Courir matin et soir pour un coureur lambda intérêt ?

Discussions sur des sujets "sérieux" en rapport avec la course à pied.
Entrainement, physiologie, nutrition, blessures, gestion de course, ...

Messagepar olneos » sa fiche K
» 04 Fév 2018, 12:33

Bonjour,
A l'heure actuelle je m’entraîne généralement 3 fois par semaine le matin pendant 1h30 en faisant de l'endurance fondamentale ou des fractionnés (côte ou plat) et une sortie longue le dimanche.
Le soir j'aurais la possibilité de rajouter une séance maximum d'une heure : ça me démange car j'en ai envie mais d'un autre côté je me dis que peut être le seul intérêt qui puisse y avoir c'est d'accumuler de la fatigue puis blessure.
Une autre solution serait de garder cette possibilité lors de mes pics de préparation.
J'aurais aimé avoir un retour d'expérience de personnes pratiquant ce type d'entrainement matin et soir afin de voir si je me lance ou pas.
Merci à vous.

Messagepar OderF_06 » sa fiche K
» 04 Fév 2018, 13:39

Doubler permet de récupérer activement d’une séance « traumatisante » le matin.

La plupart du temps, les triathlètes doublent avec 2 disciplines différentes (vélo-course, natation-vélo, natation-course) voir meme triple si on examine de plus près l’entraînement des élites, on remarque que des filières énergétiques différentes sont sollicitées.
Par exemple, si je fais une sortie en endurance le matin en vélo, je peux faire du fractionné à pied l’après-midi, et vice versa.

Sauf en cas d’objectifs d’entraînement bien précis, on évite d’épuiser une même filière, au risque de rentrer dans le surentraînement et la fatigue.

En trail, il faut s’inspirer de cette démarche. Premièrement en croisant les disciplines le jour où on double. Par exemple, je fais une sortie de 60 km de vélo le matin (le week-end bien entendu, ou pendant les vacances), et je réalise une séance qualitative ou technique en fin de journée.
Deuxièmement, en diversifiant le travail pour en réduire la monotonie. Dans ces conditions, les 2 séances peuvent se faire à pied.

Généralement, le travail qualitatif est plus efficace en fin de journée, mais on peut inverser. les hormones sont à leur pic suivant le cycle circadien à 17h00.

En cas de préparation à une course de longue durée, on peut bien entendu cumuler les sorties à basses intensités, mais cela doit être réservé aux week-ends à 2 ou 3 semaines avant l’objectif.

Doubler à l’entraînement est également conseillé quand on veut rajouter des séances de renforcement musculaire en pre- ou post-fatigue.

pour débuter,c ’est très simple, il faut réserver cette pratique au week-end ou aux vacances. L’idéal est parfois de faire une séance à jeun le matin (50mins max super cool ), et de réaliser une deuxième séance en fin d’après-midi : un autre footing un peu plus long et plus technique, une séance qualitative (VMA, seuil, intensités spécifiques), une séance technique (montées, descentes, bâtons), ou un entraînement croisé (vélo, VTT…).
Si on a le temps, l’idéal est de faire une petite sieste en début d’après-midi pour être pleinement opérationnel sur la deuxième séance.

Pour les athlètes spécialistes qui ont fait une belle mais épuisante séance qualitative le matin, il est préférable de faire 45mn-1h de footing l’après-midi ou le soir que de ne rien faire.
Paradoxalement, la récupération musculaire et même psychologique sera plus rapide.
Ainsi, doubler à l’entraînement peut offrir de nombreux avantages, pour faire un peu plus, mais surtout un peu mieux.


P. Balducci
Dernière édition par OderF_06 le 04 Fév 2018, 20:33, édité 1 fois au total.

Messagepar olneos » sa fiche K
» 04 Fév 2018, 16:53

Merci pour ta réponse ça me donne des pistes.

Messagepar MLV » sa fiche K
» 04 Fév 2018, 19:15

Il est d'usage de citer ses sources :roll:

Messagepar OderF_06 » sa fiche K
» 04 Fév 2018, 20:09

« A pilot study on quantification of training load: The use of HRV in training practice. »
Saboul D, Balducci P. Eur J Sport Sci. 2016

« Training Load and Fatigue Marker Associations with Injury and Illness: A Systematic Review of Longitudinal Studies »
Christopher M. Jones, Peter C. Griffiths, Stephen D. Mellalieu
Sports Med. 2017; 47(5): 943–974. Published online 2016 Sep 28.

