Récit de la course : Marathon des Burons 2010, par pcm66

L'auteur : pcm66

La course : Marathon des Burons

Date : 20/6/2010

Lieu : Nasbinals (Lozère)

Affichage : 2206 vues

Distance : 44km

Objectif : Pas d'objectif

7 commentaires

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Le récit

Le Marathon des Burons est le 3ème objectif de ma saison. La préparation s’est déroulée de manière presque idéale et je suis très motivé. Objectif avoué : finir dans les 50 premiers.

 

J’arrive le samedi après-midi à Nasbinals et il fait un temps de cochon (froid, pluie, vent), rien de très engageant pour le lendemain. Le village est bondé mais les stands de l’organisation prennent en fait très peu de place… Vu la météo, je ne m’attarde pas et file à l’hotel réservé dans le village d’à côté (Recoules pour être précis) passer une soirée tranquille.

 

Après une bonne nuit, j’arrive à Nasbinals à 6h (1h avant le départ) et le temps est aussi maussade que la veille (moins de pluie, mais plus de vent et plus de froid). Je décide donc de partir archi-couvert (t-shirt manches longues + maillot du club + coupe-vent léger + encore un coupe-vent : pas mal pour un 20 juin) et avec les gants.

 

Je rentre tôt dans le sas pour être sur de ne pas partir trop mal placé (environ 100ème). La stratégie est simple : ne pas partir trop lentement pour ne pas être bouchonné sur les premiers monotraces (passer dans les 100 à Aubrac devrait suffire), gérer jusqu’au sommet du Suc de Born et faire la différence sur la fin de parcours plus roulante et donc plus favorable pour moi a priori.

 

Une fois les interviews des têtes d’affiche terminées, le départ est donné avec la musique d’Era (beaucoup moins appropriée ici qu’aux Templiers à mon avis). Le premier kilomètre est sur route puis on attaque des pistes assez roulantes. Pendant la première demi-heure, les sensations sont bonnes, je ne suis pas seul mais je ne suis pas gêné.

 

Je constate qu’Agnes Hervé (Agnès94 sur Kikourou), 4ème féminine, est à peu près dans mon rythme, ce qui me conforte dans mon début de course (les 3 premières Klein, Giraud et Truel me sont à mon avis inaccessibles sauf défaillance de leur part). Le parcours devient boueux, j’ai l’impression de plus patiner que les autres et je prends une gamelle sans gravité mais qui me colore déjà comme il faut… Je reste donc prudent et perd alors quelques positions. Agnes s’éloigne d’ailleurs.

 

En arrivant à Aubrac, en environ 50 minutes, un spectateur m’annonce 90ème : c’est nickel. On aborde alors les premiers monotraces, souvent très boueux, et je décide rapidement de ne plus contourner les flaques (ce qui s’avérera finalement une bonne stratégie : les pieds mouillés ne me gêneront en fait pas du tout). Sur cette portion, tout le monde court à peu près à la même vitesse et je reste donc aux environs de la 90ème place. J’ai un peu chaud avec toutes mes épaisseurs, mais je préfère ça au contraire !

 

J’arrive au village des Enfrux en 1h50. Ils ont dû rallonger le début de parcours par rapport aux années précédentes car je m’attendais à passer ce village plus vite que ça. Les sensations sont bonnes et on peut quasiment toujours courir même si le terrain demeure gras (le mot est faible…). J’ai l’impression que quelques coureurs faiblissent.

 

J’arrive alors à l’unique ravitaillement à Bonnefond. Un bénévole me remplit ma gourde (j’ai encore la poche à eau pleine), je suis ainsi sûr d’avoir assez d’eau jusqu’au bout. Le temps s’étant amélioré, je décide d’enlever mes deux coupes-vents (l’avenir me montrera que j’aurais mieux fait d’en garder un !). Après 2 minutes d’arrêt, je repars du ravito 86ème en 2h08 (quand je compare aux récits des années précédentes, ils ont vraiment rallongé la première moitié de course).

 

Après une première moitié bien gérée, la course commence vraiment ici. C’est à partir de maintenant que je dois grignoter quelques places. Peu après le ravito, on prend une descente raide et grasse sur quelques minutes (ce qui n’est pas à mon avantage) pour descendre dans le ravin des Fouilloux (enfin je crois).

