Bonjour ! Après quatre mois d’interruption de la course à pied, un trop plein de boulot et un moral à – 40, je m’étais fixé un rendez-vous incontournable destiné à « m’oublier » en courant de nouveau, et en courant « utile »… Franchir l’horizon II. Quatre malheureuses sorties les quinze jours qui précédaient m’ont fait alors prendre conscience de l’étendue des dégâts… la machine est rouillée, cahote, s’essouffle… Il va y avoir de la souffrance dans l’air… Mais pour rien au monde, je ne raterai ce rendez-vous, surtout que les partenaires seront (à l’exception de Langouste parti dans les îles) les mêmes que l’an passé : Le Toro, le Mouflon… Deux vedettes ! Le dimanche précédent l’aventure, je retrouve Le Toro pour une sortie tranquille de deux heures environ où l’on est tellement à l’écoute de l’autre pour qu’il ne se blesse pas…. qu’on en oublie de courir parfois !!! (L’Papy a dû avoir les oreilles qui ont sifflé !). Bilan de l’équipe de choc : Le Toro = périostite, Le Mouflon = des douleurs dans une cuisse pour lesquelles aucun diagnostic valable, et moi « le tout petit koala »…. Encore plus petit que d’habitude ! Le samedi, nous nous retrouvons sur un premier tronçon entre Castellane et Digne. Le Toro choisit la cambrousse et a failli rester planté dans la glaise… Pour Le Mouflon et moi, l’aventure démarre entre Barème et Digne ; nous courons sur la nationale et le temps reste clément quoique menaçant. La nationale ce n’est pas le top, mais ce n’est pas grave… on court pour JSC et le lendemain, nous savons que de petites routes nous raviront. Nous arriverons dans les temps, sous une petite pluie, accueillis par quelques personnes que je salue au passage pour la qualité de leur accueil, photo, discours, etc…Je les salue d’autant plus volontiers que comme nous avons couru le week end de Pâques, nous entendrons plus d’une fois que la date n’était pas géniale et que peu de personnes auront pu être mobilisées.
Dimanche de Pâques… changement d’heure…. Pluie battante… départ de Digne à 7 heures du matin du Toro pour le premier relais, lampe frontale, casquette, chaussures/palmes… Il y a même quelqu’un présent la veille (M. Valery) qui nous encourage et qui nous offrira un café réconfortant quelques km plus loin, ainsi que l’article relatif à notre arrivée à Digne. Déjà !. Malgré notre motivation, on sent que l’équipe s’attend un peu à vivre une journée de galère sous cette pluie battante ; la voiture au gré des changements de relais, se transforme rapidement en « séchoir », distributeur de café, en « bazar » quoi… Mais nous aurons la chance de voir le soleil réapparaître au fil des heures. JSC… on tient bon… on arrivera… enfin les petites routes… nos relais sont plus courts que l’an dernier, nous essayons d’être raisonnables puisque l’important est de remplir notre mission pour JSC. Seul le Mouflon dira systématiquement à chaque proposition de changement « encore un petit peu…. » ! Le Toro me montre lors des périodes de repos les photos des relayeurs précédents… je retrouve Poussman et Poussgirl que je salue au passage bien amicalement. J’ai aussi une pensée pour Serge Moro à l’approche des contreforts du 05… Nous allons nous nourrir tout en nous relayant sans nous arrêter car nous craignons un peu de ne pas assurer les 90 km de la journée vu l’état des troupes : barres énergétique, gels, boisson énergétique, mais pas grand-chose d’autre…Nous rêvons alors d’une pizza et d’une mousse à l’arrivée… nous grignotons les km et toujours notre Mouflon « encore un petit peu »… Nous approchons et nous savons alors que nous allons tenir l’objectif… Le Mouflon complètement euphorique (cela aurait dû nous alerter plus…) terminera les 15 derniers km comme une bombe, en buvant juste un peu. Arrivés à Gap, la tension retombe un peu ; JSC, nous avons couru en pensant à vous, nous avons été jusqu’au bout et c’est une joie indescriptible. Nous nous lâchons alors pour une série de photos de grimaces… !!!! 18 heures : nous sommes accueillis pour un pot amical et bien sûr toujours par ce regret que ce soit Pâques, etc… etc…L’aventure aurait pu s’arrêter là, avec la pizza et la mousse de rêve. Mais non ! « Encore un petit peu »…Le Mouflon nous fait alors une de ces hypoglycémies carabinées !!! Pompiers, journaliste débile qui veut le prendre en photo alors qu’il est inconscient, urgences… jusqu’à 22 heures 30 où on nous rend enfin notre Mouflon, après deux perfusions… Ouf ! Le Toro rejoint son hôtel… Il doit passer le relais aux suivants à 4 heures du matin… Et nous, nous rejoignons les Alpes de Haute Provence, un peu cassés mais tellement heureux d’avoir bouclé notre engagement pour JSC. Ah… et depuis ? Le Toro a repris le boulot, moi aussi… mais dès mercredi, je retrouvais Le Mouflon pour un footing de « décrassage » dans nos collines. Tout le monde va bien, pas vraiment de courbatures, prêts à recommencer encore et encore pour une bonne cause… et rendez-vous à fixer pour la pizza et la mousse !