« Quantification of Training and Competition Loads in Endurance Sports: Methods and Applications. »

Mujika I. Int J Sports Physiol Perform. 2017.

« Effects of 2 different prior endurance exercises on whole-body fat oxidation kinetics: light vs. heavy exercise.
Randomized controlled trial »
Chenevière X, et al. Appl Physiol Nutr Metab. 2012.

"Adipose tissue lipolysis is increased during a repeated time of aerobic exercise"
Stich V, de Glisezinski I, Berlan M, Bulow J, Galitzky J, Harant I, Suljkovicova H, Lafontan M, Riviere D, Crampes F (2000)
édition :. J Appl Physiol (V.88)


Messagepar OderF_06 » sa fiche K
» 04 Fév 2018, 20:32

Et lui ses sources il ne les mets pas ;-) car il fait parti des docteurs

Messagepar julvin » sa fiche K
» 04 Fév 2018, 23:13

Courir à le matin, sieste l'aprèm, re-séance le soir ... t'es sûr que dans ton titre c'est pertinent de parler du "coureur lambda" ?
Parce qu'en général le coureur lambda il a aussi une vie lambda qui l'occupe lol :D :lol: :lol:

Messagepar olneos » sa fiche K
» 05 Fév 2018, 07:52

julvin a écrit:Courir à le matin, sieste l'aprèm, re-séance le soir ... t'es sûr que dans ton titre c'est pertinent de parler du "coureur lambda" ?
Parce qu'en général le coureur lambda il a aussi une vie lambda qui l'occupe lol :D :lol: :lol:


Quand je disais coureur lambda il s'agissait de coureur moyen, quelconque je ne parlais pas du tout d'une vie lambda.
On a chacun des situations familiales et professionnelles différentes qui permettent à certains de pouvoir se dégager du temps et à d'autres pas.
:)

Messagepar Marathonnerre » sa fiche K
» 05 Fév 2018, 13:17

Je ne sais pas si c'est bien utile de passer au biquotidien si l'on ne court que trois fois par semaine. Sauf si l'on a un emploi du temps rendant impossible l'ajout de la quatrième séance un autre jour.
A partir de cinq séances hebdomadaire cela permet de conserver deux jours de repos, et à sept entraînements on peut continuer à avoir un jour sans courir.
En tout cas il faut être certain de bien récupérer, et selon les profils attention aux séances intenses le soir, certains ont parfois du mal à s'endormir après.

Messagepar olneos » sa fiche K
» 05 Fév 2018, 18:47

Marathonnerre a écrit:Je ne sais pas si c'est bien utile de passer au biquotidien si l'on ne court que trois fois par semaine. Sauf si l'on a un emploi du temps rendant impossible l'ajout de la quatrième séance un autre jour.
A partir de cinq séances hebdomadaire cela permet de conserver deux jours de repos, et à sept entraînements on peut continuer à avoir un jour sans courir.
En tout cas il faut être certain de bien récupérer, et selon les profils attention aux séances intenses le soir, certains ont parfois du mal à s'endormir après.


Merci pour La réponse.
En fait je fais 3 séances en semaine et une longue le dimanche soit 4.
En y réfléchissant je pense que le mieux pour moi est de le faire 3 semaines avant un objectif.
Soit donc doubler ou bien rajouter une 5eme séance afin de conserver à minima 2 jours de repos.

Messagepar tricky » sa fiche K
» 19 Fév 2018, 14:05

J'ai expérimenter récemment (depuis 1 mois) le bi-quotidien en courant matin et soir (trajet maison-taf) et ce 2 fois par semaine (Aller-retour : 2x9 km)

C'est pour moi la possibilité de rajouter des séances supplémentaires dans la semaine et de pouvoir ainsi caser des séances sans que ça soit trop chronophage sur l'emploi du temps famille-boulot.

J'ai fait ça en test, en vue d'une prépa à venir pour préparer un ultra de 105 km.

Dans l'immédiat, le test a été concluant. Par contre, je n'ai pas mis de séance de travail de VMA volontairement pendant cette période mais plus du fartlek pour pas trop en rajouter.

Je peux ainsi faire des semaines de 5-6 séances assez facilement.
Maintenant, l'objectif est un ultra où le plus important est le volume et la dénivelée, pour une course "plus rapide" je ne sais pas si cette formule serait bien adaptée pour l'organisme.