 

Une fois au point le plus bas (800m d’altitude) de la course, la remontée alterne passages raides (marche obligatoire) et faux plats, le tout sur des monotraces plus qu’humides. J’ai l’impression de plafonner un peu. Je me retrouve seul pendant un bon quart d’heure alors que j’espérais déjà grappiller un peu. Enfin, peu avant le lac des Picades, je rattrape puis dépasse 3-4 coureurs.

 

Je passe au bord du lac en 2h53. Le moral et les sensations sont au top. Je n’ai pas froid, il ne pleut plus et les jambes répondent présentes. Juste après le lac, une montée courte mais raide me permet de reprendre 3 coureurs avant d’attaquer une portion de piste roulante. Je reviens alors sur Agnes qui me dit qu’elle galère un peu. On en est à 3 heures de course. Je lui explique que ses poursuivantes sont sûrement encore assez loin car je n’en ai vu aucune et que ça fait un bout de temps que je remonte des coureurs. Etant encore bien, je poursuis mon chemin.

 

Cette piste me convient bien, je cours même en montée. En plus après ça redescend. Je suis un peu surpris car je m’attendais à attaquer la montée du Suc de Born. Je suis vraiment bien, j’arrive à une remontée mécanique : ça doit être là que ça commence. Non, personne…Ca doit être un peu plus loin alors…Au fait, je sais bien que c’est une piste forestière mais ça fait longtemps que je n’ai pas vu de balise. Le doute m’assaille : je décide de rebrousser chemin en espérant tomber rapidement sur Agnes qui me dirait : « si, c’est bien par là ! ». Bon qu’est-ce qu’elle fout Agnes ? Je finis enfin par retrouver la bifurcation loupée.

 

J’ai les boules, se perdre sur les Burons, il ne doit pas y avoir grand monde pour le faire ! Bilan comptable : 6-7 minutes de perdues. Ca aurait pu être pire mais je suis conscient que le top 50 s’est envolé. Au lieu d’attaquer la montée vers la 80ème place, je dois être à peu près 100ème.

 

Ceci dit, je me sens encore bien physiquement et prêt à en découdre avec cette fameuse montée. En fait, je m’attendais à pire. Je me retrouve à 15-20 secondes d’une féminine (je découvrirai par la suite qu’il s’agit de Liliane Cleret) et monte à peu près à la même vitesse qu’elle, ce qui me permet de dépasser quelques coureurs.

 

Je passe au sommet du Suc de Born en 3h21. Nous attaquons maintenant la dernière partie de course, celle où je dois vraiment remonter. Je cours en permanence, même sur les faux plats montants et j’avance bien sans trop forcer. Je remonte régulièrement des coureurs (dont Liliane Cleret) pendant une demi-heure. Je dois être revenu dans les 80.

 

Il recommence cependant à faire froid et on retrouve un fort vent de face. J’hésite à ressortir un coupe-vent mais je me dis que je me réchaufferai en courant (quel gros naze…). Au bout de 4 heures de course, je reviens sur Agnes qui se trouve dans un groupe de 3-4 coureurs. Je me prends un gel et reste avec eux pour me refaire un peu la cerise avant de remettre les gaz.

 

Sauf qu’au moment de les remettre, ces fichus gaz, je constate que je n’en ai plus ! Merde alors, c’était pas prévu ça ! Je garde Agnes en point de mire en attendant patiemment que ça revienne. Mais la seule chose qui revient, c’est Liliane Cleret… pas moyen de la suivre (elle finira 5 minutes devant moi). Je la vois ensuite passer Agnes au pied de la dernière montée. Tout mon ravito a dû être consommé pour me réchauffer et il ne reste plus grand-chose pour les jambes visiblement… Je rejoins Agnes dans cette montée et l’encourage en passant. On finira à peu près au même rythme.

 

Je rallierai donc l’arrivée en pilote automatique (comme beaucoup d’autres). Je passe encore quelques coureurs mais d’autres me doublent également. Je marche beaucoup sur la dernière portion alors qu’habituellement je peux courir sur ces fins de course roulantes. Agnes est quelques encablures derrière moi.

 

J’arrive à Nasbinals vidé et un peu frigorifié.

