Palier d'évolutions en ultra

Discussions sur des sujets "sérieux" en rapport avec la course à pied.
Entrainement, physiologie, nutrition, blessures, gestion de course, ...

Messagepar Guillaume29 » sa fiche K
» 28 Déc 2018, 14:41

Bonjour tout le monde,

question sur les rythmes d'évolutions des distances de courses.

je vous explique: j'ai 34 ans, je cours depuis 8/10 ans, et pratique le trail depuis 4/5 ans environ. j'ai commencé le trail pendant 2/3 ans par des courtes distances, maxi 30 bornes.
Depuis 2016, 1 à 2 trails de 50/60kil par an (avec faible dénivelé)
En 2018, le 79 des templiers. J'ai terminé lentement mais surement (14h), sans bobo ni fatigue excessive.
En 2019, je n'aurai pas forcément la possibilité de prendre des jours de congés pour aller loin, en montagne notamment, faire un ultra (j'habite en Bretagne). Je ferai donc un 100 bornes en avril ici en Bretagne.

Je me dis que le but ultime, un jour, serait de tenter un 100 miles montagnard. Mais je ne le ferai pas à tout prix, je veux que ça reste une progression construite (vous l'avez vu, j'ai plutôt tendance à ne pas surcharger la barque chaque année pour concilier sport avec vie perso et pro), acceptée par le corps. Si je cale sur les étapes intermédiaires, je n'irai pas au casse-pipe!

Avec cette brève description de mon parcours, quelle progression verriez vous?

En 2020, est-ce qu'un GRP 120 par exemple pourrait être un palier acceptable? Est ce qu'il ne faut pas passer d'abord par du +/-100kms montagnard?

Et la marche 120 => 160, (d'ici 2/3 ans), comment l'aborder? D"un coup d'un seul, ou encore avec un palier supplémentaire?

Je suis preneur de vos avis (avec pourquoi pas des idées de courses à mettre en face de chaque "étape" et retours d'expériences!

Guillaume

Messagepar Ewi » sa fiche K
» 28 Déc 2018, 15:52

Je suis pas le mieux placé pour t'aider, j'ai fait l'exacte opposé de toi. Commencer par une saintélyon, trouver ca cool et 8 mois plus tard faire l'échappée belle.

J'aurai juste un conseil qui a tres bien marché pour moi: faire des reco, des reco et encore des reco. Trouver des copains et faire des reco avec eux. Que ce soit pour 100km, 120, 160... Ca va te permettre de connaitre le terrain, les portions difficiles, les portions où tu pourras relâcher, etc. Faire des reco avec des copains, ca permet aussi de croiser des visages connus tout au long de la course et dans les périodes de doutes, ca peut etre sympa.
Dernière édition par Ewi le 28 Déc 2018, 20:17, édité 1 fois au total.

Messagepar chantrail » sa fiche K
» 28 Déc 2018, 20:10

Bah, je suis pas un expert non plus, mais vu ton âge, ça paraît pas délirant comme progression : aucun souci pour faire un GRP 120 en 2020 (voire même le 160 doit pouvoir passer !!)...inclus du renforcement musculaire,....après c'est surtout une histoire de mental !!

Messagepar Galopaïre » sa fiche K
» 29 Déc 2018, 12:56

Ewi a écrit:J'aurai juste un conseil qui a tres bien marché pour moi: faire des reco, des reco et encore des reco.


Tout dépend pour quoi il court. Faire des reco quand l'objectif est de faire le meilleur temps possible ok.

Pour ma part un ultra est avant tout la découverte d'un parcours et une grosse balade. J'aime bien avoir le plaisir de découvrir le jour J. Une exception peut-être pour les sections de nuit, connaître le coin permet de mieux se situer sur le parcours dans l'obscurité et la reco permet de voir les paysages (en général j'y retourne après).