Messagepar alpaco » sa fiche K
» 21 Fév 2018, 09:58

Fait !
Pendant plus d'un an et demi, 17-25 km/jour, 5-7 fois par semaine.
Belle progression évidemment. On est vite à l'aise en compèt'.
Mais plus de 100 km/semaine, ça prend du temps et quand on préfère la quantité à la qualité, ça laisse des traces. Pourtant j'avais beau savoir que les gars overbookés par la famille et le boulot (ce qui n'est pas mon cas) sont bien meilleurs que moi quand ils gèrent en qualité.
Le problème de trop de quantité, c'est que j'ai fini par perdre en sensation. Courir est devenu une seconde nature mais une fatigue insidieuse s'est installé et j'ai fini par plafonner en vitesse à 15-16 km/h sur semi et 10 kil', puis en 2o17 à plutôt 14-15. Je surveillais ma cadence (175pps +/-) mais ma foulée a fini par se recroqueviller et je suis devenu de plus en plus incapable d'aller très vite malgré une bonne vitesse de croisière, donc. Bon. Faut dire que je ne fais jamais de fractionnés. Parfois plutôt une espèce de variante perso' du fartlek.

Donc : 2 séances en quantité ? Pourquoi pas pour prendre confiance, pour s'aérer au max. Mais quels types de séances ?
Au final, des blessures m'ont forcé, comme tant d'autres, à varier les plaisirs. Par exemple, je fais 2 séances en ce moment, tous les jours, pour préparer le Run in Mars. 1h à 11km/h<+ tôt le matin pour aller au boulot puis 30' de corde à sauter (à 175pps) avant de rentrer en petite foulée (10').
Grace à ma foulure de juin et avec ma sciatique de septembre, j'ai fais pas mal de vélo pour repérer de nouveaux endroits de ma ville et ça a beaucoup participé au plaisir de courir dès la reprise.

Va z'y donc au feeling mais repère les détails pour changer tes options. Quand on court 2 fois par jour, rater une séance devient vite douloureux et on se retrouve tic-toqué à névroser pour chaque entrainement raté. Le piège de l'addiction et du sur-entrainement.
Mais je trouve que c'est un passage obligé quand on est accro. Il faut y avoir goûté :wink:

Messagepar olneos » sa fiche K
» 22 Fév 2018, 08:00

Merci pour les retours.
Comme indiqué plus haut je pense le faire quand je serais dans la dernière ligne droite d'une préparation sur un ultra ou bien sur quelque chose de plus court.
Tout en gardant à certaines périodes mes 4 sorties hebdomadaires (voire 3 quand je n'ai rien à préparer).
Je pense donc le faire mais pas tout le temps afin de ne pas tomber dans la routine et éviter les blessures.

Messagepar Biloutte » sa fiche K
» 22 Fév 2018, 10:31

La véritable question c'est est-ce que la blessure provient de la quantité ou de l'intensité ? :?:

Messagepar alpaco » sa fiche K
» 22 Fév 2018, 13:51

... et à partir de quand une douleur devient une blessure ? :wink: :lol:
(durée, intensitée, perception, etc...)

Messagepar philtraverses » sa fiche K
» 22 Fév 2018, 20:21

Bref en résumé, courir deux fois par jour c'est possible si tu travailles 5 heures par jour, pauses café comprises :lol:

Ce qui n'est hélas pas mon cas :cry: , d'où les blessures qui sont arrivées de partout quand j'ai essayé de m'entrainer deux fois par jour,forte fatigue, plus irritabilité, sinon agressivité, insomnies et j'en passe. Bref dans mon cas totalement contre productif. Pas faute d'avoir essayé.

alpaco a écrit:... et à partir de quand une douleur devient une blessure ? :wink: :lol:
(durée, intensitée, perception, etc...)


La douleur devient une vraie blessure quand tu ne peux plus la gérer et que courir devient impossible. Je pense que c'est relatif et tout dépend de la tolérance de chacun à la douleur. Perso je gère assez bien, je pense, ma sensibilité, d'autres diraient douleur, aux tendons d'achille, variable selon les jours..

Messagepar BM607 » sa fiche K
» 24 Fév 2018, 04:10

Je pense qu'il y a quand même une différence entre courir 2 fois par jour quand on court 3 ou 4 fois par semaine et qu'on rajoute 2 séances en faisant 2 jours à 2 séances et 2 jours à 1 séances, et rajouter 2 séances quand on court 6 ou 7 fois par semaines.