 

Je termine 80ème (37ème sénior) sur 745 en 4h 47min 04s

 

Je me rue sur le ravitaillement : 5 ou 6 gobelets de Coca, 7 ou 8 bouts de fromage, 2 compotes, un yaourt, une banane et une pomme. J’étais affamé ! Le retour à la voiture est un calvaire. Je ne suis pas spécialement fatigué mais je suis frigorifié. Je tremble de partout et je suis soulagé quand j’ouvre la portière et que je suis enfin à l’abri du vent. Le gars de l’Hotel a eu la gentillesse de me laisser me doucher après la course et le quart d’heure passé sous l’eau chaude ne sera pas de trop pour que je retrouve une température normale.

 

Après une petite bière, je retourne à Nasbinals prendre le repas. Je me régale de l’aligot-saucisse servi. Je me retrouve à la même table qu’Aurelia Truel et à la table d’à côté le team Adidas est réuni. Je suis content de pratiquer un sport où les meilleurs semblent aussi normaux que les autres.  Je reprends la voiture à 14h pour retrouver progressivement un peu de chaleur vers le sud.

 

Bilan de la course : Je m’attendais à quelque chose de plus gros (je restais sur l’image des Templiers faits par la même orga) mais ça ne m’a pas manqué. L’organisation est impeccable, le balisage aussi (je ne peux m’en prendre qu’à moi-même si je me suis perdu). Les paysages: difficile à dire vu la météo. Le parcours : facile jusqu’à Bonnefond, usant jusqu’au Suc de  Born, facile après (beaucoup plus dur avec le vent de face et le grésil cependant !). C’est quand même globalement assez roulant. Seul bémol, l’organisation pourrait mettre un profil un peu plus précis sur son site Internet.

 

Bilan personnel : Je suis content d’avoir ajouté cette classique à mon CV mais je suis déçu du résultat. Il m’a manqué un quart d’heure pour être dans les 50. J’ai fait la course idéale pendant 3 heures. Mon jardinage et mon coup de froid en fin de course m’ont empêché d’atteindre mon objectif. Mais l’expérience acquise dans ces conditions météo difficiles me sera certainement précieuse pour la Saintélyon.

 

Prochain objectif : La Feriascapade de Dax (40) le 12 aout : du plat l’été, ça va me changer !

 

Prochaine course : La Ronde de l’étang à Salses (66) le 10 juillet.

 

 

 

 

 

 

7 commentaires

Commentaire de CROCS-MAN posté le 25-06-2010 à 13:58:00

BRAVO et merci pour ton récit.

Commentaire de Berty09 posté le 26-06-2010 à 01:30:00

Il manquait pas grand chose pour une course au top. Comme tu dis ça fait toujours un peu d'expérience en plus. Encore bravo pour cette course qui avait l'air exigente avec le temps qu'il a fait.

Commentaire de agnès78 posté le 26-06-2010 à 09:10:00

merci de m'avoir accompagnée qq instants dans mon long chemin de croix... j'ai bien essayé d'accrocher lorsque tu m'as doublée la première fois et profiter ainsi de l'élan... mais la montée m'a contrainte à te voir t'éloigner vu que me mettre sur les pointes de pieds ne m'était plus possible. Encore merci pour tes encouragements, ils venaient vraiment à point nommé.
au plaisir
agnès

Commentaire de agnès78 posté le 26-06-2010 à 09:12:00

PS. eh beh... mais tu aurais du me dire pour les gels, j'e avais tout un paquet que je n'ai pas utilisés...

Commentaire de juju66 posté le 26-06-2010 à 17:37:00

Slt François félicitations pour cette course dans des conditions exécrables j'ai vu des images à la télé quelle gadoue, trés beau récit on s'y croirait , bonne course aussi malgré l'escapade hors course et le petit coup de moins bien sur la fin .
malgré tout ca trés bon résultats bravo encore a +

Commentaire de Fredy posté le 27-06-2010 à 09:00:00

Bravo pour cette belle course courue dans des conditions difficiles. Vivement l'été ;-)

Commentaire de canoecl posté le 30-06-2010 à 00:17:00

Bravo pour cette belle course, je passsai la ligne d'arrivée quand tu repartais....à 14h !
Il faisait de plus en plus froid sur le plateau avec en plus un bon grésil qui cinglait le visage...
Il fera plus chaud à DAx...

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