Messagepar TomTrailRunner » sa fiche K
» 29 Déc 2018, 16:40

Guillaume29 a écrit:...je vous explique: j'ai 34 ans, je cours depuis 8/10 ans, et pratique le trail depuis 4/5 ans environ. j'ai commencé le trail pendant 2/3 ans par des courtes distances, maxi 30 bornes.
...
Je suis preneur de vos avis (avec pourquoi pas des idées de courses à mettre en face de chaque "étape" et retours d'expériences!

Un profil un peu similaire au mien : j'ai débuté les ultra en 2004 puis montée assez progressive et raisonnée (à l'époque le calendrier était moins fourni), fait mon 1er 100km en 2008 puis 1er 100miles au GRP en 2009...
J'ai toujours privilégié une montée en charge progressive sans programme trop structuré ni affuté : cela reste un plaisir de se promener , de découvrir et de rencontres....
Juste 2/3 mini blessures, une grosse coupure de 3s l'hiver, une de plusieurs semaines après le 100miles annuel (durée de cette coupure raccourcissant avec le temps/l'âge/l'expérience !)

Pour répondre à ta question, la grosse marche après pour toi sera la gestion de la fatigue et du sommeil au delà des 24/36h....

J'aurais tendance à dire 1 ou 2 ans avec des beaux 80/100/120 puis après une autre pour un 100miles en toute humilité pour découvrir... : le calendrier est plein de très belles choses désormais : je ne saurais trop conseillé les Aventuriers du bout de la drôme qui fut mon premier 100 (il en fait un peu plus désormais) qui peut se conjuguer avec le semi ou le maratrail du lendemain pour donner une idée de l'effort cumulé d'un gros ultra.

Pour mémoire l'article 11 de la charte UFO : Article 11 - L'UFO jeune mesure en kilomètres, l'UFO expérimenté calcule en heures et en jours, l'UFO sage se projette dans les années.

Messagepar Quentin71 » sa fiche K
» 29 Déc 2018, 18:51

De 2004 a 2008 tu faisais quel distance en ultra du coup ?

Messagepar TomTrailRunner » sa fiche K
» 29 Déc 2018, 19:25

Quentin71 a écrit:De 2004 a 2008 tu faisais quel distance en ultra du coup ?

plutôt des ultra des plaines de l'époque (feu Vallée de chevreuse 54 ; ecotrail ; sparnatrail) + premières approches de la montagne sur des distances 40-70

Messagepar Ewi » sa fiche K
» 30 Déc 2018, 12:48

Galopaïre a écrit:
Ewi a écrit:J'aurai juste un conseil qui a tres bien marché pour moi: faire des reco, des reco et encore des reco.


Tout dépend pour quoi il court. Faire des reco quand l'objectif est de faire le meilleur temps possible ok.

Pour ma part un ultra est avant tout la découverte d'un parcours et une grosse balade. J'aime bien avoir le plaisir de découvrir le jour J. Une exception peut-être pour les sections de nuit, connaître le coin permet de mieux se situer sur le parcours dans l'obscurité et la reco permet de voir les paysages (en général j'y retourne après).

Pour un premier long (plus de 40h) ça m’avais vachement rassuré de faire les reco. Pendant la course, j’ai pu tronçonner le parcours à coup de « ça c’est facile, tu sais faire, ça c’est bon tu l’as déjà fait y a un mois, etc. ». Mais ça a apporté aussi des frustrations quand certains passages ont été shuntés ( et j’ai hâte que la neige fonde pour y retourner :mrgreen:)

Messagepar Galopaïre » sa fiche K
» 30 Déc 2018, 13:26

Ewi a écrit:Pour un premier long (plus de 40h) ça m’avais vachement rassuré de faire les reco. Pendant la course, j’ai pu tronçonner le parcours à coup de « ça c’est facile, tu sais faire, ça c’est bon tu l’as déjà fait y a un mois, etc. »


Effectivement, si l'enjeu est le défi physique de terminer une épreuve longue. On se rapproche de l'idée de performance du coup.