- Dans le premier cas, on manque un peu de volume au départ pour encaisser de grosses journées, mais par contre on peut récupérer, parce qu'au total on est sur 6 séances hebdo. On risque quand même d'avoir du mal les jours où on double, il semble nécessaire de s'habituer progressivement (doubler une seule fois et le lendemain repos, puis 2 fois quelques semaines plus tard), afin de bien récupérer les jours où on ne court pas, faire de grosses nuit et tout.

- Par contre quand on passe de 6 à 8 ou 9 séances par semaines, là il faut vraiment du temps pour récupérer, et si on bosse 40 ou 45 heures par semaine c'est exclu.
J'ai tenté ce genre de choses (6 jours dont 2 en doublant), avec un volume monté jusqu'à 130 Km/semaine tout en gardant de grosses séances de qualité (VMA, seuil sur 3 à 4 x 2000 ou 2 à 3 x 3000, long), et très rapidement j'ai du abandonner, je ne récupérais pas assez avec des nuits "normales" de 8 h et un week-end de 2 jours. Je suis redescendu à 6-7 séances hebdo, 100-110 Km maxi, 1 semaine de semi repos (60-70 Km) toutes les 3 semaines, c'était le plus que je pouvais faire.

BM

Messagepar olneos » sa fiche K
» 24 Fév 2018, 07:03

BM607 a écrit:Je pense qu'il y a quand même une différence entre courir 2 fois par jour quand on court 3 ou 4 fois par semaine et qu'on rajoute 2 séances en faisant 2 jours à 2 séances et 2 jours à 1 séances, et rajouter 2 séances quand on court 6 ou 7 fois par semaines.

- Dans le premier cas, on manque un peu de volume au départ pour encaisser de grosses journées, mais par contre on peut récupérer, parce qu'au total on est sur 6 séances hebdo. On risque quand même d'avoir du mal les jours où on double, il semble nécessaire de s'habituer progressivement (doubler une seule fois et le lendemain repos, puis 2 fois quelques semaines plus tard), afin de bien récupérer les jours où on ne court pas, faire de grosses nuit et tout.

- Par contre quand on passe de 6 à 8 ou 9 séances par semaines, là il faut vraiment du temps pour récupérer, et si on bosse 40 ou 45 heures par semaine c'est exclu.
J'ai tenté ce genre de choses (6 jours dont 2 en doublant), avec un volume monté jusqu'à 130 Km/semaine tout en gardant de grosses séances de qualité (VMA, seuil sur 3 à 4 x 2000 ou 2 à 3 x 3000, long), et très rapidement j'ai du abandonner, je ne récupérais pas assez avec des nuits "normales" de 8 h et un week-end de 2 jours. Je suis redescendu à 6-7 séances hebdo, 100-110 Km maxi, 1 semaine de semi repos (60-70 Km) toutes les 3 semaines, c'était le plus que je pouvais faire.

BM


Merci de ton retour d'expériences.
Juste par curiosité tu as pu le faire sur combien de semaines ?
Dans mon esprit ce ne serait pas continu mais seulement sur des cycles assez court (toujours au feeling, avec une montée progressive et si trop de fatigue je reprends mon rythme de 4)

Messagepar BM607 » sa fiche K
» 24 Fév 2018, 11:33

Je l'ai fait peu, 3 semaines en ayant craqué la troisième, mais j'étais crevé en permanence dès la seconde semaine, j'allais m'entraîner à reculons. Les jours à 2 entraînements ça tirait beaucoup psychologiquement, je me sentais vidé.
J'aurais pu re-tenter en y allant plus progressivement (genre : 1 semaine 8 fois puis 2 semaines "normales" et pendant 2-3 mois, avant de muscler) mais j'avais vraiment eu l'impression que c'était trop. Si j'avais pu dormir plus (pas me lever à 7 h tous les matins mais à 9 h, et de meilleures nuits) j'aurais sûrement tenté de le faire sur la durée quand même.

Après je ne sais pas si chez d'autres ça peut passer, chez ceux qui ont une grosse caisse et de grosses capacités de récupération. Mais ça doit être rare sans dormir au moins 9 h par nuit (sauf chez ceux qui dorment naturellement très peu) de faire 8 séances, du volume, et de la qualité.

BM

Messagepar tricky » sa fiche K
» 25 Fév 2018, 12:05

Pour l'avoir testé sur un mois, je confirme également que ça engendre plus de fatigue que de bienfait (pour ma part en tout cas).
Et en plus, me concernant je n'avais fait que peu de séance de qualité (plutôt fartlek).

Par contre, je pense que ça pourrait être intéressant dans le cadre d'une semaine choc avec une bonne surcompensation derrière !

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