés sur le "terrain" par les MG)

 

En plus, ce qui est cool, c'est qu'avant le podium, on a le droit à une entrée gratuite à la piscine (les douches sont avec de l'eau froide - tendance glaciale), mais le bassin est au milieu des montagnes. C'est vraiment très beau. On ne se baigne pas parce qu'on est trop fatigués. Les machine-gônes s'offrent une glace. Puis c'est l'heure du podium ! Merci à la Madre pour toutes les photos qui font des souvenirs. Et pour tous les kikoureurs, on conseille vraiment d'y aller, c'est magnifique. L'organisation était un peu chancelante cette année, car oeuvre de néophytes. Cependant ça devrait s'améliorer très sensiblement l'an prochain, vu que les gars du crêt d'eau sont venus apporter tous leurs conseils.

(Laure Pion en guest star et la relève, enfin on espère...)

 

(Le gros truc en plastic avec le dragon derrière, on n'a jamais bien compris ce qu'il foutait là).

 

Au fait méfiance, chez les garçons, y avait une très très grosse concurrence. La preuve : le machine-gône n'est arrivé que 33e !!!

 

3 commentaires

Commentaire de les machine-gônes posté le 30-07-2010 à 18:08:00

Euh, en fait, c'est la Transmontjoie 2010 dont on parle là... (En 2009, il paraît que le dragon en plastic n'était pas encore né et nous on fumait, on buvait, enfin on faisait plein de trucs, mais on ne courait pas encore). Donc voilà.

Commentaire de laulau posté le 31-07-2010 à 16:09:00

Course qui a l'air bien sympa dans un joli coin...mais un peu loin pour moi.
récit bien agréable à lire et bravo pour la médaille de madame !

Commentaire de Arclusaz posté le 26-09-2012 à 15:15:24

Tiens, je l'avais loupé celui là : mieux vaut tard que jamais !

Bon, je vous félicite pas, ça ferait un peu réchauffé....

Ah, au fait, la dame de chez Spode c'est Martine, une célébrité des courses lyonnaises:j'ai longtemps ferraillé avec elle sur les courses mais j'ai fini par progresser un peu (à moins que ce soit elle qui...)

Si la musaraigne veut lui accorder une revanche, viendez à la Val 'lyonnaise le 28 octobre : Martine y est presque toujours !

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