Messagepar samontetro » sa fiche K
» 30 Déc 2018, 21:41

De mon côté j'ai été un peu plus brutal :mrgreen:
Passé brutalement du marathon (sur route) au Grand Duc de Chartreuse (80km/5000mD+) puis très rapidement sur l'UTMB (à cette époque on avait 4 mois pour s'inscrire et pas besoin de points) à cause d'un copain qui a dit "pas chiche qu'on le fait!".
La transistion vers le 100 miles en montagne, à mon avis c'est la (ou les) nuits blanches en montagne. La gestion de la fatigue, de l'alimentation... et là il y a plein de choses à apprendre, et perso j'en apprend toujours. Apprendre ça veut aussi dire savoir abandonner avant de mettre sa santé en danger. Apprendre ça veut aussi dire ne pas écouter cette petite voix qui te dit que tu seras hors barrière horaire au prochain contrôle et que tu serais mieux sous une couette chaude que sur un sentier au milieu de nulle part dans le froid et la nuit avec un début de crampe!
Si tu fais des 70/80km en montagne, tu sais monter et descendre, courir et marcher. Ça change peu sur un 100 miles par rapport à un 80km.
Par contre, je ne fais jamais de reconnaissances, pas le temps et j'aime bien découvrir ce que j'ai essayé de décrypter dans les récits de Kikourou ou sur les tracés GPS fournis par l'organisation :wink:

Messagepar satgreg » sa fiche K
» 18 Jan 2019, 12:14

il ne faut pas négliger le palier mentale aussi...
le mental sur un 60km n'est pas le même que sur un 150 km

Messagepar cagire » sa fiche K
» 24 Jan 2019, 11:38

Si tu as pris du plaisir lors de ta sortie aux templiers et que tu as bien récupéré (capable de courir la semaine suivante) ; si tu as envie de d'y retourner et que ça dure plus longtemps alors, tu peux,physiquement, partir sur un Ultra.
De toute façon, en gardant un rythme plus ou moins comme ce que tu as fait aux templiers, tu es plus dans de la randonnée rapide que de la course.
L'avantage de l'ultra, c'est que tu ralentis le rythme, tu diminues l'intensité et ton corps accepte beaucoup plus facilement 30h à 50% que 4h à 80% (en tout cas, c'est comme ça chez moi !!)
C'est le mental qui fait l'inverse : c'est un peu effrayant d'imaginer qu'à la fin de tes Templiers on t'annonce qu'il te reste "plus" que 100 bornes à faire !!
Je pense que c'est plus facile si tu as une expérience de long efforts même peu intenses (raid sur plusieurs jours, traversées de massif, etc.) Le genre de truc où tu ne "vois" pas l'arrivée.
Si tu n'as pas la possibilité de te préparer sur place (29, c'est loin la Bretagne), je conseillerais de travailler la technique : les sentiers côtiers du Finistère sont un bon terrain de jeu.
Pour le chois des courses : prend les parcours qui te donne le plus envie.
Regarde la vitesse des éditions précédentes, ça te donnera une idée du terrain que tu vas rencontrer (à la PicaPica, Guillon pensait mettre 24h pour 105km alors que les 170km de l'Utmb se gagnent en 20h !!)
Regarde le nombre de coureurs : entre 2000 à l'UTMB et 20 à l'Ultra des Lofoten, c'est pas tout à fait la même ambiance !!
Le choix est pléthorique !

Ce n'est que mon avis totalement subjectif !!

Messagepar Guillaume29 » sa fiche K
» 25 Jan 2019, 13:45

merci pour vos retours d'expériences, qui, je dois le dire me confortent dans l'idée que je me fais de la progression à mener, et des paliers physiques et mentaux à passer.

Avant les templiers, j'avais déjà cette appréhension physique. Mon temps de course le plus long était d'environ 8h, la je savais que je partais pour 5/6h de plus. Et finalement, cela se fait! On gère différemment (heureusement!) l'effort, mais au niveau physique ça passe bien. Après, j'imagine bien qu'entre 14 et 30/35h d'effort, il peut s'en passer des choses niveau physique!

Restera à travailler la tête, à être prêt à affronter le froid, la nuit dehors, chose que je n'ai jamais fait. Il faudra s'y coller à l'entrainement!

encore merci,

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